Archives mai 2018

Vice caché!

Normalem

Normalement, ce sentiment va vous habiter avant même qu’ils n’entrent dans votre vie…

La nouvelle est formidable. D’un couple, vous deviendrez une famille. Une unité qui pourra aussi s’agrandir ensuite. Les plus braves, ils dépasseront la norme des deux enfants. Certains s’arrêteront à un seul. Chacun de nous selon notre choix. Selon sa réalité. En partie selon sa tolérance à l’inconnu.

Mais, dès l’annonce, ce sentiment vient vous hanter. Jour et nuit.

Est-ce que je serai à la hauteur? Tout le temps. Surtout dans les moments plus difficiles. La patience, c’est une vertu qu’il est plus facile de cultiver seul. Déjà, à deux, ça se complique parfois. Alors, sans un mode d’emploi précis ou mal adapté à une personnalité qui s’affirmera avant même de parler…

Avec l’échographie, le sentiment se transforme. Ce n’est pas tant l’après, mais le si. Plus proche. Celui qui imposera de compter les doigts et les orteils. Juste pour se rassurer un peu. Comme si le visible garantissait l’invisible.

J’ai trouvé particulièrement difficiles les premiers mois. En fait, tant que mon enfant – chacun d’eux – ne pouvait s’exprimer par des mots. L’interprétation, lorsqu’on connaît ses limites, n’a rien de rassurant.

Le temps file.

Chacune de leurs premières étapes. Les premiers pas. Leur découverte de l’environnement. Par la bouche. Tous les pièges cachés. Pas pour eux. Les premières nuits à l’hôpital, dès que la fièvre ose s’inviter. Que leur respiration ressemble à la nôtre. Le cœur trop serré d’impuissance.

La garderie. Leur comportement social. Le lot des cadeaux qu’ils s’échangeront, par proximité. L’école. Et ça continue. La première sortie d’une nuit. Ils sont si petits. Et si? Et si?

L’adolescence. Rien que le mot peut vous glacer sur place. Une phase hormonale qui n’a que faire des principes d’encadrement. De tout, en fait. Avec une assurance affirmée. Impolie. « Pourquoi tu t’inquiètes? »

Tous les parents connaissent trop bien le sentiment, qu’importe ce qu’en pensent leurs enfants…

michel

Vert où?

L’huma

L’humanité a besoin de moi…

J’ai réagi bien avant l’alarme du Traité de Paris. Bien avant qu’il ne soit urgent de parler des conditions essentielles pour assurer l’avenir de l’Homme. De la spirale qui nous guette. D’un œil noir de plus en plus réel.

Je recycle. Au départ, avec mon petit bac bleu au travail. Pour le papier. Ensuite, celui à la maison et ses items diversifiés, à trier. Pour, là, le méga roulant. Un peu zélé, je nettoie presque parfaitement tout ce que j’y mets. Je m’y applique. En plus, l’été, de faire du compostage.

J’aimerais bien, un jour, avoir une voiture électrique. J’ai au moins délaissé le 4×4 énergivore pour une voiture compacte. Je suis resté pris, dans l’entrée enneigée chez ma belle-mère. Un 17 avril! Un des rares moments où je m’ennuie de la traction intégrale. Dans notre pays de l’hiver sans fin.

Je tente de faire ma part. Surtout pour l’avenir de mes enfants et, ensuite, des leurs.

Récemment, j’ai assumé une facture salée, pour faire réparer le four à micro-ondes. J’aurais très bien pu le larguer. L’envoyer au dépotoir. D’autant qu’il en était à sa deuxième réparation. Qu’on nous parle d’obsolescence programmée. Les frais excédaient le prix d’achat d’un neuf.

J’ai tergiversé. Prisonnier de ma réalité financière. Mais, surtout, de ma préoccupation face aux réflexes aveugles de consommateur. Je me console de savoir qu’en plus d’être écolo, mon geste a donné du travail localement.

Presque toutes les ampoules de la maison sont des DEL. Après un passage aux fluocompactes; dont le mercure est encore pire qu’un excès de consommation d’électricité. Avons-nous appris ensuite… J’ai des thermostats qui contrôlent automatiquement la température.

J’essaie d’éviter le gaspillage. Tout ce que je peux faire d’écologique, je le ferai. J’ai même acheté le bracelet qui me promet qu’un demi-kilo de plastique sera retiré des océans.

C’est bien. C’est noble. Mais est-ce réaliste?

Pour le recyclage, on nous informe que ça génère aussi son lot de problèmes. L’industrie est fortement déficitaire et subventionnée. Je songe alors à l’état des infrastructures. Aux besoins criants en santé et en éducation. Au moins, pour le compost, mes fleurs me disent merci de leur plus beau sourire.

Pour l’abandon des énergies fossiles et le virage aux énergies renouvelables, c’est encore pire. La Chine contrôlerait l’accès aux métaux et terres rares, nécessaires actuellement pour le stockage (piles) et la transformation (panneaux solaires). D’un accès limité, on envisage la pénurie complète d’ici trente ans.

Certains parlent de l’avenir de la planète; je vous rassure, elle peut très bien se porter sans notre espèce…

michel

 

Je suis la maman de cet enfant-là

Tu sais, le petit gars qui torture ton enfant à la récréation? Qu

Tu sais, le petit gars qui torture ton enfant à la récréation? Qui le traite de pas beau et de pas fin? Celui qui l’intimide (voilà, le mot est lâché!) et lui fait la vie dure? Celui dont tu entends parler presque tous les soirs au retour de l’école, et toujours en négatif? Ce petit gars-là, c’est le mien.

On n’est pas voisins, et heureusement, parce que je me doute que tu dois avoir le goût de venir m’engueuler. Tes griffes de maman tigresse ou de papa lion doivent te démanger. Tu dois tellement avoir le goût de me crier par la tête d’élever mon enfant! Ça doit te brûler les lèvres et les poings de me faire comprendre à quel point tu es écœuré et inquiet. Et je te comprends. Moi aussi, je suis écœurée. Et inquiète, autant pour ton enfant que pour le mien. Pour leurs enseignants, aussi, et pour tout le personnel de l’école. Eux aussi, le subissent, l’endurent, l’encadrent de leur mieux.

J’ai peur, des fois chaque jour, que tu nous colles une poursuite. Parce que mon petit bonhomme, ce ne sont pas seulement ses mots qui sont méchants. Ce sont aussi ses pieds et ses poings, qui frappent, qui lancent, qui explosent, qui brisent et déchirent, qui blessent.

Mais une chose est certaine à 3000 %, c’est que mon enfant, lui, n’est pas méchant. Pas plus que le tien qui se défend ou se soumet. Il dérape. Il disjoncte. Il est violent. Mais pas méchant. Il souffre. Autant que le tien. Mais tu as raison, c’est la souffrance du mien qui fait souffrir le tien. Si tu savais à quel point j’en suis désolée.

Si tu savais, aussi, tout ce qu’on fait pour aider notre enfant à retrouver le droit chemin, celui des jeux partagés, des journées d’école sans billet d’agir majeur, sans expulsion. Tu sais, une journée d’école normale, pendant laquelle mon enfant pourrait apprendre ses calculs et son orthographe au lieu d’être mis en contention.

Si tu savais combien de temps je passe au téléphone et sur Internet pour trouver des spécialistes qui l’évalueront, l’aideront, l’accompagneront. Qui trouveront « le bobo », celui qui déclenche tout le reste. Il est sur toutes les listes d’attente au public, sur toutes les listes d’attente au privé. Il est prioritaire, son cas est classé « urgent ». Mais. Mais, le temps doit faire son temps. Même si je le rentre en ambulance en pédopsychiatrie, les choses prennent du temps. Et du temps, je suis bien d’accord avec toi, on n’en a pas, quand des enfants souffrent. Si tu savais à quel point je m’impatiente, moi aussi, devant ce temps trop lent… Je souffre moi aussi, autant que toi.

Si tu savais combien de temps je passe jour et nuit à me casser le ciboulot pour trouver l’approche miracle, celle qui me permettrait de comprendre ce qui déclenche les crises, ce qui emprisonne mon fils dans des comportements violents répétés et toujours plus graves. Je suis en quête constante de l’intervention qui créera une brèche dans son caractère devenu aigre.

Si tu savais à quel point mon petit bonhomme est un doux, un affectueux, un comique intelligent qui n’a aucune malice. Mais tu ne peux pas le savoir : tout ce que tu entends à son sujet, c’est le sombre, le trop, le mal. J’espère que quelque part en dedans de toi, tu crois qu’il est un enfant bon mais souffrant, et que je suis un bon parent dépassé mais qui agit. Sans cesse. Et je continuerai d’agir tant que mon enfant souffrira et fera souffrir le tien, et bien au-delà. Je ne l’abandonnerai pas.

P.S. J’espère sincèrement que ton enfant reçoit l’accompagnement dont il a besoin à cause du mien, et qu’ils s’en remettront tous les deux.

Eva Staire

Les cubes d’énergie ici, c’est oui!

Je serais plus que malhonnête si je te disais que j’ai sauté de

Je serais plus que malhonnête si je te disais que j’ai sauté de joie lorsque j’ai vu arriver le livret des cubes d’énergie. Je mets ça dans quelle case horaire, dans notre agenda déjà booké au max. Quinze minutes dans notre vie, c’est presque la fin du monde. Comme toutes les mamans, je cours après mon temps.

Mon chum a même voulu changer les cubes d’énergie pour des sphères de ménage. Avoue que tu trouves l’idée très cool toi aussi. Quinze minutes de ménage par enfant, chez nous nous, ça me fait soixante minutes de tâches ménagères de moins. C’est avoir mon lave-vaisselle vide chaque fois qu’il est propre. Aucun vêtement qui traîne parce que tout serait ramassé par les enfants. Je rêve… J’en rêve.

C’est pendant cette rêverie que ma fille est arrivée et m’a dit :

« Maman, on fait-tu de la gym ensemble dehors quinze minutes? Ça me ferait un cube de plus! »

Malgré la vaisselle sale qui traînait, malgré ma brassée à faire et celle à plier… ben j’y suis allée. Et tu sais quoi? On a eu du gros fun. J’ai fait rire de ma roue latérale (il fut un temps où j’étais vraiment bonne). J’ai aidé mes filles avec leur mouvement. J’ai pris le temps de jouer et de rire avec elles.

Tu me diras sans doute que je pourrais faire ça sans les cubes d’énergie. Tu as raison, mais je ne le fais pas toujours. Parfois, souvent, trop souvent, ma vaisselle sale passe avant et ma brassée de linge aussi.

Si le Défi Pierre Lavoie me ramène aux choses essentielles chaque mois mai, parce qu’on s’entend toi et moi, la mémoire est une faculté qui oublie, ben why not coconut.

Ben oui, y a des cubes à colorier, ben oui parfois, l’esprit de compétition se développe (ce n’est pas notre job de parent d’éliminer ça), ben oui, c’est devenu un business et peut-être que quelqu’un fait de l’argent sur le dos de la santé et des bonnes habitudes de vie.

Mais tu sais quoi? Quelque part au Québec, il y a trois petites filles qui ont fait de la gym avec leur mère. Y a peut-être un papa qui a dénoué sa cravate pour jouer au baseball avec son enfant, ce qu’il ne fait jamais. Y a peut-être un enfant qui a lâché sa tablette pour faire quinze minutes de vélo.

Quelque part au Québec, des enfants se fabriquent des souvenirs!

Mélanie Paradis

 

Toucher droit au cœur

Dans mon temps (comme mes enfants l’appellent pour me rappeler mes

Dans mon temps (comme mes enfants l’appellent pour me rappeler mes cheveux blancs), on ne se touchait pas. Je ne parle pas de l’autotoucher condamné à coups de fouets par l’Église catholique… je parle du toucher affectueux et rassurant entre personnes qui s’aiment sans être amoureuses. Les câlins, la main dans les cheveux, les « je t’aime » sans raison, c’était plutôt rare. Ça n’empêchait pas l’amour d’exister, mais il passait par d’autres chemins.

Quand ma fille aînée est née, j’ai instauré une routine de massage. Avant le bain, je la déshabillais (même pas de couche! Au yâble, les risques de fontaine d’urée!), je la couchais sur une serviette dans mon lit. Je mettais de la musique douce et je la massais. Pas toujours longtemps : un nouveau-né peut avoir une patience assez limitée à la fin de sa journée bien occupée à ronfler! Et que dire d’un bébé qui a compris comment ramper… première chose qu’on sait, c’est qu’il essaie de se frayer un chemin jusqu’au plancher. Mais on répétait ce moment privilégié chaque soir.

Les crèmes naturelles, les huiles de massage, la lueur d’une chandelle… des guili-guili, les doigts qui se transforment en pluie, ma paume chaude qui masse les organes les soirs de coliques ou qui caresse simplement le bedon et les jambes. Je m’amusais aussi à lui faire des coiffures punk avec l’huile d’amande douce.

Éventuellement, elle m’a fait comprendre qu’elle avait autre chose à faire de ses soirées (comme crier, regarder des livres, aller se promener en poussette, mordre mes seins…) Les massages se sont espacés. Mais encore aujourd’hui, mon bébé devenu ado me demande à l’occasion un massage-qui-relaxe ou un massage-qui-guérit-son-corps-endolori. Je lui paie même un « vrai » massage à l’occasion. Elle en profite, elle sait le bien que le toucher et la chaleur humaine apportent au corps et à l’âme.

Pour mon autre fille, c’est différent. Hypersensible et avec une bulle personnelle gigantesque, elle ne tolérait aucun toucher. Les massages sont arrivés plus tard sur le menu. Quand elle m’en demande un, je me sens privilégiée d’avoir la permission d’entrer dans sa bulle. J’y mets encore plus de douceur, pour ne pas risquer d’affoler la bête.

Mes garçons aussi aiment se faire masser et le demandent parfois en remplacement de l’histoire du dodo. Ils apprécient particulièrement la séance de chatouilles qui suit et le matelas chauffant dans le lit de maman (communément appelé le « chauffe-fesses »). Ils ont leurs huiles essentielles préférées, leur musique préférée. Et souvent, ces moments créent un espace pour les confidences « sur l’oreiller ». Les stress de la journée ressortent et s’évaporent, la dernière chicane entre amis s’allège au fil des mouvements de mains. On a parfois même droit à des discussions philosophiques sorties tout droit de la Grèce antique.

Les câlins prédodo sont toujours une coche plus doux après les massages qu’en temps normal. Ils savent qu’ils sont gâtés de recevoir des massages, d’être touchés ainsi par leur maman, de recevoir autant de douceur en format condensé.

Une fois ce toucher rituel établi, je peux le reproduire dans des moments hors massage. Pour les calmer subtilement quand je vois la fumée leur sortir par les oreilles, pour leur changer les idées quand l’attente est longue et le stress élevé avant de voir le médecin. Une main sur l’épaule, une séance de respiration koala, un « est-ce que tu veux un câlin? » qui désamorce une colère qui aurait pu être destructrice.

Et parfois, j’entends leur petite voix me dire : « Maman, est-ce que tu aimerais que je te fasse un massage? Quelle huile choisis-tu? Tu veux de la musique douce ou le silence? »

Je me dis alors que depuis les temps lointains où j’étais moi-même enfant, les choses ont bien changé, mais que l’amour mère-enfant, lui, reste le même.

Nathalie Courcy

Toi, la maman qu’on oublie…

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Cette journée, ce dernier dimanche qui aurait dû être si festif… Ce week-end de printemps qui te rappelle cruellement que cette fête, c’est une torture pour toi.

 

Parce qu’il y a, quelque part dans les étoiles, un petit bout de toi. Peut-être est-il si petit que les gens autour de toi ignorent combien tu as du chagrin, à quel point cela pèse sur ton cœur, malgré le temps qui passe.

 

Parce que tu rêves depuis si longtemps de porter ce titre, de donner la vie, et que ce cadeau, tu l’attends toujours.

 

Parce que la tienne est partie et qu’elle te manque à chaque étape de ta vie.

 

Parce que la maladie ou un accident t’a arraché celui ou celle que tu bordais chaque soir.

 

Parce que peut-être que cette année, ta famille s’est brisée et que tes petits, c’est chez leur papa qu’ils se trouvent.

 

Chère maman qui déteste cette fête, c’est à toi que j’envoie des fleurs. 🌷

 

Karine Lamarche

 

Ma famille courtepointe

J’ai une sainte horreur du qualificatif « RECOMPOSÉE » que lâ

J’ai une sainte horreur du qualificatif « RECOMPOSÉE » que l’on affuble aux familles qui se sont décousues et qui choisissent une nouvelle option. Une nouvelle direction. Selon le dictionnaire, recomposer signifie : composer de nouveau ce qui a été détruit, dispersé, décomposé. Faire à nouveau : refaire en modifiant.

Lorsque j’ai rencontré mon conjoint, il avait à ses côtés une fille. Moi, mis à part quelques meubles et ma vie dans quelques boîtes, je n’avais rien d’autre.

Moi qui n’avais rien, je n’avais tout autant rien composé. Je n’avais pas de famille à ma charge. Que pourrais-je recomposer alors ? Pour mon conjoint, c’était autre chose. Il avait déjà composé une famille. Mais l’idée de la reconstruire avec la même personne s’était dissipée de part et d’autre. Ils auraient pu recomposer ce qu’ils avaient autrefois fondé. Mais plus là. C’était maintenant plus une addition qui se soustrayait. Je n’aime pas être définie par un qualificatif qui nous ramène en arrière. Ma famille à moi, c’est celle qui va de l’avant. Celle qui s’invente. Celle qui se vit maintenant et à jamais.

De ce principe est née « ma famille courtepointe ». Je n’allais pas devenir une famille recomposée. J’étais une famille qui se composait. Qui se déterminait. Qui se dessinait. Je n’avais jamais détruit ni dispersé de famille, je ne l’avais jamais vue se décomposer. Je ne faisais pas à nouveau en modifiant, non. Je faisais, point. Point par point.

Je ne suis pas du genre à faire dans la dentelle. Mais j’aime sentir ma famille tricotée serrée. J’aime sentir que nos différences mises les unes à côté des autres font un joli ensemble. J’aime que le sentiment qui nous rapproche, c’est la chaleur de notre amour les uns envers les autres.

À la façon des courtepointes, nous avons cousu notre famille. Nous avons choisi le dessin qu’elle arborerait. Notre famille est, de mon œil d’artiste, la plus belle. Du moins, celle qui est le plus à mon goût. Qui est la plus appropriée à notre réalité. Elle est nôtre et nous pourrons toujours nous y lover pour ressentir cette chaleur familiale lors des coups de vent dans nos vies. Des instants de froideur qui viendront à notre rencontre. Et ce poids sur nos épaules pour ressentir que nous ne sommes jamais seuls. Et il n’y a rien de mal à replacer un bout de tissu maladroitement posé. C’est le labeur de la confection de la famille. Voir l’ensemble et s’ajuster, retirer ce qui a mal été confectionné et réessayer. Puis être satisfait du travail accompli.

Nous n’avons jamais exclu la mère de ma belle-fille. Elle est présente et fait partie de notre quotidien. Elle a sa place dans notre courtepointe. Comme ceux qui ont choisi de se greffer à elle. Lui soustraire sa place aurait fait un grand trou près des motifs de ceux de ma belle-fille. L’exclure m’aurait donné le sentiment de renier une partie de ma belle-fille. J’ai une belle-fille à part entière et rien de moins. Quand elle revenait de chez sa mère une semaine sur deux, on écoutait ce qu’elle avait vécu pendant cette semaine sans nous. On s’impliquait dans sa vie, sa réalité. Cela lui a permis de se définir dans son propre vécu, même si partagé une semaine sur deux.

J’aime tant les couleurs que mes filles ont choisies. Elles diffèrent de celles que j’aurais probablement sélectionnées, mais c’est ce qui rend l’ensemble si beau. Cette complémentarité. Ce côté hétérogène. Nous brodons notre courtepointe avec amour, avec soin, avec respect.

Je transmettrai, qui sait, ce principe de famille courtepointe, cette composition et cet art de créer ce que l’on appelle « la famille » à mes filles. Actuellement, dans leur tête, se dessinent peu à peu des croquis qui, un jour, prendront forme dans la courtepointe de leur famille, de leur vie qu’elles confectionneront un jour avec leur être aimé et qui sait, avec leurs enfants.

Le résultat aux yeux des autres importe peu. C’est notre histoire à nous. C’est la plus belle. C’est notre composition. Nous sommes une famille courtepointe.

Mylène Groleau

 

Les techniciennes en service de garde scolaire

Qui sont ces techniciennes? Celles que nos yeux de parents ne rencon

Qui sont ces techniciennes? Celles que nos yeux de parents ne rencontrent souvent qu’au moment de la facturation.

Elles relèvent tout d’abord de la direction de l’école. Elles dirigent l’équipe du monde éducatif du service de garde scolaire. Elles conçoivent les programmes d’activités et s’assurent de la supervision de ceux-ci avec l’équipe en place. Elles font le lien entre les projets éducatifs de l’école et poursuivent ce cadre à l’intérieur du service de garde. Elles veillent au bien-être général des élèves tout en assurant leur santé et leur sécurité.

Mais, derrière ce titre se cachent des femmes (plus souvent que des hommes là aussi) qui prennent aussi le rôle d’éducatrice. Elles sont trop souvent la figure d’autorité lorsqu’un enfant doit se retirer du groupe et vient faire une petite visite dans le bureau histoire de prendre le temps de réfléchir au geste posé tout en prenant le temps de se calmer. Elles sont bienveillantes et aiment savoir leur petit monde bien en place et tout prêt à jouer son rôle.

Elles sont de véritables magiciennes qui planifient, organisent et choisissent des activités ludiques, stimulantes pour les enfants avec le maigre budget attribué aux services de garde. Elles en font des jongleries avec de moins en moins de budget pour les achats de matériel. Elles supervisent le personnel éducatif qui, lui, est embauché par la commission scolaire. Elles assurent le suivi des paiements du service de garde jusqu’à la direction. Elles ont leur place au sein de l’équipe‑école et siègent aux différentes tables de concertation de l’école le cas échéant.

Elles travaillent pour que le service de garde soit une partie intégrante de l’établissement et une continuité de celui-ci. Elles sont une ressource inébranlable.

Les techniciennes sont ces êtres trop souvent oubliés au sein du service de garde. Elles donnent sans compter et transmettent le meilleur d’elles-mêmes. Dans leurs objectifs à atteindre, le bonheur de tous dans leur rôle attribué restera toujours l’idée maîtresse.

Un milieu où règnent la bonne humeur et la joie de vivre est assurément leur leitmotiv.

Pensez à faire un détour par le bureau de la technicienne et à la remercier de son excellent travail et de son accomplissement au sein de l’école, cela lui donnera la plus belle des appréciations.

Et vous, chers parents et enfants qui fréquentez les milieux de garde scolaire… quelle est votre place? À suivre dans le prochain texte.

Mylène Groleau

 

Le personnel éducatif en service de garde scolaire

 

(Le féminin est utilisé ici, car le personnel éducateur e

 

(Le féminin est utilisé ici, car le personnel éducateur est plus souvent féminin; ceci allège le texte, mais n’efface en rien le rôle masculin.)

Ces éducatrices sont, à mon humble avis, des êtres exceptionnels. Elles sont remplies d’une énergie débordante pour amener même les plus récalcitrants à participer aux activités quand l’envie n’y est pas ou encore quand la nuit écourtée ou la journée trop remplie n’aident en rien. Elles ont un sourire grand comme l’école. Des rires que l’on entend courir dans les corridors. Souvent un timbre de voix plus fort afin que le groupe excité entende bien les directives. Un ton plus ferme, plus stricte pour assurer un certain contrôle, mais avec une voix chaleureuse et réconfortante.

Elles planifient des horaires d’activités pour faire bouger les élèves. Des ateliers de bricolage. Elles soutiennent l’aide aux devoirs. Elles organisent des sorties éducatives. Elles appuient, encouragent, soutiennent les élèves qui en ont besoin. Elles font des suivis.

En fin de journée, elles encaissent le trop-plein d’énergie gardée au fond de certains élèves et finissent par gérer le tout avant l’arrivée des parents.

Et les hommes dans les services de garde scolaire? Ils ont plus que leur place! Le monde scolaire étant rempli de femmes, il est salutaire d’y voir des hommes. Un peu de testostérone comme modèle ne fait pas de tort. Ils ont une limite plus permissive sur certaines choses comparativement aux femmes. Ils explorent d’autres avenues. Ils ont cette présence masculine qui peut devenir significative pour des enfants qui n’en ont pas à la maison.

Il y a des techniciennes en éducation spécialisée qui mettent souvent le chapeau d’éducatrices ou de préposées aux élèves handicapés. Leur chapeau diversifié ne rend toutefois pas toujours hommage à leur profession et il est facile d’oublier ce qu’elles apportent de bénéfique au service de garde et dans l’école. Parfois, elles doivent offrir une planification plus approfondie envers un élève qui en a besoin. Elles travaillent davantage au niveau de la gestion de conflits ou encore inculquent des règles sociales à d’autres.

Il peut y avoir des préposées aux élèves handicapés qui, elles, servent à accompagner un seul enfant pour ses déplacements et qui interviennent en prenant en charge un groupe afin de pallier au ratio puisqu’une éducatrice est en gestion de crise auprès d’un enfant et doit se retirer avec celui‑ci.

C’est assurément un beau mélange de qualités, de qualifications, de compétences et de valeurs qui œuvrent auprès de cette jeunesse. Ensemble, elles forment l’essence même du service de garde. Elles sont comme les couleurs de l’arc‑en‑ciel. Elles composent une unicité et rendent le quotidien des élèves enrichissant, amusant, sécurisant et surtout réconfortant.

Merci à vous, chers membres du service de garde. Vous ajoutez de la couleur dans le quotidien de nos enfants.

Connaissez-vous des perles rares qui accompagnent vos enfants au travers de leur parcours scolaire? Pensez à leur souhaiter une belle semaine et à leur donner une petite tape dans le dos pour saluer leurs efforts et l’accomplissement de leur travail. Cela les aidera à se rendre aux vacances estivales méritées.

Demain, qui sont les techniciennes? Qui gère les services de garde scolaire?

Mylène Groleau

Le regard des autres

Dans la vie, on souhaiterait être la personne qui ne se fait jamais

Dans la vie, on souhaiterait être la personne qui ne se fait jamais juger, celle qui reçoit des commentaires gentils des gens, à l’école comme à la maison, avec nos parents ou lors de réunions familiales. On aimerait être la personne que tout le monde aime, la fille ou le gars dont tous les gens parlent positivement.

Désolée de briser ta bulle, mais nous ne vivons pas dans un monde comme ça. Certaines personnes peuvent être désagréables avec toi en partant des rumeurs à ton sujet, pour te faire souffrir et pour qu’elles se sentent mieux. Mais en gros, ce sont elles qui souffrent, intérieurement.

Tandis que d’autres vont être très gentilles avec toi en te disant des choses gentilles, par exemple, à quel point elles aiment comment tu es habillé ou en te complimentant sur ta personnalité, en disant qu’elles trouvent que tu es une personne intelligente, forte, belle ainsi que plusieurs autres qualités.

Les sentiments que tu ressens quand tu entends un commentaire sur toi font que tu es triste et fâché lorsque les commentaires sont désagréables, ou tu peux te sentir content, heureux et confiant lorsque les commentaires sont agréables à entendre.

À certains moments, on peut se sentir jugé ou observé et l’on peut penser que les gens parlent de nous en négatif ou sont en train de répandre des rumeurs quand la plupart du temps, ils parlent de toi en bien. Tu peux te sentir observé après un moment de malaise, comme si tu essaies de faire de la danse dans un lieu public et que tu finis par tomber par terre. Peut‑être que pour toi, le moment était inconfortable, mais tu as peux être ajouté une petite touche d’humour à la journée des autres.

À l’école, avec les surveillants et les enseignants, on peut se sentir jugé sur la manière dont on est habillé ou dont on agit. Parfois, nos vêtements peuvent ne pas respecter le code vestimentaire de l’école et se faire avertir pour cela. Dans ma tête, je suis souvent en train de me dire : « J’hallucine ou la manière dont je décide de m’habiller est plus importante que mon éducation ? »

Parfois, on peut se sentir un petit peu excité alors on va s’amuser comme des enfants dehors, mais même quand on pense que l’on a la paix et que l’on peut enfin être soi‑même, on se fait regarder de travers. Par exemple, durant l’hiver, j’avais l’habitude de monter sur les montagnes de neige et de sauter en bas ou juste essayer de courir sur la neige qui était tellement dure, que tu glisses dessus. Même durant ces moments, les surveillants nous regardent de travers parce que l’on ressemble à des enfants du primaire…

Parfois, nos enseignants sont fiers de nous et nous encouragent dans notre travail. Sinon, j’ai certains profs qui vont faire des commentaires sarcastiques comme « Wow Maryka, t’as des beaux cheveux aujourd’hui » quand en gros, j’ai les cheveux mêlés comme si je revenais d’une randonnée de deux semaines sans me brosser les cheveux ! (Cette situation plutôt commune chez les femmes se nomme le bad hair day !)

Nos parents nous trouvent toujours beaux, même lorsque nous, on se trouve moins beau. Nos parents nous trouveraient magnifiques même après qu’on a couru un marathon. La plupart du temps, ils sont fiers de nos actions et des décisions que l’on décide de prendre, mais parfois, ils sont moins contents. Par exemple, lorsque l’on a fait une niaiserie ou que l’on a brisé quelque chose d’important pour eux. Mais sinon, il sont toujours heureux que nous soyons dans leur vie.

Dans la famille et avec les amis proches, souvent les gens trouvent que tu grandis vite (la réplique du siècle : « Arrête de grandir sinon tu vas me dépasser ! »), que tu changes beaucoup et que tu deviens comme une jeune adulte.

Je tiens à mentionner que j’aimerais être un enfant jusqu’à dix‑huit ans et j’aimerais vivre mon enfance heureuse, sans me forcer à devenir une adulte tout de suite !

Aussi, d’autres qui me disent que je deviens une belle jeune femme : j’aime ce genre de commentaire, ça me rend heureuse et contente.

D’autres gens vont mal réagir à cause de certaines décisions que j’ai prises, comme le jour où je me suis fait faire un piercing dans le nez.

Le lendemain, j’avais un souper de fête avec ma famille et je peux dire que ça a fait réagir quelques personnes puisque mes parents ont reçu des texto parlant de mon piercing.

Dans mon quotidien, j’essaie de travailler plus le regard que je pose sur moi que celui que je pose sur les autres, en voyant le beau des gens au lieu de me concentrer sur le négatif. Le plus important dans la vie n’est pas le regard que les gens posent sur toi, mais bien celui que tu poses sur toi-même.

Si tu aimes de quoi tu as l’air et qui tu es, l’avis des gens importe peu.

Maryka Wilky  😉

 

« Cardio matante »  : risible ?

Récemment, je suis tombée sur des « stories » d’un contact s

Récemment, je suis tombée sur des « stories » d’un contact sur Instagram. Cette personne filmait à leur insu des femmes s’entraînant dans un parc. Un genre de cardiopoussette sans les poussettes ni les poupons. L’objectif de ces courtes vidéos ? Ridiculiser ces dames.

Pourquoi ? Je ne le comprends toujours pas.

Je ne parle pas d’une adolescente maladroite n’ayant pas encore conscience de la portée de ce genre de gestes et manquant d’expérience de vie, mais bien d’une femme dans la trentaine supposément éduquée et équilibrée…

En fait, je n’ai jamais compris qu’on puisse rire de quelqu’un qui se botte les fesses pour bouger et prendre soin de sa santé. Que le genre d’activité choisie ne te corresponde pas et te fasse sourire, ok. Par contre, rire de ceux qui la pratiquent, pourquoi ?

J’ai été celle qui s’entraînait plus de vingt heures par semaine, j’ai aussi été celle qui a dû s’y remettre. Heureusement, sans jamais me rendre à un point où ma santé était mise en péril et où mon apparence me freinait. Mais assez pour vivre et ressentir la différence entre ces deux situations.

Il est selon moi mille fois plus facile d’aller courir quand ton corps suit, quand le cardio est au rendez-vous, quand les grandeurs standards de vêtements de sport te vont bien, quand tu as une certaine coordination de base. Je ne dis pas qu’il n’y a aucun mérite, qu’il n’est pas possible de relever des défis et d’avoir l’impression que notre cœur va sortir de notre poitrine. La persévérance est admirable, mais ce n’est pas l’idée ici.

Par contre, quand tu sens ton corps trembler et bouger de manière peu avantageuse au moindre impact (que tu aies raison ou non, c’est ta perception, ton émotion), quand tu ne sais pas quoi porter parce que tu as l’impression d’être saucissonnée dans tout ce qui ressemble de près ou de loin à un legging, quand tu crois que tes articulations ne tiendront pas le coup, quand passer devant le miroir te donne envie de pleurer, quand tu n’arrives pas à monter un étage à pieds sans transpirer et avoir l’air de faire de l’emphysème… le défi est tout autre. Je pourrais continuer avec de nombreux exemples supplémentaires, mais l’essentiel y est.

Je trouve tellement admirable que quelqu’un se mette ou se remette à l’entraînement lorsqu’il y a des obstacles à surmonter, que ce soit des défis reliés à la santé, une image de soi déformée ou autre. Ces personnes méritent d’être encouragées. Et, si vraiment une « matante » qui fait des squats au parc te lève le cœur à ce point, elle mérite minimalement d’être ignorée et toi, questionne-toi. Tu as un sérieux problème si tu ressens du plaisir à diminuer les autres.

Je ne comprends pas qu’on puisse ridiculiser quelqu’un qui prend soin de lui, qui sort bouger. J’ai beau chercher, je ne trouve absolument rien de drôle à ça, peu importe l’apparence de l’athlète du dimanche.

Et je ne parle même pas du manque de respect immense que représente le fait de filmer quelqu’un en cachette et de diffuser ces images sans son consentement.

Alors, l’auteure de ces « stories » a simplement été supprimée de mes contacts, car je ne veux aucun lien, même de loin, avec des personnes médiocres pouvant poser de si petits gestes.

Jessica Archambault