Les 10 commandements de la mom en confinement

Nous sommes désormais une majorité à devoir concilier travail et famille à un point qu’on n’aurait peut‑être jamais imaginé. Je ne sais pas pour vous, mais ici, on essaie de concilier, on essaie ben fort, mais par bout, on en arrache solide, soyons francs ! Depuis quelques jours, j’essaie de prendre tout ça avec humour et ça m’a donné envie de vous partager mes 10 commandements pour pas virer su’l top.

  1. Le lâcher-prise, tu appliqueras.

Je vous entends rire… même moi en l’écrivant, j’ai failli m’étouffer. J’ai de la misère à lâcher prise quand ça va bien, alors imaginez‑vous en temps de crise. Mais justement, si c’était le moment idéal ? Y’a des jouets du petit dernier éparpillés à la grandeur de ta maison, les miettes de toast du déjeuner sont encore sur le plancher en fin de journée, ton ado se réfugie dans son bordel dès que l’occasion se présente… ça dérange qui à part toi ? Personne. Tout est dit : arrête de t’en faire pis LÂCHE PRISE !

  1. Monsieur Legault, tu écouteras.

Tu appliques les mesures nécessaires pour protéger ton clan, c’est parfait ! Mais quand le premier ministre te dit qu’un petit verre de vin, ça fait pas de tort, tu dois l’écouter aussi. Anyway, qui sommes‑nous pour contredire les judicieux conseils de notre cher premier ministre ? Couche tes petits, habille‑toi en mou pis décompresse. Faut juste garder en tête qu’il ne t’a pas dit de boire la bouteille… même si des fois, l’envie est forte.

  1. Le guide alimentaire, tu trahiras.

Tu as tout à fait le droit de considérer le grilled cheese au fromage jaune comme un repas complet une fois ou deux dans la semaine. Ça vaut pour tout ce qui prend moins de trois minutes à préparer pis un minimum de vaisselle à laver. Refile trois carottes pis deux tranches de concombres à tes petits pour calmer ta culpabilité pis dis‑leur d’en profiter le temps que ça passe. Tu joueras à Ricardo demain, si ça adonne.

  1. Un moment pour toi, tu trouveras.

Lady Gaga, Katy Perry pis Jennifer Lopez n’attendent que toi pour un meeting entre filles, tu peux même inviter Isabelle Boulay si tu feeles déprimée. Paye‑toi le luxe d’une petite demi‑heure loin de ta marmaille pis va donc faire un tour. C’est simple, tu t’évades en marchant, en courant, en dansant, en braillant, en sacrant, ça te regarde (vas‑y en auto si y faut), mais tu t’évades, ta santé mentale te remerciera.

 

  1. Une vocation, tu ne t’inventeras pas.

T’es pas prof, pas plus qu’éducatrice en garderie. Une maman, c’est pas une G.O. dans un Club Med pis tes p’tits seront pas à plaindre parce que tu leur organises pas douze activités par jour. Laisse‑les donc s’ennuyer un peu, tu vas peut‑être être surprise. Ça se peut aussi que tu sois juste découragée, mais dans les deux cas, tu seras encore et toujours une maman incroyable.

  1. Ton gros possible, tu feras.

Toi pis ton chum, vous faites du télétravail avec des enfants à la maison ? Le bon côté de la chose, c’est qu’on est une méchante gang à faire pareil et ça inclut peut‑être même ton boss. Alors, il te comprend sûrement de ne pas être aussi efficace que d’habitude. Entre le besoin d’attention de l’un pis l’autre qui ne gère pas son estomac en te demandant une collation à tout bout de champ, rajoute à ça les changements de couches de ton bébé pis le nombre de chicanes entre frères et sœurs que tu gères dans un avant-midi, ce serait difficile d’être nommée l’employée du mois. Tu fais ce que tu peux, du mieux que tu le peux, pis c’est sûrement déjà excellent. Félicite-toi donc à la place de te t’autoflageller.

  1. Faire des folies, tu oseras.

Profite de cette période un peu folle pour remplir la boîte à souvenirs de ta tribu avec des moments qui sortent de l’ordinaire (pis qui ne te coûteront pas une cenne). Les matelas de tout le monde dans le milieu du salon pour une nuit de camping improvisée, la musique dans le tapis, des lumières de Noël pis voilà votre party : c’est le temps de ramasser ton humilité pis de sortir tes meilleurs moves de danse. Construisez une immense cabane de couvertes de et coussins pis vivez dedans une couple d’heures. Bref, n’importe quoi que vous ne feriez pas habituellement un mardi soir !

  1. De la technologie, tu profiteras.

On est en 2020, profitons‑en ! Installez mamie et papi au bout de la table via Facetime pendant un repas, ça leur rappellera du même coup que chez vous, c’est rarement calme. Ils apprécieront peut‑être un tout petit peu leur solitude après votre séance. Une petite heure de coloriage en ligne avec marraine pour votre grande fille. Votre traditionnel souper entre amis du samedi peut aussi avoir lieu (pis vous aurez même pas à cuisiner pour une armée). Usez et abusez de cette chance inouïe d’être ensemble même en étant séparés. En plus, ça peut s’avérer très utile pour occuper les enfants pendant que vous essayer de venir à bout de votre journée qui finit pu de pas finir !

  1. Une routine, tu établiras.

On le sait tous, les enfants ont besoin d’une routine (pis les parents aussi…), ne serait‑ce que pour le plaisir de la scraper une fois de temps en temps ! La liberté pendant une semaine, c’est cool… pendant un mois, permets‑moi d’en douter. Ils finiront certainement par s’emmerder pis toi, tu finiras sûrement internée. Tu ne veux ni l’un ni l’autre. Pas besoin de leur faire un horaire de militaires (bonjour le surplus de gestion pis de discipline que tu as zéro le temps de te taper). On commence notre journée comme si la vie avait encore un semblant de sens : on déjeune, on gère une crise ou deux, on se garde propre un minimum et on s’habille (le linge mou à la longue, c’est traître ! Remets tes jeans de temps en temps, tu me remercieras plus tard). Pour le reste de la journée, si le bordel pogne, applique simplement les commandements 1, 3 et 6 et attends patiemment l’heure du commandement 2 en te rappelant que demain est un autre jour.

  1. Pour te coller, tu en profiteras.

La distanciation sociale entre tes quatre murs, si toute ta maisonnée est en santé bien sûr, c’est loin d’être nécessaire… je dirais même que c’est à proscrire. Prends tes petits dans tes bras autant de fois par jour qu’ils en ont besoin (ou que TU en as besoin) pis fais la même chose avec ton chum. Collez‑vous, aimez‑vous, rassurez‑vous. C’est gratuit en plus d’être bon pour le moral. N’oublie pas que quand nos vies de fous vont reprendre leur cours, tu n’auras sûrement plus la chance de recevoir des gros colleux et des petits bisous baveux entre deux réunions pis un client.

Et puis un beau jour, tu te remémoreras le printemps 2020, celui qui t’a fait rusher quelque chose de rare mais que tu as traversé, bien au chaud dans ton cocon, avec les personnes les plus importantes dans ta vie. Tu te souviendras de ce moment où la vie a décidé qu’on était tous dus pour une petite leçon sur la gestion de nos priorités. Mais j’espère surtout que tu n’oublieras jamais que crise ou pas, tu fais une sacrée bonne job de maman !

Karine Arseneault



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