Archives octobre 2017

Que le temps passe vite…

Je ne m’habitue pas… Les rentrées scolaires de ma fille et les

Je ne m’habitue pas… Les rentrées scolaires de ma fille et les différentes étapes qu’elles impliquent me bouleversent tout autant que son entrée à la maternelle.

Pour sa toute première journée dans cette grande école du village où nous habitions, ma grande fille était accompagnée. Ensuite, elle devait marcher tout au plus dix minutes pour se rendre à l’école. Pour moi, un p’tit bout chou de cinq ans seul sur le trottoir, ça a toujours été un non-sens, même si nous étions à quelques pas de l’école. J’avais beaucoup de difficulté à accepter cette situation. D’autant plus qu’elle était timide et qu’elle manquait de confiance en elle. Je la regardais s’éloigner jusqu’à ce que je ne la voie plus. Pour ajouter à mon angoisse, Maude avait mal au ventre chaque matin. Ce petit manège a duré jusqu’en décembre. À l’époque, je ne voyais que la fillette timide avec une faible confiance en elle, mais aujourd’hui, je sais que j’ai ma part de responsabilité dans ce comportement.

J’ai appris, il y a quelques années, que notre attitude non verbale (posture, ton de la voix, expression du visage et des yeux, etc.) est ce qui se dégage de nous et ce qui est perçu par les gens bien avant notre langage verbal. À ce moment, j’ai compris que c’est moi qui lui avais transmis mon inquiétude et mon angoisse. Ses maux de ventre étaient la cause de mon attitude. Ma responsabilité était d’avoir une attitude confiante et rassurante. Je n’ai pas donné le meilleur exemple, mais il n’y a pas de parent parfait. 😉

À son entrée au secondaire, un déménagement de ville impliquant un changement d’école et d’amies a ajouté un stress. Le même scénario s’est répété : les maux de ventre, l’angoisse de ne connaître personne, la peur de se tromper de classe… Mais cette fois, elle a affronté sa première journée avec brio. Nous étions deux à être fières et mon cœur de mère a été soulagé.

Après le secondaire, ma grande fille était impatiente d’entrer dans le monde collégial. Le stress habituel s’exprimant par le mal de ventre s’est bien sûr manifesté. Cependant, après quelques jours, tout s’est effacé pour laisser place à la confiance, l’indépendance et l’autonomie. Vive la vie collégiale!

Le 2 septembre dernier, elle partait pour l’Université de Trois-Rivières. Cette rentrée dans ce nouveau monde scolaire a demandé de la préparation. Depuis quelques semaines déjà, elle planifiait ce déménagement. Je suis allée avec elle pour faire un peu de ménage dans sa résidence, apporter des bagages, l’aider à se trouver un emploi, faire prendre sa photo pour sa carte étudiante et payer la vignette pour le stationnement.

Je vis chaque changement avec des émotions mélangées. Heureuse et excité de la voir épanouie dans son cheminement et fière de la voir constater qu’elle grandit de façon responsable. De l’autre côté, il y a la tristesse de devoir me détacher et m’éloigner. Un pas de plus vers son autonomie et son indépendance. Bien sûr, c’est dans de tels moments que l’on fait la réflexion suivante : « … que le temps passe vite! »

C’est accompagnée d’un gros câlin et d’un « je t’aime » que je l’ai laissé partir vers sa nouvelle vie.

Je suis tellement fière de ma grande fille! Enfin, tu as atteint ton objectif. Tu as travaillé très fort. Il te reste seulement trois ans pour réaliser ton rêve de devenir kinésiologue. Bon succès ma grande!

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                                           Linda Cusson Coach, auteure et conférencière

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Un an sans magasinage

En septembre 2016, je me suis lancé un défi : ne pas m’acheter

En septembre 2016, je me suis lancé un défi : ne pas m’acheter de vêtements pendant un an. Voici le bilan de cette année : je suis fière d’annoncer que j’ai réussi (j’ai dû acheter des bottines seulement) !

Franchement, cela n’a pas été si difficile et cette année m’a beaucoup amenée à réfléchir sur notre consommation, alors si vous êtes une fashion victim, vous n’aimerez pas ces lignes !

Mon défi a été poussé par ma démarche (presque) zéro déchet. Je veux réduire au minimum mes déchets pour mon bien, celui de mes enfants et de la planète. Je me suis demandé où allaient tous ces vêtements bon marché qui, après trois lavages, ont perdu de leur éclat, leur élasticité ou leur forme. Certains sont réutilisés (vive les friperies, le seconde main ou le recyclage !), mais malheureusement pas tous. Saviez-vous que le temps de décomposition du textile pouvait aller de 100 à 500 ans ? En ouvrant mon garde-robe, j’ai réalisé que j’avais beaucoup de vêtements, trop et surtout, des vêtements que je ne mettais plus. J’ai réalisé que malgré cette panoplie de tissus entassée dans mes tiroirs, la société de consommation me vendait l’idée que j’en avais encore besoin, toujours et encore plus.  Le dernier t-shirt avec un motif à la mode, un énième jeans légèrement plus bleu que les autres… Les prix parfois attrayants de certains habits bon marché nous poussent à acheter sans faire la distinction entre le besoin et le désir.

Je suis arrivée à un constat un peu alarmant : j’avais trop de vêtements, soit inutiles, soit de mauvaise qualité, fabriqués dans des conditions malsaines, utilisant des teintures et des produits chimiques. Avec tout ce que j’avais dans mon garde-robe, je pouvais tenir deux mois sans faire le lavage ! J’ai fait le tri, et j’ai redécouvert des morceaux oubliés. J’ai aussi transformé quelques pièces, je me débrouille assez bien avec la machine à coudre, alors c’est facile de transformer une robe de grossesse en joli chemisier. J’avais besoin de shorts cet été, j’ai simplement coupé une paire de jeans démodée pour en faire un short court tendance. En trouvant des astuces, j’ai pu modifier quelques habits, en les customisant ou en ajoutant un accessoire, en réparant ou en rapetissant. Je me suis aussi lancée dans des travaux de couture plus élaborés, ce qui m’a donné la fierté de porter quelque chose que j’ai réalisé avec mes dix doigts et qui est totalement unique !

Dès que je me promenais en ville et que je regardais une vitrine, je me posais la question devant un joli top argenté : est-ce que j’en ai vraiment besoin ? Et puis je réalisais que j’en avais un dans le même genre, alors pourquoi en acheter un nouveau ? Pour le moment, je n’ai besoin de rien, je réussis à m’habiller. Je retournerai magasiner, mais ma démarche sera différente. Je vais chercher à optimiser mes achats, à pouvoir mixer et créer plusieurs styles avec un seul morceau, à acheter des vêtements mi-saison, à acheter de la qualité pour que ça dure plus longtemps, à faire la liste de ce que j’ai besoin et à me tenir à cette liste. Je pense que c’est possible de se faire plaisir en faisant aussi attention à notre façon de consommer.

Gabie Demers

Les fourmis reviennent chercher leurs morts

Saviez-vous que les fourmis reviennent chercher leurs morts? Si j’

Saviez-vous que les fourmis reviennent chercher leurs morts? Si j’en écrase une dizaine et que je ne les ramasse pas tout de suite, je peux observer le reste de la colonie venir chercher les carcasses sans vie. Mais bon, ça, c’est déprimant en tabarouette… C’est pas trop mon genre de rester là à regarder les fourmis toute la journée.

Nous sommes arrivés en Italie à la fin du mois de juin. Dès notre arrivée, nous avons reçu les clés de notre maison, mais il fallait attendre nos meubles pour pouvoir emménager (la traversée de l’océan, c’est définitivement plus long par bateau que par avion!) Nous avons donc établi nos quartiers temporaires dans un très beau complexe touristique. Les enfants ont baptisé l’endroit : le chalet. C’est là que j’ai amélioré mes connaissances sur les fourmis. Je dirais qu’elles étaient les propriétaires du chalet et nous, les locataires. Et elles étaient plutôt ENVAHISSANTES comme propriétaires…

Quand mon chum m’avait expliqué qu’on passerait probablement un mois à l’hôtel, j’avais presque classé cette information du côté positif dans la balance des pour et des contre d’un déménagement outre-mer. Hé boy que j’avais rien compris! Maintenant, je réalise ce qui vient gâcher la sauce et nous empêche de nous sentir en vacances à l’hôtel. Cet ingrédient s’appelle : déménagement. Déménagement et vacances, ça ne rime pas. Même que ça sonne incroyablement faux. Quand tu commences un déménagement, t’as juste hâte que ça finisse. Que ce soit dans ton premier 4 ½ avec ta coloc ou dans une villa italienne avec ta famille, ça ne change pas grand-chose.

Après deux semaines en Italie, il a fallu annoncer aux enfants que nos meubles étaient retardés. Découragement général. Nous nous sommes donc assis en famille pour faire une liste de ce qui pourrait faciliter l’attente pour tout le monde. Évidemment, il était impossible de réaliser toutes les idées jetées dans la tempête. Il n’y a pas eu de deuxième chat adopté ni de trampoline installé à l’hôtel! Mais l’exercice lui-même de se réunir et d’exprimer ce qui nous plairait nous a redonné le sourire. Nous avons définitivement passé une meilleure semaine juste parce que nous l’avons fait.

Suite au brainstorming, papa a pris une journée de congé et nous nous sommes inscrits à une excursion guidée de la fabuleuse île de Capri. J’ai débuté une série de douze cours d’italien avec un excellent professeur qui est devenu notre guide en Italie. Les enfants ont passé du temps au Centre de la famille et se sont fait leurs premiers copains à Naples. Trois désirs qu’on avait identifiés ensemble et qui ont été comblés : explorer en famille, apprendre l’italien et créer de nouveaux liens.

Et, parce qu’on a pris le temps d’écouter nos enfants, on a découvert plein de petites choses qui avaient une grande valeur pour eux : essayer une nouvelle sorte de céréales, du papier pour dessiner, choisir un jeu de société italien à essayer en famille… Quelques ajouts à notre routine qui ont fait une grande différence pour le moral de tout le monde. La troisième semaine a finalement filé comme un éclair et nous avons survécu à notre mois d’attente. Sans s’arracher les cheveux et sans trop regarder les fourmis.

Elizabeth Gobeil Tremblay

Ma fille, tu me fais douter…

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Ma fille, mon amour, mon trésor, tu es tellement précieuse dans mon univers! Je t’aime de cet amour de maman : indescriptible, sans fin, sans condition. C’est tellement bien fait l’amour d’une mère, c’est inconditionnel.

 

Mon univers est chamboulé, tu me mets à l’épreuve, tous les jours, chaque fois un peu plus. J’essaie tellement fort de te comprendre, de me comprendre. Parfois, je suis à court de solutions et la colère l’emporte. S’il te plaît, ne m’en veux pas. Je suis ta maman et je t’aime, mais je te demande de me laisser commettre des erreurs, de me tromper, de tomber et de me relever. En échange, je te promets de ne jamais cesser d’essayer. Je serai toujours là à te tenir la main (quand tu le voudras bien); sinon, je serai deux pas derrière toi à attendre ta main tendue.

 

Mon amour, je me remets tellement en question. Je doute. Je doute de moi, de mes compétences de maman. Je doute : et si je n’étais pas là pour toi dans ces moments où tu en as tellement besoin? Je doute : et si je n’étais pas la maman parfaite pour toi? Je doute, j’ai peur de te gâcher, que tu ne deviennes pas la femme extraordinaire que je sais que tu pourrais être, parce que j’ai failli à mon rôle de maman.

 

Je me réconforte en me disant que lorsque tu n’étais encore qu’une poussière d’ange, tu m’as choisie. Toi, tu n’as pas douté. Tu as su que j’étais la maman parfaite pour toi. Tu as su que je serais là pour toi, malgré mes faiblesses, malgré mes échecs. Tu as su qu’ensemble, on réussirait à être plus fortes que ce trouble d’opposition. Toi, tu as eu confiance en moi.

 

Tu as raison, petite fleur. On y arrivera, même si maman doute. Même si toi, ma belle petite rose, tu te défends souvent avec tes épines. Parce qu’à travers chacun de tes « je t’aime », tu me rappelles que tu crois en moi et que tu comptes sur moi pour te guider au travers de ce chemin tumultueux.

 

Ce chemin, c’est le tien et malgré toutes les embûches que nous rencontrerons, celles qui me feront douter de moi, souviens‑toi toujours que je croirai en toi.

 

Je croirai en nous… parce c’est en équipe qu’on y arrivera.

 

Mélanie Paradis

Choisir ses priorités

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J’aime tellement de choses! Que ce soit la lecture, l’écriture, la danse, scroller mon feed Instagram à la recherche d’inspiration, les moments passés à l’extérieur, m’intéresser à de nouvelles tendances, les repas en famille, les partys entre amis, et j’en passe. Je me considère chanceuse d’être une fille passionnée avec la tête remplie de projets. Cela me permet de m’établir des objectifs et d’être pas mal fière, quand je les atteins. Le hic, c’est qu’il m’arrive souvent de ne plus savoir où donner de la tête. J’aimerais tout faire. Malheureusement, les vingt-quatre heures dans une journée ne le permettent pas.

Il y a un moment déjà, je me suis donc avoué à moi-même (c’était pas mal des recommandations de mes proches aussi t’sais, ils voyaient que je m’épuisais à vouloir être partout, tout le temps) que je devrais faire des choix. Qu’est-ce qui, parmi l’école, mes deux emplois, ma passion, ma vie sociale ainsi que ma santé, tout autant physique que mentale, était le plus important pour moi? De ce point de vue, c’est facile de choisir. Mais dans ma tête, ce l’était moins.

« J’ai pu assez bien réussir pendant plusieurs années en ayant ce train de vie. Si je me défais de quelque chose, j’aurai l’air plus faible. Mes moments libres ne seront plus productifs. » Pendant un long moment, cette pensée m’occupait souvent l’esprit. Chaque jour, je me répétais donc (et je me répète encore) qu’une santé mentale, ça se travaille. Booker ses journées complètes nous empêche de pouvoir penser, de nous développer en tant qu’individus. C’est correct d’avoir le goût de passer une journée plus relaxe aujourd’hui et c’est encore plus satisfaisant de savoir que, le lendemain, on pourra trouver les moments nécessaires pour les tâches que nous avons à exécuter.

Des priorités, ça se détermine avec le cœur. C’est en se basant sur les choses qu’on apprécie vraiment qu’il est possible de mesurer l’importance des aspects de notre vie, pour nous. Il y a de cela plusieurs semaines, j’ai démissionné d’un de mes emplois. Le plus payant. Oui, ça a fait mal à mon portefeuille depuis, mais mon esprit, lui, se sent tellement plus libre. Mon espace cérébral réservé aux projets et aux objectifs à venir n’est plus saturé. J’ai le temps, maintenant, de penser. Et maudit que ça fait du bien de pouvoir penser en n’ayant pas le stress de devoir prendre une certaine décision, ici, maintenant. D’investir encore plus d’énergie dans ce qui compte vraiment.

Choisir de s’embarquer dans une quelconque situation, c’est renoncer à s’embarquer dans une autre. La plupart du temps, les choix font peur. Mais la seule manière de savoir si cette décision sera la bonne, c’est d’essayer. Au pire des pires, ça aura été une expérience de plus à ajouter au CV de sa vie.

Marie-Claudel Bolduc

 

Finir d’élever l’enfant d’une autre

À l’âge de 27 ans, je me suis retrouvée du jour au lendemain av

À l’âge de 27 ans, je me suis retrouvée du jour au lendemain avec un enfant de 18 ans.

À l’âge de 27 ans, je suis passée de marraine et simple cousine à maman de substitution, colocataire, travailleuse sociale, psychologue et shérif de ma filleule et cousine.

À l’âge de 27 ans, alors que j’avais déjà deux petits oursons de deux et quatre ans et qu’un troisième petit nounours se pelotonnait dans mon bedon, je me suis retrouvée à prendre soin d’une vieille adolescente en phase dépressive, aux tendances suicidaires et automutilatrices. Par conséquent, par « prendre soin », je n’entends pas que je lui ai juste mis un petit diachylon sur ses blessures et fait un « becquer bobo » bien senti. De façon métaphorique, je lui ai donné un massage cardiaque et la respiration artificielle, en plus de lui cautériser des plaies béantes et de lui faire cinquante points de suture à froid.

Elle était poquée. Elle était apathique. Son désir de vivre ne tenait qu’à un fil.

À l’âge de 27 ans, j’ai assuré à cette jeune femme qui ne demandait qu’à être aimée qu’elle avait frappé à la bonne porte, qu’elle était la bienvenue chez moi, qu’elle pouvait se poser ici ad vitam aeternam si tel était son désir, à la condition qu’une fois qu’elle aurait repris un peu de poil d’la bête, elle s’impliquerait dans la maison (ménage, aide avec mes enfants…) Je lui ai laissé un temps de transition durant lequel elle a beaucoup dormi et durant lequel j’ai multiplié les discussions et interventions d’aide auprès d’elle.

Mais ce n’est qu’à l’âge de 28 ans, quelques semaines après son arrivée, que j’ai réalisé que mon mandat ne serait pas que de l’écouter et de la loger, mais aussi… de finir de l’élever ! Moi, une petite maman de 28 ans encore à peine capable d’élever mes propres enfants, il fallait que je transmette déjà à autrui des valeurs plus que pratico-pratiques pour survivre dans ce monde au rythme fou qu’est le nôtre, comme celui de la rigueur et de l’effort.

Alors que je m’attaquais plutôt à rendre propre ma deux ans et à montrer à ma quatre ans à écrire son nom, je me suis retrouvée du jour au lendemain à enseigner à cette jeune femme comment faire la vaisselle, comment passer le balai, comme cuisiner autre chose que du Kraft Dinner, choses qu’elle n’avait jamais faites auparavant. Je me suis retrouvée à l’accompagner dans la sphère administrative qui venait de pair avec son départ précipité de chez ses parents, à l’aider à remplir de la paperasse, à lui rappeler la date de ses rendez-vous chez le médecin et le psychologue, à l’encourager à téléphoner chez Desjardins pour se faire faire une carte de crédit, etc. en plus de lui enseigner certaines politesses comme de ne pas mettre ses coudes sur la table ! Il me semble que toutes ces choses, il n’y a pas si longtemps, je peinais moi-même à les faire.

Ainsi, à 28 ans, alors que je ne me percevais pas encore tout à fait comme une « vraie adulte », j’ai eu le vertige devant l’ampleur de la tâche. À 28 ans, j’avoue que je me sentais complètement inadéquate pour mener à bien cette mission. Je n’étais pas prête à ça : dans ma vie de parent, j’étais rendue à accompagner une petite fille de quatre ans dans les défis… d’une petite fille de quatre ans. Je n’avais pas accompagné un enfant à travers les années de l’éducation primaire, puis secondaire, puis cégépienne, comme il aurait été naturel afin d’avoir une jeune femme de 18 ans chez moi.

Encore aujourd’hui, même si ça fait presque six mois que ma filleule vit chez moi, je ne sais toujours pas sur quel pied danser. De par mon caractère, j’ai envie de mettre en application les expressions anglaises « tough love, baby » et « the show must go on » à profusion, mais quand je songe à tout ce qu’elle a vécu et au parcours de combattante qu’elle a dû mener de front pour parvenir à l’état général pas si pire qu’elle a aujourd’hui, j’ai envie de la prendre dans mes bras et de lui chanter une berceuse. Et ça me tue quand je suis obligée de relever ses faux-pas (ta vaisselle est vraiment mal faite, tu as oublié de laver la douche, etc.), car je le sais que ça effrite encore davantage sa confiance en elle à priori rachitique, et qu’elle retournera ensuite dans sa chambre, château fort de sa solitude, avec une envie parfois irrépressible de s’automutiler, voire de se tuer. Mais en même temps, ne pas lui apprendre l’effort et le travail ne lui rendrait pas service à moyen et long terme ; ça ne la responsabiliserait pas. Cet apprentissage, on aurait dû lui inculquer bien avant : ses parents auraient dû lui enseigner bien avant. Mais ils auront été négligents jusqu’au bout il faut croire. Et c’est moi qui en paye le prix.

À l’âge de 27 ans, je me suis retrouvée du jour au lendemain avec un enfant de 18 ans, et à 28 ans, j’en ai mesuré les conséquences, même si dès le départ, je savais que ce ne serait pas une aventure facile à traverser. Mais je dois avoir lu le Contrat social de Jean-Jacques Rousseau dans une autre vie, car je juge qu’il est de mon devoir, de marraine certes, mais aussi d’être humain plein d’aplomb, d’aider un être plus vulnérable. Alors je mets la main à la pâte. Je le fais avec mon cœur, je le fais avec mes tripes. Je le fais avec mes qualités, mais aussi avec mes défauts. Je le fais avec un brin de colère aussi, je dois l’admettre, certes contre ses parents, mais aussi contre tous les parents du monde qui ne s’acquittent pas bien de leur tâche qui est d’aimer leur enfant et de le traiter convenablement. Je le fais avec mon amour et mon admiration pour elle, mais aussi avec mes petits irritants du quotidien. Néanmoins, je fais de mon mieux. Comme tout parent qui se respecte.

À l’âge de 18 ans, il est clair qu’elle n’est pas prête à voler de ses propres ailes.

À l’âge de 28 ans, je ne sais pas trop si je suis la meilleure personne pour faire ce voyage avec elle, mais je m’engage à tout faire pour que ses plumes d’envol, ses calamus, poussent. Et par la même occasion, peut-être réussira-t-elle à m’en faire pousser quelques nouvelles, à cet aigle à peine mature que je suis ? Des plumes qui me permettront à mon tour de planer un peu plus haut, un peu plus loin, et de gagner mon ciel.

Véronique Foisy

Premiers soins en santé mentale : ça aussi, ça sauve des vies!

Depuis l’adolescence, je me fais un devoir de renouveler réguliè

Depuis l’adolescence, je me fais un devoir de renouveler régulièrement ma certification en premiers soins. Une personne s’étouffe? Je sais quoi faire. Un enfant se casse un bras? Je sais quoi faire. Je me coupe un doigt? Je sais quoi faire. Ben oui, je suis gaffeuse… il faut aussi savoir s’occuper de soi! C’est le bon vieux principe de l’avion : toujours mettre son masque à oxygène en premier si on veut pouvoir aider les autres sans tomber dans les pommes.

Mais cette fois-ci, c’est la formation en premiers soins en santé mentale que j’ai suivie. Parce que mine de rien, des personnes déprimées, anxieuses, droguées ou en épisode psychotique, on en rencontre au travail, dans notre voisinage, à l’épicerie, dans notre famille. Et qu’est-ce qu’on fait quand on se retrouve nez à nez avec une personne suicidaire? On fige? On lui dit : « Ben non, pends-toi pas, ça va faire mal… »? Et si notre enfant est plongé dans une crise de panique? Ou que notre ado revient à quatre pattes d’une soirée trop arrosée avec l’œil comateux? On attend que ça passe en s’exclamant : « OMG! OMG! OMG!!! »? Pas super efficace.

Ces situations peuvent nous arriver, peu importe notre milieu socioéconomique, notre âge, notre travail et notre éducation. Et la personne qui souffre peut être un inconnu qui a besoin d’aide pour se calmer ou pour trouver la force de vivre, mais ça peut aussi être notre grand-maman, notre frère, notre conjoint ou notre enfant. Vous êtes d’accord avec moi pour dire qu’il faut savoir intervenir, n’est-ce pas? La formation en premiers soins en santé mentale, c’est à ça qu’elle sert : donner des outils concrets au secouriste pour qu’il puisse reconnaître les signes d’une dérape mentale et intervenir efficacement jusqu’à ce que la personne soit prise en charge par le personnel compétent, que ce soit les policiers, les intervenants sociaux ou le personnel paramédical ou hospitalier.

Comme c’est le cas pour les cours de secourisme traditionnels, on apprend à réagir dans des situations d’urgence tout en préservant sa propre sécurité. Si vous avez déjà suivi un cours de premiers soins physiques, vous vous souvenez certainement de l’ABC de l’examen primaire : vérifier si la personne respire (Airways), donner des insufflations (Breathing) et vérifier le pouls (Circulation). Ça sonne une cloche? Un acronyme similaire existe pour les interventions d’urgence en santé mentale : AÉRIE.
Analyser le risque de suicide ou de blessure
Écouter sans porter de jugement
Rassurer et donner de l’information
Inciter la personne à obtenir de l’aide professionnelle
Encourager la recherche de soutien supplémentaire

Le but n’est évidemment pas de jouer au psychanalyste avec la personne qui souffre, de la même façon qu’un secouriste traditionnel ne pratiquera pas une chirurgie à cœur ouvert. En intervenant calmement et de façon sécuritaire, on peut toutefois sauver la vie d’une personne suicidaire ou intoxiquée; on peut éviter ou limiter les blessures qui pourraient être infligées à d’autres personnes; et surtout, on peut aider la personne en crise à obtenir les soins professionnels et le soutien communautaire nécessaire pour qu’elle retrouve la santé mentale. Tout un contrat! Mais aussi, tout un accomplissement!

Le cours de base dure deux jours et est dispensé en français et en anglais par la Commission de la santé mentale du Canada. Des vidéos, des exercices pratiques et des discussions rendent ces douze heures interactives et permettent un apprentissage efficace. D’autres formations plus spécifiques sont aussi offertes, par exemple pour intervenir auprès des aînés, des jeunes ou des Premières Nations. https://www.mentalhealthcommission.ca/Francais/focus-areas/premier-soins-en-sante-mentale

 

Nathalie Courcy

Qui part à la chasse, perd…

… absolument rien pantoute. Je changerais le proverbe pour « Qu

… absolument rien pantoute. Je changerais le proverbe pour « Qui part à la chasse… gagne la foutue paix ! »

Oui, l’homme est chasseur. Deux fois dans l’année, il part dans le bois seul. Il est gonflé d’orgueil. Il retrouve son instinct d’homme des cavernes. Il se sent pourvoyeur de la famille. La confiance est à son top (même si depuis plus de trois ans, il revient sans la fameuse viande). Grâce à lui, la famille sera nourrie pendant un bout de temps. Pense-t-il tout enorgueilli.

Et moi, j’en suis presque heureuse. Enfin, j’ai fini d’entendre parler des préparatifs, des tâches qu’il a dû effectuer pour ces deux semaines. Je pourrai dormir sans ses ronflements. Je pourrai écouter ce que je veux à la télé. Je pourrai relaxer.

Et c’est là que la réalité me frappe de plein fouet. L’homme est tranquillement assis dans le bois, écoutant paisiblement le silence ; ce silence parfois entrecoupé de chants d’oiseaux ou encore du son guttural sortant de sa gorge, qui tente tant bien que mal de leurrer la bête en l’appelant à lui. Pendant ce temps, moi, je gère des cris inhumains, parce qu’une enfant a pris la Barbie de l’autre. Je cours dans les allées de l’épicerie en attrapant les aliments en même temps que mes enfants. Je gère mon plancher de salle de bain noyé, par les éclaboussures. Je défais une queue-de-cheval à travers les cris de mort de ma dernière, qui croirait-on subit une sorte de torture. Je gère les devoirs, les leçons, l’exposé oral. Je me tape seule la routine du matin et du soir. Et je n’ai même pas parlé des repas, du lavage, du ménage, du cours de karaté, de ceux de gymnastique, alouuuettttttttttteeee !

Pendant que l’homme savoure pleinement sa semaine de vacances seul, ben moi, je cours comme une poule pas de tête, pour arriver à survivre à ces deux semaines.

Ok, je l’avoue ! JE SUIS JALOUSE ! J’en veux une moi aussi, une semaine de tranquillité. Je veux pendant une semaine me délivrer de cette charge mentale que trop souvent, je m’impose en tant que maman.

Je veux pour une fois moi aussi partir à la chasse et gagner la foutue paix…

Mélanie Paradis

J’ai essayé les rasoirs Philips – partie 1

Les gens de chez

Les gens de chez Philips m’ont contacté il y a quelque temps pour m’offrir d’essayer leurs rasoirs. Je pense qu’ils ont compris que j’ai une vie super occupée et que je dois essayer d’économiser du temps où je peux dans ma journée!

 

J’ai donc décidé de me prêter au jeu. À travers les horaires de fou, le travail sur la route et les dodos à l’hôtel, c’est toujours pratique d’être équipé avec des rasoirs qu’on peut utiliser presque partout. D’autant plus que dans mon cas, je dois me couper les cheveux et de tailler ma barbe tous les deux ou trois jours. Il fut un temps où je pouvais me permettre de le faire une fois par semaine seulement, mais cette époque est malheureusement révolue! Après quelques jours seulement, on voit déjà une démarcation de couleur entre les endroits où mes cheveux ne poussent plus et où ils poussent encore. Pour ce qui est de la barbe, elle devient comme un champ de broussaille assez rapidement. Comme je suis souvent devant les caméras, et surtout comme j’aime me sentir bien dans ma peau, je me coupe la barbe et les cheveux beaucoup plus souvent qu’avant!

 

Aujourd’hui, j’ai essayé le OneBlade de Philips. J’ai décidé de tailler ma barbe… un défi de taille considérant la longueur de poils que j’avais au visage avant de commencer. J’ai utilisé l’ajustement de 5 mm, question de garder une belle longueur de barbe. Je voulais qu’elle soit plus propre et mieux taillée. J’ai été agréablement surpris de la puissance et de la précision! Regardez par vous-même! (Photo 1)

 

J’ai ensuite enlevé l’ajustement de 5 mm pour faire les contours à même la peau. J’ai compris en lisant les infos que les lames protégées coupent 200 fois par seconde! En plus, les lames coupent dans toutes les directions; c’est pratique pour les rosettes! C’est donc normal d’avoir une barbe plus propre après avoir utilisé le OneBlade!

 

Garanti que dorénavant, je vais l’apporter partout avec moi!

J’aime le festoiement!

Chaque fois que ma famille et moi en avons l’occasion, on fait la

Chaque fois que ma famille et moi en avons l’occasion, on fait la fête !

L’Action de grâce a longtemps été pour moi sans signification autre que de se rassembler et faire le party.

Mais le temps et un peu les thérapies (lol) m’ont rapprochée de la reconnaissance. Vous savez ce sentiment de gratitude qui monte, qui vous met les larmes aux yeux et qui vous réchauffe le cœur ? Si vous ne le ressentez pas, vous n’êtes pas seuls. Pendant des années, je n’ai rien ressenti de ce côté-là. La vie m’avait maganée, je n’allais pas la remercier en plus !

Je ne sais pas si c’est la venue des enfants qui a éveillé ce sens, car pour moi, c’est en pensant à mes filles que les premières lueurs de gratitude ont pris naissance. Et puis mon chéri, ma mère, les gens que j’aime…

 Même mes souffrances, j’ai fini par être reconnaissante envers elles.

Oui, car j’ai compris que ces souffrances m’avaient forgée. J’aime la femme que je deviens, je dois une grande partie du résultat actuel à ces moments de souffrances extrêmes. Aujourd’hui quand je souffre, une petite partie de moi est en extase, car je sais que l’évolution que je vais vivre est plus grande que ce moment de douleur.

Ce week-end de l’Action de grâce se vit différemment maintenant pour nous. Certes on ne s’empêche pas de recevoir et d’avoir du plaisir. Mais je vis ces jours‑là avec la chair de poule de reconnaissance !

Euh non ! Ce n’est pas une nouvelle grippe !

Je pratique chaque jour la gratitude avec ma famille au souper. Tous racontent un moment où ils ont vibré dans un moment wow de leur journée. Cela doit nous avoir musclé la gratitude, car on la voit partout !

Eh oui, on fait partie des familles qui disent «  merci la vie ! » à toutes les sauces. Merci au soleil, merci de s’avoir (ça ne se dit pas mais j’aime ça !), merci pour le toit au-dessus de nous, merci à l’air qui nous permet de vivre, merci à la nourriture (toute la chaine pour qu’un aliment se retrouve dans mon assiette, c’est wow), merci pour mes enfants, mon chéri mari, merci à moi d’être une humaine sans cesse en quête de bonheur, etc.

Donc ce week-end en est un de frissons continus, et quand un de nous a un frisson de gratitude, on le fait partager à tout le monde !

Envers quoi êtes-vous reconnaissants ?

Martine Wilky

 

La fête de l’Action de grâce tous les soirs

Conversation mère-fille un soir de semaine en banlieue est de Montr

Conversation mère-fille un soir de semaine en banlieue est de Montréal.

Mini-moi : Maman, maman, tu sais de quoi nous avons parlé à l’école aujourd’hui?

Moi : Non, ma chérie, de quoi avez-vous parlé?

Mini moi : De la fête de la dinde.

Moi : Ah oui, de la fête de la dinde? Mais de quoi exactement?

Mini-moi : En fait, maman, nous avons parlé de l’Action de grise…

(Je me retiens pour ne pas rire)

Moi : Ce ne serait pas plutôt l’Action de grâce?

Mini-moi : Ah oui maman, c’est ça : l’Action de grâce.

S’en suivent des explications à propos de remercier la nature pour toutes les récoltes de légumes et de fruits d’ici. Ma mini-moi prend bien soin de me dire que l’on ne peut pas dire merci aux bananiers car les bananes, ça ne pousse pas ici. Depuis qu’elle est toute petite, elle n’en manque pas une.

L’Action de grâce a lieu ce week-end. Est-ce que vous faites quelque chose de spécial : une dinde, des citrouilles, un souper familial? Moi, je dois avouer que je ne suis pas, disons, dans le style traditionnel. Il n’y a pas de dinde, pas de repas traditionnel, mais souvent un repas familial, car le week-end de l’Action de grâce correspond aussi à l’anniversaire de mariage de mes parents.

Cependant, je constate quelque chose cette année. Cela fait un an ce mois-ci que je prends le temps de me trouver des gratitudes par rapport à ma journée avant de me coucher. Est‑ce que vous êtes familiers avec ce rituel? Il est fort simple et il permet réellement de se coucher dans un état de calme. Moi, depuis que je pratique ce rituel, il m’aide énormément à trouver une sérénité avant de m’endormir. J’avoue que souvent, mon insomnie vient contrebalancer cet état, mais bref ça c’est un autre sujet!

Alors, mon rituel le soir est fort simple, c’est celui qui m’est le plus facile à pratiquer. Je ferme les yeux sur ma taie d’oreiller et je remercie pour cinq gratitudes qui me sont arrivées pendant la journée. Que ce soit le lever de soleil, un repas, avoir pris deux minutes de plus pour la douche afin de prendre soin de moi, peu importe : je dis merci pour au moins cinq gratitudes par jour.

Au début, je pensais que ce serait plus difficile mais rapidement, c’est devenu assez simple. Que ma journée ait été moins bonne, que j’aie eu l’impression d’avoir eu beaucoup de jambettes de la vie, je dis merci tous les soirs depuis un an. Il y en a qui l’écrivent dans un journal, d’autres sur le bloc-note de leur téléphone; moi, c’est les yeux fermés avec mon intérieur. Je me suis rendu compte que ce sentiment de sérénité qui se propage en moi m’aide beaucoup à focaliser sur l’essentiel et il m’arrive de plus en plus de me faire dire que je semble zen. C’est un gros changement par rapport à ma gestion de moi-même d’il y a quelques années. Bref, c’est ma façon à moi de faire action de grâce, et ce, depuis un an.

Passez un beau week-end de l’Action de grâce!

Evelyne Blanchette