10 février 2010

Vous est-il déjà arrivé que quelqu’un cogne à votre porte sans être invité? Moi oui! Vous savez, le genre d’invité dont vous ne voulez pas, celui qui arrive lorsque vous êtes en pyjama, les cheveux couettés…

10 février 2010 : une date que je n’oublierai jamais, qui a changé ma vie. Ce jour où l’on a prononcé le mot « cancer » devant moi, pour moi. Ben oui, pas le rhume, le cancer. Comme un gros mot que l’on bannit de notre vocabulaire.

Loin de moi la nostalgie, la « victimite », aiguë. Je suis remplie de gratitude envers la vie. Merci d’avoir remis les choses en perspective, les yeux en face des trous comme on dit, on ne sait pas à quel point notre vie est un cadeau chaque jour. Et malheureusement, ou heureusement, il arrive ce genre d’invité casse-pied qui nous rappelle combien la vie est précieuse.

J’étais déjà le genre de personne à vivre sa journée comme s’il n’y avait pas de lendemain. L’effet a été multiplié par 1000! J’aime toutes les parties de ma vie, incluant celle-ci. Elle fait partie de mon parcours et c’est parfait ainsi. Elle m’a donné toute l’essence pour regarder droit devant et pour ne jamais m’arrêter. Me faire confiance, faire confiance en la vie et être certaine que la vie n’en a pas fini avec moi au moins pour cent ans.

Merci à ma famille, mes amis, ma psy d’avoir été là, si précieux pour moi. Ils n’ont pas été mis sur ma route par hasard! Merci à ce cancer d’avoir été la bougie d’allumage pour changer ce qui ne me convenait pas et d’avoir transformé tout ça en route qui me ressemblait, qui me projetait plus loin. Merci la vie pour ces personnes au travail qui ont été présentes à chaque moment. Merci la vie pour cet amoureux qui a su tenir ma main quand c’était important. Merci la vie pour ces deux enfants qui ont été ma motivation : vous êtes merveilleux tous les deux. Vous m’avez rendue meilleure.

Pourquoi moi? En fait, pourquoi pas moi? J’ai eu tout ce qu’il fallait en moi pour embarquer dans la vague. Ce n’était pas un combat : trop fatigant les combats. J’ai juste embarqué dans la vague. If you can’t fight them, join them, comme ils disent. Ne me parlez pas de courage, ce n’en est pas pour moi, c’est de la résilience dans toute sa splendeur.

Merci la vie pour ces dix ans remplis, d’aventures, d’amour, d’apprentissages. Protège ceux que j’aime, c’est tout ce qui compte pour moi. Résilience à tous ceux qui sont dedans présentement, vous êtes forts et je suis avec vous de tout cœur. Vous avez tout ce qu’il faut. À ceux qui accompagnent, ne jugez pas, ne présupposez pas des émotions vécues, soyez juste là, présents. En passant, mes pensées s’appliquent à toute personne qui vit un défi dans sa vie, pas juste le cancer. Je m’aime, je vous aime! Aimez ce qui vous entoure.

Marie-Josée Gauthier



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