Tag vie de famille

Quand les enfants grandissent, on se découvre, mon homme

<span style="margin: 0px; line-height: 107%; font-family: 'Times New

Je me répète, mais bon. J’ai rencontré mon homme lorsqu’il avait une blondinette de deux ans. Neuf mois plus tard, nous étions quatre. Trois ans plus tard, nous étions cinq. Une famille complète qui baignait dans la routine dès ses débuts.

Dix‑huit ans se sont écoulés. Notre couple vient d’atteindre sa majorité. Nous pouvons désormais lever notre verre à nos réussites. Mais d’abord et avant tout, à nous deux, mon amour.

Débuter une relation sur une routine minutieusement calculée sur des boires, des changements de couches, des allées et venues au service de garde et des échanges de ta grande avec sa maman. Non, on ne se l’est pas donnée facile.

On s’est découvert sous nos moins beaux soleils. Sous nos nuits écourtées. Mes SPM méconnus autant par moi que par toi (car, OUI, les hormones de femme enceinte, ça te change une femme!), nos activités individuelles et tout ce qu’une vie de famille comporte.

Nous sommes devenus rapidement deux complices d’un quotidien familial. On vivait dans le moment présent. Difficilement de vivre dans le futur, car nos enfants nous ramenaient souvent au présent par leurs continuelles demandes immédiates. 

Puis, un jour, chacun de son côté, on s’est questionné. On a pris le temps de scruter notre futur personnel. On s’est permis de changer, sans demander l’opinion à l’autre. Les changements entrepris ont grafigné un peu notre couple. Pas trop, mais juste assez pour que l’on prenne le temps de se dire que ça nous dérangeait. Pour que nous prenions le temps de dire à l’autre que, outre la famille que nous avions, outre le couple que nous étions, l’être que nous étions avait besoin de se redonner de la valeur. De se considérer, de s’affranchir.

Nous avons discuté comme jamais auparavant. J’ai discuté du MOI. Moi, Mylène. Tu as discuté du TOI. Toi, mon homme. Je t’ai écouté comme tu m’as écoutée. Attentivement, puis passionnément. Te découvrir et me laisser découvrir est encore aujourd’hui enivrant. Nos discussions se sont échelonnées sur des mois durant.

Avec les années, nous n’avions pas tant changé, mais nous n’avions pas laissé entrevoir à l’autre celui et celle que nous étions avant le début. Avant le début de notre nouveau monde. Nous avons laissé la routine tout cacher. Laissé la routine prendre le dessus sur tout. Enfouir l’être pour ne devenir que le couple, que la famille. Ensemble, nous avons creusé, déterré et laissé fleurir à nouveau le MOI et le TOI au sein de notre couple.

À force de discussions, nous avons découvert des intérêts communs. Tu te définis autrement que par ce que je croyais que tu étais. Outre le football, le volleyball, ta profession et ta famille, il y avait plus et cela me rejoint. À force de discussions, je t’aime davantage pour ce que tu es que pour ce que je croyais que tu étais. Nous nous sommes finalement trouvés.

Maintenant, nos filles quittent tour à tour la maison. Tour à tour, elles vont faire germer leur MOI vers de beaux ailleurs. Nous laissant plus de liberté à nous deux. Plus de moments libres pour apprendre à vivre à deux. Plus de moments libres, aussi, pour apprendre à laisser vivre l’autre. Le laisser paraître et apparaître. C’est aussi ça la vie à deux. Permettre à l’autre d’être!

Chéri, il est bon de te découvrir. Santé mon amour!

 

 Mylène Groleau

Je suis le SUPERHÉROS qui a perdu ses pouvoirs…

Cette fois-ci, c’est le bon choix! J’ai choisi le travail qui me

Cette fois-ci, c’est le bon choix! J’ai choisi le travail qui me plaît. Ma relation avec ce travail, je l’ai débutée ainsi en disant à mon épouse : « Je vais avoir du succès et je serai prospère. On pourra se payer tout ce que l’on désire et tu pourras mettre l’énergie sur ta propre future carrière. » Après plusieurs mois d’implication comme si c’était ma propre compagnie, d’efforts et d’acharnement à vouloir réussir et plaire aux autres, le jour sombre qui devait arriver arriva…

562 jours

Après dix-neuf mois à ce poste, je n’en peux plus. Une bombe vient d’éclater dans mon estomac. Ce sentiment d’anxiété intense qui te gruge l’intérieur. L’impression d’une déchirure interne qui brûle et qui te fait souffrir. Le sentiment d’une peine immense comme une rupture en amour. En quittant le bureau, je sais que je n’y remettrai pas les pieds le lendemain. J’ai besoin d’air, mais je ne le trouve pas. Je pense à Babe, mon épouse, et je m’enfonce encore plus dans le noir. Elle endure ce scénario depuis bien longtemps, mais tente tant bien que mal de me conseiller et de me consoler. Je la connais bien. Dans ses pensées, sans qu’elle le verbalise, voici ce que je vois : « Le jour de la marmotte est à nos portes. Chéri mari vient de terminer sa lune de miel avec son emploi qui dure depuis 562 jours exactement… »

Le jour D, comme dans Dépression…

Le lendemain matin, j’avise mon nouveau patron que je serai absent. Je me suis couché à une heure impossible, puisque le hamster a pris tout l’espace dans ma tête et dans mes pensées. Je prends rendez-vous d’urgence avec mon médecin parce que je sais que ça ne va pas… La rencontre a lieu.

Après quelques minutes dans ce bureau qui me semble si minuscule, le verdict de culpabilité tombe, comme dans le box des accusés : « Monsieur Karl Wilky, vous êtes coupable… Dépression… Dépression MAJEURE, Karl. Arrêt de travail indéfini. »

Bow!

L’impression que je viens de recevoir une tonne de brique sur les épaules… Je peine à me lever de la chaise pour me rendre à ma voiture. Une fois rendu de peine et de misère, je m’assois derrière le volant et… j’éclate.

Comment vais-je l’annoncer à mon épouse, à mes enfants?

Superman n’est plus…

Le syndrome de SUPERMAN, je l’ai. Je suis le protecteur de mes enfants et de mon épouse. Mais là, Superman est sans ses super pouvoirs. Le superhéros n’est plus qu’un simple humain. Anéanti. Je ne suis plus qu’un imposteur de la protection. Je vais devoir leur annoncer et leur dire que je les laisse tomber, puisque les barrières de protection que j’avais mises en place n’existent plus. N’ayant pas le courage de faire face à la musique, je ne suis pas en mesure de l’annoncer à mon épouse. Ni de vive voix au téléphone, ni en face. Je la texte…

À mon arrivée à la maison, je m’assois à la table et mon épouse vient me voir. J’éclate en sanglots à nouveau. Je n’ai plus de force, plus de bouclier, plus de super pouvoirs. Je ne suis plus un homme, plus un mari, plus un père, plus un ami, je ne suis plus rien. Une dépression, voilà ce que je suis…

La dépression… vue de l’intérieur

Si vous me posez la question sur la manière dont on voit la dépression quand on est en plein dedans, voici la réflexion que j’en fais : on n’y voit que dalle! On ne voit pas la souffrance autour, mais on voit la nôtre. On ne voit pas que notre dépression peut faire sombrer, soit beaucoup ou juste un tout petit peu, ceux que l’on aime autour de soi. On est déconnecté de la réalité.

Dormir à des heures anormales, manger peu, hygiène laissant à désirer ou plutôt être indésirable en laissant l’hygiène de côté. On s’en fout parce que l’on se fout de tout, en surface, selon ma perception de ma dépression à nous. Je dis ma dépression à nous parce que je ne suis pas le seul à avoir vécu cette dépression. Au sens propre, je suis le seul, mais les dommages collatéraux sont flagrants.

Au tout début de mon congé, qui a vu le jour à la mi-juin, mes enfants étaient tellement emballés de voir papa à la maison. Elles ont vite compris que quelque chose tournait carré. Je dormais tout le temps, j’avais de la difficulté à manger. Moi qui suis un verbomoteur, je ne parlais pas. Mon hygiène laissait à désirer, alors que je suis du genre à me doucher deux ou trois fois par jour et j’en passe. Je ne m’amusais plus avec elles, moi qui suis un sportif dans le sang. Mes blagues n’étaient plus au rendez-vous, moi qui suis un humoriste célèbrement inconnu. Je leur faisais mal sans m’en rendre compte, avec mon absence. J’aime pourtant mes filles plus que vous ne pouvez l’imaginer.

Mon épouse qui a maintenu le fort pendant tout ce temps fait aussi partie des victimes de notre dépression. De voir l’homme de sa vie sombrer et ne devenir que l’ombre de lui-même n’est pas situation facile. Après quelques semaines, elle en est venue à me détester. Elle me détestait de voir que je la laissais tomber, que je laissais tomber nos filles. Que le mec qu’elle avait accepté de prendre pour époux et qui avait prononcé : « Oui, je le veux » était devenu l’image d’un mort-vivant.

Vous savez, quand il y a quelqu’un à l’intérieur, mais que la lumière est éteinte?

C’était le tableau de ce qui se dessinait devant elle. J’étais devenu ce coloc qui ne fout rien dans la maison et pendant que l’autre se tape tout. Pour la baise, eh! bien, on repassera. Tu n’as pas le goût de rapprochements quand ton mâle sent la vieille chaussette ou qu’il n’a aucun intérêt ni désir pour la chose. Pour ceux et celles qui me connaissent dans mon vrai moi sans dépression, je ne me rassasie pas de faire l’amour, si vous voyez ce que je veux dire!

Au moment où cela arrive, on ne se rend compte de rien. Après coup, on s’en veut et la culpabilité prend le dessus... mais se pardonner, c’est avancer… sans oublier… pour éviter de recommencer…

  

Merci la vie…

 

Sincèrement, je suis soulagé et heureux qu’elles soient toutes les trois encore à mes côtés. Mon épouse reflète dans mon cœur la rareté et la beauté comme une perle rose, une femme extraordinaire qui m’aime avec mes qualités, mes défauts, remplie de connaissances et de lumière. Une mère exceptionnelle et pleine de tendresse pour nos deux magnifiques filles. Un vieil adage dit ceci : Si l’on veut partir pour aller loin, on doit partir accompagné. Voilà la vision que j’ai de mon couple…

Ma vie était remplie de nids de poule sur une route défraîchie par le temps. Lorsque l’on vit une dépression et que l’on décide finalement de prendre les grands moyens pour s’en sortir, cela n’est pas sans rechutes ni chaos. Ma compréhension de notre dépression à nous est que, malgré notre désespoir ou nos malaises intérieurs, il ne faut jamais oublier que les gens autour de nous nous aiment et veulent notre bien. Souvent, les outils pour éviter une dépression sont juste devant nous, mais nous les ignorons parce que notre ego est souvent maître de nous.

Ma dépression à nous… est derrière… nous…

Le plus beau cadeau que je me suis fait est d’aller voir des pros. J’en ai vu. L’approche psychologique ne me parlait pas, mais j’ai trouvé quelques outils à travers mes séances. L’ergothérapie en santé mentale est aussi une approche très intéressante qui m’a ouvert à des progrès considérables. Une spécialiste en réhabilitation est une autre ressource qui m’a permis de mettre en place un plan d’action pour retrouver la confiance en moi, retrouver la complicité égratignée auprès de mes filles et raviver l’amour, l’amitié et la complicité dans mon couple.

Personne n’a dit que tomber, c’était mal si tu as appris que l’important, c’est de se relever après une chute. Pour être honnête, je suis tanné de tomber et de me relever. Maintenant, je dois éviter les trous ou sauter par-dessus.

Pour moi, ma paix intérieure, mon estime de moi, par amour pour mes filles qui sont une source inépuisable d’amour à mon égard et pour mon épouse qui est une muse, ma maison et mon éternel amour, je dois vous laisser…

 

Puisque mon costume de SUPERMAN est maintenant propre et m’attend chez le nettoyeur…

Karl Wilky, collaborateur spécial

 

L’enseignante démissionnaire

<span lang="FR" style="margin: 0px; color: #333333; font-fami

Dans une autre vie, j’ai été prof. J’enseignais les littératures à l’université, dans une autre province. Je parle au passé. Parce que j’ai démissionné.

J’ai toujours voulu enseigner. Une vraie vocation. Je portais encore des lulus et un une-pièce jaune poussin, et je déclarais déjà : «Moi plus tard, je vais être professeure.» Dans ma chambre au deuxième étage, j’installais devant moi mes toutous poilus, mes poupées avec les yeux qui ferment quand on les couche. Je me plaçais près d’un tableau imaginaire et j’enseignais. Je transmettais mes connaissances : 2 + 2 = 4. 4 + 4 = 8. Les verbes avec «tu» finissent par un «s». Sauf les exceptions : tu veux, tu peux… Même quand mes frères aînés apprenaient leurs leçons, je répondais à leur place.

Au primaire, j’aidais mes enseignantes à corriger les devoirs à la fin de la journée d’école. Je n’étais pas seulement responsable de mettre les autocollants : c’est moi qui corrigeais les évaluations, qui détenais le pouvoir du stylo rouge. J’étais payée en Minces aux légumes et en tête-à-tête avec ma prof, mon idole.

Au secondaire, j’étais l’élève rebelle qui se faisait envoyer chez le directeur, mais je participais aux dictées régionales et au journal étudiant. Dans mes temps libres, j’apprenais les bases des techniques d’instruction et de l’art oratoire dans les cadets de l’aviation. À seize ans, j’enseignais tous les vendredis soirs à des jeunes en uniforme et je tripais. Le thrill d’un comédien sur une scène. Moi qui étais si rougissante pendant les présentations orales, si tremblante quand c’était le temps de donner mon opinion dans un groupe… j’enseignais et je me sentais à ma place.

Au cégep et pendant mon baccalauréat, répondre aux questions des profs était une torture. J’ai réussi à vaincre mon trac pendant les présentations orales en m’autorisant à m’asseoir pour sentir mes racines plus solides. Je cachais mes jambes en guenilles et mes mains en processus de liquéfaction derrière le bureau. Je me suis rendu compte que plus je savais de quoi je parlais, moins j’étais stressée. Alors je suis allée chercher le maximum de connaissances et de compétences.

Puis j’ai plongé à hémisphères cérébraux joints dans la maîtrise et le doctorat. Donner des conférences, présenter mes recherches, assumer mes idées est devenu un passage obligé. Pas de prises de paroles, pas de bourses. Et un jour, une professeure de littérature a jugé ma conférence assez pertinente pour la publier dans un collectif. Tout un élan de fierté, de «t’es belle, t’es fine, t’es capable!» J’ai continué à parler en public, à y prendre goût.

Je m’imaginais enseigner au cégep. Mais c’est l’Université de l’Alberta qui est arrivée sur mon chemin. Il y a pire dans la vie. Mais peut-être que j’aurais dû m’écouter.

Ne vous méprenez pas, j’ai adoré enseigner les littératures et la langue française. La relation prof-étudiant me passionnait, j’aurais tout donné pour ces humains assoiffés de connaissances et de culture. Et j’en ai donné, des heures, des nuits, des fins de semaine. Pour préparer mes cours, pour corriger des essais et noter des examens, pour commenter des textes, pour dénicher LA façon d’expliquer l’accord du participe passé ou l’impact de la colonisation sur les littératures africaines.

Mais justement, ce temps, cette énergie, j’aurais voulu, en même temps, les consacrer à mes enfants. Ils étaient si jeunes, si exigeants, si curieux de tout… et moi, je devais si souvent m’enfermer dans mon bureau pour pouvoir remettre les travaux corrigés à temps. J’ai tenté de mettre des limites permises par l’expérience (travailler un seul soir et une seule journée de fin de semaine par semaine). J’ai tenté d’élaborer des stratégies pour rendre mon travail plus efficace, pour le garder valorisant, pour me garder à jour sans y perdre ma santé. Mais je trouvais tout de même que la valeur que je voulais donner à ma famille n’y trouvait pas sa place.

J’ai fini par démissionner de mon poste après plus de cinq ans au même endroit. J’étais enceinte de mon quatrième enfant, mon conjoint était transféré vers Ottawa, j’étais épuisée de ce rythme de vie dans lequel l’humain et la vie personnelle ont peu d’espace pour respirer. J’ai fait le choix de me lancer dans le vide du chômage, en me disant qu’avec tout le bagage d’enseignement, de communication, de connaissances, de qualités humaines, d’organisation que j’avais, je trouverais quelque chose le temps venu.

Ce moment est arrivé quand mon bébé avait neuf mois. Je ne travaille plus dans l’enseignement, mais j’utilise chaque jour ce que j’ai appris pendant mes années de formation et de profession. Vais-je, un jour, redevenir enseignante? Peut-être, quand les circonstances familiales seront différentes. Mais pour l’instant, j’enseigne la vie à mes enfants et ça aussi, c’est l’un des plus beaux métiers du monde.

 

 

Nathalie Courcy

 

Épisode 1 – MFMC Folie Matinale

La vie de famille, c’est un petit sprint olympique garanti, tous les matins ! Et tout le monde doi

La vie de famille, c’est un petit sprint olympique garanti, tous les matins ! Et tout le monde doit franchir le fil d’arrivée à la même heure : avant l’école ! On doit s’assurer que chaque membre de notre petite tribu soit prêt à temps ! Avec le bon chandail et les souliers bien attachés. Sans oublier le lunch… et les imprévus ! Chez nous, tous les matins, ce contre la montre met nos habiletés à gérer le temps à rude épreuve ! Et chez vous ? Ça se passe comment ?

Voici Ma Famille, Mon Chaos… matinal