Archives décembre 2018

Comment vas-tu?

« Comment vas-tu ? » Elle répond tout sourire qu’elle va bi

« Comment vas-tu ? » Elle répond tout sourire qu’elle va bien et la conversation se poursuit normalement. Elle sourit, elle est attentive et empathique aux propos de son interlocuteur qui ne lui adresse la parole que pour se plaindre de problèmes et lui demande de trouver des solutions. En dedans d’elle, par contre, c’est le chaos. Mais ça, elle ne le laisse pas paraître.

Plus simple de répondre « ça va » en souriant que de dire que ça fait deux jours qu’elle ne dort pas parce que ses enfants font des terreurs nocturnes et qu’elle doit les consoler au détriment de son propre sommeil. Elle ne dort pas non plus parce qu’il y a des petits rhumes à la maison et que ça se réveille en pleurs à cause d’un mal de gorge ou d’un nez bloqué. À quoi bon aller se recoucher ? Dès que la tête sera sur l’oreiller et que les yeux se fermeront, un « mamaaaaaaan » se fera de nouveau entendre et la tirera du sommeil.

Entre les appels des enfants, elle calcule son budget, trop serré à son goût. Elle est monoparentale et essaie tant bien que mal de joindre les deux bouts en travaillant à temps plein. Elle ne peut pas toujours payer des sorties ou des activités à ses enfants la fin de semaine par manque de budget. Du coup, pour les enfants, leur papa est tellement un meilleur parent qui leur offre mille et une sorties lorsqu’il est avec eux.

Elle calcule aussi le budget pour la nourriture, pour s’assurer que les enfants ne manquent de rien, quitte à se priver elle-même. Elle perd du poids parce qu’elle ne mange qu’un repas par jour, mais personne ne le remarque. Elle est malade, elle est affaiblie, elle est inquiète, mais elle sourit et répond que ça va. Son cerveau roule à cent milles à l’heure et va dans toutes les directions.

Elle console ses amies qui viennent lui raconter leurs gros chagrins d’amour pour des amourettes qui ne durent que depuis quelques semaines. De son côté, son amoureux à elle se bat quotidiennement pour sa vie, mais ça, elle le passe sous silence. La médecine ne peut plus rien pour lui, il attend la fin. Elle essaie de trouver ce qui pourrait renverser ce verdict qu’elle n’accepte pas. Elle espère un miracle qui, elle le sait, ne viendra pas.

Elle écoute les autres parents se plaindre de leurs weekends surchargés alors qu’ils jouent au taxi pour les mille et une activités de leurs enfants et se plaignent de ne pas joindre les deux bouts. Ça coûte cher les activités des enfants, mais ils vont tout de même dans le Sud deux ou trois fois par année. Elle, elle n’a pas pris de vraies vacances depuis des années. Elle les écoute et elle sourit, et compatit avec leur « malheur ».

Elle ne se confie pas et garde tout pour elle. Ses yeux n’ont plus de vie. Elle est cernée, elle est épuisée. Elle calcule sans cesse et essaie de tout régler seule puisque l’aide ne vient pas. Lorsqu’elle pile sur son orgueil et admet qu’elle en a trop sur les bras, son interlocuteur s’empresse de lui dire qu’il changerait bien de vie avec elle question de relaxer parce que sa vie à lui est beaucoup plus chargée. Eux ont raison d’être essoufflés, pas elle. À quoi bon gaspiller de la salive ? Elle n’a pas le luxe de gaspiller quoi que ce soit.

Nous avons tous une personne comme elle dans notre entourage, mais nous ne la voyons pas. Nous la voyons avec des yeux occupés. Des yeux qui ne prêtent pas attention aux gens qui les entourent. Des yeux et des cerveaux trop pressés de retourner consulter le cellulaire parce qu’un texto vient d’entrer ou pour naviguer sur les réseaux sociaux. Si elle ne « poste » pas sa peine sur Facebook, Twitter ou YouTube, personne ne l’entendra. Et même si elle le faisait, est‑ce que quelqu’un y prêterait vraiment attention ?

Pour 2019, je souhaite que nous ouvrions collectivement les yeux. Que nous redevenions humains avec toute l’empathie que ça implique. Que nous prenions le temps de réellement écouter la réponse de notre interlocuteur quand nous lui demandons « comment ça va ? », et que nous décelions si ça ne va pas. Je nous souhaite de nous intéresser aux autres, réellement. De faire en sorte que ces personnes ne soient plus isolées. De faire en sorte que d’autres vies humaines ne seront pas perdues parce que la seule solution perçue est de s’enlever la vie pour que celle‑ci arrête de faire mal.

Eva Staire ….. mais elle ne fermera pas les yeux.

Et si on faisait une trêve mon enfant, mon adulte en devenir…

Tout ce que je voudrais te dire, ce n’est pas ce que je sais car j

Tout ce que je voudrais te dire, ce n’est pas ce que je sais car je suis passée par là. Non, ce n’est pas ce que je souhaite te dire. Je sais que tu n’as pas envie de t’associer à moi. Tu n’as pas envie de penser que l’on se ressemble. Que tes expériences, ton vécu à toi est mille fois plus intense que par où je suis passée au même âge que toi. Que tu es plus hot, à ton âge à toi que moi au mien. Je sais tout ça. Et tu as raison. Et c’est pour cela que je t’invite à poursuivre cette lecture. Il n’y aura pas de remontrances. Il n’y aura pas de comparaisons. Je te le promets. Je te le jure. Je veux juste de la paix entre nous deux. Que nous nous apprivoisions pour pouvoir continuer d’être ensemble et non l’un contre l’autre.

C’est vrai qu’en dedans de moi, je crois tout savoir de toi. J’ai parfois (beaucoup) tendance à m’imaginer que mon vécu me donne le droit de décider à ta place. De supposer ce qui est bon pour toi. Mais t’imaginer avoir mal ou te faire du mal me brise le cœur. Ce que tu crois être un contrôle sur toi, sur ta vie, n’est en fait qu’un soutien de ma part.

Mon travail de parent, je l’ai fait lorsque tu étais enfant. Maintenant que tu entres dans ta vie d’adulte, j’aimerais juste t’y accompagner. Te soutenir dans tes étapes. C’est ma façon à moi de sentir que tu me considères encore. Que ma job n’est pas finie. Tu sais, être parent, c’est aussi accepter que ce l’on a de plus précieux au monde puisse nous échapper des mains. Glisser, se fracasser. Mais être parent c’est aussi être là pour rafistoler, remettre en état. Être présent. Être juste là quand ça ira mal.

Tes premières fois… ce ne sont pas juste celles de ta petite enfance que j’ai observées. Tes premiers pas, tes premiers petits (ben oui!) pipis et ouin, tu comprends ce que je veux dire! Il y a eu aussi celles de la cour d’école. Tes premières chicanes avec tes amis. Mon Dieu que j’avais le cœur en miettes pour toi. Si j’avais pu aller dans cette satanée cour d’école et sermonner tous les enfants présents, j’y serais allée. Mais je devais te faire confiance. Te regarder à distance, t’accompagner avec mon cœur. Cet accompagnement nous servirait à tous les deux pour plus tard. Moi pour me détacher et toi pour progresser dans ta vie. Je le savais, toi non… mais tu as appris de cette expérience. Appris à savoir juger les situations. Appris à appréhender, à discerner le bon et le mauvais. Appris à te faire confiance.

Tes premiers échecs amoureux… ça m’a déchiré le cœur de te voir aussi anéanti. Je le savais que ça finirait par passer, mais ce n’était pas ce que tu voulais entendre. C’était l’amour de ta vie. Que tu ne pouvais plus rien sans cet amour. Je le savais qu’il y aurait un autre amour à ta portée. Mais bon. Je me suis faite discrète. J’ai retenu ma respiration à maintes reprises pour te permettre à toi de souffler. Ton attitude d’amour meurtri n’était pas toujours facile à vivre ou supporter. Mais c’était ma façon à moi de te montrer ma compassion. Vivre ta peine intensément pour te permettre de passer au travers des autres que la vie mettrait sur ta route.

Maintenant, tu entames tes derniers pas avant de sauter à pieds joints dans le monde adulte. Tu es constamment dans le moment présent. Tu oublies parfois qu’il y a un « après ». Qu’il y a des conséquences. Je ne suis pas là pour te dire quoi faire. Juste te rappeler de prendre en considération que le « après » peut parfois faire mal. Qu’il importe de vivre intensément le moment présent, mais que ton futur deviendra à son tour ton présent, et que si tu prends parfois la peine t’y projeter, tu l’allègeras, tu le vivras avec moins de conséquences. Je serai là, comme toujours.

Mais dis‑moi pourquoi, lorsque tu te retrouves littéralement dans la merde par‑dessus la tête, mes conseils sont réconfortants, rassurants et dignes des meilleurs à vie. Pourtant, lorsque je tente de t’en glisser un mot avant que tu te retrouves enseveli, tout ce que je dis, c’est de la foutaise? Pourquoi mon jugement est considéré pour te sortir de la merdouille et non pour te guider avant d’y tomber? Au lieu de ne voir que du contrôle dans mes mots, vois aussi ma main tendue.

Je sais qu’un jour, nous nous rejoindrons dans nos pensées. En attendant, je reste là à te regarder prendre de l’expérience. Tes expériences. Je vais continuer à te tendre la main. Je ne serai jamais bien loin.

Je t’ai élevé, mon enfant, en croyant que ce que je faisais pour toi te permettrait encore et toujours de devenir meilleur dans les étapes de ta vie. Même lorsque tu croyais être seul, j’y étais. Je gardais en moi l’unique objectif qu’un jour, tu aurais tous les apprentissages en bagages pour les surmonter seul. Je t’ai tenu la main pour gravir les marches des apprentissages. J’ai marché à tes côtés, jour et nuit. J’ai pleuré en silence pour toi, pour moi, pour nous deux. Tu es une extension de moi.

Lorsque tu me cries de te « sacrer patience », sache que ma tête comprend, mais que mon cœur est sourd à ces mots. Et si, dans le respect, nous nous trouvions un code de « limite »? Tu sais, un code qui te ferait sentir respecté dans ta vie et moi, respectée dans mon accompagnement et pour la personne que je suis.

Je sais qu’au‑delà de ce que tu me laisses entrevoir, tu apprécies tout de même que je sois là et que je t’aime. Car oui, de l’amour, il y en a et il y en aura toujours.

Mylène Groleau

Mère avant tout

Je vis plus d'affaires que je pourrais en prendre... Pourtant, je ti

Je vis plus d’affaires que je pourrais en prendre… Pourtant, je tiens le coup.

Comme une mère, comme un roc, comme un modèle, que je dois être.

Mes silences et mes absences envers mes amis ne sont pas volontaires : ils sont tellement déchirants !

Ils sont calculés pour survivre ! Je fais (malgré moi, selon ma psy) de l’amnésie sélective pour parer aux problèmes les plus pressants, ce qui occasionne d’autres problèmes d’ordre personnel et social.

Mais bon… mes vrais amis comprendront peut‑être un jour… Selon la loi de l’amitié, à ce qu’il paraît…

Apprendre à lâcher prise ?

Ha ! Oui, pourquoi ?

Pour se déculpabiliser d’aimer ?

Foutaise ! C’est pas possible pour une mère ! Je sais : j’ai essayé maintes et maintes fois… sans jamais y arriver.

La preuve ? C’est jamais la mère qui coupe le cordon ombilical à l’accouchement. L’image est assez claire, non ?

Quand ton enfant se retrouve devant une montagne de problèmes, tu ne veux PAS lâcher prise ! C’est comme regarder quelqu’un se noyer sans rien faire en ayant une bouée dans les bras, et se dire qu’il va apprendre à nager en dix secondes.

Oui, je connais le dicton « Il faut les pousser en bas du nid ».

Mais ça marche pas avec tous…

Ça marche pas toujours, même avec la meilleure volonté du monde !

Faut y mettre de la poudre-d’amour-et-de- patience-de-maman !

Et faut toujours espérer que ça marche ! Tous les jours !

Espérer aussi que nos amis comprendront qu’on est moins disponible pour quelque temps et qu’ils ne vous jugeront pas.

Certains diront : « Haaaaa! Ce ne sont que des erreurs de jeunesse… ça va passer… »

Oh ! Ben oui… mais en attendant que tout soit réglé… Il faut aider ! Faut continuer à aider… jour après jour… et c’est ça mon combat !

Alors à ceux et celles qui vivent la douleur extrême de voir leur enfant en dehors de la track, aidez‑le du mieux que vous le pouvez !

Et aimez‑le !

Quitte à mettre vos amis (amies) en sourdine, pour un temps…

L’enjeu est de taille malheureusement, mais choisir ses enfants, avant ses amis… est selon moi la meilleure solution pour revenir en force en mode social, par la suite.

Je ne vous oublie pas, mes amis.

Eva Staire

 

Je suis infidèle

Nenon, je ne couche pas à gauche et à droite. Nenon, je n’ai pas

Nenon, je ne couche pas à gauche et à droite. Nenon, je n’ai pas un nouvel homme dans mon lit chaque soir que la lune apporte. Mais avec le temps, je suis devenue infidèle… en amitié ! Tout en étant une amie très fidèle…

Depuis l’enfance, j’ai la réputation d’être une amie très têtue. Du genre qui rappelle chaque année pour prendre des nouvelles même quand les nouvelles ne viennent pas d’elles-mêmes. Du genre qui s’organise pour te voir même si tout semble si désorganisé, dans ta vie comme dans la mienne. Du genre qui est là pour toi, peu importe la distance géographique et temporelle qui nous sépare. Tant que tu ne me dis pas de quitter ta vie, j’y garde un pied à terre. Et même si tu me dis de quitter ta vie, tu gardes un petit coin douillet dans la mienne. Au cas où tu aurais le goût d’y revenir, le temps d’un souper ou d’un pardon.

Je te le dis : fidèle comme dans « chien fidèle ». Lassi, c’est mon deuxième prénom.

Puis, en observant mes garçons au parc, je me suis dit qu’il était temps de modifier mon schéma relationnel. Pas de tout balayer, mais d’enrichir l’expérience.

Eux, ils se pointent au bas d’une glissade et hop : « C’est quoi ton nom ? Tu vas à quelle école ? Tu as quel âge ? On joue ensemble ? » That’s it. Un speed dating dans un carré de sable. Et quand maman dit qu’on retourne à la maison, c’est fini, merci, au revoir ! Il y a même souvent un câlin échangé. Pas de cœur arraché, pas de promesses risquées : ils ont profité de la vie pendant le temps que la vie leur donnait. Ils se reverront peut-être, ou pas. Là n’est pas la question. Tout est dans le présent. Le cadeau de l’amitié.

J’ai donc choisi de me laisser inspirer par mes cocos. J’ai appris à être infidèle en amitié, mais sans délaisser mes amis de longue date, mes coups de cœur humains, ceux qui me tiennent la main depuis belle lurette et même avant. J’ai appris à butiner sans culpabilité.

« Ça te tente de venir souper ? En toute simplicité… »

Pas besoin de longues présentations : les réseaux sociaux ou les amis communs s’occupent des préliminaires.

« Il me semble que je feele pour sortir, ça te dit ? Je passe te chercher après le travail. »

Pas de cassage de tête, pas d’engagement à la vie à la mort, pas de contrat d’amitié caché. Un one-night amical. Qui bien souvent se transforme en plus grand, en plus durable. Il faut se souvenir que je suis têtue en amitié… Si j’aime notre temps vécu ensemble, si j’ai du plaisir ou des frissons, si je sens que l’échange émotif/intellectuel/humoristique/name it est réciproque, pourquoi ne pas batifoler à nouveau ?

Attention, par « batifoler », je ne parle pas de sexe. Tut-tut. J’entends « s’amuser entre amis », partager des bons moments, des confidences, se faire progresser comme ceux qui nous connaissent trop ne peuvent pas le faire. La nouveauté apporte un point de vue différent sur ce qu’on ressasse depuis des lustres. Un nouvel ami, ça vient avec des questions que les autres, ceux qui connaissent nos subtilités et nos susceptibilités, n’osent pas poser.

« Tu te vois où, dans cinq ans ? Dans la même maison, la même ville, le même emploi ? Ou si tu rêves de changements ? »

« Es-tu certaine que ce n’est pas toi qui perçois la situation de cette façon ? »

« Comment réagirais-tu, toi, si quelqu’un te parlait comme tu l’as fait ? »

Des questions, des remarques qui brassent, qui font avancer, qui surprennent. Ça fait du bien, pour une tête de cochon dans mon genre. Ça remet les idées à la bonne place, ou en tout cas, à une nouvelle place.

Depuis que j’ai mis à mon ordre du jour de tisser de nouvelles relations, les amitiés pleuvent. J’en initie plusieurs, j’en accepte d’autres au gré des propositions. Et jamais, jamais, je ne suis déçue. J’apprends. J’emmagasine de magnifiques relations, des possibilités, des contacts humains, des sourires, un condensé de bien-être. J’en ferais mon emploi à temps plein si je pouvais, mais il faut bien nourrir la marmaille. Alors je suis l’amie que je suis, pour le temps que j’ai.

Nathalie Courcy

Le petit paquet…

Il y a de ces souvenirs d’enfance qui ne sont jamais très loin…

Il y a de ces souvenirs d’enfance qui ne sont jamais très loin…

Surtout lorsqu’un ami Facebook partage une vidéo qui arrive à l’impromptu sur notre fil de nouvelles. Un sourire immédiat. Au moins une heure perdue à regarder des vidéos de l’époque.

Et on a à nouveau 9, 10 ou 11 ans.

La lutte ! Les vedettes, l’émulation, le plaisir de refaire les « combats » dans le sous-sol chez mes cousins. Se choisir un clan, presque tout le temps celui des « bons ». Ensuite, être notre préféré.

Wladek « Killer » Kowalski, Abdullah The Butcher, The Sheik, Gilles « The Fish » Poisson, Maurice « Mad Dog » Vachon, Tarzan « La Bottine » Tyler d’un côté. Édouard Carpentier, Johnny et Jacques (père et fils) Rougeau, Dino Bravo, Paul et Jos Leduc de l’autre. Les bons qui deviennent méchants, comme le géant Ferré ou, même, « Ricky » Martel. Sans oublier les nains, les femmes, les gérants.

De la couleur, autant qu’on en veut !

Le sang qui coule, les coups « salauds », les outils cachés (fourchette, bottine plombée, etc.), l’intervention « illégale » du partenaire, du gérant. Le décompte du « un, deux, trois » à faire rager un métronome. Surtout, les arbitres gradués de l’école des Trois Stooges. Les matchs par équipe, le combat « royal » à une dizaine dans l’arène, la cage. La ceinture en jeu, le « Champion du monde », les combats revanche à ne plus finir…

De la pure joie pour les enfants que nous étions !

Diffusée à la chaîne nationale publique, on atteint même une moyenne de près de 1,5 million de téléspectateurs. Dans le top 10 des émissions les plus regardées ! À faire de Montréal une des « capitales » de la lutte en Amérique du Nord. Le Forum, comme un temple incontournable pendant plus de 30 ans. Yvon Robert, aussi populaire en son temps… que Maurice Richard ! Les autres qui suivront cet héritage d’hommes forts.

On a même réussi à exporter le produit et nos vedettes locales jusqu’au Japon.

Les expressions qui nous restent encore : « Le contact, très rude, très ferme… », « La manchette japonaise… », « Le bras à la volée… » Bien avant Zizou, entendre « le coup de boule ! » Le si savoureux « … et, croyez-moi, ça fait mal ! »

Qu’ils aient d’autres noms selon l’endroit où ils luttent. Ou, comme leur véritable, Wiercowicz (décoré de la guerre et qui a participé à deux jeux olympiques comme gymnaste), Rancourt (aussi « indien » que vous et moi), Pigeon ou Larose. Qu’ils viennent d’une ville d’Afrique nommée… Windsor. Soit un effroyable Allemand de… Joliette. Qu’ils ne soient même pas des frères. Qu’ils partagent jusqu’à leurs déplacements, les mauvais et… l’arbitre. [NDLR Ce qu’un tragique accident de la route « dans le Parc » nous apprendra] À la limite, qu’ils soient assassinés « Mafia style ». Aucune importance.

Que ce soit, au fond, de belles chorégraphies et des scénarios convenus, peu importe. Bien longtemps dans notre tête d’enfant, le doute penchera fortement du côté que la lutte, c’est « vrai » !

Adulte, un de ces personnages sera même dans les toutes premières histoires à mes enfants. Le petit monsieur, lunettes fumées, gros médaillon, cigare… Et de leur faire mon imitation, sans doute ma meilleure : « Parlez-moi pas des italiannn, des Brito, des Bravo… Moi pis mon gros nouèr, Abdullah the Butcher… Il vient du Suddunnn… On va toutes les battés ! »

J’ai eu plus de succès que si j’avais raconté tout autre conte connu…

Qu’elle est réconfortante, la couverture de la nostalgie. Celle qui fait qu’une odeur, un son, une image nous met instantanément les culottes courtes. Allez, je la tire un peu et laissez-moi rêver…

« À la semaine prochaine… si Dieu le veut ! »

michel

 

Le temps qui passe…

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Il survient un moment dans notre vie où on réalise qu’on en a fait du chemin… Pour moi, c’est arrivé au début de la quarantaine.

 

Ce sentiment de croire que notre vie d’étudiant, par exemple, ne nous appartient plus, qu’elle est survenue dans un monde parallèle, que nous n’avons pas vécu cette partie de notre vie. Me suivez‑vous toujours? 

 

C’est aussi le sentiment de croiser quelqu’un, un ancien collègue, un vieil ami d’université, l’ami d’un ami, et de ne pas se souvenir de son nom ni même en quelles circonstances on s’est connus… C’est étrange! Comme si ce passé appartenait à une époque si lointaine… Je comprendrais si vous ne me suiviez plus! 😉

 

En ce dernier matin de vacances, je repense à mes Noëls d’enfance. Ils demeurent si frais et si loin à la fois. Des odeurs me reviennent; celle de mes poupées Fraisinette, celle du ragoût de ma mère, du parfum de mon père…

 

Je suis certaine que vous me suivez!

 

Le temps qui passe efface parfois des bribes de notre existence. Il m’arrive souvent d’être nostalgique, entre autres quand je repense aux amitiés perdues en chemin. Je trouve difficile d’accepter que le rythme effréné de nos vies nous limite, nous empêche d’entretenir ces liens.

 

J’aurais souhaité conserver tous les amis que j’ai croisés sur ma route, pour des raisons différentes, parce que la vie a fait qu’à des moments précis, nous nous sommes retrouvés ensemble et parce qu’on s’est aimés si fort…

 

Quand je repense à tous ces amis, à toutes les épreuves que plusieurs d’entre eux m’ont aidée à traverser, notamment le décès de ma mère, je suis triste de réaliser que je n’ai rien fait pour maintenir ces liens.

 

Le temps passe, mais sachez, chers amis, qu’il n’effacera jamais la trace que vous avez laissée dans mon cœur.

 

Vous reconnaissez‑vous?

 

xxx

 

Karine Lamarche

 

Demande de l’aide

« N’hésite pas, demande de l’aide! »

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« N’hésite pas, demande de l’aide! »

C’est ce qu’on pense sincèrement et ce qu’on dit, comme ça ou autrement, à des proches qui traversent des périodes plus difficiles.

Ça y est. C’est à moi que ça arrive. C’est moi qui ai une boule dans le ventre tout le temps, sans arrêt. C’est moi qui manque de souffle pour un rien. Je détermine certaines causes, mais ce n’est pas encore très clair.

Je n’ai pas l’habitude. Je ne suis pas vraiment une personne anxieuse. Je me gère bien, j’en mène plutôt large. C’est généralement moi qui offre mon aide, mon écoute.

J’ai donc tenté d’appliquer les conseils que je donne et de nommer mon anxiété. Maladroitement je crois, car l’aide est bien mince…

« Ça va moyen ces temps‑ci. Je n’ai pas l’habitude de gérer autant de stress et d’anxiété. Je ne sais pas si je serai à tel souper, pas certaine de pouvoir gérer tout ce monde. »

Même si ce genre de propos sort vraiment de l’ordinaire, c’est presque toujours accueilli comme si je disais que j’avais attrapé le rhume. Mais je ne comprends pas ce qui m’arrive, je ne sais pas comment le dire autrement.

J’ai peur d’aller consulter, peur d’un diagnostic ou d’une prescription. Peur de me rendre là.

Je continue à cuisiner, faire les courses, organiser les soupers, voir des amis, faire des activités, je continue… Ceux à qui je n’ai parlé de rien croient que je vais très bien. Ceux à qui j’en ai glissé un mot croient que ce n’est pas si pire, parce que je souris et que je fais tout ce que j’ai à faire.

Mais je suis presque tout le temps avec mes enfants qui sont bien petits pour comprendre que maman va moyen, alors je souris. Et je fais ce que j’ai à faire… parce que personne ne le fera à ma place.

J’ai nommé mon anxiété en espérant recevoir du soutien pour ne pas tomber.

Je me prépare maintenant mentalement à la chute…

Eva Staire

 

Aimer de la même façon?

La plupart d’entre vous savent que j’ai perdu l’homme de ma vi

La plupart d’entre vous savent que j’ai perdu l’homme de ma vie, le père de mes enfants, mon âme sœur, il y a sept ans. Sept années où je me suis posé des millions de questions sur moi, sur comment, sur pourquoi, pour savoir si l’amour, c’est la même chose après un deuil. Un deuil si jeune qui m’a laissée seule avec les deux plus beaux trésors du monde.

La semaine dernière, lors d’une magnifique soirée, mon amie m’a présenté une de ses amies qui est dans la même situation que moi. Un coup de foudre amical incroyable. Une connexion facile et agréable. Compassion, compréhension, tout y était. Et c’est là que la question m’a frappée en plein visage. C’est là que j’ai réalisé ou compris que oui, c’est possible d’aimer quelqu’un d’autre après un deuil.
Elle m’a demandé : « Dis, est ce qu’on aime de la même façon après cette épreuve? » Et la réponse est venue tellement de façon spontanée et facile… NON, on n’aime pas de la même façon. C’est un autre genre d’amour. Pas un amour de famille, un amour de bien être. Un amour pour se faire du bien, pour se faire plaisir.

Je fréquente un homme depuis bientôt cinq ans et il n’a jamais été question de cohabitation, de former un autre genre de famille. C’est un amour pour moi, car l’amour inconditionnel, je l’ai d’une autre façon. Cet amour que leur père avait pour moi, je le ressens à travers eux. Ce regard qu’il avait lorsqu’il me regardait, je le vois dans leurs yeux à eux, mes deux trésors.

Avec mon copain, c’est un tout autre amour. Son regard pour moi est rempli de beauté et de bien être. Un regard qui dit nous allons vieillir ensemble mais pour nous. Pour voyager, pour nous amuser, pour être ce que nous sommes.

Annie Corriveau

Espoir il y a

Quand l’adolescence de ton enfant commence avant même que le

Quand l’adolescence de ton enfant commence avant même que le terrible two se pointe… tu te dis que tu ne survivras pas.

Quand le terrible two oublie de finir. Qu’il enchaîne avec le f…g four et que les six ans sextuplent l’intensité… tu te dis que le bon Dieu t’a oubliée. Ou qu’il fait exprès pour te faire suer.

Quand toutes les méthodes enseignées par les maîtres de l’éducation bienveillante, de la discipline thatchérienne et du lâcher-prisme ne fonctionnent jamais plus de quatre jours (et demi, quand tu es chanceuse)… tu doutes. De tout : capacités parentales, possibilités de t’en sortir vivante, existence d’une justice pour les parents.

Quand tout le monde te répète : « OMG. Ça va être quoi, à l’adolescence?! », en prenant bien soin d’ajouter moult points d’exclamation et regards de découragement… tu le sais, le mauvais quart d’heure va s’étirer au‑delà de toute résistance possible. Tu vas y laisser ta peau, ton estime personnelle (il t’en reste un petit bout, n’est-ce pas?) et tout ce que ton cerveau peut contenir de sain.

Quand ton enfant, qui était pourtant si mignon au temps des couches et des siestes, te torture l’esprit autant que le cœur à force de compliquer les affaires, de la moindre demande à la plus simple sortie… tu te dis… en fait, tu ne te dis plus rien. Rendue là, tu es trop occupée à faire la nage du petit chien pour garder ta tête hors de l’eau. Et celle de ton enfant. Parce que s’il t’en fait voir de toutes les couleurs, c’est parce que lui aussi se noie à petit feu…

Et un jour, l’adolescence arrive. Pas de grandes pompes, pas de trompettes. À peine un petit « M’hein » mou de la voix qui t’indique que l’âge ingrat est au coin de la rue. Ah! non, trop tard, tu n’as pas pu l’intercepter : il est déjà chez toi, en la personne de ton ado.

Tu as déjà pris ton rendez-vous pour être internée quand… tu te rends compte que ça ne va pas si mal. Que toutes les méthodes éducatives mises en place parce que et malgré, elles finissent par donner des résultats. Que l’espoir qui t’a tenue en vie toutes ces années prend des teintes plus franches : cet ado te parle. Cet ado se rapproche de toi. Cet ado t’aime. Et en plus, il te cuisine des biscuits à l’occasion.

Ça ne règle pas tout (c’est qu’il a des années de pratique d’attitude plate derrière la cravate!), ça ne répare pas tout (une feuille froissée-déchirée-émiettée ne redevient pas lisse par miracle), ça n’efface pas les années de souffrance d’un coup de baguette magique. La mémoire est une faculté qui oublie… bien ce qu’elle veut.

Mais chaque jour qui passe permet à ton ado de grandir en dedans et en dehors (bon voilà, il t’a dépassée!) Chaque jour qui passe te permet à toi de voir ce qui ressort de tant d’années de persévérance et d’amour inconditionnel. Chaque jour qui passe vous permet de détricoter les mailles erronées, et de retricoter une relation saine.

Le fil du temps vous permettra de solidifier votre communication et votre confiance mutuelle. Oui, ça se peut, une adolescence sous le signe de l’espoir.

PS Interdiction de te venger. Ok… peut-être plus tard… gentiment, quand même… mais attends au moins qu’il soit parti de la maison.

Nathalie Courcy

Notre premier Noël à nous

D’aussi loin que je puisse m’en souvenir, Noël a toujours été

D’aussi loin que je puisse m’en souvenir, Noël a toujours été simple chez moi.

Le 24, c’était chez mes parents en famille.

Les cadeaux, la grosse bouffe à maman, le toast à papa. Un Noël important et sans prétention.

Mais les années ont passé et je ne suis plus enfant. J’ai ma propre famille maintenant. Et je suis maintenant la maman de ma famille à moi.

Mais reste que dans mon petit cœur d’enfant, j’aimerais qu’en ce retour du mois de décembre, la magie et la nostalgie s’unissent.

J’aimerais que la maison de papa et maman existe encore et que le 24 décembre existe encore à nouveau comme avant, comme quand c’était simple.

Mais papa est parti et il a volé la magie des fêtes. Il nous a quittés et nous a enlevé notre Noël sans prétention.

Maintenant, maman a son nouvel amoureux que j’adore, mais qui a lui aussi son Noël…

Et ma sœur, elle, a également son copain qui a son Noël. Tous deux le 24 décembre.

Alors me voilà, face à mon premier Noël en tant qu’adulte. Je ne le fuirai pas cette fois.

J’ai toujours tendance à accepter la première invitation ou à inviter tous les orphelins des fêtes pour fuir ma peine durant cette période, ou bien à remplir la maison soir après soir devant de belles tablées pour occuper ma tête et mon cœur un peu toujours tristes à ce temps de l’année.

Mais je me suis dit que cette année, les deux pieds dans ma première année de trentaine, il était temps que je crée nos traditions à nous,

Que l’on se fasse notre 24.

Mon chum est très traditionnel et adore tout ce qui est intime, juste nous quatre.

Je vais préparer une belle table, on va rester en pyjama… ouvrir nos petits cadeaux et ce qu’on mangera et fera durant cette soirée deviendra une coutume réconfortante pour mes enfants…

Ces petits détails qui nous paraîtront anodins sur le moment deviendront terriblement importants pour eux et aussi pour nous.

Un chocolat chaud près d’un feu d’hiver dans la cour deviendra irremplaçable pour les années qui se succèderont.

J’aime penser que notre Noël à nous arrive… même s’il me fait de la peine à la fois, parce qu’il m’éloigne de mon Noël d’enfant.

Et vous, vos traditions ont‑elles changé au fil des ans pour faire place à de nouvelles?

Lisa-Marie Saint-Pierre

Je ne peux m’empêcher de penser à toi…

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Alors que les familles se réunissent et que les éclats de rire des enfants éclatent dans la pièce, je ne peux m’empêcher de penser à toi.

Je regarde ce beau sapin rempli de milliers de lumières et je me dis qu’il aurait mis de la magie dans ta vie. Comme tellement de parents, j’ai perdu un enfant. Et peu importe les circonstances, c’est une perte dont on ne se remet jamais vraiment…

Parfois, nos petits anges nous quittent pour de funestes raisons. Que ce soit à quelques semaines de grossesse ou à quelques mois de vie, ça reste une peine qui ne guérira jamais entièrement.

Mon histoire n’est pas plus spéciale que les autres. Mon petit bébé aurait mené une vie emprisonné dans un corps handicapé où les murs de l’hôpital auraient été le seul décor qu’il puisse voir… Nous avons fait consciemment le choix de le laisser partir.

Je me suis promis que je ne regretterais jamais ce choix… mais… mais quand je vis des moments magiques, ceux où le temps semble s’arrêter, je ne peux m’empêcher de penser à toi, mon bébé.

Je pense à ton quatrième anniversaire, que l’on aurait fêté cet automne. Je pense à ton inscription à la maternelle, que j’aurais faite en février prochain. Je regarde tes sœurs ouvrir leurs cadeaux du père Noël, avec leurs yeux remplis de magie, et je t’imagine secrètement parmi nous…

Je sais aussi que bien des familles ont perdu des êtres chers, et pas seulement des enfants. Un père, une mère, une tante, un frère, un grand-père… et ça me réconforte en fait de penser que je ne suis sûrement pas la seule à vivre la nostalgie des fêtes…

La mort, ça reste un grand tabou. Plus les années passent et moins on se donne le droit d’en parler. Pourtant, même si on refait nos vies, même si on est très heureux dans le présent, on ne peut s’empêcher d’y penser.

Je me surprends encore à m’imaginer au bord de la rivière où on a dispersé ses cendres… Ça me fait du bien. Ce n’est pas de la tristesse que je ressens, pas uniquement… Je ne suis pas dépressive, et j’ai fait le deuil de ce petit être. Cela ne m’empêche pas toutefois de penser à tout ce que serait notre vie s’il en faisait encore partie.

Ce soir, je salue avec tendresse les parents qui ont perdu une partie d’eux‑mêmes. Je salue les enfants qui ont perdu ceux qui les ont mis au monde. Je salue tous ceux qui ont perdu quelqu’un qui faisait battre leur cœur plus fort. Je salue toutes les personnes qui regardent leur sapin illuminé cette année, en pensant à la personne qui manque à la fête.

Je vous envoie des milliers de câlins. Je lève les yeux au ciel et je regarde chacune des étoiles. Je me dis que si mon bébé est là‑haut, il semble bien entouré. Alors je lève mon verre ce soir, à vous, nos étoiles. Je vous souhaite d’être heureux où que vous soyez. Continuez de veiller sur nous. Et embrassez mon bébé pour moi…


Joyeuses fêtes à tous!


Joanie Fournier