Archives octobre 2018

Des bonbons ou des sorts

Des bonbons ou des sorts...?

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Des bonbons ou des sorts…?

Octobre bien entamé, nous voilà le du 31. Ma fête préférée. Ce n’est pas des blagues : s’il pouvait y avoir deux… trois, voire quatre répétitions de cette fête par année, ce serait à MES yeux le paradis sur Terre!

J’adore littéralement cette fête, les déguisements, les maquillages, le porte-à-porte en marchant à même les rues de notre quartier; le tout en s’exclamant devant les costumés que l’on croise et les décorations si ingénieuses de certains donateurs!

 

Mea culpa, je l’avoue, déjà, sur le chemin du retour nous discutons de la prochaine Halloween et du choix de nos costumes! Oui, je suis folle de même!

OUI c’est demandant. OUI nous dépensons. OUI nous tombons bien malheureusement sur LA journée pluvieuse depuis quelques années. MAIS la magie de revêtir une identité fantastique, de jouer ce rôle le temps d’une journée, d’une veillée, J’A-D-O-R-E!

Je suis de ceux qui font les costumes home-made et je n’y vais pas de mainmorte! Je passe plusieurs semaines à planifier, construire, coudre. Mais j’aime tellement ça! J’ai dû être costumière ou amatrice de carnaval dans une autre vie!

Par CONTRE, car oui j’ai un petit bémol à cette si géniale fête, je m’ennuie des Halloween de mon enfance. Celles qui nous offraient bien plus de décorations dans les rues, les maisons toutes plus illuminées les unes que les autres dans le thème du jour. Je m’ennuie de passer de l’une à l’autre alors que la nuit s’installait. Il faut se l’avouer, l’Halloween en pleine clarté, ce n’est pas aussi magique!

Les gens passent de plus en plus tôt! C’est bien malheureux, car je crois que cela a contribué au désintéressement de certains. Comprenez-moi bien. Les parents finissent rarement leur journée de travail avant 17 h. Alors, lorsque je vois des marcheurs sonner aux portes à peine 15 h 30 sonné… je comprends la pénurie de donateurs. Il ne faut pas oublier que les vampires ne sortent que la noirceur installée! Les loups garous attendent la lune et les sorcières volent au milieu du brouillard. Même Cendrillon allait au bal de nuit!

Lorsque j’étais enfant, nous revenions de l’école. Nous soupions vers 16 h ou 16 h 30, et ma mère nous passait l’un après l’autre à la table des costumes et du maquillage. Ce qui faisait que nous partions bien souvent passé 17 h 30. La noirceur était déjà installée à notre arrivée à la première porte éclairée de sa traditionnelle citrouille édentée. Il était notoire que ce soir‑là, nous revenions à la maison passé 20 h et oui, nous nous couchions bien souvent plus tard que les autres jours, école le lendemain ou pas.

MAIS CE N’EST QU’UN JOUR DANS L’ANNÉE!

Nous passions bien souvent plus d’une heure assis à même le sol à trier sous l’œil attentif des parents notre immense sac débordant de notre cueillette. Nous échangions et goûtions plusieurs de nos sucreries. Que nous avions en bien plus grande quantité qu’aujourd’hui. Je me rappelle avoir rempli des taies d’oreillers, même des sacs à ordure noirs que nous peinions à traîner d’une porte à l’autre.

Nous étions envahis de cette excitation de la magie épeurante des fantômes, sorcières et vampires. Les costumes étaient tantôt cutes tantôt affreusement épeurants. Mais ce n’était certes pas le concours du plus sexy non plus!

Autre bémol pour moi : sérieusement, avez-vous remarqué que la plupart des costumes à vendre pour les femmes sont attifés de mini-jupes et de décolletés? Ma foi, ce n’est pas un jour pour parader au Moulin Rouge… c’est l’Halloween! Fête des morts, des cris et de la petite coccinelle toute mini qui regarde d’un regard incertain ce qui l’entoure. Mais qui comprend bien vite que ce n’est qu’un jeu.

Un jeu. Voilà. Simplement. Laissons-nous prendre par le jeu et profitons de ces quelques heures d’évasion pour explorer les joies de l’imagination.

Je sais que plusieurs n’aiment pas autant que moi ce jour. J’arrive à comprendre certains arguments, mais quand même. J’aimerais que vous m’expliquiez votre avis sur la question.

AIMEZ-VOUS L’HALLOWEEN OU PAS ET POURQUOI? À bientôt… de moi, cette fanatique finie de l’imaginaire.

Simplement, Ghislaine

 

Tu n’es pas seule, petite maman bienveillante

Il y a dix ans, j’étais une nouvelle maman complètement débouss

Il y a dix ans, j’étais une nouvelle maman complètement déboussolée. Le maternage, la bienveillance et l’éducation positive n’étaient pas encore à la mode. J’y allais à l’instinct, toute seule sur mon chemin. Je réinventais la maternité avec mes convictions toutes personnelles et le soutien de mon amoureux, mon complice. Je ne suivais pas les enseignements d’un vieux sage. Il n’y avait pas de liste de grands principes affichée sur mon frigo. Je suivais mon cœur tout simplement. Ouf, pas si simplement que ça!

Pour la première fois de ma vie, je déviais du chemin bien tracé que j’avais docilement suivi jusque là. Tout le monde s’attendait à ce que je retourne travailler, et moi, je faisais le choix de mettre ma carrière de côté. La débarque sociale, tu dis!

Voici ce que j’écrivais en 2008 sur ma maternité toute neuve :

Ce qui me met particulièrement en colère ces temps‑ci, c’est de réaliser qu’il n’y a pas beaucoup de place pour une maman et un bébé qui va avoir un an. Les mamans retournent au travail, les bébés entrent dans les garderies… Dehors, le jour, les parcs sont vides.

 

Les activités de la ville nous sont presque toutes interdites : les cours maman-bébé refusent les bébés qui commencent à marcher alors que les spectacles pour enfants sont réservés aux enfants de plus de trois ans. Si je comprends bien, on dérange partout. Même dans le monde des enfants?

 

J’ai découvert l’origine de l’expression « faire une montée de lait » quand j’ai commencé à allaiter. Chaque émotion intense s’accompagne dorénavant d’une chaude sensation de picotement dans ma poitrine. Maintenant, pour moi, bouleversement égale débordement lacté.

 

Ce que je réalise surtout, c’est que mes montées de lait « émotives » ont presque toujours la même origine. Celle de me sentir marginale parce que je chéris chaque moment passé avec mon enfant. Seule à croire sincèrement que c’est le plus grand bonheur que je puisse vivre. Et plus seule encore, à croire que je peux en faire un petit être un humain épanoui.

Des montées de lait, heureusement, j’en fais de belles aussi. Il y en a une qui m’a envahie cet après-midi, en regardant mon coco jouer avec son Papa. C’était tellement émouvant de le voir : si beau, si heureux, si drôle, intelligent, habile et affectueux. Il a dix mois aujourd’hui et je l’appelle ma p’tite éponge. Il apprend tellement vite que je ne fournis pas! Hier soir, j’essayais de l’aider à s’endormir en respirant profondément comme dans mes cours de yoga prénataux. Tout à coup, j’ai senti son souffle chaud sur ma joue. Il m’imitait avec sa petite bouche en cœur et attendait de voir ma réaction, le petit coquin.

 

Je découvre de jour en jour sa personnalité bien unique. Son père et moi réalisons que les moyennes et les conseils des pédiatres ont leurs limites. La première limite étant justement d’être des moyennes. Cet enfant est loin d’être juste une moyenne. Nous devons créer notre propre recette avec ce petit être‑là comme principal ingrédient.

 

Je vois approcher le moment du sevrage avec appréhension. Je sens à quel point il aime ce moment privilégié et qu’il a un grand besoin de sa maman. C’est d’ailleurs le seul mot qu’il dit mon bébé : Maman. Mon petit bébé qui m’appelle la nuit parce qu’une nuit, c’est bien trop long… Je n’oserais jamais dire ça en public, j’aurais bien trop peur qu’on m’accuse de trop le couver. Comme si on ne pouvait pas couver un peu un petit bébé de dix mois, répondre à ses besoins affectifs et lui construire sa sécurité à son propre rythme? C’est pas ça qui en fera un enfant roi, un petit monstre mal élevé qui pique des crises et à qui on permet tous les caprices…

Je me relis et je suis pleine de compassion pour la jeune mère que j’étais. Je ne réalisais pas encore que les différences sont finalement bien minimes entre chaque parent. On se ressemble bien plus qu’on le pense. On se ressemble surtout dans le fait de tous se sentir seuls et incompris de temps en temps.

Si tu as une petite maman autour de toi, tends-lui la main. Fais-lui une place dans ta tribu même si elle te pousse à te remettre en question. Je t’assure que, même si elle semble assumer ses choix et les défend avec conviction, elle est tout aussi fragile que toi. Elle doute elle aussi et elle essaie différentes approches. Elle fait de son mieux, exactement comme toi.

Elizabeth Gobeil Tremblay

Les broches

Je ne sais pas s’il n’y a que moi qui frôle la névrose quand j

Je ne sais pas s’il n’y a que moi qui frôle la névrose quand je pense aux soins dentaires de mes filles.

Je passe par toute la gamme d’émotions chaque fois que mes yeux se posent sur la bouche de mes enfants. Fierté envers elle d’endurer ces traitements qui sont souvent inconfortables. Bonheur de voir le résultat extrême et leur fierté à elles du résultat qu’elles voient dans le miroir.

Mais je frôle pas mal plus souvent l’apocalypse mentale…

Mes filles ont hérité des dents de leur père, chéri mari. Il était donc primordial pour leur santé dentaire et respiratoire d’aller vers l’orthodontie.

Grande fille qui avait les dents à l’image de son instrument préféré, le piano, se retrouva alors munie d’un superbe appareil rose collé à son palais.

À part le zozotage un peu rigolo et l’extra salive, l’adaptation pour elle et nous a été parfaite.

Jusque-là, ma santé mentale était top shape!

Mais il est venu un moment où ledit appareil n’avait plus besoin d’être fixe : le début du cauchemar.

Oui, car il faut se dire les vraies affaires, une enfant de neuf ans qui trouve plus d’importance à trouver Charlie dans son livre que de se souvenir où elle range son appareil, ça augmente légèrement le quotient de stress.

Surtout que tu sais que tu aurais pu avoir les fesses au chaud dans le sable pendant une semaine pour le même prix que ledit appareil.

Pendant ces mêmes années, mini-fille qui avait eu un accident (ma plus grande lui avait donné un coup de tête involontaire, ce qui avait fait en sorte que ses dents poussaient du mauvais côté) devait y passer aussi.

Mettre à un enfant anxieux un appareil qui étouffera ses dents (dans sa tête à elle), je ne te dis pas la galère!

J’ai littéralement passé la première soirée et la première nuit à essayer de contrôler les crises de panique incessantes de ma cocotte qui a fini par s’endormir, épuisée.

On va se dire les vraies affaires, un appareil qui n’est pas fixe, cela te fait vivre toutes sortes d’aventures.

On a fouillé les poubelles du McDonald pour retrouver ledit appareil (eh oui, on ne doit pas être les seuls à avoir vécu ça?!)

On a sonné à l’aéroport.

Toutes ces belles choses se passent avec la délicatesse des enfants, c’est-à-dire qu’à chaque repas, ils te le sacrent dégoulinant dans les mains… beurk!

Manger avec l’appareil qui est à chaque instant susceptible d’être kidnappé par les mains d’une serveuse avec un super service, mais qui n’a aucune idée que ce qu’elle tient entre les mains, c’est dans le fond ce qui aurait pu être ton divan neuf, c’est stressant!

Vient le temps des broches, alléluia!

Enfin un truc qui ne s’enlève pas.

Les broches, j’adore. Oui, il faut constamment reprendre les enfants sur l’importance du brossage adéquat et tout, mais à part la mausus de soie dentaire impossible à passer par l’enfant seul (sérieux, il faut trouver une autre option!), ça va.

Le stress prend soudainement une nouvelle forme, celle du popcorn. Oui, car bien qu’interdit pendant le traitement, nos petits amours sont soudainement tous atteints du syndrome de l’opposition. Popcorn par ici, popcorn par là, toutes les raisons sont bonnes pour y goûter.

Et moi, je carbure aux doigts croisés et au verre de vino, faisant du déni et en n’espérant qu’une chose : ne pas me taper de visite chez le dentiste le lendemain.

Cela, c’est sans penser à tous les bidules qu’on doit acheter pour les soulager ou leur permettre d’entretenir le voyage familial dans le sud qu’elles ont dans la bouche.

OUI, car elles me demandent pourquoi nous, on n’y va pas dans le sud. Hello… va te regarder dans le miroir, souris, il est là ton voyage, chérie!

Combien de fois j’ai ramassé des pics, des soies dentaires, de la cire un peu partout dans la maison? Car se soulager, elles savent faire, mais trouver la poubelle, ça semble être une mission impossible!

On ne parle pas des visites chez le dentiste, des fils qui cassent, des empreintes qui pour une de mes filles est une torture extrême et pour l’autre, un truc très drôle… tout un investissement.

Et puis vient le jour où grande fille a enfin atteint les derniers milles du traitement.

Une mini correction et puis on fixe le tout.

Le retour de l’appareil amovible, nooooonnnnnn!

On pourrait croire qu’avec l’âge, grande fille sera plus autonome, mais non.

Plus concentrée à ne jamais perdre son téléphone qu’à porter son appareil.

Elle mange de la gomme pour s’assurer d’avoir une bonne raison de ne pas porter son appareil.

On a dû retourner au restaurant, car elle avait oublié son appareil dans une serviette de table, mais son cellulaire, aucune chance qu’il soit oublié.

Il nous reste cinq mois de traitement avec grande fille… si ça peut finir!

Car très bientôt, ce sera au tour de mini-fille d’avoir le traitement de broches complet.

Et toi, tu as quoi comme histoire avec l’orthodontie de tes enfants?

Viens me retrouver sur mon Instagram pour qu’on puisse se connaître et échanger au https://www.instagram.com/martinewilky/

Martine Wilky

Auteure, Coach et Conférencière

martinewilky@gmail.com

 

Voyage en couple ou en famille?

Salut mon amour,

Il y a mainten

Salut mon amour,

Il y a maintenant un bon moment qu’on ne s’est pas retrouvés juste tous les deux.

Avec l’arrivée du petit dernier et ta compagnie qui ne cesse de grandir, mon retour au travail et les devoirs du plus vieux qui sont de plus en plus exigeants…

Il y a longtemps qu’on n’a pas « flirté » devant une bonne bouffe… devant une soirée qui nous appartient.

Devant une semaine dans le sud juste à nous!

Souvent, je me dis « Là, ce soir, je couche les p’tits de bonne heure pis je donne la claque à mon chum, à notre couple! »

Une fois les dents brossées, les histoires lues, les 10 000 gratouilles dans le dos effectuées… Une fois qu’ils dorment enfin là… ben j’ai juste une envie : m’écraser dans ma doudou et ne plus dire un mot.

Pas parce que je ne t’aime pas ou parce que je n’en ai pas envie, mais je me sens brûlée, heureuse de tout mon être, promis, mais vidée de toute mon énergie aussi.

Notre dernier voyage en amoureux remonte à notre lune de miel, il y a cinq ans déjà. C’était fou. C’était parfait.

Dans mon top 5 des plus belles semaines de ma vie.

J’étais légère, j’ai fait des siestes chaque jour. Je te crémais sans que tu me le demandes. T’allais chercher mes verres et tu me massais chaque soir. On a plus fait l’amour en une semaine que dans la dernière année à peu près! Et surtout, on a jasé, on s’est confiés. Seigneur que tu m’as manqué en tant que mari, en tant que BF.

Ça m’a confirmé à quel point je t’aimais et combien j’étais chanceuse de t’avoir, qu’on s’ait.

J’entends tout le monde nous dire : « Ça prend un voyage ensemble et un en famille pour un équilibre parfait. »

Mais là, la saison des voyages se prépare et je suis incapable de partir juste avec toi, juste nous.

Parce que pour l’instant, je ne suis pas là; je suis incapable de me détacher d’eux.

J’imagine bébé avec ses petits flotteurs, les cuisses qui frottent, courir contre les vagues, heureux comme pas possible! Et notre kiki qui se bourre la face dans les nachos… les yeux brillants de gratitude. Je te vois disponible pour les deux toute la journée. Les lancer dans l’eau et jouer au volley. J’ai besoin de les entendre crier « Encore ppapaaaa» et que tu me regardes en souriant! Parce qu’eux aussi, ils courent et sont fatigués de la routine, ils partagent leurs parents avec plein de monde et s’ennuient de ne rien faire avec nous, de pouvoir jaser et qu’on ait juste eux à écouter… De passer une semaine dans une chambre d’hôtel et manger des pancakes pendant sept jours!

Et de voir leurs parents amoureux.

Patients et ressourcés.

On attendra qu’ils dorment et on fera l’amour ben vite dans les toilettes. Ça ne sera pas la semaine aussi torride et reposante que l’on a déjà connue, mais ce sera autre chose, ce sera notre réalité, notre vie. C’est sûr qu’à un moment (ou à plusieurs) dans la semaine, on se regardera en se demandant bien certainement pourquoi on n’a pas accepté l’offre de ma mère de les garder?

Mais t’sais.

Je sais pas, je me sens comme ça. Je me sens maman ourse cette année, mon amour…

Je m’ennuie de nous, mais je me sens égoïste de les laisser.

Égoïste de penser à nous quand eux aussi font partie de nous. Peut-être encore pour bon nombre d’années, mais nos voyages à quatre sont quand même comptés… Bientôt, ils voudront voyager avec leur monde, leur famille, et nous, on n’aura plus le choix que de se choisir à nouveau. Pis maudit que j’ai hâte à ça. Mais là, choisissons‑les!

Tu comprends mon amour?

Lisa-Marie Saint-Pierre

 

Les enfants sont à tout le monde

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Vous avez sûrement déjà entendu le proverbe : « Il faut tout un village pour élever un enfant. » En tant qu’éducatrice spécialisée, j’y adhère profondément. Je fais de mon mieux pour aider les enfants des autres… en plus des miens. Maintenant, j’essaie de l’appliquer le plus possible, et ce, partout où je vais et non seulement à l’école. 

 

Bien sûr, les parents ont priorité sur les interventions qui concernent leurs enfants. Mais quand je vois qu’ils sont dépassés ou découragés et parfois carrément absents, je me dis que moi, je suis là. L’enfant n’est pas seul au monde. Et c’est la même chose en ce qui concerne les miens. L’année passée, mon fils avait cinq ans et il pleurait parce qu’il avait égaré son jouet à l’épicerie. Une dame qui était au kiosque de dégustation l’a remarqué et lui a offert un autocollant en le réconfortant. Je l’ai laissée prendre la place avec plaisir. J’ai trouvé magnifique que mon fils soit consolé par une étrangère. Elle avait son bonheur à cœur même si ce n’était pas le sien. 

 

Si un enfant fait une crise digne de l’exorciste au magasin, au lieu de regarder ailleurs ou pire, de juger, j’offre un simple sourire aux parents, un regard de « je compatis, je suis passée par là » et je leur propose de passer avant moi à la caisse. Oui, ça aide les parents, mais encore plus l’enfant au bout du compte. Ce n’est pas agréable pour lui de hurler devant tout le monde. 

 

Au cours de natation, un enfant dans le groupe de mon fils de six ans se retrouvait souvent sans parents pour le regarder. Il donnait du fil à retordre à sa monitrice. Je suis allée le voir et je lui ai dit que je le regardais, moi. Que j’avais remarqué qu’il était très bon (il l’était vraiment!) et qu’il était capable. Son attitude a changé et il m’a prouvé que j’avais raison. Quand c’était son tour, il s’assurait  que je le regarde. Je le félicitais discrètement à coups de pouce en l’air et d’air impressionné. Mon fils m’a questionnée à savoir pourquoi j’encourageais aussi son ami. Quand je le lui ai expliqué, il s’est mis à l’encourager à son tour. Bien sûr, quand son parent arrivait à la toute fin, je lui redonnais toute sa place. 

 

À l’école, pour plein de raisons, parfois, le parent ne collabore pas autant que l’on souhaiterait. Alors, on compense. Quand l’enfant réussit un défi, on est fier de lui pour deux, on met le paquet comme on dit. On l’écoute pour deux, on l’encourage pour deux. C’est certain que rien ne vaut le parent dans toutes ces situations, j’en suis consciente et l’enfant aussi. Mais je me dis que plus tard, il va peut-être se souvenir que quelqu’un était quand même là pour lui. 

 

Je sais que je ne suis pas la seule à penser ainsi. Au karaté de mes fils, c’est impressionnant! C’est un cours d’âges et de niveaux mixtes. Dans le groupe de mes garçons, la fourchette d’âges est de quatre ans à environs soixante ans. Chaque enfant et chaque adulte est encouragé par le reste du groupe, quand c’est un défi pour lui, jusqu’à ce qu’il réussisse. Il est ensuite applaudi et félicité. C’est émouvant de voir qu’on peut réussir beaucoup de choses avec du soutien. 

 

Les enfants n’ont pas demandé à venir au monde.

 

Il faut arrêter de regarder notre nombril et de se dire que comme ce n’est pas notre enfant, on ne peut rien faire. C’est totalement faux. Chaque personne compte, chaque regard et chaque sourire comptent : la blague de la bibliothécaire, la personne âgée qui arrête sa promenade pour saluer les enfants de la garderie, le klaxon tant convoité du camionneur, la voisine qui propose d’aller au parc, etc. 

 

Je crois que si chaque personne prenait conscience que les enfants sont à tout le monde, la vie serait meilleure. Les enfants sont les adultes de demain, prenons soin d’eux.

 

Krystal Cameron

 

Parlons changements corporels

Maternité et changements corporels… un sujet déjà souvent abord

Maternité et changements corporels… un sujet déjà souvent abordé. Alors, pourquoi choisir d’en rajouter? Parce qu’à travers ce qui est véhiculé et partagé, je trouve peu de nuances. Surtout, je sens qu’on ne peut pas vraiment en parler.

Certaines perdent du poids tellement rapidement que leur allaitement est remis en question ou que leurs proches s’inquiètent d’un trouble alimentaire. Certaines le vivent bien, d’autres non. Il y a celles pour qui les changements diffèrent d’une prise de poids; vergetures, bassin élargi, seins plus gros/petits/bas/pendants/mous/tout est possible, peau en trop sur le ventre, cheveux qui frisaient et ne frisent plus ou l’inverse, peau modifiée, etc.

Bien que la variation de poids soit ce qui paraît le plus et qui est le plus difficile à accepter, c’est plus complexe que ça. En fait, rares sont les femmes qui ne doivent pas apprivoiser leur corps modifié par les grossesses. Celles à qui on répète qu’elles sont si chanceuses, qu’on jalouse plus souvent qu’autrement sans trop de subtilité, doivent, elles aussi, vivre avec un corps qui n’est plus le même : du mou ou du surplus qui n’est pas aux mêmes endroits qu’avant, des vêtements dans lesquels elles entrent peut-être encore, mais qui ne leur vont pas nécessairement aussi bien qu’avant. Bien qu’on ne puisse être contre une vie saine et active, ça ne suffit pas toujours. Car après la maternité, c’est généralement beaucoup plus à gérer et à accepter que des livres en trop. Beaucoup de ces modifications corporelles ne se règlent pas en mangeant bien et en allant s’entraîner.

En plus de devoir apprendre à s’accepter, il faut malheureusement y arriver seule. C’est très difficile d’en parler sans se faire simplement répondre : « Ben voyons, arrête! T’es belle! » Parce que quand on entend certaines personnes commenter les choix alimentaires ou le poids des autres, ça nous enlève souvent le goût d’aborder la question avec elles. Parce qu’on sait bien que derrière la phrase toute faite pour changer de sujet, il y a fréquemment un jugement. Tout le monde a son opinion sur les méthodes les plus efficaces pour être plus mince et plus ferme.

Cependant, c’est si complexe à vivre pour beaucoup que nous devrions pouvoir en parler librement et être simplement écoutée. Sans qu’on nous coupe avec un compliment un peu vide par malaise ou avec un conseil déplacé. Juste écoutée. Parce qu’on peut considérer ça difficile sans être complexée ou se trouver laide pour autant.

Oui, oui, c’est possible de se trouver belle, de croire qu’un kit nous met particulièrement en valeur, mais de ne pas oser porter certains vêtements parce qu’on se trouve moche dedans. C’est possible de se trouver vraiment hot d’avoir donné la vie, mais vraiment poche de ne pas encore pouvoir sauter sur un trampoline avec ses enfants. C’est aussi possible d’être véritablement fière du poids perdu, mais d’être découragée parce que ça ne va pas assez vite à son goût.

C’est complexe et rempli de contradictions, et on devrait pouvoir en parler avec nos proches si on en a envie et ne pas le faire si ça ne nous dit rien. Ça ne devrait pas être un sujet tabou parce que ça fait partie de la maternité. Je me considère bien entourée par ma famille et mes amies. Je suis de celles qui créent des liens facilement et qui tente de les entretenir du mieux qu’elle le peut, qui parle de tout sans gêne.

Néanmoins, ce sujet-là… il passe rarement, met mal à l’aise, crée des jugements, rapporte à soi, alors que ça ne devrait pas. Je sens que je peux aborder ces préoccupations avec seulement trois personnes : mon chéri-mari et nos deux précieuses, choisies comme marraines. C’est tout. Je suis chanceuse de les avoir et j’espère leur dire assez, mais certaines ne sont capables d’en parler à personne, et c’est encore trop peu.

Il y a peu de temps, à travers ces réflexions, ces préoccupations, ces inconforts, je me suis rappelé que mon corps a donné naissance à deux êtres humains merveilleux et le fera sûrement encore; que malgré mes poumons usagés d’asthmatique, j’arrive à courir, danser, sauter et jouer avec eux, et ça c’est hot en titi. Que le regard de mon homme me renvoie l’image d’une femme désirable, pas seulement celle d’une maman, et que ça m’aide à me trouver belle. Que j’ai pu allaiter mes bébés autant que je le désirais et, ça c’est une autre chose très cool que mon corps fait. Il me permet aussi de goûter, danser, jouer, ressentir du plaisir, me sentir vivante.

Tu peux avoir des objectifs à atteindre, vouloir perdre du poids ou être plus en forme, et être fière de toi. Les sentiments contraires peuvent cohabiter. Trouve-toi hot. Tu es la seule personne qui vit avec toi tout le temps. Sois fière de toi quand tu mets tes espadrilles même si tu n’as pas encore atteint le bon nombre de kilomètres. Tu peux travailler fort pour t’y rendre et savourer les efforts nécessaires pendant, pas juste après.

Si une femme aborde ce sujet, écoute‑la.

Des fois, souvent, ça dépend, on oublie que notre corps est notre ami. C’est bien de se le rappeler plus souvent qu’autrement.

Jessica Archambault

 

Je te sens encore bouger

Je te sens encore bouger.

Ça f

Je te sens encore bouger.

Ça fait longtemps que tu n’es plus dans mon ventre, que tu respires l’air frais et que tu trottines partout dans la maison. Pourtant souvent, je te sens encore bouger.

Ça grouille dans mon bedon et la nuit, je rêve que tu es encore là. Je te sens encore bouger! Cette sensation universelle et inexplicable : quand un être vit en toi!

C’est le plus beau sentiment du monde. Je ne trouve pas les mots pour vous dire la magie qui opère quand ton bébé bouge à l’intérieur de toi. J’ai eu l’immense privilège de porter trois enfants et chaque fois, ce fut un émerveillement.

C’est incroyable à quel point mon corps se souvient. À quel point mon cerveau est capable de revivre ça alors que mon utérus ne porte plus la vie.

Je te sens encore bouger, parfois…

Te sentir bouger… Je sais bien qu’il n’y a rien de plus naturel. Et pourtant, c’est l’expérience la plus intense qu’il me soit arrivée dans la vie.

Tu étais en moi. Tu étais un peu moi.

Il suffit d’un petit gaz qui se promène dans mon bedon… et la magie opère… je te sens à nouveau bouger…

Est-ce que vous arrive à vous aussi, mamans, de sentir vos petits tout en dedans?

Gwendoline Duchaine 

La famille, c’est sacré-ment lourd parfois!

Vous sav

Vous savez, nous naissons parmi des gens que nous n’avons pas choisis. Parfois, c’est pour le mieux et d’autres fois, c’est pour le pire. Il y a ces obligations que l’on s’impose bien souvent parce que « la famille, c’est sacrée ». Mais j’ai comme principe dans la vie que la liberté des uns se termine là où la liberté des autres commence.

 

Être de la même famille n’excuse pas tout. Au CONTRAIRE… car la famille devrait être composée de gens qui nous ont vus grandir, qui nous ont vus rire, pleurer et qui devraient nous connaître mieux que quiconque. Ils devraient être ceux qui acceptent nos défauts et élèvent nos qualités. Ils devraient nous aimer. INCONDITIONNELLEMENT. POINT!

J’entends, je lis des histoires de familles qui m’attristent bien souvent. J’ai moi-même quelques cicatrices incompréhensibles. Les actions de certaines personnes m’ont blessée profondément. Le pire, c’est ce vide qu’elles laissent derrière elles. J’ai moi-même pris certaines décisions, peut-être pas toujours les meilleures, mais celles que je CROYAIS justes. Surtout, ce sont des décisions qui m’ont beaucoup demandé, mais qui m’ont libérée d’un poids que je n’avais pas choisi.

 

Parfois, en coupant les ponts avec certains, nous nous coupons involontairement d’autres personnes qui nous manquent. Parfois, en retrouvant certaines personnes, d’autres ne l’acceptent pas. Il y a des sentiments de toutes parts. Des bons, des mauvais, des compréhensibles et des loufoques.

 

Nous ne choisissons pas notre famille, elle vient avec notre naissance. Mais nous avons bien d’autres choix au cours de notre vie : celui, par exemple, d’accepter ceci ou cela, ou de ne pas l’accepter.

 

Les obligations familiales ne sont pas toujours saines. Être de la même famille ne permet pas n’importe quoi au nom de la fratrie et des liens de sang. J’ai en moi des vides familiaux, certes. Certains ne se rempliront jamais. D’autres ont été causés par mes propres choix. J’apprends à vivre avec. J’ai choisi de ne pas laisser le venin m’envahir. Malgré certaines amertumes, je continue à penser et à constater que certaines coupures que j’ai faites sont pour le mieux.

 

Pour moi, pour mes enfants. Comment accepter d’être blessée par un membre de la famille pour ne pas couper mes enfants de gens qui ne me respectent pas? Quel message leur enseignerais-je en laissant ses gens, ceux qui devraient être si importants, me bafouer?

 

J’ai dit « Assez! »

 

Ma famille n’est pas toujours celle qui partage mon sang et mes gènes. Ma famille aujourd’hui est formée de personnes qui m’aiment comme je suis, avec tout ce que cela implique. Avec mes peurs, mes incertitudes, avec mes folies et mon caractère en temps normal exubérant. Avec mes opinions que j’essaie d’avoir ouvertes et respectueuses. Je ne réussis pas toujours. Je suis PARFAITEMENT IMPARFAITE.

 

Mais. Je ME suis choisie. Enfin.

 

Ma famille est formée de ceux qui atteignent mon cœur positivement et avec une réelle affection, sans obligations.

 

– Simplement Ghislaine

Peut-on réellement être à boutte des mères à boutte (ou des pères)?

Peut-on réellement être à boutte des mères à boutte (ou des

Peut-on réellement être à boutte des mères à boutte (ou des pères)?

Il y a ce mouvement sur les réseaux sociaux : « À boutte des mères à boutte! » Peut‑on réellement en avoir ras le pompon?

Je crois que l’on peut être à boutte des mères qui se plaignent pour tout et pour rien. Celles qui font tout un plat pour des enfants qui crient, courent. Celles pour qui faire l’épicerie avec les enfants constitue une torture chinoise. Celles qui, sur le dos de l’humour et de l’autodérision, utilisent chaque moment difficile du quotidien pour se plaindre de leurs enfants et de leur vie de mère. Ces mères pour qui une coupe de vin est devenue la solution à tous les problèmes familiaux.

On peut aussi aimer ces mères à boutte parce qu’elles nous déculpabilisent. Parce que l’on se sent moins seule. Nous savons que d’autres vivent les mêmes problèmes que nous. Que nous ne sommes pas les seules à avoir l’impression de faire une séance de gym juste en allant à l’épicerie. Que les crises de bacon sont fréquentes et pas juste dans notre maisonnée.

Dire que nous ne sommes jamais à boutte serait inutile et mensonger. C’est vrai qu’un moment banal de la routine peut gâcher notre journée. Et qu’on peut être à boutte un moment, mais que ça finit par passer. On se retrousse les manches et on trouve une solution.

Est-ce que je suis pour ou contre le mouvement des mères à boutte? Honnêtement, je ne sais pas. Le bonheur des uns peut aussi faire le malheur des autres. J’aurais tendance à être pour le mouvement pour une seule raison : j’ai peur! Peur que tout ce chialage pour rien isole certaines mères. Vous savez, celles qui sont réellement à boutte. Celles qui ne vont pas bien, pour différentes raisons, post-partum, dépression, séparation ou autres. Celles pour qui même le rire de leurs enfants leur tape sur les nerfs. Celles qui ont des idées noires, mais qui ne veulent plus parler et qui s’isolent vu la banalisation des mères à boutte. Celles que l’entourage ne prendra pas au sérieux. Celles qui ne voient plus de solutions. Celles qui se croient seulement des mauvaises mères.

Parce qu’il y en a… je le sais… je l’ai été.

Que vous soyez d’accord ou non avec un mouvement social, l’important, c’est d’être là pour ton amie, ta voisine, ta sœur, etc., lorsqu’un événement les dépasse. De vous soutenir entre mères dans ces moments qui vous paraissent éternels. L’autodérision, malheureusement, ne règle pas tout, il faut voir au‑delà.

Ça ne va pas? Il y a des ressources pour t’aider.

http://ligneparents.com/enfant/ (avec service de clavardage)

http://www.premiereressource.com/

Le CLSC de ta région

Info-Social : composez le 811.

Et souvenez-vous, vous n’êtes pas seule…

Mélanie Paradis

 

On n’a pas deux enfants pareils – Texte: Julie Lampron Desnaulniers

J’ai deux merveilleuses filles de quatre et deux ans. Ça me fasci

J’ai deux merveilleuses filles de quatre et deux ans. Ça me fascine de voir à quel point elles sont différentes.

Mes deux grossesses ont été assez similaires. Elles étaient deux petites cachotières; deux échographies chacune et aucune ne m’a révélé que je pouvais peindre la chambre en rose. J’ai dû aller au privé pour pouvoir satisfaire ma curiosité.

C’est à l’arrivée de ma deuxième fille que l’on a pu constater que leurs tempéraments étaient bien différents! Mes deux filles ont fait une petite jaunisse à la naissance. Elles ont dû être placées dans un incubateur avec luminothérapie pendant quelques jours. Ma première fille était comme un lézard : bien étendue au chaud comme si elle se faisait bronzer. Je devais même la réveiller pour ses boires. Ma deuxième hurlait dès qu’on l’installait dans l’incubateur, je la sortais pratiquement aux quinze minutes pour la prendre dans mes bras. L’infirmière m’avait même chicanée parce que je la prenais trop. (Assez difficile pour le cœur de maman de voir bébé qui a seulement quelques heures pleurer, et ne pas pouvoir la prendre.)

Aujourd’hui, elles sont en santé et ont bien grandi! Ma plus vieille est très calme. Elle aime dessiner, et faire du bricolage est une de ses activités préférées. Elle est très attentive lorsque je lui lis un livre. Aller jouer dehors est presqu’une corvée, surtout l’hiver!

Ma mini, elle, est très active! Elle court et grimpe partout. Son côté moteur est très développé; elle marchait à onze mois. Lorsqu’on lui interdit quelque chose, elle s’empresse de le faire en nous regardant droit dans les yeux! Elle adore jouer dehors, été comme hiver, et c’est la crise quand on rentre.

Je les apprécie dans leurs différences. C’est avec ma grande fille que j’adore regarder un film collées, faire des bricolages pour toutes les occasions spéciales et les fêtes, et regarder un livre avant le dodo. C’est ma plus petite qui m’étonne chaque fois quand elle court (tellement vite!) pour venir me faire un « colle-colle » et c’est avec elle que je glisse dans la neige l’hiver et que je joue au ballon l’été. Après tout, la vie serait beaucoup moins amusante si elles étaient pareilles!

Julie Lampron Desaulniers

 

L’Action de grâce

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Nous sommes le jour de l’Action de grâce, c’est surtout journée fériée au travail pour la majorité des gens au Québec. À la maison, c’est une journée d’automne de repos… Le temps est maussade, les couleurs sont bien présentes, mais je sens qu’on commence à ressentir le manque de soleil et son énergie. Nous sommes en mode cocooning. Un peu de ménage, un peu de cuisine et beaucoup de relaxation seront les projets de la journée. Il ne faut pas se sentir coupable, beaucoup de boulot sur la liste des « Faut qu’on » a été accompli par ma blonde au cours de la fin de semaine.

Je dis « par ma blonde » parce que c’est pas mal sa réalité depuis le début septembre : elle fait toutes les tâches seule. Pas parce que j’ai décidé de faire la grève des tâches de la maison, mais parce que je suis en convalescence à cause d’un virus qui s’est attaqué à mon foie. Une bête malchance dont on ne connaît pas la cause, que les conséquences.

Je me suis retrouvé hospitalisé pendant treize jours suite à des maux de ventre très intenses qui ont débuté pendant nos seules vacances de couple de l’été, au début du mois de septembre. Des douleurs si fortes que mon corps ne faisait que se défendre, gérer la douleur et me forçait à dormir. Quatre jours dans un chalet qui auguraient mal pour nos petites vacances dans la région de Québec. Pendant ce court séjour, j’ai consulté deux fois à la clinique et à l’urgence de la région pour tenter d’apaiser mes douleurs. Rien à faire…

De retour chez moi, je me suis rendu à l’urgence de mon hôpital (où je suis suivi régulièrement et où j’ai subi ma greffe rénale en 2014) et j’ai été pris en charge très rapidement. Après des prises de sang, tests, examens, c’est là que tout a déboulé. Je devais être là pour une nuit ou deux, j’en ai passé douze.

J’étais suivi par différents types de médecins spécialistes et ils m’ont diagnostiqué une hépatite de type CMV au foie. Puisque je suis un adulte immunosupprimé (pour réduire les risques reliés à un rejet du greffon rénal), ce virus s’est attaqué de façon virulente à mon système.

Par contre, vous devez savoir qu’un adulte en bonne santé aurait combattu ça assez aisément avec un peu de fièvre en quelques jours. Pour moi, ce fut un long séjour à l’hôpital, une grande perte d’énergie et de poids, un traitement antiviral quotidien à prendre pour trois mois et qui coûte une fortune, mais surtout la chance de réaliser à quel point je suis un privilégié malgré cette malchance.

Et je désire profiter de cette journée pour rendre grâce à la vie. Je suis un enfant de l’Église catholique, mais jamais cette journée n’a servi chez nous à souligner son sens réel. Autant enfant à la maison avec mes parents que maintenant comme adulte avec ma propre famille.

Aujourd’hui, lors de ma petite marche quotidienne pour retrouver la forme, j’ai réalisé à quel point je suis chanceux. Et je pense qu’il est essentiel dans la vie de prendre le recul nécessaire pour le réaliser, l’apprécier et le reconnaître. À vrai dire, je suis un privilégié!

C’est sûr que passer treize jours à l’hôpital, ce n’est pas agréable, c’est long, c’est inconfortable, c’est inquiétant, c’est déstabilisant, on se sent vulnérable, mais c’est quand même une immense chance d’être pris en charge et soigné par les meilleurs médecins spécialistes du Québec. Pour moi et ma santé, ils se sont questionnés, ils ont analysé mon cas dans tous ses plus fins détails, ils m’ont se sont occupés de moi et ils ont trouvé des solutions pour que je retrouve la santé. Si vous vous arrêtez à ça, c’est merveilleux, et avouez que c’est une grande chance!

Ensuite, vingt‑quatre heures par jour, le personnel infirmier veillait sur moi pour s’assurer que j’aillais bien. Tous ces êtres humains, il ne faut jamais l’oublier, font de leur mieux dans un environnement pas toujours évident. J’en suis aussi très reconnaissant. Est-ce que je crie haut et fort que notre système de santé est parfait? Non, mais par contre, je vous assure qu’une fois pris en charge, ce sont des gens exceptionnels et dévoués qui le composent. Merci!

Et je vous ai dit que ma blonde en avait pris beaucoup sur ses épaules depuis cet épisode… eh bien, sachez que je suis tellement chanceux! Jamais elle ne m’a démontré qu’elle trouvait ça difficile et lourd de me voir comme ça dans un lit d’hôpital. Avec sa fougue habituelle, sa force et sa bonne humeur, elle était là, fidèle au poste pour sa visite quasi quotidienne, en plus de veiller sur les enfants et toutes les autres responsabilités familiales. C’est sûr qu’elle a trouvé ça dur, mais elle s’est dressée tel un mur devant le virus et a tout fait pour me procurer un climat et un environnement propice au repos et à la guérison. Merci!

Un autre constat malheureux, c’est qu’en fréquentant les hôpitaux, on réalise à quel point il y a des gens qui souffrent. Bien sûr, je pourrais m’arrêter seulement à ce que j’ai vécu, mes propres maux, ma propre souffrance et mon petit malheur. Mais à mon avis, il faut s’ouvrir aux autres et comprendre la souffrance qu’ils vivent. Chaque situation est unique, chaque maladie est différente, mais j’ai malgré tout, passé toute la durée de mon séjour à reconnaître que j’étais chanceux.

« Quand on se compare, on se console », disait le dicton. Je suis encore jeune, j’ai de bonnes habitudes de vie, j’ai la chance d’être actif, j’ai de bonnes ressources, et ce, à tous les niveaux et je savais que d’ici peu, cette histoire serait derrière moi. Pourquoi je le savais? Parce que j’ai le moral et l’attitude et ça, je le dois à mes parents, à ma famille qui est composée d’êtres humains exceptionnels et forts. Chez nous, nous sommes condamnés à être positifs, nous ne sommes pas capables de faire autrement. Merci!

Que dire de mes parents? Eux, ils ont compris le dicton « Parents pour la vie ». Ma mère dit qu’elle irait à la guerre pour moi. Eh bien, encore une fois, elle me l’a démontré. Elle est arrivée à mes côtés très rapidement, elle a fait plusieurs allers-retours pour être là, pour aider à la maison, pour permettre à ma blonde d’être près de moi. Tout ça sans jamais vraiment penser à elle. J’avais besoin, elle était là! Merci!

Donc, faites en sorte que cette journée fériée devienne une des plus importantes du calendrier. Non pas parce que ça fait du bien d’avoir un lundi de congé en octobre, mais simplement pour faire l’effort de reconnaître ce qui est source de bonheur et de positif autour de vous. Une journée dans l’année pour rendre grâce!

 

Marc-Antoine Lavallée