Hommage aux conjoints et aux papas
Je n’ai jamais aimé les sports d’équipe. J’ai toujours préféré les sports individuels où tu ne peux compter que sur toi pour réussir ou échouer. J’ai toujours trouvé ça plus simple et plus sûr. Jusqu’au jour où ma fille est née, puis mon premier garçon, puis mon deuxième. Ma vie tout entière est alors devenue un sport d’équipe.
Depuis, j’adore les sports d’équipe. Vous savez, lorsque vous criez : « Je fais un temps d’arrêt sur le banc, back-moi! » et que vous savez que l’autre assurera. Ou lorsque l’envie soudaine de jouer plus physique vous prend, mais que l’autre prend le relai avant que l’arbitre ne siffle et vous donne une pénalité que vous regretteriez amèrement. Lorsque vous êtes en désaccord avec la situation, que vous avez une envie incontrôlable de vous plaindre et que votre coéquipier vous comprend et vous appuie complètement et sans jugement. Lorsque vous êtes épuisée moralement et physiquement, que vous êtes sur le point de déclarer forfait, et que votre partner vous tape dans le dos, vous lance une tite phrase qui fait toute la différence, un sourire, une blague, une main dans les cheveux, un gros câlin. Tout à coup, l’énergie revient. Alors, vous savez que vous y arriverez.
Oui, j’adore maintenant les sports d’équipe. Même si parfois, j’ai l’impression d’être moins souvent sur le banc que lui pour pouvoir reprendre des forces. Même si quand il prend le relai, il y a parfois une petite voix dans ma tête qui me dit : « J’aurais fait ça autrement! » ou « Zut! Il pourrait oublier ça! » Oui, il y a encore mes vieilles habitudes de sportive individuelle qui remontent parfois lorsque l’anxiété me prend à l’idée qu’il ait omis une passe ou une stratégie ou qu’il ne prenne pas la décision que j’aurais prise.
Non seulement j’aime les sports d’équipe, mais je ne pourrais plus m’en passer. Après une partie qui s’est mal déroulée, lorsque je ressens l’urgent besoin de ventiler et qu’il m’écoute même si je devine qu’il préférerait mettre ce match derrière lui et passer à autre chose. Lorsque je me défoule sur lui, que je me fâche parce que je suis épuisée, parce que je me sens à bout de cet entraînement jour après jour et de ces joutes qui recommencent chaque fois. Lorsque je m’emporte parce que tous mes efforts semblent vains et qu’il me pardonne, qu’il m’aime quand même, malgré tout.
Parce qu’en plein match ou hors-jeu, on a du fun, on rit, on déconne. Même après toutes ces années à faire équipe avec lui, même si on connaît par cœur toutes nos petites manies, nos failles, qu’on se tape sur les nerfs par moments, que certains jours, on se sent dépassés par le stress, les obligations, le bruit, la fatigue, il est toujours là et je sais qu’il le sera toujours. Il ne nous lâchera pas. Pouvoir compter sur l’autre, m’y reposer (lorsqu’on arrive à lâcher prise), c’est une découverte merveilleuse dont je ne me passerais plus.
À tous les coéquipiers : merci d’être forts à nos côtés. Vous êtes des conjoints et des papas formidables! Vous faites de nous de meilleures mamans.
Karine Delorme