Tag trajet en voiture

La route est longue

250 kilomètres, plus ou moins, selon votre destination précise…<

250 kilomètres, plus ou moins, selon votre destination précise…

Pour vous donner une idée, de Paris, vous seriez déjà rendu en Belgique. De Bruxelles, sans doute déjà attablé à prendre une bière à Amsterdam.

On le calcule plutôt en temps. Environ 2 h 30. À la limite de vitesse généreusement informelle. Deux liens principaux, de chaque côté du fleuve. Identifiés affectueusement par leur nombre. La 20 et la 40. Sans une réelle pensée pour Jean Lesage ou Félix Leclerc.

Félix, qui aurait sans doute préféré donner son nom à un centre d’art. À son île. Plutôt qu’à une autoroute ennuyante. Pour l’ancien premier ministre, c’est un doux rappel de l’âge des infrastructures et de l’état de la chaussée.

Surtout, un parcours familier entre près de cinq millions de Québécois. Un va-et-vient constant. Entre deux villes stratégiques. La Capitale-Nationale et la Métropole.

On aimerait bien prendre le train. Je soupire, en pensant au confort et à l’efficacité de ceux en Europe. Mais, après un départ en retard, quand vous vous immobilisez ensuite, complètement, pour laisser passer un long convoi de marchandises… La voiture reste alors l’option terrestre la plus rapide.

Nos premiers rendez-vous, enfants, sont principalement avec la 20. Bien plus d’arrêts efficaces, pour traiter de tous nos besoins pressants. La pause au fameux Madrid, ses dinosaures en plâtre et ses camions géants. Je me souviens, aussi, de la pancarte volontairement mal lue « Saint-Ciboire ». Le ricanement, lorsqu’on ose dire nos premiers gros mots. Ouf, que je trouvais ça long et pénible avec ma mère. Bien trop respectueuse des limites de vitesse. Avec elle, j’ai encore droit au rappel subtil qu’il y a plein de policiers cachés ici et là. Qui n’attendent que moi.

Jadis, je me demandais où allaient toutes ces sorties. Je me le demande encore aujourd’hui. Ce Chemin des Petites-Terres. Ou ce Rang des Épinettes. Des décisions politiques, sans doute. Pour récompenser les gens qui avaient voté du « bon » bord.

Ce trajet, je l’ai fait des centaines de fois. Sur le pilote automatique. De jour, de nuit. Au grand soleil, sous la pluie et… en pleine tempête de neige. Seul. Avec des amis, des collègues. Pour toutes sortes d’occasions. De l’entrevue d’embauche aux soirées d’anniversaire. En passant par les escapades d’amoureux et les longs congés en famille. Même la traditionnelle virée annuelle au Ikea.

En véhicule qui va rendre l’âme, si on décroise les doigts. La crevaison. Le réservoir rendu aux vapeurs d’essence. En véritable fusée (constat d’infraction à l’appui) tout comme en limace. En suivant alors un ami qui conduisait son camion de déménagement. Sans trop savoir faire fonctionner manuellement toutes les vitesses. Mon trajet le plus pénible. Prisonnier, condamné à rouler à sa remorque. Avec, pour paysage, son derrière… de camion. Une grosse plante verte à mes côtés, comme seule compagne. La musique au plancher. Pour compenser.

Mais toujours cette même fébrilité, à l’approche du pourtour de l’île de Montréal. Quand on rejoint et revoit le fleuve… et le Stade au loin. Dans l’autre sens, quand je devine les premiers repères familiers. Avant même de voir ma ville ou simplement les ponts. On sort enfin de notre torpeur. Car c’est interminable. Chaque fois. Immanquablement.

Pour une précieuse sortie père-fils, la semaine dernière, j’y ai mis un peu de piquant. La 40 à l’aller, la 20 au retour. Sur un coup de tête, sans y réfléchir. Grand fou, va!

Ces deux vieilles amitiés me sont restées fidèles, parfaitement monotones…

michel

Sorties en famille, du beau bonheur ?

T’arrive-t-il, toi aussi, de planifier une sortie en famil

T’arrive-t-il, toi aussi, de planifier une sortie en famille et d’avoir la conviction que cette fois-ci, ce sera la bonne?

Tu prépares les (trop nombreuses) collations. Il faut que les enfants tiennent le coup!

Ton chum est dans la voiture, déjà prêt; il s’impatiente.

Lui, il serait déjà prêt à quitter le domicile familial, ce lieu réconfortant où tout le nécessaire au bonheur de tes petits se trouve.

Toi, tu es déjà en train d’imaginer les trois pipis dans le pantalon, la couche qui a débordé ou pire encore, le dégât dans la voiture… Tu sais, quand tu oublies de donner du Gravol à ton enfant qui souffre du mal des transports?

Et que met-on dans le sac à dos?

Alors tu finis de remplir le sac pour la sortie. Tu y mets :

Des vêtements chauds et d’autres, plus légers, des bottes de pluie, des sandales et une seconde paire (parce que les premières sont neuves et font des ampoules à ta plus vieille). Des gourdes (attention : ces objets dangereux peuvent devenir des projectiles dans la voiture) et des lingettes. Ne pars JAMAIS sans une bonne réserve de lingettes! Ton chum se débrouillerait avec du papier brun et un peu d’eau, mais… fais tout pour éviter cela!

Tu es enfin prête à partir! Tu tournes à peine le coin de la rue que… LA question est posée : « On arrive-tu bientôt? » Ouf! Si tu es chanceuse, les petits s’endorment au début du trajet, ce qui leur assure (on le souhaite) une humeur agréable à l’arrivée.

Après les arrêts pipi, vous arrivez à destination. La chicane prend dans la file : ta plus jeune veut être devant sa sœur dans la file, car cette dernière est accusée d’avoir couru un sprint pour arriver la première et elle crie à l’injustice. Ça part bien!

Tu veux mettre à ta plus jeune le fameux bracelet (qu’elle voudra garder deux mois par la suite), mais pour le moment, elle REFUSE catégoriquement que tu le lui mettes!

Après lui avoir fait croire qu’elle a l’air d’une princesse avec le bracelet du zoo, tu commences la visite. À peine trois enclos de visités et tu constates que la plus gaga de la gang, c’est toi! Tes enfants réclament des collations, se plaignent de la chaleur et de l’odeur. Toi, tu t’évertues à clamer les splendeurs des animaux, sans succès.

Enfin, tu parviens, non sans peine, à la zone des manèges. Chouette! Tes enfants seront ravis!

Premier manège : Ta mini est trop petite, c’est la crise. Elle doit patienter pendant que la grande fait son tour. Tu fais des « be-bye » chaque fois que la voiture tout-terrain passe devant toi. Tu respires à fond l’huile des machines. C’est génial! Ta grande est heureuse!

Enfin, un manège pour les deux enfants! Elles prennent place dans l’éléphant rose. Tu te dis que tout est parfait. Les deux sœurs ensemble, du beau bonheur! Ça leur fera un souvenir mémorable!

Ouin… Tu n’avais pas prévu que la petite se mettrait à pleurer toutes les larmes de son corps après deux tours de piste… La honte. Ils arrêtent le manège. Tout le monde attend. Tu récupères ton trésor, sors la gourde et les mouchoirs. Tu l’assois dans la poussette, le temps qu’elle reprenne ses esprits. Zut! Le manège est fini et tu n’as pas pris ta grande en photo!

Prochain manège : Ta plus vieille éclate en pleurs; elle est trop grande pour les voitures avec des faces de clowns. Honnnnn. Tu refoules un rire, car en fait, tu trouves ça hilarant. Elle aurait eu les genoux dans le front, de toute façon! Ça vient de te coûter une barbe à papa. Sors les lingettes!

La grande roue. LA-GRANDE-ROUE. Tu as le vertige, mais tu veux faire plaisir à tes enfants. Tu te dis que si des bouts de chou ont le sourire fendu jusqu’aux oreilles, bien perchés dans le haut du manège, c’est faisable… FAUX. Tu avais oublié que la nacelle bouge. Elle bouge. Beaucoup. CHAQUE FOIS qu’on y fait monter ou descendre des passagers. Cette année, dans mon cas, ce fut la dernière fois.

Ah! oui, ça t’a coûté une deuxième barbe à papa parce que ta plus jeune a crié à l’injustice, une fois de plus, en sortant du manège de face de clowns. Ressors les lingettes.

La journée prend fin. Tu remets tes petits et le sac dans la voiture. Tu es beaucoup moins pimpante qu’au départ, c’est ÉVIDENT. Tu n’as pas pris autant de photos que tu le souhaitais. Malgré tout, ton chum et toi êtes quand même heureux.

Une vraie sortie en famille, C’EST ÇA! Et j’avoue que je les aime comme ça, mes sorties. Avec leurs bons côtés et leurs travers. Ça fait de plus belles anecdotes à raconter… Qu’en penses-tu?

Bon, on va où, maintenant?

Toi, parent Taxi…

Après ta journée de travail, quand tu as vaincu le trafic, prépar

Après ta journée de travail, quand tu as vaincu le trafic, préparé le souper, géré les chicanes, terminé (enfin) les devoirs… quand tu aimerais tant t’écrouler sur ton canapé devant tes émissions préférées… tu dois repartir sur la route véhiculer ta progéniture à ses activités…

Tu passes toutes tes soirées dans l’auto, faisant des aller-retours… Tous les soirs, il faut ressortir pour du karaté, des scouts, de la danse, des cadets, du trampoline, de la musique…

Si tu as deux minutes de retard : tu te prends un char de marde par un ado frustré. Tsé, ce même ado qui baisse le son de TA radio, dans TON auto et insulte TON groupe de musique favori.

Hey! C’est mon char! C’est moi qui conduis! JE décide quel poste joue!

Garçon qui met finalement ses écouteurs et ne t’adresse pas un mot pendant le trajet.

Il te faudra insister pour obtenir un petit « merci » du bout des lèvres.

Tous les soirs…

Tu passes tes soirées seul dans ta voiture. Tu cumules les kilomètres. Parfois, tu te trompes : pas la bonne activité, pas le bon jour… Parfois, tu t’endors dans le stationnement… C’est là que le petit dernier t’appelle :

Tu rentres quand? T’es jamais là!

Parfois, il pleut, d’autres fois il neige, ça glisse, ça dérape, ça vente. Parfois, tes pensées prennent le dessus et tu passes tout droit au panneau d’arrêt…

STOP!

Tu aimerais te poser et te reposer. Tu penses à tes parents qui t’ont toujours reconduit quand tu étais enfant… C’est ta job. Être un Taxi…

Le samedi matin, au lieu de dormir : tu attrapes un café et tu sautes dans ta voiture avec l’équipement de sport… Te reprends la route… Tu relaxeras en après-midi, te dis-tu…

NO WAY!

Il faut les conduire chez les amis, chez les chums pis les blondes. Ils ont une vie sociale très développée ces enfants-là… et le grand ballet des va-et-vient se perpétue toute la fin de semaine…

Tu en as du courage, toi, parent Taxi. Je te lève mon chapeau. Tu fais en sorte que tes petits ont une vie intéressante, riche et passionnante. Tu n’hésites pas une seconde à te lever à trois heures du matin et à embarquer dans ton char pour ramasser ton jeune un peu trop éméché.

Tu montes le son de ta radio pour te garder alerte. Tu roules. Tu roules encore.

Tu mérites tous les honneurs… Souvent, tu chiales, mais tu finis toujours par faire le Taxi. Et regarde autour de toi, dans les véhicules à tes côtés… D’autres Taxis… D’autres parents… Dévoués…

Bravo chers Taxis. Et soyez prudents…