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Chronique de nos douleurs – Texte : Nathalie Courcy

Tu te réveilles le matin, tu as mal. Tu travailles, tu as mal. Tu joues avec tes enfants, tu

Tu te réveilles le matin, tu as mal.

Tu travailles, tu as mal.

Tu joues avec tes enfants, tu as mal.

Tu prends un verre entre amis, tu as mal.

Tu relaxes sur le divan, tu as mal.

Tu joues au touriste dans un pays chaud, tu as mal.

Tu fais du ménage, tu as mal.

Tu fais l’amour, tu as mal.

Tu essaies de t’endormir, tu as mal.

Tu fais tout, tu ne fais rien, tu as mal.

Comme 1 Canadien sur 5.

C’est fou, hein ? 20 % de la population de notre pays qui souffre de douleurs chroniques.

 

Qu’est-ce que la douleur chronique ?

Ceux qui savent, savent. Pour ceux qui n’en ont jamais souffert (je suis sincèrement heureuse pour vous !), c’est difficile, voire impossible, de comprendre à quel point c’est omniprésent, sournois et malheureusement invisible. À quel point c’est handicapant. À quel point ça gruge notre énergie, notre bonne humeur, notre libido, notre joie de vivre, notre temps, notre corps, aussi. Parce que même si on sait que le mouvement est notre meilleur ami, c’est presque surhumain de se lever, de bouger, de pratiquer une activité physique, quand on a tout le temps mal.

L’Organisation mondiale de la santé reconnaît la douleur chronique comme une maladie (et non seulement comme le symptôme d’une maladie ou d’une blessure). La douleur chronique est une douleur qui dure depuis plus de trois mois. Une douleur qui s’incruste dans un muscle, dans une partie de notre corps ou qui se diffuse dans tout notre corps. Et qui ne part pas. La douleur chronique n’est pas regardante, elle touche les femmes, les hommes, les enfants aussi, les aînés.

La moitié de ces personnes souffrant de douleurs chroniques en souffrent chaque jour et chaque nuit depuis plus de 10 ans. Et c’est pour ça que la Semaine nationale de sensibilisation à la douleur chronique (qui se termine aujourd’hui) existe. Pour aider les non-douloureux à comprendre ceux qui souffrent. Pour aider ceux qui souffrent à se sentir plus outillés, plus informés et moins seuls. À garder le sujet dans l’œil du public et des gouvernements pour que la recherche continue et aboutisse, un jour, à des solutions concrètes.

La douleur corporelle est une messagère de mauvaise nouvelle. Une messagère qu’il faut absolument écouter. Elle nous avertit que quelque chose cloche quelque part. Mais my god que c’est difficile de découvrir ce que sont le quelque chose et le quelque part ! D’abord, chacun perçoit la douleur d’une façon unique à cause de son anatomie, sa façon de penser et de ressentir les émotions, sa culture, son vécu. Ensuite, parce que la douleur est invisible et parfois inexplicable. La cause existe sûrement dans une blessure physique ou psychologique, dans une autre maladie ou dans un gène, mais elle se cache souvent des yeux du patient et des spécialistes. Même quand on finit par trouver ces spécialistes qui pourraient nous aider dans la gestion de la douleur chronique.

La douleur, on la ressent avec une intensité variable. Plusieurs personnes qui se font attaquer constamment par ces douleurs ne sont plus fonctionnelles. Essaie, toi, de travailler à temps plein ou même à temps partiel, de t’occuper de tes enfants, de socialiser avec les amis et de t’investir dans un loisir ou des rénovations quand tu as mal, tout le temps, que tu dors mal, que tu manques d’énergie.

Même pour ceux dont la douleur est plus modérée ou mieux contrôlée, le défi demeure. Comment prévoir à quelle heure la souffrance frappera ? Comment savoir à quel moment de la journée notre énergie chutera sous zéro, grugée à force d’être concentrée sur la gestion de la douleur ? On a beau promettre qu’on sera au souper de parenté ou qu’on organisera la fête du petit dernier, ça se peut que rendu là, on soit effondré par terre, incapable de bouger ou de se motiver.

Et puis vient l’isolement… ça fait mal, l’isolement ! Et plus on est seul, moins on bouge. Et moins on bouge, plus la maladie s’incruste…

Les changements d’humeur… ça fait mal, ça aussi ! Nos muscles du sourire finissent par s’atrophier.

La conscience qu’on ne peut pas contribuer au monde comme on le souhaiterait, comme parent, comme ami, comme travailleur, comme passionné de quelque chose. Ouch !

La responsabilité, aussi, de s’auto-gérer. Parce que malgré une médication et un suivi (si on a réussi à les obtenir), la meilleure personne pour nous aider, c’est nous. Et on n’en a pas toujours la force.

L’évidence que les traitements ont un effet limité et que la médication devra probablement faire partie de notre régime quotidien jusqu’à la fin.

Aujourd’hui, la Semaine de la douleur chronique se termine. Mais la douleur chronique, elle, ne finit jamais.

Je fais partie de ces douloureux chroniques qui ont mal, chaque jour et chaque nuit, depuis 10 ans. En ce moment, pendant que j’écris, ça va quand même bien. Mon corps vit une période plus douce. Je sens les tensions, mais la douleur est peut-être à un 2 sur 10. C’est très rare, mais quand ça passe, j’en profite pour faire des choses que j’aime et je remercie mon corps. Parce que même s’il fait mal, je l’aime.

Nathalie Courcy

Rapport du groupe de travail canadien sur la douleur (2020)

Information sur la douleur chronique fournie par le Gouvernement du Canada

Association québécoise de la douleur chronique

Apprivoiser mon côté sauvage, cette douce anxiété sociale — Texte : Geneviève Dutrisac

Regarder l’horizon et me perdre dans mes pensées. Me ressourcer en regardant cette simple ligne q

Regarder l’horizon et me perdre dans mes pensées. Me ressourcer en regardant cette simple ligne qui se dessine au loin, me demandant ce qu’il y a exactement là où je regarde. Ces moments de solitude où je me sens si bien, si calme. Les années passent et je me rends compte à quel point ma solitude est un besoin viscéral.

Depuis le début de la pandémie, j’ai développé une belle anxiété sociale. Un doux côté sauvage qui sommeillait en moi est sorti de sa tanière afin d’éloigner tout prédateur se voulant trop amical avec moi. Je n’ai plus l’énergie d’aller à la rencontre d’inconnus, je n’ai plus l’énergie d’être déçue par un autre être humain. Je ne veux plus. Je ne peux plus. Un réflexe de protection ? Peut-être…

Lorsqu’il y a foule, je veux disparaître. J’ai toujours l’impression de ne pas être à ma place, de déranger ou même d’être ennuyante. Je préférerais avoir la cape magique d’Harry Potter afin d’être invisible et de pouvoir écouter les autres sans nécessairement avoir à participer aux conversations. Je me sentirais bien à simplement observer, écouter.

Quoi qu’il en soit, je dois apprendre à dompter cette bête sauvage que j’ai créée. Je dois réapprendre à vivre en société, dans un monde qui socialement ne me rejoint plus. Je veux fuir cette chaleur humaine qui me laisse maintenant de glace.

Le plus ironique dans tout ça est que je dois montrer à mes enfants comment vivre en société quand moi-même, je ne sais plus comment m’y prendre. Imaginez les enfants qui ont le sentiment de perdre tous leurs repères, d’avoir le syndrome de l’imposteur, peu importe l’endroit où ils vont. Du haut de mes 35 ans, j’ai la chance d’être bien outillée et d’avoir une belle maturité afin de vivre ces nouvelles émotions, mais j’ai énormément d’empathie envers les jeunes qui souffrent en silence.

Je ne suis ni hautaine ni étrange, j’ai simplement besoin de vous côtoyer à petite dose. Je vous aime, mais doucement. Sans accolades ni baisers sur la joue, mais dans le plus grand des respects mutuels.

Geneviève Dutrisac

 

Ai-je le droit ? Texte : Ève

Le 13 mars 2020, la vie telle qu’on la connaissait a cessé d’e

Le 13 mars 2020, la vie telle qu’on la connaissait a cessé d’exister. J’étais enceinte de 33 semaines. On venait de finir la chambre de la plus vieille (16 mois) pour pouvoir transférer la bassinette dans la chambre de bébé. J’en étais au stade d’être emballée pour la suite, de tout préparer pour que mon mini soit des plus confortables lorsqu’il allait arriver. Mais en l’espace d’une annonce du gouvernement, tout a basculé. On entrait dans un confinement. Un confinement qui venait avec un lot incroyable d’émotions vraiment difficiles à gérer pour une maman pleine d’hormones de grossesse. Et un stress inimaginable entourant les circonstances incertaines d’un accouchement prévu début mai. Mais personne ne me comprenait.

« Vous êtes en santé, c’est ce qui compte ».

« Vous n’avez pas perdu vos jobs, ça va bien financièrement comparativement à plein d’autres familles ».

« Vous n’avez pas perdu personne à cause de la Covid ».

Ce sont toutes des affirmations que je ne peux pas nier.

Mais, ai-je le droit d’avoir de la peine parce que je n’ai jamais pu terminer la chambre de mon bébé à cause de la fermeture des garderies et celle des magasins ?

Ai-je le droit d’avoir de la peine parce que je n’ai pas pu recharger mes batteries avec mon mari avant que bébé arrive ?

Ai-je le droit d’avoir de la peine parce que ma fille n’a pas pu rencontrer son frère à l’hôpital ? Tout comme mes parents ou mes beaux-parents ?

Ai-je le droit d’avoir vraiment beaucoup de peine (attention, celui-là c’est mon summum) d’avoir présenté mon nouveau-né À TRAVERS UNE FENÊTRE à mes parents et de voir les larmes couler sur leurs joues parce qu’ils ne pouvaient pas le prendre dans leurs bras ? Et parce que je ne pouvais tout simplement pas le leur laisser.

Ai-je le droit d’avoir de la peine parce qu’encore aujourd’hui, un an plus tard, j’ai l’impression que mon bébé Covid n’a rien vécu autre qu’être à la maison ? Pas d’épicerie, pas de magasinage, pas de zoo, rien.

Est-ce que j’ai le droit d’avoir ce sentiment d’amertume envers toute cette situation ? Ce sentiment qui me gruge par en dedans parce que plus les jours avancent, plus on se fait voler des moments précieux qui ne reviendront jamais.

Oui, on est en santé. Oui, on a encore nos jobs. Non, je ne suis pas décédée seule dans un CHSLD. J’en suis vraiment reconnaissante. Je suis aussi contente pour les familles à qui le premier confinement a permis de se rapprocher et d’avoir du temps de qualité. Mais est-ce que je dois vraiment me sentir mal si pour nous, ça a été un des moments les plus difficiles de nos vies ?

Ça ne change absolument rien au fait que j’adore mes enfants et je ne regrette absolument pas l’arrivée de mon deuxième, je veux être claire sur ce point. C’est juste que « ça prend un village pour élever des enfants » qu’ils disent. Ben, on est seuls depuis un an. À se démener comme des fous pour protéger nos minis, nos parents et les personnes à risque. À piger dans l’énergie qu’on n’a plus pour protéger la santé de tout le monde.

Donc, ai-je le droit de dire à voix haute, pour la première fois, que j’ai de la peine ?

Ève

La magie de Noël

Je ne sais pas exactement quand je me suis mise à détester Noël.

Je ne sais pas exactement quand je me suis mise à détester Noël. Mais je me souviens que lorsque j’étais petite, c’était ma fête préférée. Petit à petit, je me suis mise à ne plus l’aimer, au point de la détester.

Est-ce le fait que je suis devenue adulte et que soudainement, cette période n’est remplie que d’obligations et que je n’ai plus vraiment de plaisir ? Je ne saurais le dire. Pour être franche, j’étais rendue au point où il me fallait du punch bien alcoolisé (que ma mère a affectueusement appelé mon « Joyeux ») afin d’arriver à avoir un peu de fun lors des fêtes de fin d’année. Je m’étais littéralement transformée en Grincheux.

Une chose est certaine, ce Noël 2020 m’aura servi une bonne leçon. Le fait de ne pas pouvoir voir ma famille, ma belle-famille et mes amis, ça fait mal, ça crée un vide et ça change la perception que j’avais depuis quelques années de cette période.

Quand j’étais petite, ce qui rendait Noël magique, c’était de voir ma famille élargie, ouvrir les cadeaux, m’amuser, danser et manger des choses tellement bonnes qu’on mange uniquement dans le temps des fêtes. Pouvoir se coucher tard, se lever tard le lendemain, manger des restes et jouer avec nos cadeaux, tout cela avait quelque chose de spécial et d’excitant.

Le fait d’être privée de ces festivités de groupe cette année me fait réaliser à quel point j’avais tord et qu’au fond, j’aime Noël. J’aurais bien envie de faire un gros party avec tout mon monde, mais je devrai attendre à l’an prochain.

Malgré toutes les restrictions que nous avons, je me considère chanceuse de pouvoir dire : « on va se reprendre l’an prochain ». Beaucoup de familles ne peuvent pas en dire autant, parce que cette foutue pandémie leur a enlevé quelqu’un d’important. Ces familles ne savaient pas qu’elles vivaient un dernier Noël ensemble en 2019. Probablement qu’elles auraient fêté différemment si elles avaient su.

Alors, si vous avez cette chance de dire « l’an prochain », profitez de cette période pour remettre un peu de magie dans votre vie. Parlez aux gens qui vous sont chers, faites des appels vidéo, allez leur porter une petite gâterie faite maison. Amusez-vous, mettez de la musique et dansez. Oubliez quelques instants le négatif et laissez place à votre cœur d’enfant.

L’année 2020 nous aura enseigné l’importance de savourer chaque moment de bonheur avec ceux que l’on aime.

Joyeux Noël !

Annick Gosselin

Quand le confinement sera terminé, je…

Une fois le choc du premier confinement passé, on s’est rapidemen

Une fois le choc du premier confinement passé, on s’est rapidement mis à rêver de l’après-COVID. Pour se rendre compte rapido presto que la COVID ne s’essoufflerait pas de sitôt. Alors on s’est mis à rêver de l’après-confinement. On se doutait que l’été éloignerait la bibitte et apporterait un relâchement des mesures sanitaires. On espérait la réouverture des endroits publics, des parcs, des entreprises.

On en a profité ! Oh que oui ! Mes enfants et moi étions les premiers en ligne devant la porte de la bibliothèque (je sais, je sais, on est wild sans bon sens). On s’est garochés dans les parcs. On a repris nos habitudes au musée, au resto… tout en respectant les règles. Deux mètres, masque, nettoyage fréquent des mains, garder les symptômes à la maison bien isolés du reste de la société.

On attendait avec impatience le moment où le gouvernement donnerait la permission de se regrouper à l’extérieur et de sortir des limites des régionales. J’avais déjà rempli le réservoir d’essence de ma voiture, les bagages étaient prêts… Dès l’annonce, on a embarqué dans la voiture, direction : maison de grand-maman pour un pique-nique sur le balcon. On ne s’était pas vues depuis les fêtes… c’est long en titi, ça !

On a profité de l’été, on a continué à travailler sur notre système immunitaire et sur notre dose de petits bonheurs. On a vu quelques amis, toujours en respectant les règles. Toujours en sachant que c’était un privilège temporaire dont il fallait profiter. Comme la vie, hein !

Puis, septembre est arrivé. Les zones ont commencé à changer de couleur au même rythme que les feuilles des arbres : vert, orange, rouge. STOP ! On arrête tout. Ou presque. Cette fois-ci, au moins, on peut aller se faire couper les cheveux, on peut aller faire l’épicerie en couple, les parcs sont accessibles et les enfants peuvent aller à l’école, même si c’est un jour sur deux. Le choc est moins grand qu’au premier confinement.

Mais quand même, on s’ennuie de Mamie ! On s’ennuie des amis ! Comme tout le monde, on veut notre vie ! La vie d’avant, oui, même si on aime bien le cocon familial très douillet formé par la pandémie.

Quand j’ai demandé à mes enfants ce qu’ils avaient le plus hâte de faire quand le confinement serait terminé, je m’attendais à ce qu’ils nomment plein d’activités, des sports, des sorties, des personnes qu’on n’a pas vues depuis trop longtemps. Bien sûr, ils ont hâte d’inviter des amis à la maison et d’aller dormir chez eux.

Mais leurs premières réponses ont été :

  • Sourire aux gens sans masque et voir leur sourire
  • Donner des câlins aux personnes qu’on aime.

Je trouve ces réponses de toute beauté et si vraies.

Demandez à vos enfants de compléter la phrase « Quand le confinement sera terminé, je… », juste pour voir. Ça apporte parfois des surprises et de belles discussions ! Et pourquoi ne pas faire le même exercice avec votre conjoint, vos parents ou vos amis ? Je suis curieuse de connaître les réponses.

Nathalie Courcy

À toi mon Bébé-Covid

Mon bébé, tu as choisi une drôle de date pour venir au monde… En ce ve

Mon bébé, tu as choisi une drôle de date pour venir au monde… En ce vendredi 13 de l’année 2020, où on nous annonçait la fermeture de toutes les écoles du Québec, moi, j’entrais à l’hôpital pour te mettre au monde. En ressortant de l’hôpital, après cette épreuve de courage, de force, d’endurance et d’amour, le Québec avait changé.

Au début du confinement, je voyais tellement de positif à tout cela. Je me disais que j’avais de la chance de pouvoir t’accueillir dans notre famille, entouré de tes frères et sœurs 24 h/24. Je me disais que nous avions de la chance de pouvoir vivre toutes tes premières fois tous ensemble. Pas d’école pour les grands, pas de garderie pour les petits.

Bien sûr, je savais que ce serait très demandant pour moi. Bien sûr, j’étais aussi inquiète que tu attrapes ce vilain virus. Tu me semblais si fragile. Mais somme toute, je me trouvais chanceuse de vivre ce confinement avec tous mes enfants. En plus, mon congé de maternité m’apportait une sécurité financière que bien des familles n’ont pas eu la chance d’avoir pendant cette période‑là…

Puis, les mois ont passé. Tu as déjà 4 mois, mon Bébé-Covid. Et je comprends aujourd’hui que cette période historique dans laquelle tu es née a déjà une influence sur le bébé que tu deviens.

Avant, tous les bébés adoraient leur siège d’auto. Cette coquille dans laquelle tous les bébés faisaient des allers-retours matins et soirs pour aller à l’épicerie, pour aller chercher les grands à l’école ou pour aller au centre d’amusement. Cette coquille qui pour tous les autres bébés semblait rassurante, tellement ils étaient habitués de s’y endormir. Toi, mon Bébé-Covid, tu as horreur de ton siège d’auto. Les seules fois où tu l’as utilisé, c’était pour des rendez-vous médicaux et ça se compte encore sur les doigts d’une main. Chaque fois qu’on t’y installe, tu hurles jusqu’à ce que l’on t’en sorte. Et ta coquille a fini par prendre la poussière…

Avant, tous les bébés avaient des photos de leurs premiers jours à l’hôpital dans les bras de leurs grands-parents. Toi, mon Bébé-Covid, tu n’auras jamais eu cette chance. Parce que toutes les visites étaient interdites à l’hôpital. Et une fois rendus à la maison, les visites étaient tout aussi interdites… alors tu n’as pas encore connu les bras d’amour de tes grands-parents.

Pour tous mes autres bébés, j’ai pu avoir un semblant de vie sociale. Un cours de cardiopoussette, un cours de piscine pour maman et bébé, des sorties entre mamans, des amies qui viennent prendre un café à la maison… Mais pour toi, mon Bébé-Covid, tout cet univers n’existe pas. Tu n’as pas connu les discussions entre mamans qui ne finissent plus. Tu n’as pas croisé d’autres bébés. Nous ne sommes pas sortis du tout. Et une chance que tu avais des frères et sœurs, parce que je n’ose pas imaginer la solitude si tu avais été un premier bébé…

J’ai une compassion immense pour les mamans qui ont eu un Bébé-Covid comme premier bébé… Elles ont dû tellement se sentir seules… Elles n’ont jamais pu avoir de mamie pour les aider avec le ménage. Elles n’ont eu que des appels téléphoniques pour des conseils d’allaitement ou pour répondre à leurs questions. Elles ont tellement dû se sentir seules avec toutes leurs inquiétudes de premier bébé… Et si vous êtes l’une de ces mamans, sachez que vous êtes courageuse et extrêmement forte.

Et toi, mon Bébé-Covid, tu seras le premier d’une nouvelle génération. Cette génération qui n’aura connu que sa maison. Qui n’aura entendu que les voix de son papa et de sa maman. Qui n’aura senti que l’odeur de son petit environnement. Qui n’aura pas connu d’autres visages encore… Et qui bientôt, on l’espère, connaîtra toutes les petites joies de l’extérieur. Mais sache, mon Bébé-Covid, que tu as le droit d’aimer être chez toi aussi. C’est normal que tu sois plus anxieux quand tu rencontres de nouvelles personnes, de nouvelles odeurs, de nouvelles voix… C’est normal d’être curieux et d’avoir peur de toute cette nouveauté à la fois. Je suis certaine que ta génération sera unique en son genre.

Et vous ? Avez-vous remarqué que vos Bébé-Covid étaient différents ?

Joanie Fournier



Chers Grands-Parents

Chers Grands-Parents,

Chers Grands-Parents,

Je vous écris cette lettre pour vous remercier, vous démontrer mon admiration et vous exprimez mon amour pour vous. Vous avez vu apparaître des inventions extraordinaires, vu la technologie naître et évoluer à vitesse grand V et vécu des moments historiques. Pour certains, vous avez peut-être même participé à ces grands moments.

  • Fondation des Canadiens de Montréal en 1909
  • Naufrage du Titanic le 14 avril 1912
  • Première guerre mondiale 1914-1918
  • Droit de vote des femmes au Canada
  • Premier vaccin (vaccin antituberculeux) en 1921
  • Joseph-Armand Bombardier invente la première motoneige en 1922
  • Premiers essais des photographies en couleurs entre 1925 et 1935
  • Découverte de la pénicilline, le premier antibiotique
  • Krach boursier en 1929 (suivi de la Grande Dépression)
  • Invention du stylo à bille en 1938, mais fabriqué en usine à partir de 1953
  • Premier ordinateur 1937-1946
  • Deuxième Guerre mondiale 1939-1945 (Débarquement de Normandie entre autres)
  • Droit de vote des femmes au Québec le 25 avril 1940
  • Création de l’ONU (Organisation des Nations Unies) le 24 octobre 1945
  • Invention du micro-ondes en 1946
  • Guerre du Vietnam 1955-1975
  • Guerre froide 1956-1968
  • Construction du mur de Berlin en 1961
  • Conquête spatiale :
    • Premier satellite artificiel en 1957
    • Premier homme dans l’espace en 1961
    • Le premier homme sur la Lune le 21 juillet 1969
  • Première pilule contraceptive en 1961
  • Début des travaux pour le métro de Montréal en 1962
  • Assassinat du président Kennedy le 22 novembre 1963
  • Assassinat de Martin Luther King Jr. le 4 avril 1968
  • Jeux olympiques à Montréal en 1976
  • Création de Apple en 1976
  • Adoption de la Charte de la langue française en 1977
  • L’échec du référendum québécois 1980
  • Sony et Philips lancent les premiers CD comme support numérique de la musique en 1982
  • Apple lance Macintosh qui comporte des icônes et une souris en 1984
  • Catastrophe de Tchernobyl le 26 avril 1986
  • Tragédie de Polytechnique le 6 décembre 1989
  • Chute du mur de Berlin le 9 novembre 1989

Tous ces événements en si peu de temps ! Vous avez vécu dans un siècle où il y a eu plus d’évolutions que pendant les deux derniers millénaires. De l’apparition de l’électricité dans vos maisons, de la télévision en noir et blanc à celle en couleur, la télévision grosse comme un meuble, tellement lourde qu’il était presque impossible de la bouger, à une télévision aussi grosse, mais d’une minceur à faire peur et d’une légèreté surprenante. Vous avez vu naître le premier ordinateur, les téléphones portables, internet très lent à super-méga-débile rapide. Vous étiez habitués d’aller dans votre caisse pour imprimer votre livret de transaction, de payer vos factures au comptoir de la banque, de recevoir vos factures par la poste. Aujourd’hui, tout se fait par internet et pas besoin d’un ordinateur. Non, non, simplement avec nos téléphones intelligents.

Vous nous avez transmis des valeurs importantes comme la famille, le respect et l’honneur. Vous avez tout fait pour vos familles. Vous avez su évoluer, apprendre et grandir en même temps que l’évolution de tous les domaines (médical, technologique…) Vous êtes les êtres humains qui ont eu le plus d’adaptation à faire au cours de leur vie.

Beaucoup de familles québécoises ont grandi avec beaucoup de rassemblements familiaux. Le rythme de nos vies a augmenté graduellement jusqu’à en devenir maladif. Tout doit être fait vite. Pas le temps de niaiser ; le temps, c’est de l’argent. Dans votre temps, la femme restait à la maison et s’occupait de tout. Maintenant, il est impossible (ou presque) qu’un des deux parents reste à la maison. Les deux doivent travailler, envoyer les enfants à la garderie, à l’école. C’est la course toujours, les repas, les tâches ménagères, les devoirs, les bains, les exercices physiques, etc.

Et vous, vous nous regardez courir à gauche, à droite, ne prenant pas une seule seconde pour nous. Vous avez téléphoné presque tous les jours pour prendre des nouvelles, mais nous étions trop pressés pour prendre le temps de vous parler vraiment. Vous vous êtes sûrement demandé : “mais où est-ce qu’on a manqué notre coup pour être si seuls, abandonnés ? » La réponse est simple : vous n’avez rien fait de mal. La vie est devenue une course, le temps nous manque. Mais le temps, nous en manque-t-il réellement ou ne prenons-nous juste pas le temps ?

Chers grands-parents, vous auriez mérité notre temps comme quand vous preniez le temps de nous apprendre à faire du vélo ou à cuisiner. Vous ne méritiez pas de mourir seuls.

Pour tous ceux dont les parents ou grands-parents sont encore en vie, appelez‑les, allez les voir, même si c’est au travers d’une fenêtre. Ces personnes ne méritent pas de rester seules. Nous devons prendre le temps pour elles. Ne tentez pas de trouver du temps, vous n’en trouverez pas ; prenez-le, tout simplement.

Nous avons une chance unique de prendre une pause, de réorganiser nos priorités, de réfléchir à nos actions. Nous avons la chance de changer les choses, de reprendre un rythme de vie plus sain. Ce foutu virus nous donne une occasion de changer.

Chers grands-parents au ciel, certains d’entre vous ont eu la chance, l’honneur d’être accompagnés dans vos derniers moments par les membres de votre famille. D’autres n’ont pas eu cette chance. Chers grands-parents, désolée que la vie ait changé drastiquement au point où nous avons « dû » vous abandonner. Désolée que nous ayons pris conscience trop tard de l’importance de notre présence près de vous. Désolée que nous n’ayons pas pris aussi souvent le temps pour vous.

Chers grands-parents, reposez en paix, festoyez avec vos proches retrouvés !

Cindy LB

Bienvenue dans mon monde

Le début de cette pandémie nous a causé bien des soucis à tous. Certain

Le début de cette pandémie nous a causé bien des soucis à tous. Certains ont même développé de l’anxiété. Beaucoup de gens vivent du stress face au côté financier. Des séparations s’ensuivent, car ce mode de vie exige une adaptation et un contrôle de ses émotions. Les situations problématiques vécues par les gens sont nombreuses.

J’ai dû m’adapter moi aussi. Étant habitué de rester seul à la maison la semaine et de prendre soin de moi tout seul, je devais m’oublier un peu. Mes enfants étaient là et ils ne pouvaient pas passer leur journée devant les écrans. Ma femme fait du télétravail et elle fait sa part aussi. Entendre du bruit et des cris tous les jours est une grosse adaptation aussi pour mon TSPT. Cela a été très dur pour ma femme et moi, et j’ai dû faire d’énormes sacrifices. Mais c’est un combat de tous les jours et j’essaie de m’améliorer.

Quand je devais sortir, j’étais anxieux d’attraper ce virus à cause de tout ce que je voyais à la télévision. J’avais des symptômes physiques graves pendant les trois premières semaines… Normalement, je regarde très rarement les nouvelles car il y a beaucoup de négatif. Souffrant d’un TSPT sévère et de beaucoup d’anxiété, j’ai grandement diminué le nombre de fois où je consultais les nouvelles. Et cela m’aide beaucoup maintenant.

Un autre facteur de stress était que je me demandais qui allait s’occuper de ma petite famille si je tombais malade. Ma femme est immunosupprimée, ce qui veut dire que présentement, je suis le seul qui fait les courses. Aussi, ma chienne d’assistance Théra n’a pas eu de rendez-vous depuis deux mois maintenant. Normalement, elle se fait belle toutes les quatre semaines. Je ne peux pas lui couper ses griffes moi‑même, car je ne vois pas la petite veine à travers ses griffes noires. N’oubliez pas qu’elle est très importante pour moi. Ce n’est pas seulement un animal de compagnie.

Malgré tout, je me suis adapté quand même assez vite. Comme un militaire qui va à l’étranger pendant six mois dans un pays souvent apocalyptique. Sorties au restaurant, cinéma, magasinage, journée à la plage, etc. : ça n’existe pas. Sur un camp, on mange, on dort, on travaille, on s’entraîne et on patrouille. On ne sait jamais si on va revenir vivant dans notre beau pays. Quelques minutes de téléphones sont permises par semaine pour communiquer avec nos proches. Quand même, notre situation de confinement présentement n’est pas si pire !

Est‑ce que j’ai acheté beaucoup d’épicerie ? Non, seulement un petit peu plus que d’habitude, graduellement, pour éviter d’y aller trop souvent. Nous, les militaires, sommes habitués à avoir une liste d’équipement pour nos bagages afin d’avoir un peu de tout. Donc je me suis assuré que ma famille puisse avoir un peu de tout, sans exagérer. Mon expérience militaire me disait que les supermarchés ne pourraient pas fermer.

Pour moi, sortir pour l’essentiel est déjà une réalité depuis un bon bout de temps. Normalement, je sors de la maison seulement pour faire mes courses. La plupart des activités avec les enfants sont effectuées avec ma femme. Donc pour mon mode de vie, rien n’a changé. C’est pour cela que je vous dis : Bienvenue dans mon monde.

Oui, j’aimerais bien souvent aller voir des groupes rock que j’ai aimés pendant ma jeunesse. J’aimerais faire beaucoup de choses, mais les foules et le bruit, pour moi, c’est impossible.

Étrange à dire mais maintenant, je me sens mieux dans cette situation. Les supermarchés sont presque déserts. Une discipline rigoureuse est établie, ce qui vient me rejoindre face à mon expérience militaire. Les gens ont peur et ont probablement plus peur que moi. Donc ils gardent leurs distances. Bien sûr, je choisis les endroits où la plus grande discipline est respectée, peu importe le prix des aliments qui y sont vendus. Je me sens bien dans un supermarché presque désert. Je n’ai pas de flash-back. Je commence à me sentir plus en sécurité alors que d’autres vivent de l’insécurité. Je dois vous avouer que je privilégie la livraison à domicile autant que possible et l’achat local.

Je vois l’anxiété sur le visage des gens. Après tout, je suis devenu un expert dans ce domaine. Depuis deux ans que je consulte et que j’observe mes signes afin d’avoir des outils pour ma blessure. Quand quelqu’un est anxieux, ça devient plus facile pour moi de le découvrir.

Je me sens bien chez moi et je préfère ne pas sortir depuis presque deux ans maintenant. Il faut seulement du temps d’adaptation avec ceux qui ne peuvent pas vivre ainsi. Mais pour moi, c’était déjà ma façon de survivre.

Alors je vous souhaite la meilleure des chances, soyez disciplinés et restez chez vous autant que possible.

Carl Audet

Les 10 commandements de la mom en confinement

Nous sommes désormais une majorité à devoir concilier travail et

Nous sommes désormais une majorité à devoir concilier travail et famille à un point qu’on n’aurait peut‑être jamais imaginé. Je ne sais pas pour vous, mais ici, on essaie de concilier, on essaie ben fort, mais par bout, on en arrache solide, soyons francs ! Depuis quelques jours, j’essaie de prendre tout ça avec humour et ça m’a donné envie de vous partager mes 10 commandements pour pas virer su’l top.

  1. Le lâcher-prise, tu appliqueras.

Je vous entends rire… même moi en l’écrivant, j’ai failli m’étouffer. J’ai de la misère à lâcher prise quand ça va bien, alors imaginez‑vous en temps de crise. Mais justement, si c’était le moment idéal ? Y’a des jouets du petit dernier éparpillés à la grandeur de ta maison, les miettes de toast du déjeuner sont encore sur le plancher en fin de journée, ton ado se réfugie dans son bordel dès que l’occasion se présente… ça dérange qui à part toi ? Personne. Tout est dit : arrête de t’en faire pis LÂCHE PRISE !

  1. Monsieur Legault, tu écouteras.

Tu appliques les mesures nécessaires pour protéger ton clan, c’est parfait ! Mais quand le premier ministre te dit qu’un petit verre de vin, ça fait pas de tort, tu dois l’écouter aussi. Anyway, qui sommes‑nous pour contredire les judicieux conseils de notre cher premier ministre ? Couche tes petits, habille‑toi en mou pis décompresse. Faut juste garder en tête qu’il ne t’a pas dit de boire la bouteille… même si des fois, l’envie est forte.

  1. Le guide alimentaire, tu trahiras.

Tu as tout à fait le droit de considérer le grilled cheese au fromage jaune comme un repas complet une fois ou deux dans la semaine. Ça vaut pour tout ce qui prend moins de trois minutes à préparer pis un minimum de vaisselle à laver. Refile trois carottes pis deux tranches de concombres à tes petits pour calmer ta culpabilité pis dis‑leur d’en profiter le temps que ça passe. Tu joueras à Ricardo demain, si ça adonne.

  1. Un moment pour toi, tu trouveras.

Lady Gaga, Katy Perry pis Jennifer Lopez n’attendent que toi pour un meeting entre filles, tu peux même inviter Isabelle Boulay si tu feeles déprimée. Paye‑toi le luxe d’une petite demi‑heure loin de ta marmaille pis va donc faire un tour. C’est simple, tu t’évades en marchant, en courant, en dansant, en braillant, en sacrant, ça te regarde (vas‑y en auto si y faut), mais tu t’évades, ta santé mentale te remerciera.

 

  1. Une vocation, tu ne t’inventeras pas.

T’es pas prof, pas plus qu’éducatrice en garderie. Une maman, c’est pas une G.O. dans un Club Med pis tes p’tits seront pas à plaindre parce que tu leur organises pas douze activités par jour. Laisse‑les donc s’ennuyer un peu, tu vas peut‑être être surprise. Ça se peut aussi que tu sois juste découragée, mais dans les deux cas, tu seras encore et toujours une maman incroyable.

  1. Ton gros possible, tu feras.

Toi pis ton chum, vous faites du télétravail avec des enfants à la maison ? Le bon côté de la chose, c’est qu’on est une méchante gang à faire pareil et ça inclut peut‑être même ton boss. Alors, il te comprend sûrement de ne pas être aussi efficace que d’habitude. Entre le besoin d’attention de l’un pis l’autre qui ne gère pas son estomac en te demandant une collation à tout bout de champ, rajoute à ça les changements de couches de ton bébé pis le nombre de chicanes entre frères et sœurs que tu gères dans un avant-midi, ce serait difficile d’être nommée l’employée du mois. Tu fais ce que tu peux, du mieux que tu le peux, pis c’est sûrement déjà excellent. Félicite-toi donc à la place de te t’autoflageller.

  1. Faire des folies, tu oseras.

Profite de cette période un peu folle pour remplir la boîte à souvenirs de ta tribu avec des moments qui sortent de l’ordinaire (pis qui ne te coûteront pas une cenne). Les matelas de tout le monde dans le milieu du salon pour une nuit de camping improvisée, la musique dans le tapis, des lumières de Noël pis voilà votre party : c’est le temps de ramasser ton humilité pis de sortir tes meilleurs moves de danse. Construisez une immense cabane de couvertes de et coussins pis vivez dedans une couple d’heures. Bref, n’importe quoi que vous ne feriez pas habituellement un mardi soir !

  1. De la technologie, tu profiteras.

On est en 2020, profitons‑en ! Installez mamie et papi au bout de la table via Facetime pendant un repas, ça leur rappellera du même coup que chez vous, c’est rarement calme. Ils apprécieront peut‑être un tout petit peu leur solitude après votre séance. Une petite heure de coloriage en ligne avec marraine pour votre grande fille. Votre traditionnel souper entre amis du samedi peut aussi avoir lieu (pis vous aurez même pas à cuisiner pour une armée). Usez et abusez de cette chance inouïe d’être ensemble même en étant séparés. En plus, ça peut s’avérer très utile pour occuper les enfants pendant que vous essayer de venir à bout de votre journée qui finit pu de pas finir !

  1. Une routine, tu établiras.

On le sait tous, les enfants ont besoin d’une routine (pis les parents aussi…), ne serait‑ce que pour le plaisir de la scraper une fois de temps en temps ! La liberté pendant une semaine, c’est cool… pendant un mois, permets‑moi d’en douter. Ils finiront certainement par s’emmerder pis toi, tu finiras sûrement internée. Tu ne veux ni l’un ni l’autre. Pas besoin de leur faire un horaire de militaires (bonjour le surplus de gestion pis de discipline que tu as zéro le temps de te taper). On commence notre journée comme si la vie avait encore un semblant de sens : on déjeune, on gère une crise ou deux, on se garde propre un minimum et on s’habille (le linge mou à la longue, c’est traître ! Remets tes jeans de temps en temps, tu me remercieras plus tard). Pour le reste de la journée, si le bordel pogne, applique simplement les commandements 1, 3 et 6 et attends patiemment l’heure du commandement 2 en te rappelant que demain est un autre jour.

  1. Pour te coller, tu en profiteras.

La distanciation sociale entre tes quatre murs, si toute ta maisonnée est en santé bien sûr, c’est loin d’être nécessaire… je dirais même que c’est à proscrire. Prends tes petits dans tes bras autant de fois par jour qu’ils en ont besoin (ou que TU en as besoin) pis fais la même chose avec ton chum. Collez‑vous, aimez‑vous, rassurez‑vous. C’est gratuit en plus d’être bon pour le moral. N’oublie pas que quand nos vies de fous vont reprendre leur cours, tu n’auras sûrement plus la chance de recevoir des gros colleux et des petits bisous baveux entre deux réunions pis un client.

Et puis un beau jour, tu te remémoreras le printemps 2020, celui qui t’a fait rusher quelque chose de rare mais que tu as traversé, bien au chaud dans ton cocon, avec les personnes les plus importantes dans ta vie. Tu te souviendras de ce moment où la vie a décidé qu’on était tous dus pour une petite leçon sur la gestion de nos priorités. Mais j’espère surtout que tu n’oublieras jamais que crise ou pas, tu fais une sacrée bonne job de maman !

Karine Arseneault

Se sentir inutile!

Est‑ce que ça vous est déjà arrivé de vous sentir inutiles? Ma

Est‑ce que ça vous est déjà arrivé de vous sentir inutiles? Mais VRAIMENT inutile? Pas juste dans un moment en particulier mais toujours?

C’est pas mal comme ça que je me sens depuis le confinement! Oui, ça doit être le cas de beaucoup de gens, je le sais! Mais comment faites‑vous, les gens hyperactifs, pour ne pas tomber? Je pose la question sincèrement!

Je suis le genre de personne qui avait mille et un projets. Ce n’était jamais assez! Je courais à gauche et à droite ; plus j’en avais, plus je carburais! La tête toujours en train de penser à demain.

– Profite de ce temps pour relaxer!

– Prends une pause!

– Fais un ménage intérieur!

Je dois dire que depuis le confinement, je ne profite de rien et même que je ne dors pas! Mais pas du tout! Mon cerveau spin plus que jamais! Je rage intérieurement, je maudis la vie et je me cherche! C’est exactement ça, je me cherche et je me sens totalement perdue.

Je me sens inutile! La vie sur pause est la même pour tout le monde, mais comment on fait pour gérer ce vide? J’aurais voulu dire que je nage en plein océan, mais si c’était le cas, au moins, j’aurais fait l’activité de nager, t’sais! Du jour au lendemain, la fille hyperactive se retrouve désactivée! Ça fait mal.

La petite boule d’énergie a juste envie de hurler.

On se serre les coudes en étant loin, on se soutient et on s’envoie de l’amour. Ben de l’amour! Je sais qu’on vit tous la même chose, mais ma petite bête noire, à moi, c’est la solitude. On fait comment pour l’apprivoiser?

D’aussi loin que je me souvienne, même ado, je n’étais jamais seule. Toujours partie!

– Tu sors encore?

– Pas capable de rester assise trente secondes?

– Re-la-xe, Di Sei, et respire!

Malgré moi, je dois apprendre à faire tout ça : m’asseoir, relaxer et respirer, mais on dirait que ça n’a pas le même impact quand on est obligé de le faire.

On dit qu’il y a un avant COVID‑19 et qu’il y aura certainement un après. J’ai peur que le « après » soit encore plus fou qu’avant. Non? Que tous les gens comme moi, hyperactifs, se défouleront encore plus dans le « après ».

Je n’ai qu’un souhait alors : transformons notre énergie folle en énergie constructive. Bâtissons quelque chose qui servira pour le « après ». Que nous tous qui avons le mal de vivre en ce moment et qui cherchons quoi faire de nos mains, rêvons et bâtissons. Ensemble, on sera encore plus productifs!

En ce moment, je me sens inutile certes, mais ce n’est que partie remise, j’en suis certaine!

Tania Di Sei

Que ce soit clair……

Non mais sérieux! Qu’est-ce qui est si difficile à comprendre da

Non mais sérieux! Qu’est-ce qui est si difficile à comprendre dans RESTEZ CHEZ VOUS? Qui êtes-vous pour vous croire invincibles? Qui êtes-vous pour vous croire au‑dessus des lois et des consignes?

N’avez‑vous pas vu ce qui se passe en ce moment en Italie et en Espagne? Nous avons la chance d’avoir un super gouvernement proactif, qui met en place des mesures simples et efficaces pour que nous puissions passer à travers cette crise et perdre le moins de gens possible. Que notre système de santé puisse traiter chacune des personnes atteintes dignement, sans avoir à choisir qui on soigne et qui on laisse mourir!

N’avez‑vous jamais vu mourir une personne de maladie pulmonaire? Une personne qui manque d’air, une personne qui se noie sans même être sous l’eau… Pour l’avoir vu de près, je vous le dis, vous ne voulez pas qu’un de vos proches meure de cette façon. Vous ne voulez pas qu’un de vos proches meure seul et isolé, entouré d’inconnus qui tentent le tout pour le tout pour le maintenir à la surface de l’eau. Parce que les consignes sont claires : pas de visiteurs à l’hôpital, pas de va‑et‑vient à l’hôpital. Même pour les gens qui sont déjà hospitalisés et qui se battent contre d’autres maladies comme le cancer ou des maladies cardiovasculaires. PAS DE VISITEURS. Imaginez-vous un ami, qui se bat contre le cancer et qui va peut-être perdre son combat seul…

PAS DE RASSEMBLEMENT AUTANT INTÉRIEUR QU’EXTÉRIEUR. C’est simple! Vous aimez votre famille, vos amis? Remettez vos rassemblements à plus tard. Ces retrouvailles n’en seront que plus agréables. Et ne me dites pas : « On est de la même famille »! Vous ne savez pas si un membre de votre même famille a été contaminé en se rendant à un endroit banal comme l’épicerie, la pharmacie, le dépanneur. Même asymptomatique, vous pouvez transmettre le virus aux personnes que vous aimez le plus au monde, les personnes les plus importantes pour vous.

Plus nous écoutons rapidement les consignes mises en place par notre gouvernement, plus nous allons passer à travers cette crise rapidement. Nous sommes très chanceux en 2020 d’avoir une technologie assez avancée qui nous permet de parler à nos proches par vidéo. Appelez-vous à l’aide de Messenger vidéo, Skype, FaceTime. Faites-vous des souper, des activités, des 5 à 7 par vidéo. Respectez les consignes que M. Legault et M. Arruda vous demandent de respecter. Ce n’est qu’une mauvaise phase à passer. Serrons-nous les coudes aujourd’hui, tous ensemble, pour vaincre cette mauvaise bibitte!

RESTEZ CHEZ VOUS ET ENSEMBLE, ON VA S’EN SORTIR SANS SORTIR! ÇA VA BIEN ALLER!

Eva Staire