Cette nouvelle vie…

Il y a quelques mois, nous avons pris la décision de tout quitter pour partir vivre plus près de la grande ville… Pourtant, on adorait notre vie là-bas. Entourés d’arbres gigantesques, d’amis fabuleux et d’une tranquillité incroyable, on était vraiment bien. Mais nous étions arrivés à des moments de nos vies où la grande ville nous promettait de meilleurs emplois, plus d’avancement et de grandes écoles pour les enfants… alors on a tout quitté pour se rapprocher de ces promesses.

On a eu tellement peur de regretter! On a voulu tout arrêter et rebrousser chemin plusieurs fois. On avait tellement peur de se réveiller un beau matin dans un triplex sans cour arrière où on manquerait d’air pour respirer… On avait peur que nos enfants ne s’adaptent pas et soient malheureux à cause de nos choix… On avait peur de se laisser prendre dans cette vie de fous, dans ce métro-boulot-dodo rempli de trafic et de presse… On avait peur de perdre nos valeurs en se fondant dans la masse…

Alors, pour ne pas se perdre, on a orienté nos choix. La Rive-Sud, au lieu de la grande ville directement. Des emplois entre 20 et 40 heures par semaine, jamais plus. Une maison avec de l’espace et une cour pour les enfants. Un quartier résidentiel et familial… Des choix qui nous ressemblaient. On a tout quitté pour se rapprocher de ces promesses. On a lancé les dés et prié pour que la vie nous entende.

Et la vie a tenu sa parole. On a trouvé un petit village pas trop loin. On s’est fait des horaires en dehors des heures de pointe. On a donné de l’espace aux enfants et mis de la verdure dans la cour. Oui, nous sommes trop loin de nos amis. Mais nous sommes plus près de nos familles. On ne gagne pas une fortune, on ne se paye pas de luxe, mais on ne manque de rien.

Hier soir, je revenais de l’épicerie et je contemplais les champs de blé. Pis je me suis trouvée chanceuse en maudit. Je finis de travailler tous les jours à 15 h. Je vais chercher les enfants, on cuisine ensemble notre souper et j’ai le temps en masse de les contempler jouer. L’ancienne moi serait jalouse de ma nouvelle vie. Parce que j’ai travaillé de 50 à 60 heures par semaine pendant plus de dix ans. Parce que j’ai bûché pour obtenir un diplôme universitaire avec des cours de soir et trois jeunes enfants. Parce que j’en ai mangé des pâtes pas chères pendant des années. Pis je continuais, les poings fermés et les dents serrés, persuadée que tout cela aurait un jour un sens.

Ben aujourd’hui, ça prend tout son sens. Pis j’espère passer le reste de ma vie dans cette grande maison, à prendre le temps de cuisiner avec mes enfants, à les contempler jouer et à admirer les champs de blé en revenant de l’épicerie.

Alors je m’adresse à toi qui te plains de la vie. Tu n’aimes pas ta job? Change de job. Tu aimerais une meilleure job? Retourne aux études. Tu travailles trop? Travaille moins. Tu n’aimes pas ta vie? Tu n’aimes pas la personne que tu deviens? Alors, change! Le changement fait peur. Se lancer dans le vide n’a rien de rassurant. Mais en faisant des choix qui te collent à la peau, même si tu bûches pendant des années, sache que la vie t’entend et qu’elle tient toujours ses promesses.

Il est là le bonheur, gang.

Joanie Fournier

 



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