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Y’a pu personne qui tolère personne ! Texte Marie-Nancy T.

Généralement, quand j’écris un texte, je me donne pour mission d’aider les gens à mettre en

Généralement, quand j’écris un texte, je me donne pour mission d’aider les gens à mettre en mots leurs maux, en faisant référence à des faits tangibles. Pour ce texte, je me suis donné, comme petite mission, de lancer une réflexion sociale sur l’intolérance que nous avons parfois les uns envers les autres. Finalement, après relecture, je me suis rendu compte que mon texte, ben c’est une grosse montée de lait. Pis vous savez quoi ? Je l’ai laissé de même. Vous êtes donc tous prévenus. À vous de voir si vous poursuivez la lecture ou si vous cessez maintenant.

Y’a-tu juste moi qui trouve que l’ambiance est lourde au Québec et partout dans le monde ces temps-ci ? On dirait qu’on est de moins en moins tolérants les uns envers les autres. Les mois de janvier, février et mars sont les mois les plus tough et les plus froids de l’année. C’est difficile pour le moral et pour l’énergie. Il fait -20 à l’extérieur et on dirait qu’en plus, il fait -35 dans le cœur des gens. Hey ! Allô ! Il y a une guerre qui vient d’éclater en Ukraine. On est en 2022 ! Y’a-tu juste moi qui ai peur pour la suite des choses ? Parce qu’on ne va pas se mettre la tête dans le sable, on est tous concernés. Même au Canada, il y a des risques. On fait partie de l’OTAN.

Y’a-tu juste moi qui trouve qu’écouter les nouvelles ces temps-ci, c’est à faire peur ? On dirait que toutes les nouvelles sont construites pour nous faire haïr ou juger quelqu’un. Comprenez-moi bien là, je ne fais pas référence ici à une nouvelle qui parle d’un criminel qui a commis un crime ignoble. Moi aussi, ça me répugne et je condamne le criminel dans ma tête. Je parle de PIERRE qui se fait condamner parce qu’il a décidé de manifester, sans violence, pour s’exprimer. Ou de JEAN, 20 ans, qui est crucifié sur la place publique parce qu’il a osé faire le party un peu trop fort ou encore de JACQUES, qui devient la risée du Québec parce qu’il a fait faillite. Voyons donc, y’a même des artistes qui ont perdu leur emploi après que des gens se sont acharnés sur eux. Simplement parce qu’ils n’étaient pas en accord avec leurs idées. C’est quoi ça ? On est-tu vraiment rendus aussi bas ? Sérieux ? Oh et en passant, juste au cas ! Ce n’est pas contre les journalistes, ils exercent leur métier au meilleur de leur capacité. Ce n’est pas parce qu’on n’est pas en accord avec une nouvelle qui est annoncée que ça donne le droit d’attaquer ou de pousser un journaliste en pleine rue. Ils sont humains, ils font leur travail. Je le précise parce que oui, aussi honteux que cela puisse paraître, on a vraiment vu cela dans les dernières semaines au Québec. SÉRIEUX ?

Il y a quelque temps, mon enfant a perdu son cellulaire à son école secondaire. J’ai placé une annonce sur un site dédié à cela, pour demander aux gens de garder l’œil ouvert. J’ai eu droit à des commentaires du genre : « Depuis quand on achète des cellulaires à des adolescents de cet âge-là, enfant gâté, parents indignes, enfant roi, demande à tes parents ils vont t’en acheter un autre ». Et là, j’en passe et je n’énumère pas les mots vulgaires utilisés. SÉRIEUX LÀ !! C’est quoi ça ? Mon ado travaille la fin de semaine et paye son cellulaire. De toute façon, ce n’est même pas la question. Je me suis dit : ça dépasse l’entendement ! C’est insensé ! Les gens ne peuvent pas être aussi cruels !

Non mais, on n’est pas censés, nous les humains, être la version la plus évoluée des êtres vivants ? Y’a pu personne qui tolère personne, on dirait ! Je comprends que la pandémie a divisé les gens et va continuer de le faire, inopportunément, pendant quelques années. Ben oui, on va être honnêtes là. Peu importe notre opinion sur le sujet, vaccin ou non-vaccin, pour ou contre les mesures, on s’entend pour dire qu’il a y eu déshumanisation au cours des deux dernières années. C’est mon domaine d’expertise les relations humaines, donc je peux m’avancer sur le sujet. Les gens peuvent bien ne plus se tolérer entre eux. Je comprends aussi que les réseaux sociaux sont parfois la courroie de messages haineux. Mais au-delà de ça ! Est-ce que je suis la seule à trouver que c’est à faire peur ? Est-ce que vous avez peur, vous aussi, pour les futures générations ? Pour la génération de nos enfants ? Ça va être quoi leur avenir à eux si ça continue ? C’est vraiment un bel héritage qu’on génère pour eux en ce moment. Bravo à nous tous, gang de champions !

J’ai mal à ma société ces temps-ci. Peut-être que la religion c’est dépassé, mais je m’ennuie du temps où le message principal était : aimez-vous les uns les autres. Si au moins on pouvait se dire : « respectez-vous les uns les autres » ou encore moins d’investissement, JUSTE : « Tolérez-vous les uns les autres » ! Ça serait déjà ça !

Quand on regarde toutes les énergies qui sont déployées pour gérer les conflits de toutes sortes au Québec et à travers le monde ou pour débâtir la réputation d’une personne sans raison, je me dis ceci : imaginez si tout ce temps et tout cet argent étaient investis et dépensés pour la protection et l’éducation de nos enfants, pour nos systèmes de santé et de justice ou pour les relations humaines en général ! Me semble que notre société serait beaucoup plus en santé, non ?

Sérieux, je nous souhaite d’être de plus en plus tolérants les uns envers les autres. Arrêtons de blâmer PIERRE, JEAN ou JACQUES et faisons tous notre part pour défaire cet engrenage-là. J’ai le goût de laisser ça en héritage à nos enfants et à nos futures générations, moi. Me semble qu’ils se sont sacrifiés pour notre société au cours des deux dernières années, nos jeunes ? Ils méritent que les adultes qui construisent la société de demain se sacrifient pour eux maintenant. Si tu as le goût de faire une différence eh bien, c’est aujourd’hui que nous devons commencer, tous ensemble.

 

Marie-Nancy T.

 

 

Pour s’entendre il faut s’entendre – Texte: Nancy Pedneault

Jamais je n’aurais pensé qu’un simple bout de tissu pourrait autant changer ma vie. Le masque.

Jamais je n’aurais pensé qu’un simple bout de tissu pourrait autant changer ma vie. Le masque. Essentiel en ces temps de pandémie, je le sais, mais qui empêche les sons de parvenir à mes oreilles déficientes. Et je ne suis pas seule. Au Québec, 25 % de la population vit avec une déficience auditive (source ReQIS).

Être malentendante, ça ne paraît pas. C’est un handicap qui est invisible jusqu’à ce que je te demande de répéter. Et crois-moi, lorsqu’on me parle avec un masque, je fais répéter. Malheureusement, dans une même conversation, il est possible que je te fasse répéter plus d’une fois.

Je sais, c’est vraiment désagréable quand je te demande de répéter. Je sais, je ralentis le processus de communication. Tu as parfois envie de t’impatienter (et ça arrive que tu le fais) mais je t’en prie, résiste.

Pour moi, et pour toutes les personnes malentendantes, le port du masque a rendu notre monde flou. Les sons qui étaient autrefois faibles sont maintenant sourds ou même absents. Les mots que je lisais sur tes lèvres ont complètement disparu.

Parfois, en plus du masque, nous sommes séparés par un Plexiglas. C’est l’horreur ! Je cherche les sous-titres (comme dans ma télé) mais il n’y en a pas.

Je dois vraiment faire un effort pour t’entendre. Je mets toute mon attention pour comprendre les mots déformés qui sortent de ta bouche. S’il y a du bruit ambiant, c’est pire, c’est épuisant. Mon cerveau doit éliminer les sons superflus avant de saisir le message qu’il n’a pas entendu.

Il arrive que ma réponse n’ait ni queue ni tête, car il se peut que j’aie compris tout de travers. C’est que j’essaie, tant bien que mal, de mettre les mots que j’ai entendus ensemble. Je les assemble rapidement selon le contexte et j’essaie de faire une phrase logique. Parfois, je me trompe. Alors, j’ai l’air un peu perdue avec ma réponse hors sujet.

Je dois même t’avouer que parfois, j’évite les situations qui nécessiteront un effort de communication. Des fois, je reste chez moi, dans le silence, avec ma famille qui est habituée à ma surdité.

Désormais, si tu croises quelqu’un qui, comme moi, est malentendant, s’il te plaît, prends le temps qu’il faut et répète un peu plus fort. Essaie de ne pas avoir ce ton impatient que nous entendons trop souvent. Et surtout, rappelle-toi que c’est plus difficile pour nous que pour toi.

Un jour, les masques seront retirés et les mots reviendront sur tes lèvres. Je ne comprendrai pas parfaitement, mais la communication redeviendra plus facile. D’ici là, pour mieux s’entendre, il faudra parler plus fort.

Nancy Pedneault

L’intolérance à l’intolérance

Je suis une grande fan du « vivre et laisser vivre ». Pas au p

Je suis une grande fan du « vivre et laisser vivre ». Pas au point de me mêler de mes affaires si le voisin bat ses enfants. Pas au point de me ficher de ce que vivent mes proches. Mais dans la mesure où il n’y a pas de danger, ça me va. Je peux avoir mon opinion sur ce qui se passe dans les nouvelles ou sur les vêtements dépareillés d’une personne, mais rien ne m’oblige à partager cet avis en public. Entre autres parce que ce que je pense n’est pas nécessairement d’intérêt public, mais aussi parce que mon opinion n’a pas plus ou moins de valeur que celle d’une autre personne sensée. Et qui détermine qui est sensé et qui ne l’est pas ?

C’est peut-être pour ça que je me sens intolérante face aux intolérances.

Ces temps-ci, on parle beaucoup (trop) des couvre-visage, masques et autres bouts de tissu visant à protéger la population contre la multiplication des cas de COVID. Les discussions enflammées ont longtemps porté sur d’autres bouts de tissu qui couvraient les cheveux, le visage ou même le corps entier des femmes musulmanes. Ou encore sur le tissu trop translucide ou trop court ou trop voyant qui couvre (à peine) le corps des célébrités ou des ados. Tant de mots dépensés et de colères exprimées pour des bouts de tissu. Et ça change quoi, au juste ?

Je comprends la montée d’émotions générée par l’abus (ou l’impression d’abus, selon le point de vue). Je suis soumise aux mêmes règles sanitaires que tout le monde depuis le mois de mars. J’ai voyagé en Égypte et j’ai croisé des milliers de visages couverts en me demandant « est-ce que ces femmes sont heureuses ainsi ? ». J’ai fait des faces de « vraiment ?! » à ma fille qui portait un vêtement trop court (« oui mais maman, je porte des shorts en dessous ! »). Mais au bout du compte, de quoi je me mêle… et pourquoi je m’en mêlerais ?

Je choisis de porter le couvre-visage en public et de le faire porter à mes enfants. Je choisis de les encourager à respecter les règles sanitaires comme je les encourage à ne pas voler, à dire merci, à ne pas marcher sur la pelouse du voisin et à faire leurs devoirs. J’encourage aussi mes enfants à respecter leurs valeurs et leurs convictions, et à respecter celles des autres. Mes enfants ont des amis de toutes les couleurs et de toutes les religions, et tout se fait dans le respect. Il y a parfois des questionnements ou des étonnements, mais jamais d’inacceptation ni de rejet. Je choisis d’éduquer mes enfants à propos des choix vestimentaires appropriés en fonction de la température, de l’activité prévue et de l’image qu’ils veulent projeter. Depuis leur naissance, je me garde deux droits de veto par année pour imposer une tenue (pour un événement spécial ou une sortie) ; sinon, ils choisissent comment s’habiller et on adapte au besoin. Le bikini à -30 est rarement de mise, mais le manteau d’automne avec une veste en plein hiver équivaut au manteau d’hiver, tant qu’ils ne se plaignent pas de geler à la récré.

Ce qui est le plus drôle, c’est que dans ma quête de la tolérance, je suis souvent jugée. Jugée parce que je ne donne pas souvent mon opinion sur les réseaux sociaux. Jugée parce que mes enfants portent des pantalons de jogging et des espadrilles usées (« Mais maman, elles sont trop confortables ! »). Jugée parce que mes enfants mangent du porc et des légumes au déjeuner. Jugée parce qu’ils font leurs devoirs sous la table et non assis sagement à leur pupitre. Jugée aussi parce que nous avons certaines particularités de santé. Si j’ose dire que ma fille et moi sommes intolérantes au gluten : « Ben là, si ça ne vous donne pas des maux de ventre, ce n’est pas une vraie intolérance. Encore une affaire de régime à la mode… ». Bon, des tests génétiques ont prouvé l’intolérance et on a des symptômes invisibles aux yeux des personnes que ça ne concerne pas, mais je ne me sens pas l’obligation de me justifier, tant qu’on nous laisse faire attention à notre santé. C’est juste plate de se sentir jugé, surtout quand on fait notre possible pour se montrer tolérant face aux autres.

Mais attention : l’intolérance à l’intolérance va plus loin ces temps‑ci (je vous invite d’ailleurs à regarder le documentaire The Social Dilemma sur Netflix… ça explique bien comment les opinions unilatérales se créent de nos jours…) Qu’on soit pro-Trump ou contre Trump, complotiste ou non, anti-écrans ou accroc aux réseaux sociaux, on a droit à notre opinion et on a le droit de l’exprimer. Et on a aussi un certain droit de réserve. Le droit des uns se termine toujours là où le droit des autres commence. Avec une frontière très fine et mouvante entre les deux.

Nathalie Courcy

Alcool et ado – Texte : Gwendoline Duchaine

Comment gérez-vous, chers parents, la consommation de boissons alco

Comment gérez-vous, chers parents, la consommation de boissons alcoolisées de vos enfants? Parce que, enlevons nos œillères, nos ados boivent! Comment devons-nous tolérer et limiter la consommation, et comment aborder le sujet?

Je viens de France et là-bas, c’est culturel de faire goûter du vin ou de la bière, autour d’un bon repas convivial, à son jeune. Ça fait partie de la découverte culinaire, puis ça permet de jaser un peu de tout et de rien avec moins de barrières et de retenue. C’est un moment de partage.

Je suis allée en Suisse récemment, et l’achat et la consommation d’alcools doux (bières, etc.) sont légaux à partir de 16 ans. Et je trouve que ça a ben du sens.

Au restaurant, en Europe, on peut servir de l’alcool à un mineur avec le consentement de son tuteur légal.

Je trouve qu’au Québec, on se voile la face! Je n’ai pas le droit d’aller acheter une boisson alcoolisée si mon ado est avec moi! (Oui, oui, ça m’est déjà arrivé! La vendeuse a refusé de me vendre de la bière, car mon enfant était à mes côtés!). C’est fou!

Je me demande bien quel message, comme société, on envoie à nos jeunes? C’est illégal d’acheter et de consommer avant 18 ans, mais tout le monde contourne cette loi…

Je ne peux pas croire qu’en 2021, c’est autorisé de fumer un joint dans la rue, mais pas de boire une bière! Autre débat, mais tout aussi ridicule à mon sens!

Quand les premiers partys alcoolisés de mes enfants se sont organisés, j’étais terrorisée d’avoir des problèmes avec les parents de leurs amis… Offrir de l’alcool à un mineur, c’est interdit! Alors j’ai demandé l’autorisation de vive voix à tous les parents! En face à face! J’ai réalisé que tout le monde donne de l’alcool à son enfant pareil!

Comment parlez-vous de ce sujet avec vos jeunes? Quels sont vos règlements et vos limites concernant la consommation de boissons alcoolisées? Que tolérez-vous?

On parlera de la légalisation du cannabis dans quelques années, hein? Autre sujet ben ben compliqué et angoissant pour les parents…

Gwendoline Duchaine

 

La tolérance chez les humains ou « Et si on apprenait à cohabiter ensemble? »

Récemment, sur les réseaux sociaux, j’ai pris part à un débat concernant l’idée de créer u

Récemment, sur les réseaux sociaux, j’ai pris part à un débat concernant l’idée de créer une zone « sans enfants » dans les avions.

 

En fait, la simple idée de poser cette question m’a semblée irréelle. Est-ce que passer quelques heures auprès d’un enfant qui pleure, qui crie ou qui pousse dans un banc justifie le fait de créer une zone sans enfants? Où sont passées la patience, l’empathie, l’entraide?

 

Certains diront que des enfants ne sont pas éduqués. Qui sommes-nous pour juger la compétence d’un parent en quelques heures de vol?

 

Sans connaître le contexte.

 

Sans savoir ce qui a pu se produire avant le vol.

 

Sans penser que c’est peut-être la première expérience de l’enfant en avion.

 

Sans être au fait que l’enfant vit peut-être des difficultés particulières. Avez-vous  déjà rencontré un enfant atteint d’un TSA (trouble du spectre de l’autisme)? Une simple sortie au dépanneur peut constituer un grand défi pour lui. Imaginez un vol… Doit-on le priver de cette expérience pour autant?

 

Vraiment, je lisais les commentaires en me questionnant sur les humains. Nous sommes rendus là. Si notre enfant est turbulent en avion, du coup, nous ne savons pas l’élever?

 

Créons une zone pour adultes qui ronflent.

 

Une autre pour ceux qui pètent.

 

Une zone pour les passagers irrespectueux envers les agents de bord (t’sais, ceux qui ont toujours les pieds dans les allées).

 

Une zone pour ceux qui parlent trop fort.

 

Bref, ça me désole de constater qu’on n’arrive plus à tolérer la présence d’un enfant, sauf s’il s’assoit sans parler avec sa tablette.

 

Un enfant, c’est curieux. Il est possible qu’il grimpe sur son banc, qu’il vous regarde, qu’il vous sourie même (oui, un enfant, ça ne fait pas que des crises 😉).

 

Un enfant, c’est rempli d’énergie. Il est normal qu’il ressente le besoin de bouger dans cet espace restreint. Comme toi, sauf que lui, il est petit et il a du mal à le tolérer.

 

Un enfant, tu en as déjà été un 😉!

 

Ne serait-ce que pour cette raison, s’il vous plaît, tolérons les enfants, surtout lorsque ce n’est que pour quelques heures! Un vol d’avion, c’est une infime partie de notre vie✈!

 

 

D’un autre côté, j’ajouterais que rien ne nous empêche d’éduquer nos enfants à être de bons voyageurs!

 

En les préparant à cette expérience.

 

En planifiant des surprises et des occupations pour le vol.

 

En leur apprenant la tolérance à eux aussi : la longueur du trajet, l’espace restreint, la patience…

 

Je vous laisse sur cet extrait de chanson qui, pour moi, dit tout :

 

« Si tu m’vois un jour fermer les fenêtres, parce que le bruit des enfants me monte à la tête, tue-moi. »

–Dan Bigras

 

 

Karine Lamarche

Mamie, il est brun comme moi

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malikmfmcJamais, depuis sa naissance, mon petit-fils Malik n’avait fait allusion à sa couleur de peau! De l’union de son papa haïtien né au Québec et de sa maman québécoise (ma fille, Alice) sont nés trois superbes petits-enfants. Tous avec une couleur de peau laissant présager un couple mixte.

 

PAPA est noir, MAMAN est jaune et MOI, je suis marron! »*



Dans Caillou, émission que Malik regardait avec grand intérêt plus jeune, on y voyait des personnages de nationalités différentes, mais Malik ne semblait pas le remarquer.

Un jour, à une fête d’enfants, il s’est fait poser la question : « Est-ce que ta peau redevient blanche quand tu prends ton bain? ». Il n’a pas répondu, ne comprenant pas tout à fait la portée de cette question.

Jamais Malik, âgé de 2 ½ ans, n’a semblé perturbé, interpellé, concerné par cette réalité. Or, cette année, à l’occasion d’une sortie familiale, il me dit « Mamie, regarde c’est la première fois que je vois quelqu’un qui est brun comme moi et qui fume ».

On entend tellement d’histoires d’horreur émanant de la vie quotidienne des enfants à l’école, que je m’en fais d’avance pour eux. Quoi faire pour que des altercations de cour d’école ne viennent pas perturber leur belle dynamique intérieure, leur naïveté si naturelle ?

Souvent, en partageant mon appréhension de les voir souffrir de racisme à l’école, leur père me dit: « Claire, cela les rendra plus fort ». Oui, c’est vrai, mais à quel prix ? Comment ne pas souffrir de se faire dire qu’on n’est pas comme les autres ? Comment un enfant peut-il comprendre ces remarques désobligeantes alors qu’il n’a aucun moyen pour se défendre ?

Mes enfants me rappellent souvent qu’en vieillissant, je souffre de plus en plus d’anxiété. Je tente de leur faire comprendre que le jour où mon premier enfant est né, c’est le jour où j’ai commencé à m’en faire. C’est cela être maman! C’est aussi le cas lorsque nous sommes grands-parents! Évidemment, je m’en fais aussi pour mes trois petits-enfants! J’aimerais tant leur éviter de souffrir dans la vie.

 

 Au fond, peut-être que leur père a raison de dire que « cela les rendra plus fort »!

 

 

*Slogan d’une publicité pour United Colors of Benetton, si je ne me trompe pas!

Ces femmes

On connaît tous une femme qui en arrache. Pour qui la vie a été,

On connaît tous une femme qui en arrache. Pour qui la vie a été, depuis toujours, une lutte sans fin. Ces femmes, mon métier m’amène à les côtoyer. De loin. J’enseigne à leurs enfants; souvent, ils sont anxieux.

 

Ces femmes, on les imagine, à l’aube de leur vie, se contentant de presque rien…

 

Elles sont des adolescentes fragiles à l’influence des gens qu’elles croisent.

Vient un jour où elles tombent amoureuses. Curieusement, elles choisissent (ou sont choisies) par des hommes manipulateurs et parfois violents.

Vient un jour où elles se libèrent, de leur mieux, où elles choisissent (et cette fois, c’est bien vrai) de repartir à zéro.

Pour certaines d’entre elles, ce sera en fugitives. Elles quitteront leur environnement, leurs amis, leur emploi (celles pour qui il était permis d’en avoir un).

 

Ce sera un nouveau départ

 

Ces femmes, je les trouve si fortes, capables de se priver pour tout offrir à leurs petits. Prêtes à accepter un horaire et un salaire presque indécent pour subvenir aux besoins de leur marmaille.

 

Ces femmes, souvent, on les juge

 

Et si on tentait d’aller plus loin? De percevoir la souffrance plutôt que la négligence dans leur façon de prendre soin de leurs enfants? Elles sont seules pour chaque étape de la vie d’une mère…

 

Et si on se mettait à leur place, un instant ?

 

Hier, j’ai croisé une de ces femmes. Elle ne le sait pas, mais je l’ai regardée avec beaucoup d’admiration.

 

♥ ♥ ♥