Archives septembre 2022

Kaléidoscope : ou celle que je n’ai pas encore été… Texte : Solène Dussault

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Je me revois, petite, sous un soleil magnifique. L’exploration d’un nouvel univers se révélant à chaque tour de poignet. La découverte d’un jouet fascinant : le kaléidoscope. Une création de l’esprit ou une image véritable ? Un pur ravissement produit par un mélange de couleurs vives, de motifs flous ou définis.

Celle que j’ai toujours été : une femme formatée pour une seule mission, une seule profession. Au sortir des bancs d’école, mon diplôme fièrement acquis, le sourire accroché aux lèvres à l’entrée de ce tunnel professionnel. N’imaginant alors aucune porte de sortie, avançant d’un pas sûr et confiant vers une destination ultime, la sortie de ce long corridor : la retraite. Comme une roue qui tourne, me laisser entraîner, ne jamais remettre en question cette profession, si chère à mon cœur. Me lever, tous les matins, pour relever ce défi. Participer à de nombreux comités, partager des idées, élaborer des projets, rire, sourire, être fière. Devenir un mentor, un phare, un pilier. Celle sur qui on peut toujours compter.

Et un jour, ressentir un sentiment de lassitude, comme si ma mission avait perdu son essence, sa raison d’être. Chercher des moyens, des idées, des stratégies pour me relancer, insuffler une nouvelle énergie à ma carrière, à mes jours. Me demandant si c’est normal de me sentir comme je me sens. D’être inconfortable, de sentir que j’ai fait le tour du jardin. Un doute s’insinue dans mon esprit, comme une vipère sournoise : si c’était le début de la fin ? Impossible, ma carrière n’est pas terminée. La retraite n’a pas encore sonné pour moi !

Me fermer les yeux et mettre un cadenas sur mes envies, mon cœur. Repousser le tout sous le tapis et continuer le marathon. Espérer que le temps fera son œuvre et me redonnera des ailes. Faire de nouveaux choix, des tentatives inexplorées pour me maintenir dans ce milieu que j’ai tant souhaité. Que pourrais-je faire d’autre, après tout ? Mon baccalauréat est mon seul ancrage, ma seule espérance… Je suis devenue la somme de motifs flous, dilués, sans éclat. Je me sens éteinte, celle qui n’est plus traversée par une lumière porteuse d’espoir.

Et les pages du calendrier qui volent dans le vent déchaîné. Et cette voix, qui commence à crier plus fort. Le hurlement de celle que je ne veux plus être. Je ne veux plus revenir du travail épuisée et passer mes soirées à travailler. Je ne veux plus être celle qui fait des siestes la fin de semaine et qui n’a pas d’énergie pour partir en p’tit week-end à Québec. Je ne veux plus être celle qui poursuit ses jours parce qu’une retraite confortable l’attend au bout de sa route. Je ne veux plus être prisonnière d’une profession.

Et l’image du kaléidoscope se reflète sur ma rétine. Je dois me tracer un sillon qui m’appartient. Je dois devenir celle que je n’ai jamais été. Et la route de tous les possibles se dessine alors devant moi. Lorsqu’on ne veut plus être celle qu’on a été et que l’on veut devenir celle qui veut naître, il faut tenir le deuil par la main et l’embrasser. Oui, il y a du renoncement. Il y a tellement, tellement de vertiges aussi. La peur de ne pas y arriver. Et il y a de l’humilité qui demande à tendre la main vers de l’aide pour tracer une future voie. Découvrir en soi des trésors insoupçonnés, des ressources qui dorment, qui ne demandent qu’à jaillir dans toute leur splendeur. Rencontrer des personnes nouvelles, inspirantes, qui nourrissent des étincelles.

Je vois des images plus nettes de celle que je deviens : une femme courageuse qui s’engage vers des horizons encore inexplorés. Une femme qui tient sa boussole pour ne plus jamais perdre son nord. Avec bienveillance, j’honore les parties de moi qui sont dans l’enthousiasme total de chérir toutes ces opportunités. Je rencontre celle que je n’ai jamais été et j’ai vraiment hâte de faire un bout de chemin avec elle. Je me fais la promesse de rester bien en cohérence avec mes valeurs. Elles me permettront de voir ma vie en couleurs, sous toutes ses facettes, avec une grande fierté pour celle que je n’ai pas encore été. Droit devant !

 

Solène Dussault

Point final – Texte: Audrey Boissonneault

Je me trouvais à plat sur le sol. Le visage tout enflé et rouge. On pouvait apercevoir la trace de

Je me trouvais à plat sur le sol. Le visage tout enflé et rouge. On pouvait apercevoir la trace de mes larmes, qui s’étaient créé un chemin, quelques minutes avant. Le regard vide, je réfléchissais au geste qui mettrait le point final à ma vie.

Je me souviens d’avoir remué, sans cesse, les idées noires qui parcouraient mes pensées, je ne pouvais plus m’empêcher d’être en accord avec ce qu’il disait. J’ai laissé un message à ma meilleure amie, juste pour lui dire que ça n’allait pas et que je l’aimais. J’ai refusé son appel, en lui disant que j’étais en chemin vers la maison. Personne n’était, réellement, au courant, jusqu’à tant que je dise à ma mère : « Maman, je n’y arrive plus, je veux partir. »

Il y a quelques années, je voulais m’enlever la vie.

J’ai gardé le silence sur ce sujet. En toute honnêteté, j’ai l’impression qu’il s’agit, encore, d’un sujet tabou. J’avais honte, je me sentais égoïste. Pour rien au monde, je ne voulais que l’on voie les cicatrices sur ma cuisse. Je ne voulais pas être décrite comme une faiblesse. Je préférais me refermer, au lieu d’être accusée de chercher l’attention. Depuis quelques mois, j’ai décidé de m’ouvrir sur la situation à quelques personnes. J’ai eu la chance de parler à plusieurs professionnels qui m’ont, tous, apporté un petit quelque chose pour continuer à avancer.

Par chance, mes envies sont restées sans actions. J’ai aussi la joie de dire que j’ai cessé de m’infliger des gestes d’automutilation à l’aide d’objets coupants. Lors des douze derniers mois, j’ai lancé des appels à l’aide, j’ai été en thérapie, quasi, chaque semaine. J’ai su voir le bon et le mauvais autour de moi, j’ai appris sur les personnes qui m’entouraient et j’ai découvert leurs intentions. J’ai appris que certaines personnes peuvent devenir de la famille et j’ai vu certaines personnes devenir des inconnus.

J’ai touché le fond et j’y suis restée un bon moment. J’ai ressenti que ma présence, dans ce monde, n’était plus nécessaire. Je n’arrivais plus à sentir les émotions qui me traversaient, alors que la douleur mentale envahissait chaque partie qu’elle pouvait. J’ai réalisé que la vie est loin de celle que je m’étais imaginée. Je ressentais que garder le silence était, littéralement, la seule chose qui avait du sens.

La vie te fait monter et redescendre, puis quand tu restes coincé à un niveau, tu comprends que tu es la seule personne qui peut te sortir de cet endroit. La vie t’amène sur certains chemins où tu n’arrives plus à te retrouver et c’est à ce moment que tu te demandes si un jour, tu vas voir la lumière au bout du tunnel.

L’envie de chercher cette lueur d’espoir n’y était plus. Je cherchais, désespérément, une façon de soulager ma douleur, je cherchais à ce que tout s’éteigne. Mais j’ai pris la décision de prendre soin de moi et la première étape était d’éliminer chacune de ces pensées embrouillées.

Parce que je souhaitais mettre un point final.

1 866 APPELLE (277-3553)

suicide.ca 

En cas de danger immédiat pour vous ou un proche, composez le 911.

Audrey Boissonneault

L’essentiel, c’est d’être aimé – Texte : Arianne Bouchard

Paul Éluard a dit un jour « Il faut peu de mots pour exprimer l’essentiel ». Comme vous ave

Paul Éluard a dit un jour « Il faut peu de mots pour exprimer l’essentiel ». Comme vous avez appris à me connaître au fil de mes articles, je ne suis pas une femme de peu de mots. Pourtant, je suis totalement d’accord avec lui. Pour moi, l’essentiel se résume ainsi : l’amour.

L’amour, celui passionnel qui n’a rien de chaste comme celui que tu partages avec ta famille ou tes amis. L’amour comme celui qui te tient au chaud en hiver. L’amour comme celui qui te fait perdre totalement la tête et dire des choses ridicules comme « oui, j’ai vraiment envie de me faire un marathon Star Wars » quand bien même tu sais au fond de toi que l’expérience sera longue et pénible. Malgré tout, pour cet amour, pour cette personne si chère à ton cœur, tu donnerais tout pour la voir sourire, pour lui faire plaisir et pour passer les prochaines heures dans ses bras, même quand tu sais pertinemment qu’après cinq minutes, vous allez tous les deux être inconfortables et courbaturés. L’amour, le vrai, que tu ressens au fond de tes trippes, celui qui fait mal, comme une douleur omniprésente. Celui qui te laisse une sensation douce-amère quand tu as l’impression que tu en mourrais si tu ne l’embrassais plus jamais.

L’amour de ta famille, divisé en plusieurs catégories en commençant par l’amour vache. Cet amour brut de décoffrage comme celui que te prodigue ta famille à coups de compli-mardes, par exemple quand ta petite sœur te dit que « t’es belle pour une grosse ». L’amour inconditionnel qui fait que d’année en année, qu’importent les disputes, les vacheries et à quel point tout le monde se tombe respectivement sur les nerfs, vous vous retrouvez tous à Noël. L’amour complice comme quand tes sœurs et toi, vous commencez à déblatérer à quel point vos parents sont bien trop « parents » à votre goût. L’amour fraternel, quand tu arrives à un âge où tu arrêtes de voir tes frères et sœurs comme des plaies, pour finalement les considérer comme des amis.

L’amour amical d’un meilleur ami, toujours là pour toi, pour le meilleur et pour le pire, peu importe l’heure du jour. Cet amour qui te permet de continuer à avancer quand tout s’écroule autour de toi, parce que tu sais que tu auras toujours cet ami qui veille sur toi et qui assure tes arrières. Cet amour que les autres ne comprennent pas toujours. Vous êtes tellement complémentaires et essentiels l’un pour l’autre que ça en laisse ton psychologue perplexe. La cerise sur le sundae, c’est que si tu es ami avec une personne de ton orientation sexuelle, vous êtes forcément amoureux, selon les autres. Vous ne pouvez pas être si proches et si chastes selon eux. Comme si on pouvait bien s’entendre avec une personne uniquement en étant sexuellement incompatibles, alors qu’en réalité, on s’entend bien avec une âme indépendamment de son sexe ou de son orientation.

Bon bien évidemment, je ne vis pas que d’amour et d’eau fraîche ! Comme tout le monde, j’ai besoin de sécurité, de nourriture et d’un toit, mais je pourrais me contenter du minimum, du moment que je suis aimée de part et d’autre, ça me suffit.

Comme cette magnifique chanson des Beatles le résume si bien : « All you need is love ».

Arianne Bouchard

Je suis née dans un monde libre – Texte: Joanie Fournier

Je suis née dans un monde libre. Je suis née en sécurité, dans une fam

Je suis née dans un monde libre. Je suis née en sécurité, dans une famille aimante. J’ai tenu pour acquis qu’être en sécurité, aimée, respectée et stimulée, c’était normal. Et plus je côtoie des gens formidables, ouverts d’esprit, qui viennent de partout sur Terre… plus je suis reconnaissante. Je suis reconnaissante pour toutes ces petites choses, qui pendant des décennies m’ont semblé normales et acquises. Toutes ces petites choses, qui font partie du quotidien depuis tellement longtemps, qu’on en oublie la chance qu’on a de les avoir.

Je sais nager parce que j’ai de la chance. L’endroit où je vis m’a permis d’apprendre à nager dans une eau calme, cristalline et saine. J’ai appris à nager dans le calme et le plaisir, pas dans la panique et la survie.

Dès mes 5 ans, j’ai pu aller à l’école. Presque gratuitement. Aussi longtemps que j’en ai eu envie. Un autobus est passé me chercher au coin de ma rue, tous les jours, pour m’amener à l’école en sécurité, gratuitement. J’ai appris à lire, à écrire, à penser par moi-même. On m’a autorisée à avoir mes propres pensées, à les développer, à les exprimer et à les assumer.

J’ai des vêtements adaptés pour toutes les saisons. Un toit sur ma tête et un lit pour dormir. Les restants dans le frigo ne me tentent pas toujours… mais il y a toujours quelque chose à manger à l’intérieur.

J’ai commencé à travailler très jeune, pour avoir mes propres sous, pour me payer ce dont j’avais envie, quand j’en avais envie. Personne n’a jamais contrôlé mon argent ou choisi à ma place comment j’allais le dépenser.

Je marche dans la rue et je me sens en sécurité. Si je ne me sens pas en sécurité, j’appelle la police et je me re-sens en sécurité. Personne n’a le droit de me faire du mal impunément. Je n’ai jamais été témoin d’une fusillade ni vu de bombe éclater sous mes yeux. J’ai de la chance.

J’ai choisi la personne avec qui je voulais partager ma vie. J’ai choisi si c’était un homme ou une femme. J’ai choisi quelqu’un que j’aimais. J’ai choisi quelqu’un qui me respecte et qui me traite bien. Et j’ai le droit d’arrêter cette relation quand je le veux. J’ai le droit de changer d’avis, j’ai le droit de continuer, j’ai le droit d’écouter mon corps et mon cœur.

J’ai des relations sexuelles quand j’en ai envie. J’ai le droit de dire non. J’ai des orgasmes. J’ai le droit d’avoir du plaisir et de décider de la manière de m’y prendre pour l’obtenir. J’ai le droit d’avoir des enfants, autant que j’en veux. J’ai le droit de ne pas avoir d’enfant. Je peux me faire avorter. Peu importe la raison.

J’ai le droit de choisir le gouvernement qui me représente. J’ai le droit de dire que je ne suis pas d’accord. Je peux écrire ce que je veux sur Internet. Je peux dire ce que je pense et je me sens en sécurité.

J’ai toujours le choix. Personne ne peut me forcer à quoi que ce soit. Je peux devenir qui je veux. Je peux choisir mon métier. Je peux choisir mes amis. Je peux choisir ma vie.

Tout cela me semblait tellement banal jusqu’à récemment. Tout cela me semblait automatique, acquis, non négociable. Plus je côtoie des personnes qui arrivent d’ailleurs, plus je les respecte et plus je remercie la vie d’être née ici. Il faut prendre le temps de se rappeler que tout cela n’est jamais acquis pour toujours. Il faut savoir dire merci et être reconnaissant pour ce que l’on a. Il faut savoir se battre pour conserver nos droits. Rien n’est acquis. Tout peut changer. Il faut continuer cette bataille, menée par nos ancêtres. Elle ne sera jamais terminée. Tant que des humains sur Terre n’auront pas tous ces droits, cette bataille ne sera jamais terminée. Et si vous vivez ici et que vous croyez ne pas avoir tous ces droits, vous avez tort. Levez-vous, parlez, allez chercher de l’aide. Il y a des gens prêts à vous accompagner. Reprenez vos vies en main, vous avez le droit.

Joanie Fournier

« Maman, papa, on peut avoir un chien ? »  – Texte : Caroline Lortie

Badaboum. Vous étiez en train de boire tranquillement votre café, en regardant le journal du samed

Badaboum. Vous étiez en train de boire tranquillement votre café, en regardant le journal du samedi matin, bien tranquilles. Arrivés en courant du sous-sol, vos deux petits poussins vous lâchent LA bombe.
— Maman, papa, on peut avoir un chien ?
Silence. Vous vous regardez mutuellement, les yeux grands ouverts. Elle sort d’où cette idée ? Qui a mis ça dans leur tête ? Ils ne sont pas beaux dehors les oiseaux, les écureuils, les moustiques ? Ce n’est pas assez pour eux de jouer avec Médard, le chien de grand-maman, Bonzaï, le chat de la gardienne et de nourrir Microbe le poisson du propriétaire du dépanneur du coin ? Un chien ? Un chat ? Un hamster ? Dans NOTRE maison ? Qui va courir partout ? Détruire les cadres de portes ? Manger le divan ? Ramener des bestioles indésirables ? Laisser des bombes odorantes dans notre jardin ?
— Dites ouiiiiiiiiii ! On va s’en occuper tous les jours, vous n’aurez rien à faire !

Bon, time out. On le sait déjà, cette promesse, c’est de la frime. Ils ne le feront pas. Du moins, pas longtemps. MAIS je vous garantis que leur demande est légitime et que votre famille peut en tirer vraiment beaucoup de bénéfices.

Mais avant de dire oui, empruntez ! Oui, oui, vous avez bien lu ! Empruntez un animal ! Ou plutôt, babysittez un animal, parce que ce n’est pas un objet mais bel et bien un être vivant à part entière. Je suis certaine que dans votre entourage, il y a plusieurs animaux ! Vous verrez rapidement si le type de bête convient à votre famille. On s’entend qu’un cheval est un peu moins facile à garder dans un salon… Mais un lapin, une souris, une perruche ! Même un chien ! Plusieurs font garder leur toutou pendant les vacances estivales alors allez-y ! Leur maître va vous guider avec plaisir et si jamais ça dégénère, il reviendra très vite le récupérer !

Après ce séjour, vous pourrez faire le point avec votre progéniture. Quels ont été les points positifs ? Les points négatifs ? Est-ce que ce type d’animal est le bon pour votre famille ?

Quand on n’a jamais partagé son quotidien avec une petite bête (ou même grosse…), il est primordial de se poser les bonnes questions. Mais surtout, plus que tout, il est primordial de ne pas adopter ou acheter sur un coup de tête.

Un animal, c’est un être vivant et ce n’est pas fait pour toutes les familles !

Après cette deuxième étape du babysitting (on s’entend que la première étape a été la manigance de vos chers trésors), on va regarder ensemble quelles sont les questions à se poser avant l’adoption d’un animal. Le budget, les soins, le temps qu’on doit consacrer, etc. !

En attendant, finissez votre café en respirant !

Un animal, je vous le garantis, va apporter beaucoup de positif à votre famille si vous êtes faits pour en adopter un !

À + !

Caroline Lortie

L’âme se souvient – Texte: Isabelle Fournier

Pour tous ces hommes, toutes ces femmes et toutes ces familles qui vivent avec la maladie… celle d

Pour tous ces hommes, toutes ces femmes et toutes ces familles qui vivent avec la maladie… celle de l’oubli.

 

« Une vie entière à cumuler les souvenirs, les rires, les joies et les peines…

À cueillir tous ces moments et ces émotions qui font de nous des êtres unis et empreints de compassion…

 

Puis, au fil du temps, le seau dans lequel tous ces souvenirs étaient déposés commence à s’effriter… laissant ainsi quelques brides s’échapper… quelques mots, quelques moments, quelques visages…

 

Sache que ce n’est pas de ma faute si tous ces souvenirs m’échappent…

 

Je tente de les retenir, mais je n’y peux rien…

 

Ma tête a décidé de se dissocier de ma vie, de mon cœur, de mon âme…

 

Chaque fois que tu me regardes, ne te soucie pas de ma réaction d’ignorance…

Ma tête ne te reconnaît plus mais mon âme, oui…

 

Chaque fois que je te répète ces histoires où j’étais enfant… Écoute-moi comme si c’était la première fois, mon âme en a besoin.

 

Chaque fois que tu me dis que tu m’aimes…

Mon âme acquiesce même si ma tête ne réagit nullement…

 

Chaque fois que je t’ignore en disant que je ne te connais pas…

Pardonne-moi, je ne veux pas te blesser, ma tête a oublié…

 

Chaque fois que tu me quittes, les yeux pleins d’eau…

Sache que mon âme souhaite te garder auprès d’elle et te dire qu’elle t’aime…

 

Mais surtout, malgré toute cette douleur que tu ressens, promets-moi de ne pas m’abandonner…

 

Parce que même si ma tête a oublié, mon âme se souvient de tout… et elle a besoin d’être aimée et acceptée… »

 

– Isabelle Fournier –

Si : Un monde de possibilités 

 

 

La fameuse tradition des pommes – Texte : Marilou Savard

Aller aux pommes est un incontournable à chaque automne. Il n’est pas question que je manque m

Aller aux pommes est un incontournable à chaque automne.

Il n’est pas question que je manque ma chance une seule fois.

Moi-même enfant, adolescente, adulte célibataire, mariée, maintenant maman, aucune étape de ma vie n’a fait exception. J’éprouve de la joie pure à toutes les fois.

 

Pourquoi ce n’est pas une option pour moi ?

Eh bien, en pensant au jour où j’irais cueillir ces délicieux fruits rouges je me suis demandé:

Pourquoi j’aime autant cela ?

Pourquoi je ne peux pas m’empêcher de faire cette activité à chaque année ?

Bien que la température soit souvent parfaite (pas trop chaude, pas trop froide), que les pommes seront sucrées et que je verrai des feuilles orange qui combleront mon cœur sur le chemin, et que ma fille sera tout sourire, c’est surtout que c’est une TRADITION.

 

Le mot tradition est la plupart du temps employé pour désigner une habitude, quelque chose qu’on pratique à plusieurs reprises au cours des ans, et ce au sein d’un même groupe social restreint, souvent la famille.

Mais c’est beaucoup plus profond que ça.

 

C’est aussi quelque chose qu’on transmet de génération en génération.

C’est donner aux autres ce qui nous a été donné.

C’est présenter une inestimable opportunité.

 

C’est nourrir nos relations.

Créer, confectionner.

Oui bâtir, mais surtout entretenir.

Faire en sorte que ça fonctionne à long terme.

C’est devenir et être intentionnel.

 

C’est apprendre aux gens qui nous côtoient que le temps est précieux, qu’il faut bien l’investir.

C’est enseigner à ne rien tenir pour acquis.

À ne pas se plaindre avec le connu et le déjà-vu.

 

Ensuite, je ne sais pas pour vous, mais ce que j’aime surtout des traditions, c’est qu’elles créent effectivement des souvenirs, mais des différents. Ce n’est pas parce qu’on fait la même chose qu’on vit la même chose.

C’est répéter un bonheur, mais avec d’autres couleurs.

Bien que je sois admirative et partante pour le nouveau et la spontanéité, je me plais à refaire plusieurs fois une solution gagnante. Ce qui fonctionne fonctionne !

 

Je vous laisse maintenant en vous suggérant de garder le plus de traces possible.

Dans notre esprit, il y a souvent des marques de ces événements antérieurs, parfois ce sont même nos sens olfactifs qui nous rappellent ce que l’on a déjà expérimenté.

Cependant, comme on le dit depuis longtemps, les paroles s’envolent, mais les écrits restent.

Couchez à l’encre ce que vous avez vécu de beau, de valeur.

Et aussi, je veux vous proposer que les photographies puissent nous permettre de ne jamais oublier.

Prenez-en à la tonne.

Chaque photo est un trésor. C’est de la richesse d’avoir des tons colorés agencés de nos êtres aimés sur un bout de papier ou sur un écran illuminé pour qu’on se souvienne…

 

Bref, une tradition c’est se souvenir que c’est possible d’être heureux en répétant un peu différemment les événements merveilleux passés.

 

Bonne cueillette! 🍎

 

Marilou Savard

 

La tendresse de l’allaitement — Texte : Jessica Archambault

Avertissement : L’allaitement est un sujet qui fait réagir. Je suis tout à fait consciente

Avertissement : L’allaitement est un sujet qui fait réagir. Je suis tout à fait consciente que ce n’est pas facile pour toutes. Bien que je prône l’allaitement, je considérerai toujours la santé mentale de la mère comme primordiale et à ne pas négliger dans les différents choix à faire dans sa maternité. Ce texte touche mon expérience bien personnelle.

Pour moi, l’allaitement est simplement naturel. Ce sont des moments précieux et doux avec mes enfants. Au-delà de les nourrir, c’est un puissant réconfort. J’ai l’impression d’être la maison de mon bébé. C’est drôlement dit, mais c’est vraiment le sentiment que j’ai. Lorsque mon bébé boit au sein, comme ses frères avant lui, je le sens apaisé, calme, serein. Je le sens en confiance et complètement abandonné. Il fait le plein de lait, mais aussi d’amour et de tendresse.

J’ai l’immense chance que ce soit facile pour moi. À mes deuxième et troisième bébés, j’ai pu faire des dons de lait à Héma-Québec pour aider de jeunes prématurés nés avant 32 semaines de grossesse. Les bienfaits sont nombreux et je suis heureuse d’avoir pu y contribuer. Je le nomme ici parce que ce n’est pas encore très connu. Je me dis que si ça peut donner envie à quelques mamans de faire de même, ça vaut le coup !

Même si je suis chanceuse dans mon expérience d’allaitement, ça reste un important don de soi. C’est exigeant, notre corps produit tout ce qu’il faut pour nourrir un autre être humain, ce n’est pas rien ! C’est donc aussi de nombreuses heures éveillées, parfois dans de drôles de positions, avoir faim et soif, gérer des canaux lactifères bloqués, peut-être même une mastite. Comme me disait Maïka, « on devrait chaque jour se dire qu’on est hot ! »

En sortie en famille au Centre des sciences, j’ai croisé une maman assise par terre dans un coin, allaitant son bébé. J’ai eu un sentiment de déjà-vu et le sourire que je lui ai fait valait un gros high-five !

Malgré les défis, je suis émotive à l’idée qu’un jour, ce sera terminé définitivement. Pour la première fois de ma vie de maman, je ne sais pas si mon bébé sera le dernier. Je n’ai toujours pas envie d’arrêter le dernier allaitement, ce boire avant le dodo où on s’arrête et se pose, bébé et moi. Peu importe l’intensité de la journée, nous partageons ce moment de douceur et de calme, seulement nous deux. Je crois que je l’apprécie autant que lui. Je m’ancre dans le présent, je savoure la douceur de mon bébé, je suis aussi apaisée.

Que ce soit la fin qui s’annonce bientôt ou que je vive une quatrième aventure d’allaitement, je sens que je vivrai un petit deuil lorsque ce sera terminé, car rien, pour moi, n’est comparable à ces instants de douceur.

Jessica Archambault

Premier anniverciel (Texte : Valérie Marcoux)

1 an depuis ta naissance en silence. 12 mois depuis qu’on t’a bercé, cajolé en essayant de

1 an depuis ta naissance en silence.

12 mois depuis qu’on t’a bercé, cajolé en essayant de te transmettre tout notre amour en trop peu de temps.

52 semaines depuis qu’on t’a emmailloté dans ta doudou et qu’on t’a mis ton joli chapeau. Qu’on a caressé tes cheveux et tes petites joues.

365 jours à penser à toi, à t’imaginer, à parler de toi et à t’aimer.

8 760 heures depuis qu’on t’a admiré et qu’on a emmagasiné le plus de souvenirs de toi…

525 600 minutes qu’on a prises une à la fois, puis 5 minutes à la fois, puis 1 heure, 1 jour et 1 semaine à la fois…

31 536 000 secondes d’émotions. Des émotions vives, parfois mélangées ou contradictoires, des émotions négatives, mais plus souvent positives malgré tout.

525 600 minutes où nous semblons forts, semble-t-il, alors que nous faisons seulement notre possible.

8 760 heures où ton papa et moi sommes plus que tout là l’un pour l’autre, où nous nous soutenons dans l’humour et dans l’amour.

365 jours à profiter pleinement de tes grands frères, à réaliser que notre noyau familial est plus soudé que jamais.

52 semaines de hauts et de bas. De chemins tranquilles et de grosses montagnes, à monter, tomber et se relever. ..

12 mois où nous te portons en nous au fil des saisons, où nous avons changé, où nous avons grandi.

1 an d’amour pour toi.

Bon anniverciel Zachary

Valérie Marcoux

La Journée mondiale de la peluche — Texte : Marilou Savard

Ça remplit nos yeux de beauté, de mignonnerie, de diversité. C’est un élan spontané du cœ

Ça remplit nos yeux de beauté, de mignonnerie, de diversité.

C’est un élan spontané du cœur.

On l’aperçoit sur une tablette et on ne peut pas s’empêcher de l’acheter pour quelqu’un de spécial ou pour soi-même (car on va se le dire, on est aussi spécial).

La peluche, le toutou, est un incontournable.

 

Le 9 septembre, c’est la Journée mondiale de la peluche.

Historiquement, son origine est au début du 20e siècle aux États-Unis et est connue sous le nom de Teddy Bear Day.

Elle arrive plus exactement en 1902.

N’ayant aucune prise à la chasse à l’ours, le président américain Theodore Roosevelt aurait refusé de tirer sur un jeune ours attaché à une laisse.

Suite à cet événement, on lui aurait donné le surnom : Teddy (Theodore), que l’on a ensuite donné, en 1903, aux premiers ours en peluche fabriqués par Morris Michtom et sa femme Rose.

D’où le titre : Teddy bear.

Évidemment, avec le temps, la peluche a envahi le monde entier pour tous ses bons côtés et a grandi en variété.

 

Petits et grands, personne ne peut échapper à sa magie.

Ce je ne sais quoi qui prend vie.

 

Difficile de dire exactement pourquoi, chacun son histoire, ses raisons, sa connexion.

Toutefois, je crois en connaître quelques-unes.

 

Une peluche, c’est l’accès à l’inaccessible.

Se rapprocher de ce qu’on ne peut pas avoir dans la réalité.

Un animal domestique ou un animal sauvage, un superhéros, un bonhomme animé. Ou bien encore, il peut représenter quelqu’un qui est éloigné, qui peut nous manquer.

Elle nous permet d’avoir une certaine et meilleure proximité.

 

En effet, les toutous sont un rappel de ce que l’on aime. Personnage d’un film ou d’une émission, un être poilu qu’on affectionne. Une personne chère.

Ça nous permet de rester liés à quelque chose ou quelqu’un qu’on a aimé et qui nous a procuré un réel bonheur.

Ce bonheur nous suit partout l’où on va, où l’on est.

 

Ce qui fait qu’un toutou est évidemment une source de réconfort instantané sans qu’on n’ait besoin de le demander.

II nous fait nous sentir en sécurité.

C’est de l’amour inconditionnel.

On peut lui faire n’importe quoi, il sera toujours là.

 

Bien évidemment, la peluche permet aussi de se souvenir d’un moment.

Un moment en particulier.

Où on l’a acheté ou qui nous l’a donné ? Dans quelles circonstances ? Le pourquoi.

Elle nous rappelle tout cela et rappelons-nous que ce souvenir c’est vivre. — Samuel Butler

 

Bref, elles ont toutes une signification unique, qu’on ne peut pas reproduire.

On peut difficilement s’en séparer.

C’est du vécu qui a été partagé, de sincères et profondes émotions dans le vrai et l’imaginaire aussi.

Pour toutes ces raisons, je crois donc que les peluches méritent amplement d’être célébrées et honorées aujourd’hui.

 

Marilou Savard