Gérer les grands-parents, quel chaos!
En repensant à ma propre relation avec mon grand-père et ma grand-mère, à la place dans la famille qu’ils ont eue dans ma vie, aux liens que nous avions, cela m’a amenée à penser aux grands-parents d’aujourd’hui. Maintenant que c’est moi qui suis devenue parent, ma vision d’eux est différente.
Chaque génération a selon moi sa propre façon d’aborder le sujet.
Sous la perception de l’enfant
On y voit le côté cool : être gâté, le partage de connaissances, la tendresse reçue. Je me rappelle encore et j’imagine encore la tête de ma mère lorsque je suis rentrée de l’épicerie avec mon grand-père et qu’elle a vu la quantité de cochonneries que l’on ramenait. Elle était à deux doigts de faire une attaque. Mon grand-père avait prononcé les mots que tous les enfants rêvent d’entendre à l’épicerie avec leurs parents : « Si tu vois quelque chose qui te tente, mets-le dans le panier ». Vous imaginez que j’en avais largement profité.
La deuxième position, celle où tu deviens parent
Devenue maman à l’âge de vingt ans, avec peu d’expérience de la vie, je m’affirmais peu, j’étais influençable. Je repense à ce jour où nous étions allés au marché aux puces. Ma fille qui devait avoir à l’époque deux ou trois ans avait eu le coup de foudre pour un lapin mécanique rose en patins à roulettes qui roulait dans une allée. Il y avait aussi cette vendeuse qui encourageait trop fortement son désir que maman cède et lui achète cet objet tant désiré. Je venais à peine de lui dire non qu’elle se jeta par terre pour faire une spectaculaire crise de bacon. Malgré mon malaise, j’étais prête à la prendre en petite poche de patates et à sortir du marché. Quand j’ai entendu ma belle-mère lui dire : « Tu l’aimes le lapin? Mamie va te l’acheter. » Ouch! Elle venait de saper mon autorité et de dépasser les limites de son rôle.
Si on veut éviter malaises et malentendus entre parents et grands-parents, il faut, selon moi, suivre quelques règles de base. Moins on attend pour le faire, plus le rôle et la place de chacun seront clairs pour tous. Bien entendu, chaque famille est unique et a son histoire. C’est à vous d’y aller avec ce qui a un sens pour vous.
1) Exprimer ouvertement vos besoins
Rien de mieux qu’une bonne et franche discussion autour d’un bon thé ou d’un bon café pour clarifier quelle place vous voulez que les grands-parents prennent dans la vie de leurs petits-enfants. Demandez-leur aussi celle qu’ils sont prêts à prendre.
2) Reconnaître leurs désirs
Une des joies d’être grands-parents est de gâter, de faire plaisir et c’est normal! Ne les privez pas de ce bonheur. Soyez juste clairs et exprimez votre vision de la parentalité. Un biscuit, c’est ok, mais pas tout le sac.
3) Votre moment
Avec respect, faites savoir que maintenant, c’est votre tour de vivre l’expérience d’être parents. Chacun son moment, chacun sa place.
En terminant,
4) Soyez reconnaissant
Remerciez-les de vouloir partager avec leurs petits-enfants toute cette expérience, leurs histoires et leurs valeurs.
Johanne Bisaillon
Coach familial
Membre du réseau Nanny secours