Archives janvier 2017

Dix trucs que tu dois connaître sur le prof de ton enfant

En tant que prof et parent, je sais que parfois on aimerait savoir 

En tant que prof et parent, je sais que parfois on aimerait savoir comment ça se passe en classe et ce que pense la personne qui enseigne à notre enfant dix mois par année.

 

Voici dix trucs que tu dois connaître sur le prof de ton enfant

 

1- L’enseignant de ton enfant est systématiquement attiré par les autocollants et autres gugusses cute qui pourraient égayer sa classe et rendre le milieu d’apprentissage plus stimulant.

2- Même s’il est à l’aube de la retraite, il renouvelle sa pédagogie, se lance dans de nouveaux projets en se disant que certains élèves apprendraient davantage (comme si 30 ans d’expérience ne suffisaient pas…).

3- Quand la cloche sonne et que ton enfant quitte pour la maison, il ne quitte pas la tête de son prof; son prof se questionne, prend des notes, consulte ses collègues… Il imagine une leçon plus amusante, crée du nouveau matériel (un prof, ça aime ça PLASTIFIER!!!).

4- Le prof de ton enfant cache des jujubes dans son tiroir…

5- Il arrive que le prof de ton enfant lui offre des jujubes.

     Pour un service rendu, un geste gentil 😉

6- Son prof a des papillons quand il constate que les efforts fournis donnent finalement de beaux résultats. Il a des étincelles dans les yeux!

7- Quand il t’écrit ou t’appelle, c’est toujours en marchant sur des oeufs, avec délicatesse. Son prof est conscient que ton enfant, c’est ton trésor le plus précieuxSon prof te veut complice, il veut le meilleur pour ton petit.

8- Sa collation, il peut arriver qu’il la partage ou même qu’il l’offre à un ami de ton enfant. Ça arrive, parfois.

9- Le prof de ton enfant a des papillons lorsqu’il reçoit des nouvelles de lui, quelques années plus tard, ou mieux encore, sa visite!

10- En juin, il peut arriver que ce prof, cet être doté d’une capacité d’amour exponentielle (pour aimer tant de petits humains, ça prend un don, je suppose!), ait le cœur gros  et même, qu’il verse une larme.

 

 

La relation entre sœurs : pas toujours rose!

Qu’est-ce qui pe

Qu’est-ce qui peut être à la fois un ange et une peste ? Les petites sœurs ! Vous savez, ce genre de personne qui aime vous agacer et qui ne déteste pas vous voir en colère à cause de son vilain tour?

Dans mon cas, ma sœur a un visage réversible: un côté tout mignon pour charmer tout le monde qui l’entoure, et un autre côté, oui, ce visage démoniaque, que vous ne voulez pas le connaître. Ce genre de personne dont je vous parle aime jouer des tours vraiment déplaisants. Ce côté est celui que je vois tous les jours avec ma petite sœur. Quelquefois, il me fait bien rire, mais la plupart du temps, je le déteste.

Ma sœur et moi avons quelques points en communs, comme la passion pour le patinage artistique et l’amour pour les animaux de compagnie. Cependant, la principale chose que je préfère d’elle est qu’elle me dise les vraies choses. Comme « Ton linge est laid » ou « Tu chantes mal ». Merci ma sœur : grâce à toi, je vais avoir l’air moins ridicule.

Ma sœur me fait souvent honte lorsqu’elle en a la chance. Surtout en public. Mais le gros problème qui se produit quand on est sœurs, c’est que les deux se font honte ensemble. C’est un beau travail d’équipe!

Je ne sais pas ce que ça fait d’être une petite sœur, d’avoir des grands tannants qui montrent plus ou moins l’exemple. Ça ne doit tout de même pas être facile, car lorsqu’on est cadet, on doit toujours faire comme les plus vieux. Autant dans les films que dans la réalité, on voit souvent les parents dire aux plus petits de suivre les traces que notre frère ou notre sœur aîné(e) a laissées. Si j’étais ma petite sœur, je ne ferais pas tout ce que moi, l’aînée, ai fait…

Beaucoup d’adultes qui n’ont pas d’enfants ou qui ont un enfant unique ne savent pas vraiment en quoi consiste une relation entre deux sœurs. Certains peuvent penser que c’est beau et que c’est facile de s’aimer entre sœurs. C’est pourtant si difficile! Pourtant, je sais que certaines sœurs ont une relation impeccable. Souvent, ces deux filles de même famille sont touchantes et s’adorent. J’aimerais bien avoir cette relation avec ma sœur, mais certains de nos comportements s’opposent et nous empêchent peut-être de vivre cela. Ça nous demanderait de très grands efforts à toutes les deux.

Finalement, j’aimerais vous dire de faire attention à votre sœur. Elle est une membre de votre famille. Si un jour, c’est plus difficile, dites-vous que vous êtes chanceux de l’avoir dans votre vie. Elle compte beaucoup plus pour vous que vous ne pouvez l’imaginer.

Tu es tannante, mais je t’aime quand même, ma sœur!

  

Juliette Roy

 

 

 

 

 

Confessions d’une maman

  • Y a des matins où, en me levant, j’ai déjà hâte à la sieste.
Y a des
  • Y a des matins où, en me levant, j’ai déjà hâte à la sieste.

Y a des matins où je laisse les enfants manger dans le salon, devant la Pat Patrouille, juste parce que j’ai envie de boire mon café chaud.

Des fois, sur le chemin pour aller reconduire les enfants à la garderie, quand il y a une bonne chanson qui joue, que le chauffage est dans le tapis, et que coco me répète la même chose pour la quatrième fois en parlant toujours le plus bas possible (et dans son cache-cou), j’arrête de baisser le son de la radio et je réponds juste « Ah oui!? ». Ça semble faire son affaire.

Y a des fois où, quand on fait une activité ou un bricolage, j’ai plus de plaisir que mes enfants, ou tout autant qu’eux. Je veux finir mon dessin moi aussi, bon! Et je ne veux pas qu’on le barbouille, ok?! Et d’autres fois, ça ne me tente tellement pas de gérer de la colle et des retailles de papiers partout…

Y a des fois où je dis aux enfants qu’on fait une journée spéciale-pyjama, mais au fond, c’est juste que je suis trop paresseuse pour tous nous habiller ce matin-là.

Normalement, j’aime impliquer mes enfants dans ce que je fais, mais il y a aussi ces fois où je fais les choses à leur place, parce que je n’ai pas envie que ce soit long, parce que je n’ai pas envie de ramasser un dégât de plus (je suis déjà assez capable d’en faire moi-même).

Y a des fois où je dis beaucoup trop de jokes de pets à mes enfants (ce qui les fait évidemment rire à tous coups) et je pense par la suite : « Hi la la! Imagine s’ils répètent ça à la garderie ou à l’école… BRA-VO! »

Y a des jours où je me trouve vraiment hot comme maman.

Y a des jours où je me trouve vraiment poche comme maman.

Y a des fois (en fait tout le temps) où je rêve d’avoir un chien pour manger toutes les miettes sur le plancher.

Y a des jours où j’aimerais pouvoir « caller malade ».

Y a des fois où je google trop de symptômes sur les zinternets.

Y a des fois où je suis découragée pour mon mari quand il arrive certains soirs dans une maison bordélique et qu’il voit sa femme, cheveux sales, habillée en mou, dépourvue de patience et le moral dans les talons. (Fiou, il y a aussi des fois où je me reprends!)

Y a des fois où, quand je vais embrasser mes enfants pendant qu’ils dorment, je leur chuchote à l’oreille que je m’excuse d’avoir haussé le ton et manqué de patience dans la journée. Que demain, je serai une meilleure maman.

Y a des fois où, quand mes enfants me disent spontanément « Je t’aime » ou qu’ils me surprennent avec un câlin, je me retiens pour ne pas pleurer à chaudes larmes. Ça me touche profondément, car pour moi, c’est la plus belle paye qu’une maman puisse avoir.

Mais surtout, je suis toujours tellement trop fière d’être la maman de ces trois amours et d’être une maman tout court.

 

Maman, mais pas maintenant…

Je m’adresse à toi, la femme de 30 ans, l’adolescente, la femme qui voulait un enfant, mais pas à ce moment précis de ta vie. À toutes ces femmes qui avez eu cette déchirante décision à prendre : l’avortement ou la maternité.

C’est comme un coup de dés jetés dans les airs, sauf que tu ne pourras jamais savoir ce qui suivra ta décision, ton choix. Tu ne pourras jamais connaître la suite ni le comment du pourquoi. Malgré toi, malgré que tu sois en paix avec ta décision et que tu aies surement fait le bon choix pour toi, ton subconscient, lui, te rappellera sans cesse ton choix et sèmera un doute. Tu sauras traverser cette épreuve en silence parce que oui, tu as honte. Honte de dire que tu as jeté une vie à la poubelle, honte d’avoir choisi de ne pas mener à terme une grossesse qui apporte pourtant tellement de bonheur à d’autres. Honte parce que certaines personnes ne demandent que de vivre cette chose si extraordinaire et inexplicable qu’est la grossesse.

À toi qui as subi un avortement, ne sois pas dure avec toi-même, car en aucun cas, c’est un choix facile à faire… Si tu es passée par là, surtout parles-en avec une personne de confiance, car tu traverseras des moments difficiles dont très peu de personnes osent parler ouvertement. Malheureusement, c’est encore un sujet tabou, mais tu n’as pas à vivre cette tristesse seule. Tu as le droit d’en parler ! Bien sûr, l’avortement n’est pas un moyen de contraception ni une solution de rechange, mais bien un recours ultime. Un accident de parcours, ça arrive et à beaucoup plus de femmes qu’on ne le croit.

Tout comme vous, je suis cette fille, cette femme dans la trentaine, cette amie qui verse quelques larmes parfois dans mon lit en silence, en me posant sans cesse les mêmes questions : que serait ma vie aujourd’hui si tu étais là ? De quoi aurais-tu l’air ? Que deviendrais-tu ? Tout comme certaine d’entre vous, je suis cette femme qui, par une soirée enflammée, est devenue enceinte malgré le contraceptif d’urgence. Ce bébé s’était accroché à la vie, il faut croire, mais au mauvais moment de la mienne.

Pourtant j’avais tout : cet homme merveilleux, parfait à mes yeux, mais que je connaissais que depuis peu. J’avais un bon travail, un toit, l’autonomie, une famille très unie, de l’amour à offrir… mais je n’osais imaginer ce que pourrait signifier le risque d’élever un enfant dans une relation de moins d’un an. Moi, la fille qui vient d’une famille tissée serrée et de parents unis et encore amoureux… je ne pouvais prendre le risque de briser cette chaîne et de ne pas pouvoir offrir autant à ce petit être. Je voulais surtout pouvoir donner à mon couple la chance de s’épanouir sans avoir trop d’embûches au départ. Le “SI JAMAIS…” se répète sans cesse dans ma tête. À toi l’enfant que tu serais, je ne t’oublierai JAMAIS !

 

 

Marie-Ève Jalbert

 

Non, je ne te sauverai pas!

8 : 39 ─ Maman, je suis dans le trouble. J’ai manqué mon arrê

8 : 39
─ Maman, je suis dans le trouble. J’ai manqué mon arrêt de bus. Je suis rendue du côté d’Ottawa. Je fais quoi pour retourner vers l’école?
─ Oups! Reste dans l’autobus, il va retraverser le pont vers Gatineau.
─ Ah! non… je suis déjà débarquée. Aide-moi!

Le genre de message texte qui démarre un lundi matin sur les chapeaux de mère sauveuse.
Je suis là, ma cocotte! Je tiens ta main, par cellulaires interposés. Mais je ne te sauverai pas.

8 : 42
J’appelle ma grande de douze ans pour la rassurer et l’aider à trouver ses solutions.
─ Où es-tu? Vois-tu un arrêt d’autobus de l’autre côté de la rue?
─ Non, maman! Je ne vois rien! Je suis perdue! Viens me chercher!
─ Écoute-moi. On va respirer ensemble.
─ Non, maman! Je ne suis pas capable! En plus, je vais avoir une retenue! Je vais être super en retard…
─ Peanut, une chose à la fois, ok? On va commencer par trouver un autobus pour te ramener de ce côté-ci de la rivière. Le prochain autobus qui passe, monte dedans et demande de l’aide au conducteur.
─ Je ne peux pas! Il ne va pas m’écouter! Il n’a pas le temps! Il a un horaire à respecter!
─ C’est son travail de t’aider.
─ Non, maman! Je ne serai pas capable! Il va rire de moi! Puis ici, il n’y a personne qui parle français! Il y a juste toi qui peux m’aider. Viens me chercher!

Mes oreilles entendaient son hyperventilation, les sanglots étouffés d’une détresse honteuse. Ma fille ne voyait plus que l’inconnu, n’entendait plus rien sauf les bruits terrorisants du centre-ville. Elle ne sentait que l’angoisse monter et dévorer toute sa logique.

J’ai déjà été cette fille-là. Je n’avais pas encore mon diagnostic d’anxiété ni la prescription qui va avec. En réalité, je n’aurais jamais pensé souffrir d’anxiété. Jusqu’à cette escapade en solitaire au haut d’une des tours de La Rochelle, en France. Ma tête savait que j’aurais le vertige, mais ma tête de cochon avait choisi d’être brave. Une fois en haut, mon corps s’est figé. La profondeur de l’océan et le vide du vent camouflaient l’escalier qui aurait pu me ramener au bas de la tour. Un fœtus emprisonné sur une passerelle, recroquevillé, étampé contre le muret. Ma panique engluait mon cerveau, ramollissait mes jambes, crispait tous mes muscles. Freeze! J’allais mourir de froid au sommet de cette tour maléfique et mon cadavre serait découvert mangé par les oiseaux…

J’aurais pu crier à l’aide, j’aurais pu… non, je n’aurais pas pu. L’image d’être secourue s’affaiblissait au fur et à mesure que l’idée qu’on se moque de moi prenait de l’ampleur. C’est ce qui arrive quand on a l’imagination hyperactive.

8 : 47
Ma belle, je comprends que tu te sens paniquée. Mais je sais aussi que tu es capable de retourner vers le collège. Je vais rester au téléphone avec toi jusqu’à ce que tu sois assise dans le bon autobus. Ok?
─ Non, maman… C’est impossible…
Déjà, la panique faiblissait et la force de ma fille reprenait ses droits. Mon calme de maman faisait le reste, le temps que ma grande cocotte refasse surface complètement.
─ Qu’est-ce que tu vois? Un nom de rue? Un bâtiment?
─ La Cour suprême. De l’autre côté de la rue. Mais il n’y a pas d’arrêt d’autobus. Maman…
─ Je sais où tu te trouves. Marche jusqu’à l’intersection. Tu vas traverser la rue. À ta droite, tu vas voir un arrêt.
La communication a coupé. J’ai essayé de la rappeler, pas de réponse. Je l’ai textée, pas de réponse. Je lui ai envoyé les numéros d’autobus par message texte et j’ai croisé mes doigts.
─ Je t’aime, ma grande. Fais-toi confiance.

L’école m’a confirmé un peu plus tard que ma fille était arrivée à l’école et qu’elle était calme. Elle n’était même pas en retard.

Ai-je été cruelle de ne pas sauter dans ma voiture pour secourir ma fille? Non. J’ai été aimante et encadrante. C’est ce que m’avait enseigné une travailleuse sociale. Plus jeune, ma fille manquait de l’école chaque semaine pour des maux de ventre, des nausées, des insomnies. Sa douleur était réelle, mais en la ramenant toujours à la maison, je renforçais sa certitude d’être en danger partout, sauf près de moi. Il avait fallu lui prouver qu’elle était en sécurité à l’école, qu’elle y avait des moyens de s’y sentir bien et des personnes qui pouvaient l’aider.

17 : 18
─ Ma peanut, sais-tu pourquoi je ne suis pas allée te chercher ce matin?
─ Hum… Je devais me pratiquer à me faire confiance?
─ Viens me donner un câlin. Tu as tout compris.

Mais où sont passées nos grands-mères?

L’engor

L’engorgement des urgences et des cliniques sans rendez-vous nous montre que les traditions ont oublié de se perpétuer… Les bonnes vieilles recettes de grands-mères ne sont plus appliquées par les parents, qui amènent leurs enfants consulter un médecin au moindre symptôme…

Mais où sont passées nos grands-mères?

Il me semble qu’avant, quand bébé avait de la fièvre, un nez qui coule ou une vilaine toux, on demandait conseil à nos proches. De génération en génération, des remèdes aussi précieux qu’efficaces nous permettaient de soigner nos bambins. Nous avions confiance. Nous recevions des informations fiables et rassurantes.

Que s’est-il passé avec notre société?

Aujourd’hui, quand bébé chauffe, morve et tousse, on se garroche sur le Net. En quelques clics, on espère trouver une solution miracle. Malheureusement, le meilleur, mais aussi le pire, se trouve sur la toile. En quelques minutes, nous sommes absolument convaincus que notre enfant a un cancer du poumon ou une leucémie!

C’est complètement paniqués que nous débarquons dans les salles d’attente engorgées de bébés malades, afin de faire vérifier sa progéniture par un médecin qui saura nous rassurer.

Le professionnel de santé nous dira exactement les mêmes choses que nous disaient nos grands-mères :


– Donne-lui beaucoup d’eau.
– Contrôle sa fièvre avec du Tylenol au besoin.
– Lave son nez encore et encore.


Dans la grande majorité des cas, aucun médicament ne sera prescrit. Et nous allons être déçus. Quelques jours plus tard, si les symptômes persistent, nous retournerons voir le docteur et remplir sa salle d’attente… Un rhume, ça prend dix jours à guérir… deux rhumes : vingt jours, etc. Nous nous plaindrons de ne faire que ça : consulter…

Le médecin perdra donc son temps à traiter de la «bobologie» et à faire du «rassurement» parental… pendant que de véritables urgences ne seront malheureusement pas traitées rapidement. Je ne pense pas exagérer en disant que 75 % des raisons de consultation auraient pu être traitées par nos chères grands-mères. En «surconsommant» notre système de santé, nous sommes en train de le noyer…

Si nous n’avons plus accès à nos grands-mères, il existe des groupes de discussions, des plateformes comme celle de Ma Famille Mon Chaos, qui permettent d’échanger nos expériences, nos trucs, nos recettes et de retrouver nos remèdes d’antan.

C’est pourquoi je vous demande : avez-vous des recettes de grands-mères à nous partager?

 

Un lendemain de veille avec des enfants

Être un parent, on va se le dire, c’est d’avoir un calendrier déjà hyper-chargé même quand

Être un parent, on va se le dire, c’est d’avoir un calendrier déjà hyper-chargé même quand on n’a rien de prévu. Parce qu’entre les horaires de boulot de papa et maman, il faut aussi jongler entre les pratiques de hockey du plus vieux, les cours de guitare du p’tit milieu et les spectacles de danse de la plus petite. Et même si ta soirée est exceptionnellement exempte de rendez-vous chez le dentiste, médecin et autres spécialistes, tu réalises que les simples tâches quotidiennes te meublent une soirée assez vite, merci !

Si bien que, quand tu reçois une invitation tentante et que tu es miraculeusement disponible, tu fais un beau X sur le calendrier et tu acceptes sans hésiter. Tu vas à ta soirée, tu rigoles, c’est le bonheur. Tu en profites, parce que malgré la fatigue accumulée, ça fait toujours du bien de sortir de la routine. T’as du fun. Mais c’est de la naïveté pure, tsé. Parce que tu sembles oublier un point primordial : le lendemain de veille. Le lendemain de veille avec enfants. Tam. Tam. Taaaaammmm.

Hein ! Avoue que tu l’avais pas calculé celui-là ! Ça fait que c’était vraiment cool, ta soirée de retrouvailles avec tes amis-de-longues-dates. Mais ce matin, tu payes le prix fort. Premièrement, t’as beau faire du déni, mais t’as plus vingt ans ! Avant, tu pouvais dormir deux/trois heures par nuit, manger de la poutine en te levant (ou une bonne vieille pizza directement d’la boîte dans le frigo), et tu partais quand même ta journée du bon pied ! Ce matin, le lendemain de veille ressemble plus à un gros coup de massue dans le ventre… T’as une migraine d’enfer, mais tu dois quand même te taper les épisodes de la Pat Patrouille avec le plus jeune qui te chante la chanson en boucle à deux pouces des oreilles. Y’a aussi ton estomac, qui se demande encore s’il a envie de garder ce qu’il a ingéré… ou pas.

Ça avait l’air d’une bonne idée pourtant, d’aller à l’enterrement de vie de garçon de Jo, ou au bachelorette de Marie. La réalité te rattrape ce matin. Parce que t’étais peut-être libre hier soir, mais t’avais omis de regarder que le lendemain (aka quelques heures après ton retour), tu devais aller à l’aréna pour le hockey du plus vieux. On va se dire les vraies affaires : Le bruit d’une rondelle qui heurte la vitre devant toi raisonne encore plus dans tes tempes qu’un marteau-piqueur en juin dans les rues de Montréal. Il fait frette, pis tu te demandes encore ce qui t’a pris de sortir hier…

Faque tu peux avoir autant de plaisir que tu veux. Tu peux ingurgiter plein plein plein de boisson. Tu peux rentrer tard (ou tôt, c’est selon…). Mais n’oublie pas que tes enfants, eux, ils se lèvent pareil aux premiers rayons du soleil (si t’as de la chance, j’veux dire). Ils vont avoir l’air de petits diables sur le redbull pendant que tu vas tenter de t’échouer sur le divan. Ils ne te laisseront pas une minute de silence, ni une heure de sieste. Ils vont quand même te demander de remettre quarante-six fois le chapeau à la poupée, de goûter à leur nouvelle recette de thé-qui-existe-même-pas et de faire Eugène parce-qu’elle-c’est-Raiponce-bon.

Ils vont aussi te bombarder à coup de câlins beaucoup trop forts et t’ensevelir d’amour, que tu le veuilles ou non. Pis tu vas te rappeler pourquoi t’es un parent. Pis tu vas assumer que ton lendemain de veille est pas mal plus dur à encaisser qu’avant, mais que tu ne reviendrais pas en arrière pour tout l’or du monde. Quoi que… peut-être juste pour un matin…

Magasiner un matelas en couple: à vos risques et périls!

Je suis une princesse aux petits pois. Enfin, je viens de le savoir.

Je suis une princesse aux petits pois. Enfin, je viens de le savoir. J’ai lu dans un magazine que magasiner un matelas était une étape luxueuse dans un changement de confort. Une étape charnière. Je voyais ça comme gagner à la loterie le Choix du Président, mettons. Changer mon vieux matelas dinosaure représentait beaucoup. Il était creusé, les ressorts me faisaient des high five dans le dos à 3 h 7 du matin, bref il était vieux et bon pour faire un trampoline de salon.

Mon chum me parlait souvent d’un nouveau matelas. À nous, l’endormissement instantané et le sommeil réparateur! J’étais tellement motivée d’aller dans la salle d’exposition que j’ai même pensé lancer mon flacon de mélatonine aux poubelles en me rendant au magasin. Dans mon livre à moi, changer de matelas, ça allait tout changer. Toute toute toute.

Dans les circulaires du Publisac (oui, je regarde encore ça), j’ai l’habitude de fantasmer sur des rectangles d’ensachés et de mousse mémoire. Ce n’est pas mêlant, je jalouse l’air « full top shape » des comédiens engagés pour la séance de photo. J’ai trente-trois ans et je n’ai jamais eu de matelas haut de gamme.

Je suis débarquée avec mon chum au magasin avec la ferme intention de repartir de là avec une Cadillac Queen en tissu. Sourire aux lèvres, nous retournerions vers le stationnement avec notre facture et la date de livraison en mains en chantant du Daniel Hétu.

« On va s’aimerrrrrrr tendrement, tout là-hauttttt, sur un rayon de soleilllll. Allez…»

Stop! STOP! Ce n’est pas ce qui s’est produit.

Avant même de mettre les pieds dans le portique, on ne s’entendait pas du tout sur nos besoins. Heille, ça va bien, on n’était même pas rentrés, puis déjà, je me disais que c’était plus simple de magasiner seule. Sauf que là, ce n’était pas un soutien-gorge que j’achetais, c’était un matelas à partager. Je ne suis pas égoïste. Pourtant, je frôlais la crise narcissique en plein jour.

En arrivant, nous avons essayé trois types de matelas différents pour nous aider à cerner notre portrait type d’acheteurs. J’étais plus au moins à l’aise au milieu des yeux d’inconnus qui me regardaient faire semblant de dormir sur le côté. Je portais des skinny jeans, alors je pensais juste à mes bobettes. C’est niaiseux, mais je savais qu’on pouvait les voir. Hipelaye.

Comme dans le conte des Trois Ours, je trouvais le matelas soit trop mou ou trop dur. J’ai passé mon avant-midi à me prélasser sur des démonstrateurs. Ai-je dit l’avant-midi? Oui, car nous avons passé quatre heures et demie là-bas. Se chicaner en direct devant le vendeur dans une fausse chambre à coucher? Voir que j’ai fait ça… je pense que oui, moi! C’était si malaisant que j’avais le goût de donner un pourboire au conseiller et de rebondir sur les matelas jusqu’à la sortie.

Un moment donné, j’étais couchée sur le côté comme une mamie qui a mal aux genoux avec mon oreiller de corps. Attention! Le but de l’exercice, ici, était d’imiter le plus possible l’épisode de sommeil à la maison. Je veux bien, sauf qu’un inconnu est venu se coucher à ma droite.

« J’peux-tu? », qu’il me demande. Euhhh! C’est encore maudit de lui dire non. Le matelas n’était pas payé ni réservé, et je n’étais même pas certaine de l’acheter.

Ben non! Y’a rien là, ça ne me dérange pas. Installez-vous mon cher, qu’on s’étende. Mon chum faisait le piquet dans le coin. Il trouvait que c’était assez et qu’il était grand temps de sacrer notre camp.

Je ne pouvais pas. Je ne pouvais pas partir parce que je n’avais pas choisi entre le matelas moelleux et le semi-ferme. J’avais un montant maximum à ne pas dépasser. Travailler pour la Nasa, j’aurais pris celui à 4 356 $ et go, on serait partis. Dossier réglé. Mais la Nasa ne m’a jamais rappelée, alors je devais courir les soldes.

Et là, l’étiquette d’un matelas a flashé devant ma face. Ce n’était même pas dans les propositions du vendeur. Je me suis couchée sur le matelas : le coup de foudre magique! Je me suis enfoncée doucement comme sur un nuage. J’étais bien. Mon copain était écœuré, il ne voulait RIEN savoir. Son choix était fait depuis une heure. Il voulait le semi-ferme que nous avions essayé au début. Non, clairement non. Aussi bien se coucher sur une planche de bois avec une couverture dessus.

Plus ça allait, plus je parlais en grimaçant des platitudes à mon chum. J’avais le vendeur à un pouce de mon nez, je savais qu’il analysait notre comportement. Digne d’un téléroman.

« Ben tu dormiras dans le cabanon si tu n’es pas content. Tu vas trouver le matelas de l’hospice pas mal moins confo, tu vas voir. »

Lui de me répondre : « Si tu n’es pas heureuse, ben pars en appart et achète-toi des lits jumeaux avec TON matelas mou pis c’est tout ».

Wait! Je suis venue chercher un matelas Queen pis ça vire en scénario de drama queen.

J’ai piqué une crisette de bébé à l’intérieur de moi. J’étais fru, car je voulais le matelas mou. Vous me direz que ça existe, un moitié-moitié sur commande, oui mais…. Mais ce n’était guère une option que mon compte de banque pouvait accepter.

Finalement, j’ai fait un compromis, on a payé, on est partis. On a attendu la livraison avec euphorie. J’avais hâte d’avoir mon nouveau matelas.

Une semaine d’essai avec le nouveau matelas a passé, je ne l’aimais toujours pas. Dès que j’ouvrais les yeux ouverts dans le cœur de la nuit, je secouais les épaules de mon chum pour lui dire : « Trouves-tu que le matelas est dur? Il est dur, hein? »

Nous sommes retournés au magasin. J’y ai passé un autre deux heures et demie. J’avais le goût d’inscrire « C’est compliqué » dans mon statut de couple Facebook.

Le matelas numéro deux arrivera la semaine prochaine. Je suis bonne pour vingt ans, je peux vous le jurer. Moi, magasiner un matelas encore une fois? Laissez-moi dormir là-dessus, d’accord?

P.S. Ce soir-là, j’ai souhaité bonne nuit à mon chum avant de m’endormir, avec un bisou et un je t’aime. Pas de chicane sur mon nouveau matelas.

À chacun ses «maux». Parcours d’accompagnement d’un enfant différent

Un dicton dit que ça prend un village pour élever un enfant...

Un dicton dit que ça prend un village pour élever un enfant…

Et si c’était vrai !!

Bienvenue dans notre parcours… avec détours.

Je vous explique le chemin parcouru avec mon garçon.

À l’âge de trois ans est venue l’entrée au CPE.

Chaque fois que j’allais te reconduire, mon oreille de maman se posait des questions. Je trouvais que tu parlais moins bien que tes autres amis.  D’accord, je l’avoue, j’avais parfois tendance à te comparer aux autres.

C’est avec la grande ouverture et la volonté de ton éducateur qu’a débuté une première évaluation du langage qui a confirmé mes doutes.

Ensuite, première expertise au privé avec une orthophoniste. Le verdict tombe : diagnostic de retard de langage sévère. Avec cette professionnelle, nous avons fait un suivi serré pendant un peu plus d’un an. Pendant ce temps, nous avons été confrontés aux listes d’attente pour avoir accès aux services publics.

Un jour, le téléphone a enfin sonné. Nous y voilà enfin, nous aurions notre place au centre de réadaptation pour recevoir un premier plan d’intervention.

Physiothérapeute, travailleur social, ergothérapeute, éducateur viendraient t’aider, mon fils… mais nous voilà confrontés à la différence. Pas n’importe laquelle : LA TIENNE.

À l’aide! On ne venait pas ici juste pour l’orthophonie, oufff!

C’est le moment où notre famille, notre couple, notre fils sont analysés.

Difficultés, retards, je n’entends plus rien.

Tout ce que je veux, c’est savoir quand on débute. Go! Dites-nous quoi faire.

Je veux que toi, mon enfant, tu sois comme les autres, c’est-tu clair?

C’est avec l’attitude d’une combattante que j’ai débuté ce processus.

J’étais prête à tout pour que tu deviennes comme les autres.

Je voulais tellement que tu réussisses : des rencontres toutes les semaines, des demies journées de travail et d’école manquées, des aller-retours qui ne servaient à rien, car toi, « monsieur », tu refusais de participer.

Je voulais plus que toi. On te bombardait de toutes ces infos qu’au fond, tu ne voulais pas ou ne pouvais pas comprendre. J’ai tant souhaité pouvoir entrer dans ta tête et ouvrir la petite porte qui t’aiderait à faire le déclic…

Un pas à la fois, tranquillement, tu accordais ta confiance à notre gentille physiothérapeute. Wow! On a enfin réussi à traverser la poutre un pied à la fois et à maintenir ton équilibre. Une éducatrice venait nous visiter à la maison pour nous donner des conseils et pour t’aider à mieux comprendre nos consignes.

Des rencontres avec le travailleur social pour ton père et moi…

Des discussions inattendues, des mots lourds en émotions, des larmes…

Oupelai, nous aussi on avait besoin de s’ouvrir un peu, pour aider notre jeune à cheminer.

Une première année du primaire fort difficile pour toi, lourde en échecs et en déceptions. Comme je me suis battue pour qu’on ne te colle pas d’étiquettes et qu’on oublie jamais tout ton potentiel! J’ai demandé à l’école de cesser de t’évaluer, mais de simplement t’aider à mieux aimer l’école.

Et voilà, quelques années plus tard, nous sommes heureux de pouvoir faire un bilan plus que positif de cette épreuve, je dirais plutôt de cette étape. Au moment où j’écris ces lignes, tu viens tout juste de recevoir ton bulletin. Nous sommes tellement fiers de toi, petit homme! Ta persévérance est remarquable! Je d’admire tellement, même si tu ne veux plus trop trop que je te donne des bisous quand l’autobus arrive.

Les victoires, aussi petites soient-elles, on les a toutes soulignées. Oui, parfois un peu plus tard que prévu, mais chacune d’elles t’appartenait.

J’ai appris à m’ouvrir et à être à l’écoute de mon enfant, mais avant tout à mon écoute.

Au final, qui a le plus grandi? J’ai bien peur que ce soit moi. 

Kathy Paul

 

La fatigue du soir

La fatigue du soir, vous connaissez? Oui, vous la connaissez

La fatigue du soir, vous connaissez? Oui, vous la connaissez. Celle qui vous rampe dessus le soir (parce que trop crevée pour sauter sur vous), celle qui vous vide de vos émotions, de vos réflexions. Celle qui vous fait mal d’être réveillée. Celle qui vous traîne dans la maison comme un zombie qui répète en boucle dans sa tête la liste des choses qu’il reste à faire avant de vous effondrer sur votre lit. Celle qui démarre votre coach privé interne qui vous soutient, comme si vous alliez atteindre le fil d’arrivée: «Lâche pas ma belle, tu es à deux tâches d’y arriver!» Et de l’autre côté, votre petite voix d’athlète crevée qui se bat et s’obstine avec le coach: «Non! Ce soir, je n’y arrive pas. Je m’écroule avant.» Et il y a celle qui cherche un compromis: «D’la marde! Je fais ça demain matin!» Mais qui sait très bien que c’est impossible dans votre horaire. Si elle l’a dit, c’est simplement pour vous encourager. D’ailleurs, ça a fonctionné, puisque les deux secondes où vous y avez cru vous ont fait du bien.

Cette fatigue qui vous tombe dessus d’un coup, sans prévenir et qui vous pousse à vous demander : «Mais comment, bon Dieu, ai-je réussi à me rendre jusque-là?» Vous avez assuré pour les devoirs, le souper, le bébé, la vaisselle, le bébé, les bains, le bébé, les chicanes, les dodos, les verres d’eau, les pipis, les «mamans!», sans même vous en rendre compte. Mais soudainement, en fermant la porte de leur chambre, votre corps vous a dit: «Woow la grande! Je veux ben mais là, pose ton tit derrière parce je te back pu

Vous êtes passée devant un miroir et pendant quelques secondes, vous vous êtes demandé: «Ouf! Est-ce que j’avais l’air de ça aujourd’hui?» Mais finalement, vous n’en n’avez rien à cirer, vous êtes vidée. D’ailleurs, cette expression prend tout son sens maintenant; vous avez mal au dos, aux pieds, vous avez les yeux secs, la bouche molle, les paupières lourdes.

En montant vous coucher, à la deuxième marche, vous vous rappelez le biberon que vous avez oublié de préparer pour la nuit, alors vous redescendez. Bon, c’est fait. Vous remontez de peine et de misère vers votre chambre. En déposant une fesse sur votre matelas, vous entendez votre enfant tousser et renifler dans sa chambre. «Ouch!» Ça vous revient; vous vouliez lui installer l’humidificateur pour la nuit. Vous vous consolez en vous disant qu’au moins, vous ferez cette tâche en pyjama. Votre coach est de retour: «Lâche pas ma grande, t’es à deux enjambées près!» Vous y allez. Chaque pas vous fait mal aux jambes. Voilà qui est fait.

Plus vous approchez de votre chambre, plus vous sentez la paix vous envahir. Vous vous laissez tomber sur le lit. Vous fermez les yeux. «Aah!» Ça y est, vous y êtes enfin. Tout à coup, vous entendez des miaulements en bas: «Ah! shit!» Le chat n’a plus de bouffe. Vous refermez les yeux, en tentant de vous convaincre que ça peut attendre à demain. Il miaule une autre fois, puis une autre. «Câ#!!#!!» Vous êtes tentée de crier à votre conjoint, en bas, pour lui demander de s’en charger (parce qu’évidemment, sans vous, le chat serait mort de faim depuis longtemps), mais vous savez très bien que crier réveillera les enfants qui de toute façon, se feront réveiller par le chat si vous n’y allez pas (il ne manquerait plus que ça). Alors vous faites ce que vous avez à faire.

Évidemment, le bol du chat est au sous-sol, alors vous descendez ce qui vous semble être des milliards de marches pour vous y rendre. Au passage, vous croisez les trois paniers de vêtements à plier et les six piles à ranger, vous apercevez du coin de l’œil ce qui pourrait être le salon, mais vous n’en êtes pas certaine vu son état. En passant devant la salle de jeux, vous constatez qu’avant d’aller dormir, votre enfant avait échappé des tonnes de billes à colliers sur le plancher et qu’elles y sont toujours. Vous fermez les yeux et vous soupirez.

En remontant vous coucher la quatrième fois, vous faites un détour vers la chambre des enfants. Non pas parce que c’est sur votre liste, mais parce que vous en avez envie. En entrant dans la chambre, vous vous sentez tout à coup juste… bien. Vous réalisez que finalement, de ces tâches et de ces piles, il ne vous restera rien du tout. Mais ce petit bruit que fera votre garçon lorsque vous déposerez un baiser sur son front, cette caresse que vous ferez sur la joue si douce de votre bébé endormi, ce doux parfum que vous respirerez en embrassant les cheveux de votre fille, vous ne les oublierez jamais. La fatigue disparaîtra, mais ces petits moments de bonheur, vous les porterez toujours.

Karine Delorme

 

Gérer le déséquilibre familial

Au début du mois de novembre, de nouvelles statistiques sont sorties au Québec, expliquant que la

Au début du mois de novembre, de nouvelles statistiques sont sorties au Québec, expliquant que la plupart des familles québécoises avec des enfants âgés de zéro à cinq ans se sentent à bout de souffle et sont débordées. Même si selon cette étude, ma famille ne fait plus partie de ces statistiques, il n’en reste pas moins que je considère que oui, ça va vite. Ces résultats m’ont permis de faire un exercice de conscience avec moi-même et de faire un bilan de ce que j’ai mis en place chez moi pour gérer le déséquilibre.

1— Je gère un déséquilibre!

Il y a quelques années, j’ai lu un article écrit par une femme que j’admire : Isabelle Hudon. Selon elle, il n’est pas possible de parler d’équilibre travail-vie familiale. Elle l’aborde plutôt en disant qu’il faut gérer le déséquilibre travail-vie familiale. Au début, j’étais sceptique mais finalement, j’ai adhéré à ce credo et il m’accompagne tout au long de mes semaines de fous. Vive ma famille et mon chaos…

2— Un minimum de planification

Pour gérer ce déséquilibre, il faut y faire face sans hypocrisie. Il y a une tonne d’articles sur le web qui en parlent, des calendriers de type planificateurs sont sur le marché, des agendas électroniques. Bref, c’est parfois en faisant des essais et des erreurs qu’on trouve ce qui fonctionne le mieux pour notre famille. Dans mon cas, je remercie les textos et la fonction « Rappel » de mon téléphone.

La gestion des repas est aussi stressante. Encore là, il faut s’y préparer un peu. Avant, je passais beaucoup de temps à couper les fruits et légumes la fin de semaine et à un certain moment, je trouvais ça redondant. Maintenant, ma stratégie est simple : je cuisine de plus gros volumes la fin de semaine afin d’avoir des lunchs pour le midi. Les soirs de semaine, ce sont des repas simples comme un poisson et de la salade ou encore, je fais cuire un one bowl pasta. Ah! oui, j’avais une mijoteuse. Elle a brisé et je n’en ai jamais racheté parce que ce n’était pas un succès. Morale de l’histoire, on peut s’en sortir sans mijoteuse.

3— S’enlever la pression de la performance

Comme parent, nous voulons le meilleur pour nos enfants, nous voulons qu’ils puissent développer leurs aptitudes, qu’ils soient bons dans les sports, à l’école, en musique… bref, nous sommes parfois étourdissants. Depuis deux ans, nous ne faisons pas faire de cours à notre enfant pendant les fins de semaine de l’année scolaire. Elle a des journées assez chargées à notre avis et le week-end est fait pour passer du temps en famille et relaxer. Je me souviens que l’an dernier, ça m’a rongée un peu. Madame Culpabilité est venue cogner chez moi. Finalement, la vie est bien faite : en milieu d’année scolaire, l’école a commencé à offrir des cours de danse à l’heure du diner, juste pour le plaisir.

D’ailleurs, en terminant cet article, je vais signer une autorisation afin qu’elle puisse adhérer à la ligue de hockey cosom de son école.

 

4— Savoir reconnaître ses limites

C’est un grand signe de respect envers soi-même, et je crois que c’est un legs important pour nos enfants. Il ne faut pas avoir peur de demander du soutien, que ce soit aux grands-parents ou autres. Il est important de dire si on est fatigué et de parler calmement au « je » avec son enfant.

Aussi, en 2016, il y a beaucoup d’outils technologiques sur le marché. Si c’est possible, on peut penser à travailler de chez soi ou oser demander des ajustements d’horaire. Fait vécu, je suis très productive quand je travaille chez moi, habillée en mou. Il m’est alors plus facile de régler un dossier important en sachant que je m’évite un gros bouchon de circulation.

 

5— S’accorder des moments de plaisir en couple

Chez nous, nous appliquons ce principe le jeudi soir, parfois le vendredi si on n’est pas trop claqués (sinon, on risque de s’endormir devant À la Di Stasio!). Il y a deux émissions de télévision que nous aimons écouter et bien souvent, on accompagne ce moment de calme d’une coupe de blanc.

J’aurais pu continuer longtemps comme cela. Je crois que la gestion du déséquilibre passe par une prise de conscience, par des choix qui impliquent qu’on ne peut tout faire et par l’abandon de la culpabilité, Celle-là, on la laisse sur le bord du chemin avec le bac de recyclage!