Archives février 2018

Maman-référence

Quels sont les essentiels à avoir pour un bébé? Qu’est-ce qu’

Quels sont les essentiels à avoir pour un bébé? Qu’est-ce qu’on souhaite à une femme enceinte? Pour ma part, je lui souhaite une maman-référence!

Qu’est-ce que c’est? C’est simplement cette amie précieuse vers qui vous n’hésitez jamais à vous tourner pour toutes questions ou émotions en lien avec la maternité. Nos amis proches ne sont pas nécessairement nos modèles en termes de parentalité. Ça ne veut pas dire qu’ils ne sont pas bons ou que vous les trouvez inadéquats. C’est juste qu’il y a tellement de façons de faire différentes, de philosophies, de modes, que vous ne vous reconnaîtrez peut-être pas en eux. Il y a aussi l’accueil que vous recevez quand vous posez des questions ou témoignez de vos angoisses. Si vous vous sentez jugées ou avez l’impression qu’on vous impose une façon de faire, ça peut refroidir.

Je suis chanceuse, je suis entourée de mères formidables et je suis choyée de pouvoir me confier à plusieurs d’entre elles sans ressentir aucun jugement. Pourtant, le choix de ma maman-référence s’est fait naturellement, sans que j’aie l’impression de faire un choix. Ce n’était pas l’amie la plus proche, mais je me suis reconnue en elle et j’ai pu observer des valeurs et des comportements que j’avais envie d’avoir comme modèles. Ça s’est fait doucement pendant ma première grossesse; une question par‑ci, une autre par‑là. Bien que je sois du genre à raconter la même histoire ou à demander le même conseil à plus d’une personne, je me suis rapidement rendu compte que peu importe la situation, cette amie faisait systématiquement partie de celles vers qui je me tournais. J’étais toujours reçue sans jugement et cette ouverture ne m’était pas uniquement réservée. Elle ne juge pas les autres parents, point. Je trouve qu’elle fait des choix équilibrés et je suis souvent secrètement impressionnée.

Et, un après-midi, je me retrouve dans ma salle de bain, enceinte depuis peu, à paniquer devant les saignements que je constate avec effarement. Je n’ose pas sortir, chéri-mari et fiston sont avec la visite. Je lui envoie un texto, sans réfléchir, sans me demander si je la dérangerai dans la folie de la fin de semaine avec les enfants parce que je sais qu’elle sera là et qu’elle saura me rassurer et me guider.

Je sais qu’aucune de mes questions n’est ridicule, qu’aucune de mes inquiétudes n’est illégitime.

La maternité, la parentalité, vient avec un lot immense de questionnements et de doutes. Personne n’y échappe. D’avoir cette personne qui sert de modèle sans le vouloir et sans l’imposer, vers qui vous pouvez toujours vous tourner, ça n’a pas de prix.

Alors, c’est ce que je souhaite à toutes les futures mamans : une maman-référence, cette personne qui vous apaisera et vous guidera. J’espère également faire tourner la roue, donner au suivant en devenant un jour cette maman-référence. Pas que je prétende être si exceptionnelle, plutôt parce que je l’apprécie tellement, qu’il me semble naturel de pouvoir donner à mon tour.

Jessica Archambault

Anne-Lune : critique culturelle mère-filles d’une marchande de bonheur💐

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Fin décembre, on reçoit une jolie carte de Noël accompagnée d’un CD joliment présenté; ça débute bien ce temps festif!

 

On me laisse à peine le temps de retirer l’emballage… Mes filles me supplient de placer le disque dans leur radio! Elles ont hâte de découvrir cette artiste.😁

 

Le charme opère : la voix d’Anne-Lune semble les ensorceler!

 

Sa voix mélodieuse, les sons diversifiés et très actuels et les arrangements très réussis amènent mes filles à se trémousser, sourire en coin. Je sens que si je m’éloignais un brin, elles se donneraient à fond!

 

Elles trouvent la chanteuse si belle et me demandent rapidement si elles auront la chance de la rencontrer un jour!

 

Je les observe à la première écoute…

 

Léanne se demande ce que contient son baluchon. 😉 Cette chanson retient d’ailleurs leur attention, c’est la première mélodie qu’elles me demandent à nouveau après la première écoute.

 

Maëlie, ma plus grande, écoute attentivement les paroles et s’amuse à reprendre les refrains.

 

En tant que maman, j’avoue avoir été séduite par le ton rafraîchissant et les rimes recherchées. Par le biais de sa voix douce et harmonieuse, elle transmet de belles valeurs. Elle parle, entre autres, des hauts et des bas de l’amitié, de la confiance en soi et de l’importance d’être fiers de nos réalisations. Le vocabulaire est adéquat et le ton, jamais trop moralisateur. Tout est raconté avec dynamisme et naturel. 💕

 

Mention spéciale pour la dernière piste de l’album, entièrement musicale. Votre enfant est invité à y ajouter les paroles de son choix! Il s’agit d’une chanson « dont vous êtes le héros ».

 

Pendant l’écoute, Léanne, ma plus jeune, s’amuse à réécrire son prénom dont la calligraphie semble avoir été soigneusement choisie… 🌙

 

Anne-Lune, tu as conquis le cœur de mes filles! Elles s’endorment désormais au son de ta voix…

 

Tu recevras sous peu une carte de leur part : elles ont manifesté le souhait de te remercier personnellement. 

 

Vraiment, je te souhaite une longue et belle carrière et la chance d’entrer dans le cœur et du coup, dans les souvenirs, de nombreux enfants…

 

À tous les parents, je vous recommande d’entrer dans l’univers de cette marchande de bonheur! 🌈

 

 

Karine, Léanne et Maëlie

 

 

 

 

Quand le temps qui passe n’a rien effacé…

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On grandit, on quitte la maison. On étudie, on travaille. On fait de nouvelles rencontres.

 

En grandissant, je peux même dire « en vieillissant » 😉, les amitiés qu’on découvre et surtout celles qu’on choisit de cultiver ont quelque chose de spécial. 

 

D’abord, elles se font plus rares. L’amour, la vie de famille et la carrière laissent peu de place à l’amitié. C’est sans doute ce qui explique que les moments passés entre amis deviennent si précieux. 

 

Il y a quelques jours, j’ai revu une amie. Cela faisait huit ans que nous nous étions parlé, mis à part sur les réseaux sociaux. 

 

La beauté d’une amitié réelle, c’est qu’on reprend là où on s’est laissés, sans malaise, tout naturellement.

 

On ne perd pas de temps! Les silences n’existent pas et on saute du coq à l’âne, soucieux de profiter pleinement de ces quelques heures qui nous sont prêtées…

 

Lorsque je rentre à la maison, après ces rencontres, j’ai toujours le cœur rempli de joie et la tête pleine de souvenirs d’une autre vie. Oui, parfois, le temps a passé si vite que je peine à me rappeler que certains souvenirs évoqués sont aussi les miens. 😊

 

La vie, c’est ça. Elle ne serait rien sans les rencontres qu’on fait. Nous ne serions pas les mêmes sans les êtres qu’on côtoie, qui nous façonnent et nous inspirent.

 

Dans ces moments‑là, je me rappelle à quel point c’est beau un humain, parfois.

 

  

Karine Lamarche

 

 

De babiche et de coton ouaté

Quand j’étais

Quand j’étais petite, ma famille n’avait pas beaucoup d’argent. Juste un salaire, qui est disparu avec le décès du parent pourvoyeur. Ce n’est pas avec les rentes de veuve et d’orphelins qu’on se paye du luxe, disons. Mais quand même. Notre mère a fait des miracles avec ce qu’elle avait.

On portait des habits de neige rapiécés et des vêtements cousus à la main (je me souviens encore de mon ensemble rose en coton ouaté, du jaune aussi, et du vert! Tous très confortables, pas très seyants, mais parfaits pour ce qui comptait le plus dans mon enfance : jouer!)

On mangeait des repas cuisinés avec amour. Notre jardin occupait un terrain complet. On cultivait assez de framboisiers pour nourrir tous les enfants et tous les oiseaux du quartier. En prime, on trouvait dans la terre les vers bien dodus qui nous permettaient d’aller pêcher sur le fleuve. Dans le temps où la couleur du Saint-Laurent était plus ragoutante.

On avait des amis, plein d’amis. À une époque, on a même eu des amis de piscine! Jusqu’à ce que la 24 pieds rende l’âme. Après ça, on s’est contentés avec bonheur d’avoir des amis tout court. Les vrais. Et avec eux, pas de compétition pour savoir qui a le plus beau tricycle ou la maison la mieux décorée : on jouait dehors. Dans nos habits de neige rapiécés et nos cotons ouatés à la « Thérèse ».

On sortait peu, mais ce n’était pas l’époque où les enfants avaient fait le tour du monde avant d’avoir atteint l’adolescence. Pas besoin d’aller au Biodôme pour admirer la flore et la faune : on les côtoyait dans notre cour. On allait parfois au cinéma, au centre d’achats, à la bibliothèque, au musée. Mais sérieusement, ça ne m’a jamais manqué et ça m’en a fait plus à découvrir quand j’ai été en âge de partir avec mon sac à dos. On était trop occupés à se voisiner, à jouer au 99 et à chanter autour du feu.

Dans le village où j’habitais, il y avait un magasin de bonbons à 1 cenne. À quoi ça m’aurait servi d’avoir des 20 piasses? Derrière chez moi, il y avait un immense champ, et derrière l’immense champ, il y avait une immense forêt. On avait des raquettes en babiche (les jeunes : vous chercherez ça sur Google, le mot « babiche »!) et des bottes d’hiver pour se promener autant qu’on voulait. Pendant l’été, on avait des rues sécuritaires pour faire du vélo, sans autoroutes ni violeurs.  

Notre richesse, c’était le temps qu’on avait. Le « pas de stress ». Le temps avec notre mère et nos voisins pendant l’été et après l’école. On avait une voiture qui roulait de façon sécuritaire, une école accueillante où on pouvait apprendre, un village où tout le monde connaissait tout le monde, et la liberté de faire ce qu’on voulait de notre vie, parce qu’on avait appris à se débrouiller pour avoir ce qu’on voulait. Parce qu’on avait appris à travailler pour réussir. Parce qu’on avait vu nos parents le faire avant nous.

Quand j’étais petite, je n’ai jamais eu l’impression qu’on manquait de quoi que ce soit, argent inclus. Je suis allée au privé au secondaire et au collégial, je suis allée à l’université, j’ai voyagé. J’ai acheté ma première maison à vingt-deux ans. Je sais comment faire un budget, mais je n’ai pas besoin de le faire pour arriver. Toute une liberté!

J’ai gardé mon côté écureuil qui emmagasine pour l’hiver. J’achète en plus grande quantité quand le papier de toilette est en rabais, je congèle mes légumes à l’automne, je mets mes propres confitures de framboises en conserve. Je couds, je jardine, je cuisine, je suis encore capable d’enfiler un ver sur un hameçon et d’attacher des raquettes (même les plus modernes! Mais j’avoue avoir un attachement symbolique à mes raquettes en babiche.) Mais c’est plus par plaisir que par nécessité.

J’ai changé de braquette d’impôts, mais ce qui n’a pas changé, c’est ceci : je chéris mon temps et mes amis. Et ma mère, qui m’a tant appris.

 

Nathalie Courcy

« Maman, j’aime les filles. »

Ma fille avait d

Ma fille avait demandé à toute la famille de rester à la table après le souper. Elle avait quelque chose à dire. Elle avait besoin d’être écoutée. Entendue. Acceptée. Aimée.

« Maman, j’aime les filles. »

Son frère a répondu : « Hein? Ça veut dire que tu m’aimes pu?! »

Sa sœur a répondu : « C’est correct tu sais, c’est important de suivre ton cœur! »

Et moi, j’ai répondu : « Comment tu te sens d’en avoir pris conscience? »

Pas plus compliqué que ça.

Elle nous aurait annoncé que sa couleur préférée était maintenant le jaune que ça n’aurait pas fait moins de vagues.

Elle nous a expliqué que depuis quelque temps, elle avait réalisé que les garçons ne l’intéressaient pas, qu’elle ne les regardait même pas. Que même si aucune fille en particulier ne l’attirait, c’était vers le sexe féminin qu’elle se sentait appelée. Qu’elle avait pris le temps d’en parler avec sa meilleure amie et qu’elle aussi, elle avait bien réagi.

Tout le monde a quitté la table comme si de rien n’était. Notre journée a continué. Aucun signe de catastrophe nucléaire. Pas de tsunami à l’horizon. Et c’est parfait ainsi.

Plus tard, ma fille est revenue me voir en disant : « Tu le savais, toi, hein, maman? »

          Oui. Je m’en doutais. J’en avais même glissé un mot à ton père.

          Mais comment as-tu su? Même moi, je ne le savais pas!

          Je t’ai portée dans mon ventre, je t’ai portée dans mes bras, et je te porte toujours dans mon cœur. Grand-maman dirait : « Je te connais comme si je t’avais tricotée ». Je le sentais, c’est tout.

          Et tu ne m’en as jamais parlé?

          Non. Je voulais respecter ton rythme à toi. Je ne voulais pas te mettre de pression sur les épaules ni d’idées dans la tête. Je savais que quand tu serais prête, tu serais assez honnête avec toi-même pour prendre conscience de ton attirance pour les filles. Et j’avais confiance, je savais que tu nous ferais assez confiance pour nous en parler. Rien ne pressait.

J’ai pensé, pendant une seconde, que je pourrais ajouter que l’attirance change parfois, qu’on peut être attiré par les gars et les filles, bla bla bla. Je me suis tue.

La théorie, elle la sait. Les nuances du désir, elle les connaît même si elle ne les a pas encore expérimentées. Elle en entend parler régulièrement à l’école secondaire, à la télé, sur YouTube. Elle sait où s’informer. Elle sait qu’elle peut me poser toutes les questions du monde. Alors je me suis tue. Je ne voulais pas lui donner l’impression que je l’orientais vers d’autres options que celle qu’elle venait de choisir ou d’accepter.

Ce que je voulais, c’est qu’elle se sente bien, tout simplement. Qu’elle se sente aimée dans toute son identité. Elle aime les filles, point. Si elle a besoin d’accompagnement, elle l’aura. Si elle a besoin d’information, elle l’aura. Mais elle n’a pas besoin qu’on en fasse tout un plat, qu’on en fasse une publicité au Super Bowl ou qu’on la remette en question.

Ce soir-là, en me mettant au lit, je me suis dit que le Monde a bien évolué. Et que c’est parfait ainsi.

 

Eva Staire

… et la jalousie ?

Suite à certaines discussions sur le sujet, je me suis questionnée

Suite à certaines discussions sur le sujet, je me suis questionnée. Mais je n’arrive pas à trouver les réponses à toutes mes questions. Un sujet qui peut faire tant de mal. Autant à soi qu’à l’autre. Un sentiment qui peut paraître cute, mais qui peut être si perturbant, voire destructeur.

La jalousie.

J’ai eu dans ma vie des gens jaloux, en amour et en amitié. Des possessifs aussi. Je me questionne. En amour, ressentir une certaine jalousie est en quelque sorte « normal » tant que cela ne soit pas réducteur ou envahissant. Se questionner le temps de quelques secondes, voire quelques minutes devant une personne qui tourne dans le cercle de sa moitié, peut, je crois, être normal et un signe d’attachement.

À quel moment la jalousie devient‑elle destructive ?

Je ne parle pas ici des actions reliées à la jalousie, que ce soit les crises, les silences, les accusations, les colères, même pour certains la violence physique ou verbale. Je me questionne sur le sentiment.

Car agir et ressentir sont deux choses totalement différentes. Nous pouvons contrôler ce que l’ont fait, mais pas ce que l’on ressent. Nest-ce pas?

Oh, bien sûr, nous pouvons presque aisément faire « comme si » nous n’avions aucune jalousie. Mais, elle est là, sournoisement ! Comment ne plus « ressentir » ? Certains diraient : « Apprends à la contrôler ! » Encore là, les gestes, les paroles, les actions… on peut tout contrôler ça… mais ce qui ne se contrôle pas ? Là, en dedans, dans les tripes. Ces voix de diables qui nous empoisonnent, qui nous déraisonnent et surtout qui assomment.

Quand la confiance en l’autre est présente, mais que les craintes restent.

Quand le manque de confiance en soi remonte et augmente cette détresse.

Quand les trahisons passées empoisonnent comme un glas qui sonne.

Quand, même si on se rassure soi-même, les tempes raisonnent.

Je crois qu’une piste m’a été donnée : parler et être écouté. Avoir la possibilité de dire à l’autre notre ressenti. Sans être jugé, sans être critiqué. Que l’autre ait la présence et la patience de nous rassurer calmement. Je crois qu’en général, une personne jalouse a été, tôt ou tard, trahie. Bien entendu, je généralise dans cette affirmation, il existe bel et bien des jalousies sans « antécédents ».

Dans mon passé amoureux, j’ai été trahie, j’ai perdu confiance en l’autre, en moi. Peu importent les raisons de ces trahisons, je les ai vécues et ressenties. J’en ai souffert.

L’autocritique peut être difficile à gérer, se sentir bien, réellement, ne dure pas toujours plus qu’un temps.

Revoir dans les yeux de l’autre sexe de l’approbation est flatteur, mais nous peinons bien longtemps avant d’y croire réellement. Le jour que cela arrive, je crois que nous voulons y croire, et parfois nous finissons par le faire, mais reste la peur. La crainte que ce ne soit pas suffisant, que ce ne soit pas pleinement ce que l’autre attend. Alors arrive avec cette inquiétude l’effroi de perdre au profit d’une autre personne celle pour laquelle notre cœur s’émeut.

Puis un regard, quelques paroles, un échange même banal peuvent réveiller cette jalousie une première fois. Suivis de bien d’autres, et ce malgré nous. Comment arrêter cette dérape émotivement bouleversante et surtout bien apeurante lorsque ça arrive sans prévenir, sans qu’on l’ait jamais auparavant ressentie ?

Parler. C’est bien. Patienter l’est aussi. Mais existe‑t‑il quelques outils pour colmater l’hémorragie avant qu’elle ne prenne une place destructive ? Avant qu’elle ne devienne maladive ? Je ne crois pas être de celles qui sont possessives et jalouses. Mais sommes‑nous à l’abri de cet ennui ? Comment faire comprendre à notre cerveau que la crainte est de trop ? Qu’il doit arrêter de se questionner, de cette relation et de cette vie, simplement profiter ?

Racontez-moi votre cheminement, partagez-moi vos sentiments… ne les gardez pas pour vous… jalousement.

Simplement, Ghislaine.

L’école de la vie

Quand on allait à l’école, on redoublait d’efforts pour excell

Quand on allait à l’école, on redoublait d’efforts pour exceller partout. On nous bourrait le crâne de matière grise en nous disant que tout était tellement important. On en a passé, des nuits blanches à étudier et des veilles d’examens à stresser… On a dû prouver qu’on connaissait des centaines de dates, de données et de noms par cœur. On nous a aussi mis à l’épreuve avec des travaux pratiques… Puis un jour, on nous a mis un diplôme entre les mains en nous disant qu’on avait réussi.

Puis, les années ont passé. On a réalisé avec elles que le plus important, en fait, on ne l’avait pas encore appris. Parce que la vie aussi vient avec son lot de tests, d’examens et de travaux pratiques…

Des petits tests, par-ci, par-là, pour nous apprendre des petites leçons… La première toilette qui se bouche, les premiers impôts à envoyer, le premier accrochage en voiture, etc. De petites épreuves, pour nous montrer de petites choses…

Puis des examens, pas mal plus importants, pour nous aider à comprendre que de grandes responsabilités viennent avec de grandes décisions… Avoir un enfant, choisir son ou sa partenaire de vie, payer une hypothèque, etc.

Sans oublier les travaux pratiques… Parce que oui, la vie vient aussi avec des travaux pratiques, juste pour voir si on a bien assimilé les leçons… Des chutes, des pertes, des deuils… Des moments difficiles desquels il faut apprendre à se relever. Juste pour passer l’examen.

Et pendant qu’on passe quarante heures par semaine à travailler, pendant qu’on court entre le gym et les rendez-vous, on oublie encore de retenir le plus important…

Et tout comme notre parcours scolaire, l’école de la vie se terminera un jour aussi. On nous annoncera que c’est terminé, sans qu’on ait pu voir la fin arriver. Et tout comme à l’école, on réalisera qu’en fait, on n’a pas eu le temps d’apprendre le plus important…

Parce qu’on était trop occupés à courir à gauche et à droite. Parce qu’on en a vécu, des hauts et des bas. Et parce qu’on ne sera jamais allé aussi loin qu’on aurait voulu… et que pendant ce temps-là, la vie, elle, continuait aussi de se presser pour arriver à temps.

On aura oublié de s’arrêter. On aura oublié d’apprécier. On aura oublié de s’aimer…

Et si on écoutait les professeurs de la vie? T’sais, ceux et celles qui ont déjà vécu la leur et qui ont tellement à raconter… Il serait peut-être temps de les croire, quand ils nous répètent que « ça passe trop vite et qu’il faut en profiter ».

Et si on choisissait de les entendre, au lieu d’attendre que notre vie passe pour réaliser qu’on a oublié d’apprendre la plus grande des leçons… Et si au lieu de donner notre 110 % chaque jour au travail, on essayait d’obtenir une meilleure note avant la fin de notre existence…?

Lorsque la cloche sonnera, quelle note voulez-vous sur le bulletin final de votre vie?

 

Joanie Fournier

À toi, l’ado qui a hâte de devenir un adulte!

J’ai voulu être une adulte rapidement. La période de l’adolesc

J’ai voulu être une adulte rapidement. La période de l’adolescence, c’était pas mal trop long à mon goût et j’avais hâte que la grande vie commence. Avoir des enfants, une famille. Dans ma tête, c’était clair depuis longtemps, j’allais être une maman.

Maintenant maman depuis dix ans, j’ai eu le réflexe de regarder en arrière et de me demander si j’avais des regrets. J’ai eu des amies, des amoureux de quelques mois, le cégep, la première voiture, un amoureux sérieux, etc. Et j’en suis venue à la conclusion que le seul regret que j’ai, c’est que je n’ai tout simplement pas appris à me connaître, moi. Je n’ai jamais habité seule ou en colocation avec des amis. Et surtout, j’ai trop souvent voulu ressembler à mes amies, à ma « gang », pour plaire. Je n’ai jamais osé être moi même, par peur de ne pas être acceptée.

Ne vous méprenez pas, j’adore mes enfants et ils sont ce que j’ai de plus précieux au monde. J’adore les regarder apprendre et découvrir, et j’adore voir leurs yeux briller. Je ne regrette pas d’avoir eu des enfants, au contraire. J’aurais simplement aimé en profiter un peu plus avant que la routine familiale nous avale.

J’ai donc décidé d’agir, ou plutôt de ralentir, pour pouvoir profiter de la vie sans toujours être dans ce train, vitesse grand V, qui fait passer les années beaucoup trop vite. Ralentir pour apprendre à me connaître, parce que je n’ai malheureusement pas pris le temps lorsque j’étais ado. Je voulais que le temps passe vite pour être une adulte rapidement. Pourtant… aujourd’hui je trouve que le temps passe trop vite. Je veux aussi apprendre à connaître mon couple et connaître mes enfants. Et ce qui est beau dans tout ça, c’est qu’en prime, je vois l’émerveillement dans leurs yeux autant que dans les miens.

À toi, l’ado qui a hâte de devenir un adulte, j’aimerais te dire d’en profiter. N’essaie pas d’être quelqu’un d’autre. Fais ce que tu aimes et fais-toi plaisir. Sois toi-même et les gens qui sauront t’apprécier comme tu es seront tes vrais amis. Il ne faut surtout pas avoir honte de ce qu’on est, c’est ce qui fait qu’on est spécial. Et tout le monde est spécial, à sa façon. Prends le temps de réfléchir à ce que tu es, à ce que tu veux dans la vie. Prends du temps pour toi, prends le temps de te connaître et surtout, de t’aimer.

Valérie Grenier

 

Fatiguée pas à peu près

Selon ma montre intelligente, ma nuit moyenne compte à peine plus d

Selon ma montre intelligente, ma nuit moyenne compte à peine plus de trois heures de sommeil et l’équivalent de sommeil agité. Beau temps, mauvais temps. Avec des somnifères dans le système, je me rends parfois à cinq heures. Si je suis chanceuse.

Ça a quand même des avantages. Je ne me fais jamais réveiller par le beep beep beep agressant du réveil matin. Je souffre assez peu des nuits écourtées par les petits bobos des enfants ou par les insomnies temporaires. Au lieu d’avoir seize heures d’éveil quotidien pour être efficace, j’en ai une vingtaine. Yé! Yé?

Pourtant, je me suis améliorée. Il n’y a pas si longtemps, ma nuit normale commençait systématiquement par trois heures d’insomnie, de virage de bord, de tirage de couvertures, de jambes agitées. Gros party disco de hamsters dans le cerveau. Non-stop. Ça arrive encore, mais c’est rare. Et seulement quand je m’en donne la permission. Parfois, ça fait du bien de perdre le contrôle.

Quand j’étais une petite jeunesse, ça pouvait toujours aller. Le corps suivait, la tête réagissait au quart de tour. Mais à la longue, ça use, des nuits aussi courtes! Ça brise l’énergie, ça fragilise l’humeur, ça nuit à la famille, ça affaiblit le système immunitaire. Exit, la concentration. Ciao bye, les idées claires. Attention! Chute de quotient intellectuel à l’horizon!

Quand je suis devenue maman la première fois, je me souviens avoir pensé que c’était impossible de mourir de fatigue. Donc, le sommeil était LA chose à sacrifier pour survivre. Résultat : je me suis poussée à bout. Ma fille aînée se réveillait à 5 h du matin. Sa petite sœur vivait la nuit. Dans les quelques heures pendant lesquelles elles dormaient en simultané, je préparais mes cours et je corrigeais les travaux de mes étudiants. Et j’essayais de dormir. En réalité, je ne dormais pas : je m’effondrais.

Pendant plusieurs années, j’ai fonctionné sur le pilote automatique. Un robot. Gauche, droite, gauche, droite. J’avais l’impression que je contrôlais ma vie, j’étais efficace, je réussissais, je jonglais avec tellement de projets en même temps! On ne meurt pas de fatigue, n’est-ce pas?

Puis, les maladresses et les erreurs d’inattention se sont mises à s’empiler dans mon quotidien. Je portais mes jeans à l’envers et je m’en rendais compte en les enlevant le soir (merci, pull-up pants!), j’entendais mes collègues me dire : « Euh… ton chandail… les coutures sont en dehors…» Je portais deux souliers différents et je passais la journée à me demander si une de mes jambes avait grandi pendant la nuit. Je faisais des accrochages mineurs en auto…

Un jour, je revenais de chez ma mère. Cinq heures de route. Les quatre enfants endormis dans leur siège. Je venais de traverser le pont entre l’Ontario et le Québec. Il me restait moins de dix minutes de route avant d’arriver à destination. J’avais combattu le sommeil pendant tout le trajet. Je ne pouvais quand même pas louer une chambre d’hôtel en plein jour et y stationner toute la famille pendant que je ronflais! Lumière rouge. Je me suis endormie. Deux fois. La vie de mes enfants et la mienne entre les mains, juste à la place du volant. Je me suis endormie. Contre ma volonté. Contre la loi.

Je suis arrivée tant bien que mal chez moi. J’ai réveillé les enfants pour les faire entrer dans la maison. Et je me suis réveillée pour vrai. Il était plus que temps que je me repose. Que je prenne soin de moi. Que j’enfonce les freins à fond. Avant qu’il soit trop tard.

J’ai pris une pause de conduite automobile pour un bout. J’ai appris à faire des siestes. Je me suis forcée à me coucher un peu plus tôt, progressivement. J’ai regardé dans les yeux ma peur de ne pas m’endormir. Je me suis convaincue que j’avais du pouvoir sur mon sommeil et sur mon niveau de stress.

Je n’aurai probablement jamais besoin de huit heures de sommeil en ligne. Mais rien ne m’empêche de gérer mon repos autrement. Quelques minutes de calme sur l’heure du dîner, cinq minutes de méditation au retour du travail, un câlin de bonne nuit prolongé après l’histoire du dodo : ça maintient mon niveau de repos dans une zone sécuritaire, autant pour ma santé physique et mentale que pour mes enfants. C’est pas mal plus facile d’être heureuse et de prendre de bonnes décisions quand on est reposé!

On ne meurt pas de fatigue. Mais la fatigue peut nous tuer. Et je refuse.

Nathalie Courcy

 

Les mauvais rêves…

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Vos enfants font des cauchemars?

 

Mes filles ont bien sûr vécu ces réveils difficiles et effrayants, mais on aurait dit que ma plus jeune avait obtenu un droit d’accès gratuit et inépuisable aux cauchemars.

 

Pendant au moins deux ans, je n’ai pas dormi une seule nuit complète.

 

Oui parce que je voulais être un bon parent, donc j’essayais tout ce qui pouvait aider mon enfant à passer à travers ces moments difficiles :

 

– Couper au maximum la télévision

– Positionner le lit, tête au nord

– Créer une routine sécurisante

– Ne pas laisser dormir mon enfant avec nous (j’ai essayé de dormir pendant deux mois sur une chaise dans la chambre de ma fille… on va repasser pour le confort!)

 

Pleins de trucs puisés dans les livres et chez les professionnels que nous avons consultés. Malgré notre désir de l’aider, rien n’y faisait, on était découragés et surtout épuisés. Disons que notre estime personnelle en tant que parents n’était pas non plus à son plus fort. Chaque nouvel essai se terminait par… un mauvais rêve. On se sentait littéralement, nous aussi, en plein milieu d’un cauchemar qui ne finissait jamais.

 

Et puis un jour, on s’est lassés d’essayer de changer quelque chose qui était là de façon temporaire (on s’entend qu’à vingt‑cinq ans, elle aura la capacité de gérer ses cauchemars).

 

On était à bout.

 

Certains diront qu’on a laissé tomber notre enfant, mais à voir le résultat depuis qu’on a lâché prise, on a pris la bonne décision.

 

On a gardé les rituels.

 

J’ai trouvé sur Pinterest une recette de « poush poush anti-cauchemar » qui a quand même apporté du réconfort à ma cocotte.

 

La méditation lui a permis de se détendre et de se laisser aller vers le sommeil. Elle a adoré « Relaxation pour enfant » de Nicole Bordeleau, « Calme et attentif comme une grenouille » d’Eline Snel ainsi que « Philosopher et méditer avec les enfants » de Frédéric Lenoir.

 

L’accueil et le fait d’être là pour elle nous ont permis à tous de passer à travers.

 

On a fait du cododo en masse après avoir lâché prise. Nous n’en avons jamais ressenti de culpabilité, malgré les gens qui nous disaient qu’on ne faisait pas la bonne chose.

 

L’important, dans chaque décision que l’on prend, c’est de s’assumer et de reconnaître qu’on fait toujours de son mieux.

 

Presque deux années ont passé depuis la fin de ce cycle de cauchemars. Notre fille dort paisiblement et elle le fait… dans son lit. Le tout s’est fait naturellement et à son rythme à elle.

 

Vos cocos d’amour font des cauchemars?

 

 

Martine Wilky

 

 

Venez me rejoindre dans mon monde lumineux au http://www.martinewilky.ca/

Ça se soigne ?

Je vais encore faire mon radin…

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Je vais encore faire mon radin…

Tenter, par l’écriture, de me sauver des heures interminables sur le divan !

Quand je fais des activités avec mon fils et d’autres jeunes de son âge, jeux ou sports, je vois le changement. De la majorité, c’est rendu désormais l’exception. Au moins, il semble encore en rester.

C’est triste d’être isolé, de se sentir à part.

Je me demande parfois si c’est ma situation familiale d’enfance qui pourrait en être la cause. Deux enfants, ma sœur et moi, élevés par une femme seule. La compétition, avec un grand C. Du Darwin à l’état pur. En plus, je n’ai jamais trouvé que ma mère faisait de gros efforts ; elle laissait toujours l’un de nous gagner. Pour ma sœur et moi, elle avait même son préféré… l’autre !

Si bien que, de tout temps, j’ai joué pour gagner ! Jouer pour le plaisir, l’important c’est de participer… Le discours des perdants.

Je me souviens aussi que j’étais loin d’être unique. La cour d’école était pleine d’aspirants et de rois. Tous faisant l’impossible pour changer les rôles. Chaque activité, une épopée forgeant ses héros.

Mais le temps passe et on vieillit… Vraiment ?

Vous m’auriez vu, l’année dernière, sur une plage d’un tout inclus à Cuba… Fier d’avoir gagné le prix ! D’être le meilleur à la compétition de pétanque, organisée seulement pour l’animation. Pathétique !

Ou, le lendemain, me faire une sévère déchirure ligamentaire sur le dessus du pied. Simplement en jouant « amicalement » au volley. Là, encore, aucun plaisir à « jouer », il faut gagner ! Tous les points, toutes les parties. Se défoncer. Quitte à être un des seuls couverts de sable. Quitte à me croire et faire mon « jeune homme ».

On peut dire que j’ai payé le prix, dans tous les sens. Les quatre jours restants à me déplacer péniblement. Avec la face constipée du gars qui ne veut surtout rien laisser paraître. Plusieurs mois sans pouvoir faire de jogging, mon évasion mentale préférée.

Je ne vous parle même pas d’une manie de mon usage de Facebook. Je fais systématiquement tous les tests qui s’affichent sur mon fil de nouvelles. Visant toujours le résultat parfait. Partageant mes « succès ». Sincèrement, michel… « Grow up! »

Aucun plaisir pendant une partie de tennis avec mes amis. Jusqu’à tenter de jouer sur l’aspect psychologique… Faut dire qu’ils sont tous meilleurs sportifs que moi et tout aussi compétitifs. Apprécier notre amitié, c’est avant et après, heureusement !

C’est aussi triste quand je joue avec mes enfants. Faire comme ma mère, les laisser gagner, oubliez ça ! Pas de quartiers, pas de prisonniers…

Au moins, fiston est meilleur que moi au « Blokus ». [NDLR : Sans doute une invention d’une autre génération, conçue uniquement pour m’enlever toute chance] Vous comprendrez que ce n’est pas mon jeu préféré… Il a aussi le dessus à la nouvelle console de jeux vidéo. Je me fais laver au NHL Hockey et, même, à chacune des bagarres que j’initie pour passer ma frustration. Je m’ennuie de la Wii ; au moins j’y étais encore le meilleur et mes « records » de s’afficher, presque inatteignables…

Mon fils n’a pas mon tempérament. Il est chanceux !

Mais il a compris l’essence du message : la vie, même si ça peut paraître un jeu, il faut toujours donner son maximum !

C’est bien d’avoir des enfants ; malgré le modèle que nous sommes pour eux, ils deviennent rapidement leur propre personne. Faisant encore plus ressortir nos petits travers…

Docteur, je vous dois combien ?

michel