Archives novembre 2016

Pinterest ou le triste destin d’une mère poche

Je n'ai aucun talent artistique, sauf

Je n’ai aucun talent artistique, sauf l’écriture. Je suis poche en dessin, poche en bricolage, poche en coloriage, poche en musique, poche en chant, poche en danse. Au primaire, quand être bonne au ballon chasseur et faire de beaux dessins sont gages de popularité, c’est encore plus poche d’être aussi poche (surtout quand tu cours pas vite).

 

Au secondaire, une fois que tu fais la paix avec ton incapacité à performer dans tes cours d’arts plastiques (parce que t’es poche), tu développes ta créativité : tu foxs tes cours, tu te mets buddy avec un top artiste poche en français –il t’aide, tu l’aides– ou bien tu te la joues tordue en dessinant un pénis avec un cure-dent sur une toile peinte en noire en appelant ça ”Identité retrouvée”. Ton prof est content.

Au Cégep, tu fais comme tous ceux qui ne savent pas ce qu’ils veulent faire de leur vie; tu t’inscris en sciences humaines sans maths et t’as plus jamais à avoir honte d’être poche en arts. De toute façon, t’as pu besoin de ça, parce que toi, maintenant, tu fais de la Politique. T’as 20 ans. Tu penses t’en être sortie. Utopie.

À 25, 28, 35, 36 ans, tu deviens mère. Pis là, t’as une chambre d’enfant à peinturer pis un album de bébé à scrapbooker. T’as des micros cheveux morts à coller à côté d’une date de coupe de cheveux que t’as oubliée. T’as des fêtes d’enfants à décorer pis des bonhommes de neige à gosser en pâte à modeler. Tu t’essaies, tu fais ça par amour, tu trouves ça laitte faque tu r’commences. Tu te fâches, tu t’impatientes, tu sacres, t’es au désespoir d’être aussi poche pis T’EN PEUX PLUS!

 

Naïve, tu te confies à une amie et elle te dit :

-Tu devrais aller sur PINTEREST !!!

Va chier que tu lui réponds dans ta tête.

– C’est pas de trouver quelque chose beau mon problème, c’est de le reproduire dans la réalité qui ne fonctionne pas.

– Nonon, tu comprends pas, TOUTES les étapes sont EXPLIQUÉES, c’est VRAIMENT BÉBÉ!

 

Trois heures plus tard, devant ta poupée voodoo aux longs cheveux blonds de ton amie, tu te sens comme en 3e année devant ton dessin LAITTE qui se trouvait par dessus ton bricolage LAITTE pis tu te trouves poche ENCORE.

Faque tu y vas sur PINTEREST. Et tu tapes « chambre de princesse », “fête de 4 ans”, “montage photos anniversaire” pis tu t’ouvres une (grosse) bouteille de blanc. Pis tu tapes encore “bricolage d’Halloween”, “Cupcakes de Minions”.

Rendue au troisième verre, tu touches le fond… Tu te sens coupable de pas catcher comment ça marche le « colorzoning », mais tu te dis fuck off. Ta balloune dégonfle pis tu décides d’y peindre une chambre rose.

23h15, ta bouteille est finie pis tu t’en vas te coucher dans ton lit. Ce soir, t’as huit ans pis tu te sens aussi poche que quand t’étais enfant…

 

Le pining, c’est comme les talons hauts, c’t’un beau concept, mais…

C’est pas pour tout le monde.

 

Les abats jours de Manon qui se confectionnent en treize jours et huit étapes de glacis, c’est pas pour tout le monde.

Les sapins faits à partir de rouleaux vides de papier de toilette, c’est pas fait pour tout le monde.

Les hiboux à base de caisse d’œufs et les vire-vent qu’on doit patenter et présenter devant toute la classe de pré-maternelle, c’est pas pour tout le monde non plus.

 

Tous les parents bienveillants veulent créer une banque des souvenirs heureux pour leur enfant, mais des fois, il faut s’y prendre autrement. Moi, j’ai fait mon deuil le 18 septembre 2016 quand j’ai offert du gâteau McCain pour les 4 ans de ma fille et gonflé 22 ballons jaunes que j’ai laissés lousses sur le plancher. Le 18 septembre, j’ai choisi mon camp; j’ai abdiqué.

 

Ce soir là, Mia et moi, on s’est parlées

 

– Mon bel Amour, maman t’aime beaucoup. Sur nos vies, je te promets de t’aimer toujours et de ne jamais t’offrir des costumes d’Halloween faits maison. Je te promets de faire attention pour toujours te mettre du linge propre et matcher tes souliers avec tes pantalons.

– Mia, maman ne te fera jamais des bols de crudités en forme de camion et ta chambre va surement être toujours plus laitte que celles de tes amies, aussi. Quand tu vas être assez grande pour lire ton livre de bébé, faut pas te fâcher s’il y a du liquid paper sur presque toutes les pages où j’ai gribouillé.

– Ma lapine, avec tes amis, on fera ta fête de cinq ans au Saint-Hubert. Vous mangerez des croquettes au gras trans dans un petit bol en papier pas recyclé pis nous, vos mamans, on va boire du vin cheap en vous regardant jouer. Tout le monde va être heureux. Ça va bien aller.

– Tu sais, je ne serai jamais celle qui va te montrer comment bien tenir tes ciseaux ou dessiner, mais à la place, j’vais te montrer à faire des muffins aux carottes ou on ira glisser. C’est comme tu veux. Ta maman est cool sur plein d’affaires, ma minette, mais elle est trop poche et vraiment pas assez patiente pour te faire un gâteau de Pat’Patrouille ou pour piner.

– J’espère que tu m’aimes quand même… Tu comprends bien ce que maman te dit ?

Mia me regarde, pensive et silencieuse quelques instants.

-Maman ?

-Oui Mia.

-J’ai envie d’caca.

   #nopiningnocry

#santéducolonmatters

#senfairepourrien

 

Collation santé : Les boules d’énergie

Étant étudiante, les prochaines semaines seront dédiées aux exa

Étant étudiante, les prochaines semaines seront dédiées aux examens finaux, ce qui engendre l’absence imminente de mon temps dans la cuisine. Ainsi, je me suis laissée tenter par la création d’une recette de Boules d’énergie.

 

Pourquoi les Boules d’énergie ?

  • Parce qu’elles se congèlent à merveille ;
  • Parce qu’elles se préparent rapidement ;
  • Parce qu’elles nous apportent une belle source d’énergie ;
  • Parce que cette recette peut se préparer avec l’aide des petits.

Elles sont croquantes à souhait, grâce au beurre d’arachide naturel, en plus de combiner protéines et glucides, la combinaison clé pour une bouchée équilibrée. J’espère que vous allez apprécier !

 

INFOS

Nombre de portions : 20 boules

Temps de cuisson : 15 minutes

Temps de préparation : 10 minutes

 

INGRÉDIENTS

  • 1 tasse de dattes séchées dénoyautées
  • 1 tasse d’abricots séchés
  • 1 tasse d’eau
  • ¼ tasse de cacao en poudre

***C’est important, pour une question de goût, d’utiliser du beurre naturel et croquant pour cette recette!       De plus, le beurre d’arachide naturel contient un seul ingrédient : arachide grillée, on aime! ***

  • ½ tasse et flocons d’avoine à cuisson rapide
  • ½ tasse d’amandes naturelles

 

PRÉPARATION

1- Hacher finement les fruits séchés, réserver.

*** Les abricots doivent être hachés finement pour qu’ils se défassent bien à la cuisson. ***

2- Hacher finement les amandes, réserver.

3- Dans une petite casserole, porter à ébullition les dattes et les abricots dans l’eau et laisser bouillir pendant 3 minutes.

4- Baisser le feu et laisser cuire à feu moyen/doux pendant 8 minutes tout en brassant de temps à autre, ou jusqu’à ce que les fruits se défassent à la fourchette.

5- Laisser reposer 5 minutes.

6- Au pied mélangeur, réduire en purée lisse les fruits avec l’eau de cuisson restante. Ajouter le cacao et le beurre d’arachide.

7- Mélanger à l’aide de la spatule jusqu’à consistance homogène.

C’est à l’étape 8 que les petits peuvent nous aider! 

8- Ajouter les flocons d’avoine, les amandes hachées et la chapelure.

9- Avec les mains légèrement mouillées, façonner des boules de la grosseur d’une balle de golf.

*** Lorsqu’on se mouille les mains pour façonner les boules, elles collent moins. ***

10- Réfrigérer ou congeler dans un contenant hermétique.

 

ASTUCES

 

 Si la pâte devient trop dense suite à l’ajout de la chapelure, vous pouvez y ajouter un peu d’eau.

Les boules peuvent se conserver au congélateur et dans un contenant hermétique, de 2 à 3 mois.

Laisser simplement dégeler au moins 10 minutes avant de déguster!

 

Bon appétit !

Compte Instagram : jojoboisvert

 

 

La prématurité : Deux mères nous en parlent

 

Dès le premier petit

 

Dès le premier petit + sur le test de grossesse, on s’imagine tenir son bébé dans ses bras. Un beau bébé, né à terme, avec tous ses petits membres et sans aucun souci de santé. C’est le désir le plus cher de toutes les futures mamans, on ne se le cachera pas.


En attendant le grand jour, on se berce tout doucement en flattant notre ventre rond rempli de vie. Et on rêvasse…

Néanmoins, pour certaines futures mamans, le rêve se transforme en cauchemar. Ce fut le cas pour Kim et Mélanie dont le souhait le plus cher fut interrompu par une naissance prématurée.

 

La prématurité c’est quoi ?

 

La prématurité, c’est lorsque la naissance de l’enfant se situe avant la 37e semaine de grossesse.

Selon Préma-Québec, il y aurait au Québec plus de 6000 enfants nés avant terme. De ce lot, 1200 bébés verraient le jour avant la 32e semaine de grossesse.

Bien souvent, la prématurité engendre quelques petites problématiques pouvant amener l’enfant à être hospitalisé quelques semaines, parfois quelques mois.

Le 17 novembre est la journée mondiale de la prématurité. Afin de sensibiliser les gens et les aider à mieux comprendre ce que vivent les mères d’enfants nés prématurément, Mélanie et Kim ont accepté de nous partager une partie de leur histoire.

 

Le témoignage de Mélanie

 

La prématurité est entrée dans ma vie par la porte d’en avant, sans enlever ses souliers comme de la visite impolie. De la visite que j’étais contente de voir parce qu’au fond, j’avais hâte de les serrer contre moi mes jumeaux! Mais ce que je ne savais pas, c’est que je ne pourrais pas les prendre, en tout cas, pas tout de suite. À quelques jours de la 31e semaine de gestation, et pesant un minuscule poids record de moins de deux livres, Félix et Oscar ont commencé à se battre, dès la première seconde de leur vie… Et pour se battre, ils se battaient!

Il y a tellement de choses qu’on lit, qu’on entend, à propos de la prématurité… mais il y a tant de choses qu’on ignore et auxquelles nous ne sommes pas préparées du tout! On ne s’habitue jamais à voir son enfant, minuscule, prisonnier d’un incubateur, des fils par dizaines lui perçant les veines et l’empêchant d’être bien. Un prématuré, tu ne peux pas le toucher comme on touche un bébé né à terme…  parce que tu lui ferais mal. Sa peau n’ayant pas fini de se former, il préfère une pression ferme à une caresse légère. Il a besoin d’aide, et ça dure longtemps! Même après la sortie de l’hôpital, la bataille se poursuit, et pour la plupart, c’est un combat qu’ils devront livrer toute leur vie!

Tout ce que tu connais d’un bébé, tout ce que tu avais préparé pour lui, tu dois le revisiter! Est-ce que vous en connaissez beaucoup des gens qui possèdent une panoplie de pyjamas et de vêtements pour les bébés prématurés? Moi, non en tout cas! Et en plus, ça ne se trouve malheureusement pas dans toutes les boutiques! En sortant de l’hôpital, Félix ne pesait pas encore cinq livres et il avait deux mois… Je côtoyais des parents qui, comme moi, vivaient dans le doute, la peur et l’insécurité. Mais surtout, ils étaient habités d’un espoir indescriptible et d’un amour inébranlable pour leur bébé miracle, leur bébé guerrier!

 

Le témoignage de Kim 

 

Il m’arrive de penser que la prématurité m’a empêchée de vivre mon accouchement comme je l’avais imaginé. Elle m’a empêchée de vivre mon désir d’aller chercher mon enfant, lors de l’accouchement, et de la déposer sur ma poitrine. Elle m’a aussi empêchée de vivre la première tétée, celle qui vient instinctivement et qui crée ce lien tant attendu. Malgré tout, la prématurité, je ne la déteste pas. Elle m’a obligée à devenir plus forte dans l’adversité, elle m’a appris à surmonter les obstacles et m’a fait comprendre que dans la vie, on devait s’adapter.

Mon fils voulait voir la neige. Né en février plutôt qu’en juin, il voulait faire son entrée comme les premiers flocons : par surprise!  Malgré ses 920 grammes d’amour, je n’ai pas eu de coup de foudre instantané pour lui. Parce que la prématurité, c’est aussi ça… Le bébé que je voyais, rouge et intubé, je le sentais comme un petit être inconnu. Comme s’il n’était pas vraiment à moi… Mon corps et ma tête m’envoyaient encore comme message que j’avais un bébé dans mon ventre, et pourtant… Mais les semaines ont passé et j’ai enfin eu droit à ma première tentative de peau à peau. C’est là, en vibrant au rythme cardiaque de mon enfant, que j’ai pris conscience qu’il était bel et bien né. Et c’est à ce moment bien précis que je lui ai murmuré à l’oreille :

 

« Je t’aime mon petit chéri. Ça va bien aller… Maman est avec toi! On va se battre ensemble. »

 

En tant que mères d’enfants nées prématurément, nous avons vécu quelques situations frustrantes, exaspérantes ou ridicules…

 

Voici 6 phrases À NE PAS DIRE à la maman d’un enfant prématuré

 

1- Vous êtes tellement petite et menue, il ne devait pas avoir assez de place dans votre ventre. Venez-vous de me traiter de maigrichonne vous là?!

2- Ils ont quel âge? Je lui réponds gentiment. Ah, mon doux, ils sont donc bien petits (soupir et roulement des yeux) !!!

3- Les prématurés grandissent moins vite, ça va coûter moins cher de linge!

4– Vous êtes chanceuses de l’avoir rescapé! Dans le sens où… j’ai de la chance qu’il soit en vie?!? Ouin…

5- Moi aussi il est né prématuré! Il est né deux semaines avant terme…

6- Dans le fond, t’es chanceuse! Tu n’auras pas eu à vivre les bouts difficiles de fin de trimestre. Non, c’est sur… À la place j’ai vécu des semaines dans l’angoisse, à visiter mon bébé à l’hôpital, en me posant mille questions sur santé, son développement et son futur!

 

Si nous avions qu’un seul conseil à transmettre aux femmes enceintes, ce serait celui-ci :

En cas de doute, il faut consulter. Si vous sentez que quelque chose cloche, n’hésitez pas à aller chercher des réponses. Parfois, notre corps nous envoie des petits signes : saignements, maux de ventre, étourdissements, enflure, contractions et autres. Il se peut que ce ne soit rien d’alarmant, que des maux normaux entourant la grossesse, mais vaut mieux ne rien prendre à la légère et vérifier.

 

Envie de donner au suivant ? Voici comment :

Bien souvent, il arrive que les hôpitaux offrant des soins néonatals recherchent des vêtements pour les bébés nés prématurément. Informez-vous auprès des hôpitaux de votre région pour vérifier si c’est le cas pour eux. Si ce n’est pas le cas, offrez-les à un organisme ou à une famille dans le besoin!

Et si j’arrêtais de crier ?

Ça m’est arrivé tout d’un coup. J’étais enfermée dans le g

Ça m’est arrivé tout d’un coup. J’étais enfermée dans le garage pendant que mes deux enfants étaient à la table pour le souper. Presque tous les jours, le repas était une catastrophe.

Ils ne mangeaient pas, pas assez vite, pas assez bien. Ils parlaient et chialaient qu’ils ne voulaient pas manger.

Moi, j’étais à bout… Non, j’étais À BOUTTE!

J’ai senti mon cœur battre plus fort, la veine apparaître dans mon front et mes doigts devenir engourdis. J’allais crier… C’était inévitable! Je me suis alors enfermée dans le garage et après quelques minutes, j’ai lancé un cri bestial. Il n’y avait pas de paroles, simplement un son rempli de détresse.

Non, je n’avais pas signé pour cela! Lorsque j’ai voulu être parent, ce n’était pas ce que je recherchais. En tendant l’oreille, j’ai entendu une petite voix féminine, derrière la porte, dire à son frère « OK là, faut qu’on arrête, maman est vraiment trop tannée ». C’est à ce moment que je me suis dit : « Et si j’arrêtais de crier ? »

Je n’ai jamais voulu élever mes enfants dans les cris et la rage. Je me disais que j’allais être capable de faire autrement. Chez nous, ça criait beaucoup. Ce n’était tout simplement pas la partie d’héritage que je voulais transmettre à mes enfants.

Tout cela est très simple à dire, mais comment fait-on pour arrêter de crier, comme cela du jour au lendemain ? J’ai décidé de suivre un peu les conseils qu’on voit à la télévision et dans les magazines. J’ai essayé de garder mon calme, de parler sur un ton neutre, tout en imposant mon respect.

Les premières journées, le cœur continuait à me débattre et la veine restait présente dans mon front, mais tranquillement, je me suis rendu compte des bienfaits que cela avait sur moi. J’ai bien sûr vu une différence sur mes enfants, mais principalement, je l’ai vu une sur moi. Je me sens moins colérique, moins à boutte, moins prise dans un tourbillon de négatif. Je me sens plus patiente, plus douce et plus stricte… Oui oui, plus stricte. Je sens que je représente une autorité en dehors de la peur; je remarque que mes enfants m’écoutent plus rapidement. Ils n’attendent plus que je CRIE pour réagir, ils réagissent.

Je ne vais pas mentir en vous disant que tous les soupers sont maintenant parfaits, mais je vais renchérir en disant que je ne me couche plus avec cette grande culpabilité d’avoir encore crié aujourd’hui. Est-ce que mon ton restera neutre à jamais? Je ne crois pas, non! Je l’échapperai parfois, perdrai sûrement encore le contrôle, mais je me pardonnerai de l’avoir fait et recommencerai à parler… sans crier.

Ces femmes

On connaît tous une femme qui en arrache. Pour qui la vie a été,

On connaît tous une femme qui en arrache. Pour qui la vie a été, depuis toujours, une lutte sans fin. Ces femmes, mon métier m’amène à les côtoyer. De loin. J’enseigne à leurs enfants; souvent, ils sont anxieux.

 

Ces femmes, on les imagine, à l’aube de leur vie, se contentant de presque rien…

 

Elles sont des adolescentes fragiles à l’influence des gens qu’elles croisent.

Vient un jour où elles tombent amoureuses. Curieusement, elles choisissent (ou sont choisies) par des hommes manipulateurs et parfois violents.

Vient un jour où elles se libèrent, de leur mieux, où elles choisissent (et cette fois, c’est bien vrai) de repartir à zéro.

Pour certaines d’entre elles, ce sera en fugitives. Elles quitteront leur environnement, leurs amis, leur emploi (celles pour qui il était permis d’en avoir un).

 

Ce sera un nouveau départ

 

Ces femmes, je les trouve si fortes, capables de se priver pour tout offrir à leurs petits. Prêtes à accepter un horaire et un salaire presque indécent pour subvenir aux besoins de leur marmaille.

 

Ces femmes, souvent, on les juge

 

Et si on tentait d’aller plus loin? De percevoir la souffrance plutôt que la négligence dans leur façon de prendre soin de leurs enfants? Elles sont seules pour chaque étape de la vie d’une mère…

 

Et si on se mettait à leur place, un instant ?

 

Hier, j’ai croisé une de ces femmes. Elle ne le sait pas, mais je l’ai regardée avec beaucoup d’admiration.

 

♥ ♥ ♥

 

 

 

 

Lettre à toi, maman qui se tape seule la routine du matin

Chère maman qui se tape seule la routine du matin,

Sache que j

Chère maman qui se tape seule la routine du matin,

Sache que je te comprends.

Tu as beau programmer l’alarme de plus en plus tôt, l’appétissant café que tu vois ici-bas ne sera jamais le tien. PAS LA SEMAINE…cafe-matinal

Tu as beau marcher sur la pointe des pieds, longer les murs, séquestrer le chien dans ta chambre; c’est écrit dans le ciel, tes enfants se lèvent. Si tu as de la chance, juste un. Pour trois minutes. Oublie le café au lait. « Salut Bonjour »? Penses-y même pas; tu es condamnée à regarder Yoopa jusqu’à ta délivrance : ton départ au boulot.

Certains matins, ta plus vieille est envoûtée; elle prépare les céréales et le jus de ta plus jeune. Charmant! C’est quand tu mets le pied dans la cuisine (en même temps que sur des céréales collantes) que tu constates qu’elle était probablement sur le radar en les versant dans le bol. Ah! oui, elle a ouvert une boîte neuve parce qu’aucune des neuf autres sortes ne lui plaisait… C’est beau un enfant autonome!

Tu poursuis ta routine et remercies les auteurs de « Pat Patrouille » pour ton moment de détente : les cinq minutes que tu consacres à te préparer, question d’être présentable!!! C’est à la sixième minute que, généralement, survient la première chicane. Une fois celle-ci réglée, tu retournes à la salle de bain maquiller ton deuxième oeil.

On approche de la fin, encore un petit effort!

 

Brossage de dents et coiffure. C’est immanquable, une des deux finit avec du dentifrice partout et cette étape est INTERMINABLE. Pendant qu’elles se brossent les dents avec ce qui leur reste de dentifrice, tu tentes de les coiffer. Les TORTURER,  à les entendre.

 

Tu as tenu ton bout! Continue, tu es presque en fin de parcours!

 

C’est l’heure de mettre la veste, les les bottes, la casquette. En fait, peu importe ce que tu vas leur demander, tes enfants refuseront de le porter!

Le hall d’entrée est le point culminant de ta routine du matin, chère maman que je comprends! Si tu es chanceuse, il y aura des matins où tes enfants ne s’obstineront pas pour trimbaler un toutou ou autre gugusse de la maison jusque dans l’auto.

Tu démarres la voiture. C’est un départ!

On se donne des bisous, des câlins et on se dit à ce soir 😊.

C’est plus fort que toi. Tu te sens soulagée, mais ce sentiment fait vite place à la culpabilité… Tu as peut-être parlé un peu fort. Des framboises, tu en as tout le temps d’habitude. Les tresses françaises, c’est vrai que tu les as fait serrées.

C’est pas facile de se taper les routines du matin, je te comprends. Je sais que tu fais tout cela, souvent. Par contre, peut-être que comme moi, tu ne passes pas la souffleuse, tu ne tonds pas la pelouse et tu ne répares pas TOUT ce qui brise chez toi.

Mon homme, le matin, il est dans sa voiture. Moi, j’ai la chance d’être avec mes poulettes. Il y a des matins plus difficiles, mais ils tendent à s’adoucir.

Ça s’en vient, maman que je comprends.

 

 

Étienne Boulay : Les secrets de l’écriture de Touchdown2

La 39e édition du Salon du Livre de Montréal a lieu cette semaine,

La 39e édition du Salon du Livre de Montréal a lieu cette semaine, du 16 au 21 novembre. Patrick Marleau et moi y seront, en compagnie de nos collègues de chez Perro Éditeur. Nous présenterons officiellement Touchdown 2, la suite du roman jeunesse que nous avons publié l’année dernière. Voici donc, en primeur, la couverture du roman!  (Bon… je dois admettre que ce n’est pas vraiment une primeur puisque le livre est disponible dans les librairies depuis jeudi dernier, mais je trouvais que ça punchait plus. Haha!)

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J’avais aussi le goût de profiter de l’occasion pour vous dévoiler des petits secrets sur le processus d’écriture de TOUCHDOWN.

90b70233-f51f-4dda-8021-d880de4d62791- L’idée de départ du projet ne vient pas de moi, mais de Patrick Marleau. Nous nous étions déjà rencontrés alors qu’il écrivait “Comment j’ai survécu à mon adolescence” (un recueil de plusieurs vedettes qui partagent des histoires sur leur adolescence).  C’est lui qui a eu envie d’écrire un roman sur le football et il m’a contacté pour qu’on l’écrive ensemble.

2- J’étais un peu nerveux à l’idée d’écrire un livre. Ma dernière année scolaire en français remontait au secondaire 5! (J’ai étudié aux États-Unis ensuite). J’avais peur d’être poche! Et quand tu travailles avec un pro comme Patrick Marleau, t’as vraiment le goût d’être bon!

3- Écrire me prend beaucoup de temps. C’est VRAIMENT long! Ce n’est pas quelque chose qui vient naturellement chez moi. Ça peut parfois me prendre jusqu’à 45 minutes avant que je sois capable de pondre un premier paragraphe qui a de l’allure! Je suis donc très familier avec le fameux syndrome de la page blanche.

4- Un des personnages du 1er tome, Cédrik, n’était pas supposé prendre autant de place dans le livre. Au départ, il devait simplement être le drôle de coloc du personnage principal, Zakary Duclair. Mais Patrick et moi l’avons trouvé tellement comique et attachant que nous avons décidé de lui donner un plus grand rôle dans le roman. Il sera bien évidemment de retour dans le tome 2!

5- Par moments, j’ai trouvé l’écriture du Tome 2 difficile émotivement. Zakary va subir une commotion cérébrale lors d’un match et j’ai dû replonger dans mes souvenirs pour écrire ces chapitres-là. Ce n’était pas évident. J’ai eu le “moton” à quelques reprises en le faisant.

6- L’idée de base était d’écrire un roman qui intéresserait les garçons et les inviterait à la lecture. Mais au fur et à mesure qu’on a avancé dans le projet, on a réalisé que ça rejoignait les filles aussi. Action, humour et amour. C’était important pour Pat et moi que nos personnalités ressortent dans ce livre-là. On est très fiers du résultat! On a pondu un “Lance et Compte” pour ado, sur le football.

7-  Dans le tome 2, les joueurs de foot vivront un gros conflit avec une autre équipe sportive de l’école. Je ne peux pas vous en dire plus, mais disons que ça va brasser pas mal! Même si l’histoire de Touchdown2 n’est pas basée sur ma vie ni sur celle de Patrick, cette situation-là est inspirée de quelque chose que j’ai vécu à l’université.

8- L’entraîneur-chef, Sylvain Loiselle, va continuer de gagner le respect de ses joueurs en étant franc, exigeant et rassembleur. La fameuse technique “Tough Love”. Est-ce que ça permettra à l’équipe de connaître une meilleure saison? Pour ça, va falloir acheter le livre! Haha.

9- J’ai failli me chicaner avec Patrick pendant l’écrire du Tome 2. Bon ok, j’exagère un peu… mais il faisait commettre une faute impardonnable à un des personnages. Il aurait fallu l’expulser de l’équipe, de l’école et ne plus jamais le revoir. Mais il y a un petit quelque chose dans ce personnage-là qui me fait penser à moi. Je l’aime bien. Il est épais et prend parfois de mauvaises décisions, mais il a un bon fond. J’étais incapable d’accepter qu’il commette un tel geste! Alors je me suis obstiné avec Patrick et il a accepté de ne pas lui faire commettre cette faute grave! Fiou! : )

fullsizerender10- Écrire ce roman avec Patrick, côtoyer les gens de chez Perro Éditeur et rencontrer plein d’auteurs intéressants lors des Salons du Livre m’a carrément redonné l’amour de la lecture! Présentement, je lis deux livres en même temps! (“La bête à sa mère” de David Goudreault et “Qui gouverne le monde, l’état du monde 2017” par Bertrand Badie et Dominique Vidal)

Patrick et moi serons au Salon du Livre de Montréal mercredi et jeudi de 13h à 15h, puis samedi de 13h30 à 15h30. 

Venez nous rencontrer au kiosque de Perro Éditeur!

La maman en leggings qui se laisse aller

J’ai toujours clamé haut et fort que des leggings, ce n’était

J’ai toujours clamé haut et fort que des leggings, ce n’était pas des crisses de pantalons. Qu’à moins d’avoir la shape parfaite de Beyoncé, le peuple ne désirait pas voir ta cellulite au travers de tes leggings achetés à l’épicerie et qui, en prime, sont fabriqués par des mains d’enfants plus jeunes que les tiens. Pis là, je me réveille de mon ignorance pis je me rends compte que je suis devenue la maman en leggings qui se laisse aller.

Mais au fait, c’est qui elle, cette maman qui se laisse aller? Elle pourrait se décrire comme ayant les dents poilues parce que ça fait trois jours qu’elle ne se les ai pas brossées. Je l’imagine bien se prélassant dans son pyjama (lire ici : leggings) du matin au soir en ne se rappelant plus la dernière fois qu’elle s’est maquillée. Bon… elle se met tout de même du blush deux matins sur sept parce qu’elle veut se faire accroire que ça efface son look « fille fatiguée ». Elle ne se donne même plus la peine d’enlever son pyjama laid pour aller chercher ses enfants à l’arrêt d’autobus, à la garderie ou même pour aller magasiner. Peut-être qu’elle emprunte sournoisement les hoodies de son mari, quand il n’est pas à la maison, car ils sont plus confortables que ses propres vestes à elle. Aussi, j’te gage 100 $ qu’elle porte encore ses bobettes de maternité presque trois ans après son dernier accouchement. #histoirevraie

Pis la raison derrière sa « négligence » ? Bah… Peut-être que son cadran n’a pas sonné pis qu’elle n’a pas eu le temps de prendre sa douche ce matin. Elle court probablement après sa queue en pensant aux 762 affaires qui doivent être faites avant de commencer sa journée de travail. Peut-être qu’elle a pris 35 lb depuis sa dernière grossesse parce qu’elle mange ses émotions (mon mari fait dire que ça j’en ai beaucoup!), donc son linge ne lui fait plus, fak elle achète des ostie de leggings chez Joe Fresh pendant qu’elle est à l’épicerie pour la 14e fois en trois jours, un mardi après-midi, entre la rangée des céréales pis celle de la crème glacée saveur pâte à biscuit (qu’elle va acheter et manger en cinq minutes en passant). Peut-être aussi qu’elle s’accepte enfin, as-tu pensé à ça ? Peut-être aussi qu’elle est juste bien dans son legging semi-transparent en se foutant beiiiiiiiin gros de l’opinion de ses voisins. Ou possiblement que la maman qui se laisse aller soit juste dépassée par la vie, en n’ayant aucune ciboire d’idée où est caché son self-respect depuis qu’elle est maman à la maison.

Un matin, j’accompagnais une amie à son échographie. Le soleil se levait à peine pis j’étais dans le jus pas pire. Et là, devant mon miroir plein pied, j’ai croisé mon regard : mascara d’hier (ou est-ce d’avant-hier… ?), cheveux en couette qui faisait l’éloge de mon undercut qui ressemblait plutôt à une mini coupe Longueuil, leggings fleuris délavés, bas dépareillés, bottes de pluie pleines de bouettes, arborant une seule boucle d’oreille, lèvres gercées, manteau trop serré (rappel des 35 lb en trop mentionnées plus haut…) et lunettes pleines de traces de doigts. Mon mari me souhaite une belle journée en me donnant un french bien mérité et je sors en direction de l’hôpital rejoindre mon amie pis sa bédaine.

Je réfléchie. Fort. Je me demande sérieusement où est passée la fille qui était si confortable dans ses bottes Rudsak, toujours bien coiffée, bien maquillée et bien alimentée, si à l’aise dans une jupe et des collants, les sourcils nickels pis avec des p’tites culottes en dentelle au lieu d’en coton XL. Chu où bout’viarge ? Des fois, j’me sens comme si j’avais laissé tout mon sex appeal dans la salle d’accouchement. Le pire c’est que je suis tiraillée entre : « Ark, c’est qui cette fille-là avec son surpoids, ses rides pis sa cellulite ?» pis « Heeeeeeeeeiiiiiin, r’garde la fille comme elle a confiance en elle ! ».

Suite à la sortie publique de Safia Nolin, après qu’elle se soit fait ramasser solide par rapport à son look à l’Adisq, je me pose encore la question : «Who fucking cares about your (my) look ? » C’est triste pareil qu’autant de gens aient dépenser autant d’énergie à haïr une fille qui n’a absolument rien fait de mal, sauf être elle-même. C’est un exemple pour tout le monde cette Safia que je ne connais aucunement. J’ai compris il y a longtemps que la confiance en soi ne passe pas nécessairement par le décolleté, mais plutôt par l’attitude. Tu te trouves belle dans tes leggings fleuris délavés ?! Ben good for you, ma belle. Je suis bien heureuse pour toi. Pis si ton leggings, tu le portes parce que tu pleures en cachette tellement tu te trouves affreuse, je te souhaite de trouver la paix intérieure et de réaliser à quel point tu es belle, telle quelle.

Fak même si mes jambes ne sont pas rasées aussi régulièrement qu’elles l’étaient dans le passé et que mon front est parsemé de petites ridules, j’me trouve cute. Et même si mon vernis à ongles est écaillé et que mon muffin top aime voir la clarté du jour quand je m’évache de tout mon long sur le divan, j’me trouve sexy. Parce qu’anyways, la fille qui est en dedans, elle, elle va rester là. Pis ça, en tant que maman de deux petites filles, je trouve que c’est une magnifique valeur à leur transmettre.

High five à toi, belle fille que tu es, où que tu sois.

Cet instinct…

On l'appelle "l'instinct maternel". Plus jeune je le trouvais vide d

On l’appelle “l’instinct maternel”. Plus jeune je le trouvais vide de sens. Puis, j’ai eu des enfants…  J’ai alors réalisé que l’instinct maternel est fondamental : l’inquiétude d’une mère fait qu’elle est centrée sur son bébé. C’est, à mon sens, indispensable pour la survie de l’espèce.  Car, un jour, cet instinct là… t’as sauvé la vie.

Guillaume avait fait une entrée dans la vie fracassante : une césarienne en urgence un dimanche de Pâques… Le chirurgien m’a bien fait comprendre qu’on avait failli y rester tous les deux et que je ne pourrais plus avoir d’enfants.

Nous expliquions les pleurs incessants de bébé par cette venue au monde tumultueuse. Je me disais que lui et moi avions besoin de réconfort. Mon petit n’était apaisé que lorsqu’il était collé sur notre poitrine. Comme beaucoup de bébés non?

Quand Guillaume eut trois semaines il se mit à vomir. Chaque jour il vomissait en grande quantité. Tout le monde me disait:
– C’est normal, il fait du reflux.
– Il faut épaissir ton lait.
– C’est pas le premier bébé qui vomit, tu es trop stressée.

Le médecin me conseilla de tirer mon lait et de l’épaissir. Il me dit aussi de relaxer car il me trouvait trop angoissée et que ça pouvait entrainer des symptômes chez mon bébé!!!!

Tirer mon lait et l’épaissir?? VOYONS DONC! Le lait que mon corps fabrique est forcément adapté à mon enfant! Il y a quelque chose qui ne fonctionne pas! Je le sens! Je le sais! Et je ne suis pas responsable des vomissement de mon fils! Qu’est-ce que c’est que cette phrase culpabilisante?!?!

J’ai appelé ma consultante en lactation et j’ai suivi ses conseils : donner des petites tétées, fréquentes, et garder Guillaume en position verticale après ses boires.
Les jours ont passé et la situation empirait. Guillaume vomissait en jet plusieurs fois par heure. Il ne dormait plus. Il gémissait tout le temps. Mon bébé souffrait…

J’étais incapable de m’occuper de mes deux autres enfants. Je dormais assise afin que mon bébé garde un peu de lait. Son estomac se vidait sans cesse. Mon mari était absent pour le travail. J’étais seule. Avec un sentiment de panique immense. J’avais peur.

J’ai recontacté ma consultante en lactation qui était aussi inquiète que moi. J’ai donc décidé de retourner voir mon médecin et son incompréhension. Ce jour-là, le docteur m’a disputé car je n’avais pas suivis ses conseils. Il m’a dit que Guillaume allait bien : pas de perte de poids, pas de signes de déshydratation. Je lui ai expliqué que je ne dormais plus pour garder mon bébé vertical tout le temps, que je l’allaitais chaque 15 minutes, que j’étais épuisée et inquiète.

Quelque chose ne tourne pas rond! Je le sais! Je le sens!

– Ok bon, pour rassurer la maman : voici une prescription pour aller faire une échographie, pas d’urgence hein! Vous allez en faire un enfant gâté de ce petit là! Détendez-vous un peu!

Je suis rentrée à la maison. J’ai pris un rendez-vous pour aller en écho le jour-même. J’ai déposé mes deux ainés chez la voisine. Guillaume a vomit deux fois dans l’auto. Arrivés dans la salle d’attente, Guillaume s’est vidé trois autres fois.

– Madame, vous devez rester calme. Je vais vous annoncer une nouvelle. Votre bébé à une malformation au niveau de son estomac. Il risque une occlusion dans les heures qui viennent. C’est une urgence. Vous allez à l’hôpital pédiatrique maintenant. Je les ai appelés, ils vous attendent. Guillaume va être opéré en urgence. C’est une sténose du Pylore. Ne vous inquiétez pas, mais ne traînez pas, ok? Madame? Vous m’entendez??? Avez-vous compris?

Je le savais! Je le sentais! Mon bébé n’allait pas bien!!!

Si j’avais écouté mon médecin, Guillaume serait décédé dans les heures suivantes, parce que, comme on me l’a expliqué à l’hôpital, il était un cas “atypique”. Mon bébé était en douleurs depuis sa naissance.  Son médecin n’avait rien vu, mais sa maman l’avait senti.

Je ne suis jamais retournée voir ce docteur.

Cette fusion, cet instinct… lui ont sauvé la vie.

Merci dame nature de faire les choses aussi bien!
Et vous les mamans, n’oubliez jamais ceci : écoutez votre cœur! Vous êtes la personne la mieux placée sur cette terre pour savoir de quoi votre bébé a besoin. Car vous êtes… sa maman!

J’ai pris la pose pour la cause : Calendrier 2017 pour la lutte au cancer du sein

 

Chaque année, partout dans le monde, le mois d’octobre es

 

Chaque année, partout dans le monde, le mois d’octobre est consacré à la sensibilisation au cancer du sein. Sensibilisée, je le suis. Particulièrement cette année…

 

Cela fait presque un an que j’ai reçu mon diagnostic. Un an que je vis ma vie sous le signe du ruban rose. Un an que mon corps subit toutes sortes de transformations brutales, mais vitales, me contraignant à repenser ma perception du corps et de ma féminité.

Alors, lorsque j’ai été sélectionnée, en septembre dernier, pour faire partie du calendrier 2017 pour la lutte au cancer du sein et qu’on m’a demandé si j’étais prête à poser nue, sans hésiter, j’ai dit “oui”.  Après tout, cela fait un an que j’ai l’impression que mon corps ne m’appartient plus. Et que le cancer a démystifié mon décolleté.

J’ai donc pris la pose pour la cause. Les seins nus. Ainsi dévêtue, je me donne à vue au mois de novembre du calendrier 2017 pour la lutte au cancer du sein.

Lorsque j’ai montré la photo à ma fille, elle s’est exclamée, perplexe :

– Mais maman, tout le monde va voir tes parties intimes ?!?

Encore une fois, ma dualité femme – mère est interpelée, mais pas déstabilisée. Car après tout, si je suis mère, c’est parce qu’avant tout, je suis femme.

Mais comment expliquer à ma fille la notion d’intimité dans ce contexte ? Comment lui enseigner que la nudité ne va pas à l’encontre de l’intimité, lorsqu’elle n’est pas imposée à soi ou aux autres ? Comment une mère devrait-elle montrer à sa fille, ce qu’est la féminité ? Comment lui apprendre à apprivoiser et à démystifier son corps? Et surtout, l’accepter et le respecter tel qu’il est ?

 

Et bien, je crois que les réponses à toutes ces questions se trouvent dans cette photo.

 

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Cette photo redonne sa juste place au corps de la femme. Elle dévoile de façon sublime la frontière fragile qui existe entre nudité et intimité.

Par ce geste, j’ai mis en pratique toutes les valeurs que j’essaie de transmettre à mes enfants, et à ma fille en particulier.

Cette photo, c’est de la poésie, une nature vivante, de la beauté vraie, de l’art d’être bien dans sa peau. Parce que je me suis dénudée sans complexe, mais pas sans pudeur! Et c’est cette nuance, en tant que mère, que je tente d’enseigner à mes enfants.


vanessa

 

Puisque la gestion de la pudeur et l’éducation donnée quant à l’intimité du corps sont déterminantes de la perception que mes enfants auront d’eux-mêmes pendant leur adolescence, il est primordial de leur inculquer les notions de pudeur, d’intimité, de respect de soi et des autres, sans diaboliser le corps !

 

 

« La vraie pudeur est de cacher ce qui n’est pas beau à faire voir. »

Georges Courteline, romancier et dramaturge

 

 

Pour moi, la nudité qui porte les stigmates du cancer du sein est belle de vie et de vérité. Alors tant pis pour ceux qui déteste la vérité, par pudeur, parce qu’elle est nue…

 

 

Pour vous procurer le calendrier, et ainsi soutenir cette cause :

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nes@vanessaboisset.com

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez : www.laviecontinuemalgretout.com

Vivre avec une maladie chronique : la persévérance comme moteur de vie

Ce fameux matin de 2002, où j'ai reçu le diagnostic de polyarthrit

Ce fameux matin de 2002, où j’ai reçu le diagnostic de polyarthrite rhumatoïde sévère, restera gravé dans ma mémoire. Un mot le résume : Percutant.

Je sais, ce n’est pas une maladie mortelle, mais une maladie chronique et on ne guérira pas. Pronostic trop sombre pour une femme de 37ans, déambulateur à court terme. La prise en charge fut agressive : arrêt de travail, chirurgie et methotrexate (chimio par la bouche). Je me souviens avoir vomi à côté de ma voiture dans le stationnement de l’hôpital. J’ai passé les 5-6 premiers mois roulée en boule à la maison.  Colère et déni m’habitaient. On a le droit de brailler, de crier et de se révolter, mais en bout de ligne, on a deux choix : rester échouée ou choisir d’avancer.

La polyarthrite rhumatoïde étant une maladie auto-immune, l’exercice physique est une des façons de stimuler mon système immunitaire déficient.  Beaucoup trop atteinte pour marcher, je ne pouvais pas non plus courir et je nage comme une roche.  Me restait le vélo.  Mais bouger n’apporte que de la douleur supplémentaire et je n’en veux tellement pas. On me dit qu’il y’a aura des bienfaits physiques et psychologiques.  Il faut y croire, ne jamais cesser d’y croire. Si on n’y croit pas, on coule.

Ma première journée, j’ai fait 75 secondes de vélo stationnaire, suivies de deux heures de sieste.

C’est là que tout se joue. Notre meilleure amie deviendra la persévérance, ne pas lâcher, continuer et persévérer. J’ai ajouté des minutes, puis des 15 minutes, des 30 minutes. J’avais décidé que j’allais y arriver. Après six mois, les bienfaits ont été plus grands que la douleur, le déclic s’est enfin fait et un besoin de s’accomplir s’est installé malgré des limites. J’avais enfin apprivoisé la maladie. C’est fou comme le bonheur est devenu plus fort que la douleur.

Pendant cinq ans, sur une période de sept jours, je pédalais l’équivalent de la distance entre Québec et la Gaspésie. Je mangeais, je roulais, je dormais. Rouler était devenu pour moi un exutoire. C’était absolument merveilleux et enivrant de voir ma progression d’une année à l’autre et quel bonheur de savoir que dans la vie on est en train d’avancer. En cinq ans, je suis passée de 75 secondes de vélo stationnaire à 163 KM sur la route en une seule journée. On apprend à vivre avec la douleur et la satisfaction d’accomplissement est un délicieux baume.

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En 2007 la course est entrée dans ma vie, pour ne plus en sortir. Mon fils m’appelle Forest Mom.  La course est devenue une vraie drogue, un besoin aussi vital que de m’alimenter. J’ai commencé difficilement, je l’avoue, mais comme la persévérance est devenue ma meilleure amie, on a travaillé en équipe, elle et moi, un pas à la fois et à l’âge de 45 ans, soit huit ans après mon diagnostic, j’ai réussi à parcourir l’ultime distance d’un marathon, soit 42.2KM. À partir de ce jour, ma vie a complètement changé. J’ai découvert l’énorme capacité que nous avons d’aller puiser une force incommensurable au fond de soi, tant à la course que dans la vie.

Une phrase du Dr. David Lefrancois, éminent neurologue et psychosociologue, est affichée sur mon mur de motivation en guise de leitmotiv:  ” La souffrance est le temps que l’on accorde à sa douleur”. Quand je cours, j’ai mal, mais je ne souffre pas. La maladie évolue, personne n’y échappe. En 2013 on remarque une très grande progression des zones atteintes et à la demande de mon médecin je dois cesser de courir de trop longues distances en continu sans donner de répit à mes articulations. Je prends difficilement ses recommandations, une claque en pleine face, aussi brutale que le diagnostic onze ans plus tôt.

J’ai complètement changé ma PERCEPTION de la performance. J’ai intégré des périodes de marche lors de mes courses et je suis à l’écoute de mon corps, car j’ai compris que tout ce que je lui donne, il me le rend bien. Je cours donc en parfaite fusion tête-body et j’ai appris à reconnaître ses signes de fatigue que je respecte.

J’ai réalisé que lorsque l’on ne peut plus performer, on ne doit pas abandonner, mais s’abandonner. Au simple bonheur de pouvoir encore mettre un pied devant l’autre et réaliser que la maladie m’aura fait grandir au lieu de me paralyser.

Je cours toujours un marathon par année.  C’est ma façon de célébrer ma vie. Je cours en parfaite gratitude. Voilà donc ma récompense d’avoir changé ma perception de la souffrance et de la performance un pas à la fois avec ma grande amie la persévérance.