À vous, parents de sportifs
Sixième partie de hockey en deux jours. À force de courir à gauche et à droite, mon conjoint et moi sommes plus épuisés que nos petits sportifs eux-mêmes. En arrivant à l’aréna, nous remarquons une voiture de police stationnée devant l’entrée. Une scène quasi normale ou devrais-je dire, trop commune dans le monde du sport amateur.
Apparemment, un enfant dans l’estrade avait un sifflet, ce qui a causé des faux arrêts de jeu sur la glace puisque les joueurs croyaient que c’était l’arbitre qui sifflait. Les parents dans les estrades ne savaient pas qui était le responsable des sifflements, ce qui a fait boule de neige, les uns accusant les autres. Bref, il a fallu l’intervention de la police pour calmer les gens.
Le coach me dit : « C’est triste, je n’avais même plus la concentration des joueurs. Ils regardaient tous leurs parents se chicaner dans les estrades. »
Pouvons-nous peser sur « Pause » un instant? Est-ce vraiment là l’image que l’on veut montrer à nos jeunes? Je comprends le fait d’être passionné, intense ou même épuisé, je suis la première à crier comme une folle dans le feu de l’action, mais est-ce possible de rester civilisé?
Ne m’écrivez pas pour me raconter votre version des faits, là n’est pas la question. Moi, je vous parle de respect. D’avoir un esprit sportif tout en restant respectueux.
Même chose lorsque j’entends des parents rabaisser des joueurs. « En tout cas, si c’était mon enfant, il ne jouerait plus au hockey! » « Franchement, s’il ne veut pas jouer, qu’il reste chez lui. » « Comment ça, il est dans le A lui, c’est clairement un B! »
HEY! Ça suffit! Si moi, je vous entends, eh! bien, tout le monde vous entend, y compris votre enfant, y compris le joueur qui a mal joué. Si vous n’êtes pas d’accord, discutez-en en privé avec le coach ou bien comme on dit, lavez votre linge sale en privé à la maison!
Est-ce que je suis la partisane parfaite? Non. Je me laisse souvent emporter par l’émotion et je deviens alors frustrée ou déçue. Une fois, j’ai même vraiment détesté le coach de mon fils. Est-ce que mon fils l’a su? Non. Je n’avais aucune raison de lui mettre des pensées négatives en tête.
Nous voulons tous que nos enfants excellent et nous souhaitons tous que nos enfants remportent la victoire. Mais est-ce possible de créer un environnement sportif positif? Si l’équipe de mon fils perd, je ne veux pas qu’il s’en prenne au joueur fautif. Je veux qu’il trouve ce qu’il peut faire pour que l’équipe entière s’améliore, non pas qu’il pointe du doigt le plus faible. Voilà selon moi, la différence entre celui qui AGIT en champion et celui qui PENSE comme un champion. Celui qui agit en champion deviendra les gros bras sans cervelle; celui qui pense en champion deviendra un leader. Voyez-vous la nuance?
Un autre point : huer les enfants de l’équipe adverse lorsqu’ils vont récupérer leurs médailles, est-ce vraiment la bonne manière de faire preuve d’esprit sportif? Non, vraiment pas! Ces enfants ont aussi bien joué que le vôtre et le fait de rabaisser les autres ne fera pas de votre enfant un meilleur athlète. Il ne fera qu’imiter votre attitude négative.
Je n’écris pas ce texte dans le but de lancer un débat, mais dans le but de vous faire réfléchir à votre attitude dans les gradins. Réfléchissez à l’image que vous envoyez à vos enfants, parce qu’ils sont toujours là à vous épier.
Alors pensez-y, votre enfant se donnera-t-il des airs de champion ou agira-t-il en réel champion? Et vous, aurez-vous réellement un bon esprit sportif ou vous donnerez-vous simplement des airs?
Geneviève Dutrisac