Au soccer comme dans la vie
Avec la pandémie, nombreux ont été les enfants comme les parents à se demander s’ils pourraient pratiquer leur sport préféré cet été. Les responsables d’organisations sportives ont attendu patiemment les règles de la santé publique afin de reprendre leurs activités. Et nous y voilà. Je suis parent entraîneur bénévole d’une équipe féminine de soccer de dix ans. C’est déjà la mi-saison de notre été et c’est la première fois qu’un entraîneur de l’équipe adverse manque de respect à l’égard de notre équipe d’entraîneurs.
Les entraîneurs et leur impact sur les joueurs
« Allez chier ! » Ce sont les mots utilisés par un entraîneur de l’équipe adverse envers mon équipe d’entraîneurs, dont mon fils de treize ans. Cet échange aurait facilement pu être collégial et orienté sur le bon déroulement du match dans l’intérêt des joueuses. Vous pouvez qualifier cela comme vous voulez, mais pour moi, c’est un langage inapproprié ; de la violence verbale pour être plus précise.
En tant qu’entraîneurs, nous sommes des modèles pour les joueuses et c’est essentiel de se le rappeler. Notre comportement lors des parties comme des pratiques doit être respectueux envers chaque personne. J’ose espérer que personne ni qu’aucune organisation qui vise le développement de ses joueuses dans un contexte sain n’approuve l’usage de tels mots de la part d’un de ses assistants-entraîneurs envers qui que ce soit. L’éducation c’est essentiel et c’est à chacun de nous d’y participer, d’abord en étant le plus près possible de la personne qu’on souhaite que nos jeunes deviennent. Là‑dessus, je dirais que je souhaite que les jeunes deviennent des adultes épanouis qui apprennent constamment et qui agissent de manière à avoir un impact positif sur eux comme sur les autres.
Manquer de respect, c’est NON !
En tant qu’adulte et surtout dans notre rôle d’entraîneurs, nous sommes tous responsable du développement de l’esprit d’équipe des joueuses, que ce soit sur le terrain, sur le banc lors des pratiques, et lors des matchs entre les joueuses d’une même équipe ou avec des adversaires. Pour moi, ça s’applique même dans la vie en dehors du contexte de la pratique du sport. Du moins, c’est de cette manière que nous avons choisi d’éduquer nos joueuses depuis le tout début de la saison et on insiste là‑dessus, surtout depuis la reprise des matchs cette saison. Elles sont jeunes et on connaît les moqueries qu’on peut avoir à cet âge. Rire du nom de l’équipe adverse ou se moquer d’une joueuse pour n’importe quelle raison, c’est juste NON !
Dans le contexte actuel, on ne se serre plus les mains en faisant un line up une équipe devant l’autre. Par contre, on peut le faire en restant de son côté du terrain. C’est ce qu’on a choisi de faire ! Après l’une de nos parties, une de nos joueuses n’avait pas applaudi l’équipe adverse. On a donc rappelé l’importance de l’esprit d’équipe et expliqué aux filles comment on le met en action en fin de partie. Je leur ai aussi promis qu’il y aurait des conséquences à un manquement à l’esprit d’équipe. On peut se le dire, quand on s’est fait accrocher par la même joueuse pendant tout le match, c’est simplement humain de pas toujours avoir le cœur à saluer l’équipe adverse. Je comprends cela, quoique je ne l’accepte pas. C’est possible de passer par‑dessus notre rancœur, ça s’appelle le pardon. Dans le sport, on peut appeler cela faire la paix avec sa performance, faire une rétrospective ou peu importe. Il y a du sens à mettre dans ce moment de fin de match. Quand c’est fini, on s’applaudit et on se félicite, qu’on ait gagné ou perdu. Ça fait partie du développement de l’esprit d’équipe ou de l’esprit sportif.
La célébration, c’est important ! Trop souvent, on a tendance à ne pas se satisfaire de sa participation ou de ne pas reconnaître son importance dans ce qu’on fait individuellement ou collectivement. Ça se développe entre autres à travers la célébration de chaque dépassement de soi. On apprend et on évolue constamment !
L’essentiel dans le sport comme dans la vie
Ce qu’on souhaite sincèrement pour nos joueuses comme équipe d’entraîneurs, c’est que le plaisir soit au rendez-vous et que les filles progressent dans un contexte positif et sain. On les encadre de notre mieux pour qu’elles se dépassent en s’amusant afin qu’elles aiment le sport. Au‑delà du sport, on accorde aussi beaucoup d’importance au goût de bouger. Et ça commence jeune ! Toutes les expériences positives et enrichissantes comptent pour développer de saines habitudes de vie, aimer bouger et se réaliser dans un sport. C’est ce qu’on souhaite pour elles !
Dans le sport comme dans la vie, on a des forces qu’on apprend à développer et à mettre au service de l’équipe. On travaille en équipe, on développe ses habiletés relationnelles et communicationnelles. Il y a des hauts et des bas. Nous sommes de passage dans la vie des jeunes que l’on croise ; ayons une attitude qui correspond à celle que nous souhaitons voir naître chez nos jeunes, que ce soit dans le sport, à la maison ou à l’école. Bonne fin de saison sportive !
Stéphanie Dionne