Archives février 2018

À côté de ma petite robe noire…

Comme vous le savez, dernièrement, ma vie a changé du tout au tout

Comme vous le savez, dernièrement, ma vie a changé du tout au tout. Séparation, déménagement, retour au travail, le tout en ayant mes trois merveilleux enfants avec moi minimalement cinq jours et cinq nuits par semaine.

En vidant mes boîtes, je profite de l’occasion pour trier mes vêtements. Les chandails, les pantalons… ceux qui faisaient… ceux qui feront. Ou pas.

Toute femme qui se respecte (ou qui respecte l’ABC d’une garde-robe féminine) a en sa possession une petite robe noire. Cette petite robe passe-partout qui a en plus la superbe qualité et la propriété d’être… noire. C’est-à-dire forcément amincissante !

Qu’elle soit longue, courte, à manches ou à bretelles, elle est LA robe parfaite pour tant d’occasions ! J’ai eu cette petite robe durant bien des années. (Oui, oui, la même durant tout ce temps !) Certains de mes amis se la rappelleront possiblement. Je l’ai portée pour la toute première fois en mai de l’an 2006 il me semble et ce n’est que l’été dernier, onze années et des poussières plus tard, que je me suis résolue à m’en débarrasser. Je dois avouer qu’il était plus que temps ! La pauvre n’avait plus de maintien, ses bretelles s’effilochaient et son opacité laissait à désirer !

Mais comme je l’ai aimée, cette petite robe passe-partout ! Elle a vu le début de bien des choses, entre autres mes trois grossesses. J’ai fait les quatre cents coups avec cette même robe ! Sortie initiale dans un bar-terrasse jusqu’au cordage de cinq cordes de bois. J’ai dansé sous la pluie en pleine nuit avec les bras au ciel en riant. (Non, ne vous sauvez pas, ma folie est ce qui vous plaît chez moi !)

Cette étoffe était plus que confortable, elle était un symbole. Un rappel à cette féminité que nous oublions parfois d’afficher, nous les mamans. Lorsque nous oublions les mises en plis, que le maquillage devient désuet, que le legging ou le bas de pyjama mou devient notre principal accoutrement. Ce moment où l’on fait le choix de couper notre tignasse très court pour ne pas avoir à la démêler… ou quand l’on se contente d’un chignon lâche avec les habituelles mèches fuyantes.

Bien entendu, ce ne sont pas toutes les mamans qui font ces choix. Ce n’est pas obligatoirement comme cela que ça se passe pour toutes. Mais en généralisant, je crois que beaucoup se verront « un peu » dans mon explication. Moi, ce fut, à quelques détails près, mon parcours.

Depuis, j’apprends à me redécouvrir. À réaffirmer cette féminité que j’avais plus ou moins volontairement oubliée. J’ai envie de me regarder différemment. De retrouver l’éclat qui dansait dans mes pupilles lorsque je portais fièrement cette petite robe noire pour la première fois.

Un peu plus haut, j’ai parlé de « mamans » affirmant à tort que cet oubli de soi est presque réservé à la maternité. Mille pardons, car nous savons bien que toute femme peut à un moment ou un autre, pour plusieurs raisons autres que celle d’être maman, s’oublier. Peu importe la raison de votre changement envers vous-même, je vous encourage à vous redécouvrir. Peu importe si vous avez pris ou perdu trop de poids, peu importe le regard des autres. Le plus important c’est votre propre regard ! Oui, c’est cliché, mais pour une fois, un cliché si véridiquement important.

REGARDEZ-VOUS, AIMEZ-VOUS ET SOYEZ FIÈRE DE VOUS EN PRENANT LE TEMPS DE VOUS GÂTER.

J’ai la chance de pouvoir le faire. De le ressentir de nouveau petit à petit. Ma petite robe noire n’est plus. Qu’à cela ne tienne, je m’en suis racheté une toute nouvelle. Sur les « z’Internets » qui plus est ! Je devrais la recevoir sous peu. Premier chiffon de plusieurs à venir. En fait, j’écris premier, mais je me suis trompée. Car cette petite robe noire que j’attends tant aura des voisines de couleur. Un pantalon de cuir, une robe de soirée qui scintille… et…

pourquoi pas, quelques folies pour bien se sentir, pour se trouver jolie à nouveau. Comme nous devrions toutes nous sentir jolies, que ce soit le jour ou la nuit.

J’ai accroché dernièrement un chiffon de soie, rouge écarlate… et il est là, bien sagement, attendant ses propres occasions… Il n’y a pas si longtemps, je n’aurais pas osé… je n’aurais pas pris un cintre pour suspendre sans rougir ce tissu à plaisirs.

Juste à côté de l’emplacement futur de mon nouvel achat…

… juste à côté de ma petite robe noire.

Simplement, Ghislaine.

Où est mon cœur d’enfant ?

Depuis que je suis maman, j’ai réalisé que mon cœur d’enfant

Depuis que je suis maman, j’ai réalisé que mon cœur d’enfant s’est enfui. Il ne m’a pas laissé d’indices de l’endroit où il se rendait. Je crois qu’il s’est bien caché.

Parfois, je trouve difficile de réaliser à quel point je suis ennuyante. Quand mon p’tit poulet me demande « Maman, viens jouer avec moi un tout petit peu », ma réponse tourne à la négative presque en tout temps. Je me trouve mille choses à faire autres que d’entrer dans le monde imaginaire des enfants. Comme faire la vaisselle, le ménage, dormir, m’écraser sur mon sofa, cellulaire à la main pour regarder Facebook sans arrêt sans savoir pourquoi. Surtout que le contenu ne change pas beaucoup. Je n’y trouve aucun plaisir. J’ai seulement l’impression que j’y suis accro sans trop savoir pourquoi. Avec ce même objet, je « m’amuse » à nourrir des vaches, à récolter du maïs dans une ferme virtuelle. Alors, pouvez-vous bien me dire pourquoi je suis incapable d’animer un cochon de plastique à la maison pour faire plaisir à mon garçon de trois ans ? Définitivement, ce n’est pas logique.

Je le sais que mes priorités ne sont pas au bon endroit. D’ailleurs, je me sens coupable chaque fois que je dis non. Mais, quand je m’assois pour jouer, je fige. Je n’embarque pas dans la game. Si je décide que je joue un peu avec les enfants, bien après deux minutes, je retourne vaquer à mes activités. Je n’espère pas jouer 24 heures sur 24 avec eux, car il est également bon de développer leur imagination en passant un peu de temps seul avec eux‑mêmes. Il faudrait simplement que je dose mieux le temps de jeu seul et celui avec maman.

Heureusement, le papa est formidable. Je confirme que lui, son cœur d’enfant est bien présent. Je vous l’avoue ici, je l’envie énormément. Avec lui, ça ne prend pas de temps pour qu’une ville de Playmobil prenne vie dans le sous-sol ou qu’une partie de hockey ait lieu avec intensité. Les yeux des enfants brillent quand il est assis avec eux.

Je ne sais pas quelles sont les barrières qui m’empêchent de redevenir une enfant pour un instant. Je ne sais pas pourquoi, je suis toujours mal à l’aise quand je joue. J’aimerais tellement retrouver mon cœur d’enfant. L’avez-vous vu ?

Karine Larouche

Ta fin du monde

Tout semble indiquer que c’est une journée comme les autres.

Tout semble indiquer que c’est une journée comme les autres.

Un jour de plus sur le calendrier.

Mais pas sur le tien.

Pour toi, le temps vient de s’arrêter.

Le temps se fige, mais tout continue à aller si vite.

Tu as le souffle coupé.

Tu es étourdi, tu as la nausée.

Ton cœur se déchire et te fait souffrir.

Elle est là, toute là : ta fin du monde.

La Terre, elle, elle continue de tourner, encore et encore.

Tu croises des sourires et tu entends tes rires, mais tu ne comprends pas.

Comment est-ce possible ?

Pour toi, le temps s’est figé, mais tout continue à aller si vite.

Tout tourne autour de toi.

Dans le train-train quotidien, les gens continuent leur chemin.

Tout ce que tu voudrais, c’est leur crier d’arrêter. Leur crier ta douleur et ta peine. Tu voudrais leur parler, leur raconter.

Dans un soupir ou un hurlement, tu voudrais leur expliquer, simplement.

Leur dire qu’elle est là en toi ; toute là.

Ta fin du monde.

Tu regardes le soleil briller, mais tu ne le vois pas.

Tu regardes la pluie ruisseler sans t’en soucier.

Tu regardes la neige s’affoler et dehors, le froid ne t’atteint pas.

Tu te demandes comment cela est possible.

Pour toi, le temps s’est figé, mais pourtant, tout continue à aller si vite.

En dedans de toi, c’est un peu comme une tempête extrême de beau et de laid.

Parce que beau temps mauvais temps, en ce moment, elle est là ; toute là.

Ta fin du monde.

Elle fait mal, elle est laide, elle t’empêche d’avancer.

Comment avancer en étant aussi étourdi ?

Comment faire un pas de plus quand on a l’impression que le sol vient de s’écrouler ?

Comment continuer quand tout a basculé ?

Aujourd’hui, elle vient d’emporter tout ce que tu avais avant et elle semble vouloir tout changer de ton « après ».

Elle ; ta fin du monde

Tranquillement, seconde par seconde, la tempête qui t’habitait va se calmer.

Tranquillement, tu verras le soleil briller à nouveau. Même que tu le trouveras beau.

Tranquillement, tu arriveras à mieux respirer.

Tranquillement, tu souriras aux autres et tu t’entendras rire.

Doucement, tu mettras un pied devant l’autre.

Mais pas aujourd’hui.

Parce qu’aujourd’hui, c’est ta fin du monde.

Caroline Gauthier

La tolérance chez les humains ou « Et si on apprenait à cohabiter ensemble? »

Récemment, sur les réseaux sociaux, j’ai pris part à un débat concernant l’idée de créer u

Récemment, sur les réseaux sociaux, j’ai pris part à un débat concernant l’idée de créer une zone « sans enfants » dans les avions.

 

En fait, la simple idée de poser cette question m’a semblée irréelle. Est-ce que passer quelques heures auprès d’un enfant qui pleure, qui crie ou qui pousse dans un banc justifie le fait de créer une zone sans enfants? Où sont passées la patience, l’empathie, l’entraide?

 

Certains diront que des enfants ne sont pas éduqués. Qui sommes-nous pour juger la compétence d’un parent en quelques heures de vol?

 

Sans connaître le contexte.

 

Sans savoir ce qui a pu se produire avant le vol.

 

Sans penser que c’est peut-être la première expérience de l’enfant en avion.

 

Sans être au fait que l’enfant vit peut-être des difficultés particulières. Avez-vous  déjà rencontré un enfant atteint d’un TSA (trouble du spectre de l’autisme)? Une simple sortie au dépanneur peut constituer un grand défi pour lui. Imaginez un vol… Doit-on le priver de cette expérience pour autant?

 

Vraiment, je lisais les commentaires en me questionnant sur les humains. Nous sommes rendus là. Si notre enfant est turbulent en avion, du coup, nous ne savons pas l’élever?

 

Créons une zone pour adultes qui ronflent.

 

Une autre pour ceux qui pètent.

 

Une zone pour les passagers irrespectueux envers les agents de bord (t’sais, ceux qui ont toujours les pieds dans les allées).

 

Une zone pour ceux qui parlent trop fort.

 

Bref, ça me désole de constater qu’on n’arrive plus à tolérer la présence d’un enfant, sauf s’il s’assoit sans parler avec sa tablette.

 

Un enfant, c’est curieux. Il est possible qu’il grimpe sur son banc, qu’il vous regarde, qu’il vous sourie même (oui, un enfant, ça ne fait pas que des crises 😉).

 

Un enfant, c’est rempli d’énergie. Il est normal qu’il ressente le besoin de bouger dans cet espace restreint. Comme toi, sauf que lui, il est petit et il a du mal à le tolérer.

 

Un enfant, tu en as déjà été un 😉!

 

Ne serait-ce que pour cette raison, s’il vous plaît, tolérons les enfants, surtout lorsque ce n’est que pour quelques heures! Un vol d’avion, c’est une infime partie de notre vie✈!

 

 

D’un autre côté, j’ajouterais que rien ne nous empêche d’éduquer nos enfants à être de bons voyageurs!

 

En les préparant à cette expérience.

 

En planifiant des surprises et des occupations pour le vol.

 

En leur apprenant la tolérance à eux aussi : la longueur du trajet, l’espace restreint, la patience…

 

Je vous laisse sur cet extrait de chanson qui, pour moi, dit tout :

 

« Si tu m’vois un jour fermer les fenêtres, parce que le bruit des enfants me monte à la tête, tue-moi. »

–Dan Bigras

 

 

Karine Lamarche

16 ans: Savoir choisir ce que l’on prend pour la vie devant soi!

J’avais seize ans. Tout comme toi présentement. J’étais devan

J’avais seize ans. Tout comme toi présentement. J’étais devant les mille possibilités que m’offrait ma vie. Les mille possibilités vers lesquelles me tourner. Mais vers laquelle!?

Te voilà à la croisée des mêmes choix vraiment importants.

Tu te sens probablement mélangée. Pas certaine. Et si? Et si?

Te voilà propulsé dans un des plus grands choix de ta vie. Et c’est à toi que revient le droit de choisir, de décider de ce que tu feras de cette vie d’un point de vue professionnel. Quel chemin emprunteras-tu? Le collégial? Le secondaire professionnel? Cela t’amènera-t-il à l’université? Prendras-tu une pause pour bien y penser? Vagabonderas-tu longtemps dans les corridors des établissements avant de savoir où se trouve la sortie de ton labyrinthe?

À mon époque à moi, les professions étaient plus d’ordre général. Maintenant, vous avez la possibilité de vous différencier, de vous perfectionner. Chaque formation peut t’amener à te spécialiser. Jadis, nous avions moins de possibilités de recherches. Sans l’ami Google, on s’en remettait très souvent au conseiller d’orientation de l’école. Les offres étaient moins larges.

Est-ce que c’est ce qui semble tant mélanger ta génération? Trop de choix? Trop de spécialités? En quoi pouvons-nous vous aider et vous offrir une motivation? Une orientation? Un sens à votre futur professionnel?

J’ai un travail qui fait en sorte que j’ai une conciliation FAMIILE-travail hors pair. Un travail de plus de cinquante heures par semaine, par contre. Un travail qui m’a permis d’être à vos côtés depuis votre tendre enfance jusqu’à aujourd’hui. Je suis éducatrice à la maison. Je l’ai fait car mon bonheur passait par vous, et être près de vous me rendait heureuse. Très honnêtement, ça aidait.

Mais toi? Qu’est-ce qui te rendra heureuse? Tu choisiras ta profession en fonction de ta famille? De ce que ton travail t’apportera en termes de reconnaissance? Pour les heures flexibles qu’il t’apportera? Du salaire qu’il t’offrira pour pallier tes dépenses et tes envies? Un travail qui t’offrira la chance de voyager peut-être? Ou encore, te permettra-t-il de rencontrer des gens? De diriger du personnel puisque tu as déjà des facultés de leader? Tu choisiras d’être ton propre patron? Ou, finalement, un travail qui comblera tes envies créatives?

Peu importe vers quoi tu te dirigeras, sache que tu dois prendre le temps de te connaître. Te connaître ne veut pas simplement dire de te regarder dans la glace le matin avant le départ vers l’école. Sache reconnaître ce qui t’anime. Ce qui t’habite. Ce qui te fait vibrer. Fais des recherches sur ce qui sera ton champ de profession selon toi. Demande à faire un stage d’un jour pour valider ce que tu perçois de cette profession. Cela te permettra d’y voir clair.

À mon époque, j’aurai aimé être à la croisée du chemin version 2018. Je serais probablement devenue ce qui me faisait vraiment vibrer à ce moment. Je ne regrette en rien ce que j’ai fait et ce que je fais actuellement. J’ai juste trop élargi mon champ de carrière. Je suis passée de technicienne en petite enfance à designer d’intérieur en passant par la fleuristerie puis par la gestion de services de garde et, finalement, je suis devenue organisatrice événementielle. Sans compter les multiples perfectionnements étalés sur plus de vingt ans. Je m’étourdis moi-même à énumérer mes études!

Il doit bien me rester un bon vingt ans encore à travailler. Maintenant, je me connais mieux. Je sais ce qui me fait vibrer et j’ai rendez-vous avec un conseiller en orientation. Je m’offre ce que j’aurais dû m’offrir à mes seize ans. Le droit de me connaître.

Prends juste le temps de réfléchir à toi, pour toi… Tu as, dorénavant, toute la vie devant toi. Fais-en bon usage!

Mylène Groleau

Ta belle-mère…

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Il y a déjà si longtemps, tu rencontrais l’homme qui allait donner un sens à ta vie. Peu de temps après, tu rencontrais sa mère, celle qui deviendrait ta belle‑mère.

 

Tout était merveilleux : vous aviez le même sens de l’humour, vous avez rapidement développé une belle complicité.

 

Souvent, elle t’a confié être si heureuse que son fils adoré soit tombé sous ton aile, que tu étais formidable.

 

Puis, les années ont passé. La grande demande est arrivée. Et les choses ont changé. 

 

Tu lui arrachais « pour vrai » son fils, sa chair.

 

Ses visites se sont faites plus rares, ses commentaires à ton endroit, plus cinglants. Un froid s’est installé. Doucement, elle devenait à tes yeux la vilaine belle‑mère, celle qu’on décrit si souvent. Celle que tu croyais ne pas connaître.

 

Quelques années ont passé encore. Ton premier enfant est né. Sa façon de s’imposer, de t’arracher ton trésor et de critiquer tes méthodes a envenimé votre relation.

 

Par respect pour l’homme de ta vie, tu n’as pas parlé. Tu t’es effacée lors de ses visites parce que ses commentaires réveillaient la lionne en toi. 

 

Puis, ton deuxième enfant est né. Même scénario, même façon de t’arracher ton bébé. Un manque de délicatesse que tu ne lui avais jamais connu. Comme si porter le titre de « grand-maman » lui donnait tous les droits sur ses petits‑enfants. Le droit de décider ce qui est bon et ce qui ne l’est pas. Le droit de te juger en tant que maman. Le droit de te faire sentir que tes choix ne sont pas les bons. 

 

Puis, tu as choisi, avec ton homme, que tes enfants ne seraient pas baptisés. C’en fut trop pour elle. La méchante, c’était toi. 

 

Et les liens ont été coupés. 

 

Tu t’es sentie coupable. Tu as ressenti tout le poids de cette dispute. Tu t’es sentie responsable d’un conflit que tu ne croyais pas possible dans ta propre famille. Tu te sentais à l’abri.

 

Désormais, tu vis avec les morceaux d’un pot cassé qui, semble‑t‑il, reste irréparable.

 

Tu as choisi de te tourner vers le positif, de vivre une vie heureuse avec tes proches au quotidien. Tu as réalisé que d’autres, autour de toi, vivaient une situation semblable. Tu en as voulu, en secret, aux filles qui ont un lien spécial avec leur belle‑maman. Tu as fini par accepter que pour toi, ce n’était plus possible.

 

Un jour, tu es parvenue à écrire ton histoire, à résumer, en quelques lignes, ton chagrin. 

 

Et tu t’es sentie bien à nouveau.🌸

 

Eva Staire

Parce que toi, t’es ce gars-là

Parce que toi, t’es ce gars-là:

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Parce que toi, t’es ce gars-là:

T’es celui qui est entré dans sa vie, avec tes airs de bon gars. Même moi, j’y ai presque cru. Je dis presque, parce que pour une raison que j’ignore, j’ai été mise au monde avec un sixième sens assez puissant. T’avais l’air d’un bon gars, mais tout en moi me disait de faire attention.

Ça a commencé de manière insidieuse, on a même eu de bons moments nous deux. Mais rapidement, j’ai vu les changements en elle. Sa liberté, tu te l’es appropriée. Son sourire sincère, tu l’as effacé. Son regard, tu l’as aveuglé. Son bonheur, tu t’es assuré qu’il n’est accessible qu’à toi, tu l’as mis dans ta petite poche arrière.

Outre ma présence, je ne pouvais faire plus. Tu sais, tu es quand même celui qu’elle a choisi et qu’elle aime, alors je devais te tolérer pour ne pas la perdre.

Sauf que vois-tu, avec le temps, c’est allé trop loin et tu es devenu son cerveau. On aurait dit qu’elle ne pouvait plus réfléchir par elle-même. En plus d’oublier toutes les paroles blessantes que tu pouvais lui dire, elle a fini par oublier qui elle était, aussi merveilleuse soit-elle. Je le sais que pour toi, j’étais menaçante simplement parce que j’étais sa confidente et que je voyais ta game.

Toi, t’es ce gars-là,

alors tu ne t’es pas arrêté là. Après lui avoir enlevé tout ce qu’il y avait en elle, tu t’es mis à éliminer tout ce qu’il y avait autour d’elle. Chaque fois qu’elle perdait un lien, toi, tu t’assurais d’être à ton meilleur à ce moment-là. Tu voulais lui montrer à quel point tu étais indispensable à sa vie, le seul à la comprendre. J’ai fini par faire partie des dommages collatéraux et malheureusement, ça, je ne te le pardonnerai jamais.

J’ai longtemps souffert de sa perte et je vais longtemps en souffrir. J’ai dû lâcher prise, pour elle. Ça m’a demandé tout l’amour du monde de la laisser partir. Sauf qu’à un moment donné, j’ai dû le faire parce que tu lui as demandé de choisir. Pour moi, c’était inadmissible de lui imposer ça, alors j’ai fait la seule chose qui devait être faite pour elle et pour mon intégrité. Si je lui avais demandé de faire ce choix, ça aurait été comme me rabaisser à ton niveau. Elle avait bien assez de toi, elle ne méritait pas que son amie lui fasse ça.

Toi t’es ce gars-là,

t’as jamais été capable de la laisser partir, même quand elle t’en suppliait. Tu refuses d’envisager qu’elle puisse être heureuse sans toi, alors tu l’emprisonnes dans votre relation. J’espère qu’un jour, elle trouvera la force nécessaire pour se libérer de ton emprise, parce que ça, personne ne peut le faire à sa place.

Toi t’es ce gars-là,

celui qui va détruire tellement de relations, de liens et d’humains sur ton passage pour une seule raison : tu n’as jamais appris à t’aimer toi-même.

Eva Staire

Même si ce texte s’adresse à ce gars-là, il pourrait aussi s’adresser à cette femme-là. La violence psychologique touche les hommes et les femmes.

Dois-je frotter la lampe ?

C’est une lourde responsabilité, d’être parent…

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C’est une lourde responsabilité, d’être parent…

Chacun de nos enfants est différent. Unique. Parfois, sans aucun signe visible. Nous cherchons tous à adoucir les contraintes qu’on leur impose. Le cadre structuré. Inadapté. Les bâtons, dans les roues d’un astronaute. L’incompréhension, nourrie par le refus de s’ajuster.

J’ai même risqué le rendre maussade, par une médication qui a cet effet secondaire. Tout comme elle diminue aussi son appétit. Pour le bien de la classe. Une paix alors voulue par l’enseignante. Épuisée par ses questions. Par son exception active. Confrontée à ses propres limites intellectuelles.

Je peux la comprendre, j’ai toujours alimenté sa soif de connaissance. Pour acheter un peu de quiétude, avec du contenu pour l’occuper. Malicieusement, jusqu’à lui donner des statistiques sportives à ingérer.

Souvent, j’observe discrètement mes enfants. Depuis qu’ils sont nés. J’analyse leurs interactions. Avec les autres, avec moi. Pour me rassurer qu’ils auront les outils de base pour affronter le monde extérieur. C’est ma tâche de les y préparer. Trop conscient des écueils. De tout ce qui peut éteindre. Atteindre. Blesser.

Tous les parents restent fiers. Des progrès. De l’épanouissement. Des tout petits riens qui parsèment leur parcours d’enfant. Ils sont si formidables. Encore plus dans un système scolaire qui veut tous les récompenser. Également. L’estime de soi, c’est une fibre fragile. Tissée par le doute.

Mais si votre enfant était vraiment différent ?

Se dévoilant dès la maternelle. Dans un groupe du même âge, pour mieux comparer. Les autres qui ne veulent pas jouer aux jeux mathématiques, parce que « c’est pas juste, si on n’est pas dans son équipe ! » Son évaluation de « TDAH », qui révèle une partie de son immense potentiel. On vous recommande un programme spécialisé, alors que lui, il veut seulement suivre ses amis. Au concours de mathématiques provincial, il se classera septième. Sur près de 16 000 élèves de son niveau. Il est alors le meilleur élève de l’école. Dans toutes les matières. Sans effort.

Vous feriez quoi ?

Il y a aussi le revers de la médaille. Ils sont des enfants hypersensibles, anxieux, isolés. Tout un poids à porter, sur de si frêles épaules. Je constate, déjà, que le téléphone ne sonne pratiquement jamais la fin de semaine. Il plonge plutôt dans la programmation avancée. Seul avec son écran. Avec son clavier pour s’exprimer pleinement.

À ma mesure, je vais continuer de le défier. J’ai au moins une certaine avance sur ses connaissances générales. Depuis un an, il dévorait les romans adultes en français ; il en est rendu à ceux dans la langue de Shakespeare. Il va me dépasser, c’est évident. Je vais devoir rester sur le quai, à le regarder partir. Fier et inquiet, à la fois.

Que ce moment arrive bientôt, ou non, je vais surtout lui parler en sachant qu’il comprend. Espérer être le meilleur tuteur qu’il peut avoir. Un guide. Échanger sur ses capacités, autant que sur les attitudes qu’il lui faut développer. Principalement, qu’il faut toujours faire des efforts à sa mesure. Le véritable étalon, c’est notre potentiel. Rien de moins.

Il comprendra bien assez vite que la société n’est pas un lieu paisible, pour les gens d’exception. Que les dirigeants, pour la très grande majorité, ils n’en sont pas. Que le système a des failles, qu’ils ne peuvent combler. Pire, que la réticence au changement est virulente. Que la vie n’est pas raisonnable.

J’ai décidé, je vais le laisser le plus longtemps possible sur la route du plus grand nombre…

 

michel

Réalité d’une mère au foyer

Si l’on m’avait dit quand j’étais jeune qu’un jour, je sera

Si l’on m’avait dit quand j’étais jeune qu’un jour, je serais mère au foyer, j’aurais ri aux éclats. Moi qui carburais à l’adrénaline, me voilà à laver et relaver mes chaudrons sans arrêt. Passer plus de temps qu’il en faut dans ma cuisine, laver et plier les vêtements de quatre autres êtres humains. Vivre pour les autres, voilà ma réalité temporaire.

Mon conjoint et moi en avions discuté préalablement. Il était donc convenu que si nous avions un troisième enfant, je quitterais mon emploi des dix dernières années afin de m’occuper des enfants ainsi que de la maison.

J’avais beau travailler dans un hôpital, mon salaire n’était clairement pas celui d’un chirurgien. La réalité est que je travaillais à peine pour payer la gardienne. Je perdais mon temps dans le trafic, courais à gauche et à droite dès mon réveil, sans oublier la charge mentale d’être mère. J’étais littéralement exténuée et je voyais mes enfants à peine trois heures par jour.

Lorsque j’étais prise dans le trafic, c’était mon break officiel de la journée. Sans enfants, sans patron pour me rappeler que je n’en faisais jamais assez. Pourtant, je ne pouvais m’empêcher de me torturer : « Qu’allais-je faire pour souper ? » « Vais-je arriver en retard pour aller chercher fiston si j’arrête acheter du lait ? » « Est-ce qu’il me reste du savon ? » « Faudrait bien que j’appelle ma mère afin de donner des nouvelles. » « Fiston a-t-il une pratique de hockey cette semaine ou c’est la semaine prochaine ? »

Toute cette charge ne s’est pourtant pas envolée le jour où je suis devenue mère au foyer. Avant, j’avais l’excuse de travailler. Maintenant, si ma maison est à l’envers, si mes enfants ont un retard de langage, s’ils ne sont pas assez développés côté moteur selon les foutus standards, et bien ne cherchez pas la coupable. C’est évidemment, c’est moi.

Parce que maintenant, les gens peuvent se permettre de dire que je ne fais « RIEN ». Que je l’ai facile. Parce que moi, je ne travaille pas. Parce que notre société qualifie maintenant de lâche une femme qui décide de rester auprès de ses enfants. Ce qui était normal il y a de cela quelques années, ne l’est clairement plus aujourd’hui et cela me frustre au plus haut point. Je fais tout et de mon mieux pour mes enfants. Suis-je la mère parfaite ? Certainement pas. Mais je le fais avec cœur et je tente de donner tous les outils possibles à mes enfants afin qu’ils puissent s’épanouir pleinement.

Devenir femme au foyer ne fut pas un choix « facile ». Il faut faire de gros sacrifices côté monétaire et non, ce n’est pas toujours rose. La vie sociale en prend un coup. Vient un temps où on a l’impression que les seules conversations d’adultes que l’on peut avoir, outre celles avec notre conjoint, sont avec les autres parents lors des activités sportives. Et voilà que temporairement, notre cerveau surchauffe à tenir une conversation autre que le classique « gaga gougou ».

J’en suis venue à me poser la question suivante : est-ce que je changerais de place avec une femme de carrière si je le pouvais ? La réponse est évidente : non. Sans aucune hésitation. Bien que j’aie parfois un besoin viscéral de sortir de la maison, je ne changerais de place pour rien au monde. J’ai eu la chance d’être auprès de mes enfants, de les voir grandir, de passer du temps de qualité avec eux et j’en suis reconnaissante. Peu importent les jugements, j’ai su profiter de la petite enfance de mes enfants. Et ça, ça ne reviendra pas.

Plus de deux ans maintenant et ma petite dernière fera son entrée à la maternelle. Ai-je un pincement au cœur ? Évidemment. Mais ce sera simplement la fin d’un chapitre. Que me réserve le prochain chapitre ? Je n’en ai aucune idée, mais je foncerai tête baissée comme j’ai foncé dans mon rôle de mère au foyer. Tout comme ce fut le cas avec la vie de mes enfants, à moi de créer cette nouvelle aventure.

Geneviève Dutrisac

 

Dossier cellulite. Elancyl

Quelques semaine

Quelques semaines avant de partir au Mexique, j’ai demandé à mes abonnés quel était le nom de la crème qui, selon eux, faisait des miracles pour régler les problèmes de cellulite. Ce que je voulais vraiment, c’était arriver à enrayer ma cellulite avant mon départ dans le sud. J’ai reçu des tonnes de noms de compagnies, mais celle qui est ressortie le plus est ELANCYL. Il n’en fallait pas plus pour que je commence à m’informer à l’aide de mon meilleur ami, Google, pour savoir quels étaient les avis sur cette crème.

Est-ce que j’étais sceptique au départ? Oui! Je suis la première à avoir entendu à maintes reprises que les crèmes ne pouvaient pas faire de miracles pour la cellulite, mais je me disais que si je trouvais LA bonne crème en plus de changer mon alimentation et de faire un peu d’exercice, il y avait des chances pour que je vienne à bout de mes capitons. Tout ça pour dire que, comme les avis étaient positifs sur le Net, j’ai décidé de faire l’essai de la gamme SLIM DESIGN de la compagnie ELANCYL. Les produits sont censés aider à diminuer la cellulite, réduire le tour de taille de vos cuisses, de vos hanches et de vos fesses (bref, partout où vous mettez de la crème) et améliorer la texture de la peau.  

Pour celles qui, comme moi, veulent affiner leur silhouette (faire disparaître leur cellulite), voici les étapes à suivre pour choisir vos produits :

1. Quel type de produit préférez-vous utiliser : un soin sous la douche ou une crème?

a. Sous la douche = Activ’ Massage

b. Une crème = Slim Design 

2. À quel moment de la journée aurez-vous le temps de faire ce programme?

a. Le matin = Slim Design

b. Le soir = Slim Design Nuit

 

Évidemment, en combinant Activ’ Massage + la crème, on met vraiment toutes les chances de notre côté, car le Activ’ Massage va stimuler la microcirculation et booster l’effet de la crème qui sera appliquée par la suite.

Pour ma part, après discussion avec une conseillère, j’ai opté pour les produits suivants :

• SLIM DESIGN JOUR

• SLIM DESIGN NUIT

• Le coffret ACTIV’ MASSAGE (recharge disponible)

• Gel douche tonifiant  

Comme je vous en ai déjà parlé dans mon dernier article sur la cellulite, la mienne est quand même assez importante. Cela veut dire que mes capitons sont là depuis des années et qu’ils sont bien ancrés dans mes cuisses et mes fesses.  

La dame qui m’a conseillée m’a expliqué que l’ensemble des traitements que j’avais sélectionnés étaient pour les personnes avec une forte cellulite, mais que je n’avais pas besoin de tous les faire en même temps afin de voir une belle amélioration. Comme je suis un peu (beaucoup) excessive, j’ai décidé de tous les prendre pour les essayer. J’ai donc commencé à mettre la crème de jour et j’ai aussi utilisé le ACTIV’ Massage sous la douche. Pour ce qui est du gel douche tonifiant… Étienne l’a vidé parce qu’il trouvait qu’il sentait VRAIMENT bon. J’ai donc dû en avoir plus d’un à portée de main haha! J’ai beaucoup aimé le fait de pouvoir utiliser la crème de jour ou de nuit, selon ma journée. Les matins où j’étais pressée, je ne me stressais pas trop parce que je savais que la crème de nuit allait être tout aussi efficace.   

Tout d’abord, pour mettre toutes les chances de mon côté, j’ai utilisé le ACTIV’ Massage de deux à trois fois par semaine. Le gel tonifiant pour le corps est devenu notre savon quotidien à Étienne et moi 🙂 J’ai commencé à marcher trente minutes par jour et à faire des exercices de jambes et d’abdos, directement à la maison en écoutant la télévision (ben oui haha!)  

J’ai aussi décidé d’améliorer mon alimentation, en suivant mes propres conseils (vous pouvez lire mon dernier article afin de les voir) et… j’ai surtout utilisé mes crèmes religieusement. Je vous connais, et je sais que vous voulez déjà savoir si les résultats ont été au rendez-vous… eh bien OUI! 

Les résultats? Je suis heureuse de vous dire que ma peau est plus douce que jamais, sa texture n’est pas comparable à ce qu’elle était avant. Je ne sais pas comment l’expliquer, mais elle est beaucoup plus uniforme et a l’air plus en santé. Je sens qu’elle est hydratée au maximum et croyez-moi, ça fait toute une différence sur la qualité d’une peau. Mes capitons ont vraiment diminué… c’est le jour et la nuit!  

Pour celles qui se posent la question, la crème est épaisse, mais est vite absorbée, ce qui fait en sorte que trente secondes après l’application, on peut déjà s’habiller sans avoir la sensation que nos vêtements collent à notre peau. L’odeur est divine, comme je vous disais… même Étienne a utilisé le gel douche 🙂   Si vous voulez plus d’informations, vous pouvez aller directement sur le site web d’ELANCYL.  

Je suis devenue un peu accroc à celui-ci, surtout pour la section l’EXPERTISE (Elancyl News). Cette section contient plusieurs articles et une tonne de conseils. La gamme Elancyl offre aussi des produits pour les vergetures (prévenir et guérir), la fermeté de la peau et la minceur. Il y a aussi une crème SLIM DESIGN VENTRE PLAT ainsi que le Slim Massage Coach (ça sort en avril prochain et ça semble TOTALEMENT FOU). Je ne les ai pas encore essayés, mais je crois qu’ils seront les prochains sur ma liste. Après deux enfants, le ventre n’est pas tout à faire comme avant hein?

Est-ce que je recommande cette crème pour la cellulite? OUI! Par contre, je tiens à préciser de nouveau que si vous voulez une crème magique qui changera l’apparence de votre peau sans que vous ne fassiez d’efforts… c’est impossible! Je suis la première à avoir espéré que ça existe, mais non! Ce qu’il y a de bien, c’est que si vous combinez alimentation, exercices, hydratation, crème et surtout constance (le traitement dure 28 jours)… vous serez récompensées! Vous pourriez passer un bel été en robe… sans être gênée de vos cuisses. 🙂 Et ça, ça vaut le coup!  

Tenez-moi au courant si vous décidez d’essayer les produits ELANCYL! 🙂

Les produits Elancyl m’ont même suivi au Mexique.

 

 

Toi, tu es forte

« Ouais, mais toi, tu es forte. »

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« Ouais, mais toi, tu es forte. »

C’est ce qu’on a toujours dit de moi, mais surtout, c’est ce que j’ai toujours dit de moi.

Je me pensais forte parce que j’ai toujours été une personne travaillante.

Je me pensais forte parce que j’étais à l’écoute, toujours là pour aider mes amis et pour les faire sourire avec tout plein de petites attentions.

Je me pensais forte parce que j’ai toujours eu beaucoup d’énergie, parce ce que je suis la fille aux mille projets, parce que je fonce.

Je me pensais forte, ou plutôt, je m’imposais de l’être.

Mais il y a eu ce jour d’octobre, où je me suis sentie réellement forte et où j’ai compris que je l’étais réellement.

Ce jour-là, j’ai compris que je touchais le fond.

Ça faisait des mois que j’encaissais les coups, mais que je me relevais parce que je n’avais pas le droit de tomber trop longtemps. Je ne m’en donnais pas le droit. Je ne parlerai pas de ce qui m’a menée là, parce que ça peut être de petites comme de grandes choses qui font qu’on touche le fond, un jour ou l’autre. Je ne parlerai pas des grossesses difficiles, du harcèlement psychologique au travail, des bobos de mes bébés, de la maladie de belle‑maman, etc. Ça serait long pour rien.

Je vais seulement parler de ce jour-là, car il restera à jamais gravé dans ma mémoire.

C’était un dimanche d’octobre, en 2012. Mon bébé pleurait, encore et encore. Il souffrait, le pauvre. Ma grande fille de dix‑huit mois dormait.

Depuis beaucoup trop de jours, je perdais souvent patience. Je n’étais pas bien, je n’allais pas bien. J’étais fatiguée, mais c’était plus que ça. Je n’étais plus moi-même. Moi, une si bonne maman aux yeux de tous. Moi, toujours pleine d’énergie. Moi qui arrivais toujours à tout gérer seule. Moi… J’étais qui, moi?

Ce jour-là, c’en fut trop.

Le bébé a pleuré, comme toujours, quand je l’ai déposé.

Et moi, j’ai crié.

J’ai couru à la salle de bain, le souffle coupé.

J’ai encore crié à en avoir mal à la gorge et au ventre.

Et je suis tombée. Littéralement, je me suis effondrée, sans vouloir me relever.

Puis, une grande porte s’est ouverte en moi et les larmes ont commencé à tranquillement se déverser.

Et c’est vite devenu violent.

J’ai pris place dans le plus petit recoin possible, entre la toilette et un muret, et j’ai laissé brutalement sortir les larmes et tout ce qu’elles pouvaient contenir en elles, en moi.

J’ai crié et ordonné à mon mari de me laisser tranquille lorsqu’il a voulu venir me réconforter.

À ce moment précis, ce dont j’avais besoin, c’était d’avoir mal. La douleur contenue dans chaque sanglot était si intense, si vive, si vraie. Ça faisait mal, mais ça faisait tellement de bien.

Laisser sortir, me donner le droit « d’être ».

Simplement, à ce moment-là, être une femme et une maman imparfaite, qui est fatiguée, qui a mal, qui a trop accumulé.

Deux ou trois heures plus tard, je ne sais plus, la douleur a fini par doucement s’estomper pour laisser place à une grande fatigue et surtout, une grande lucidité.

Ça n’allait pas. Pas du tout.

Ce jour-là, incapable de parler, j’ai écrit à mes amies les plus proches ainsi qu’à mon frère.

Je leur ai clairement dit que j’allais avoir besoin d’eux.

Ne s’en est pas suivie une longue dépression par la suite. Non. L’histoire s’arrête presque là. Décevant comme texte, hein? Mais ce ne fut pas facile pour autant. Je ne parlerai pas de la maladie et des malchances qui ont suivi. De la conciliation travail-famille-école qui m’étourdissait. Du troisième bébé avec ses bobos bien à lui. De la mort. Des troubles sensoriels et anxieux d’un de mes enfants. Ça serait long pour rien.

Mais il reste que cette porte qui s’est ouvert ce jour d’octobre, elle ne s’est jamais complètement refermée.

Et je ne la fermerai jamais.

Grâce à elle, je sais qu’en un simple petit coup de vent, tout peut basculer.

Grâce à elle, j’ai compris que ce n’est pas en la gardant fermée et barrée à clé que je suis la plus forte. Au contraire.

Je suis forte quand j’admets mes faiblesses, quand j’admets que j’ai besoin d’une pause, quand j’admets que je ne suis pas parfaite.

Je suis forte et j’ai de droit de simplement « être ».

Je suis peut-être forte, mais je ne suis pas invincible.

Ma vie a un peu changé, ce jour-là, quand je l’ai compris.

Caroline Gauthier