Cher M. Legault, je pense à vous… Texte : Marilou Savard
Cher M. Legault, je pense à vous.
On parle des dangers liés à l’isolement, à la santé mentale.
On parle des effets négatifs sur la scolarité des enfants et des adolescents.
On parle des effets désastreux sur les commerces.
On parle des pertes d’emplois et j’en passe, mais vous, qui parle des conséquences sur vous ? Qui pense à vous ?
Chaque jour, il y a de nouvelles informations. Vous recevez des conseils, et évidemment des opinions. Cependant, comme vous l’avez dit dernièrement, ça reste que c’est vous seul qui tranchez et prenez les décisions. Ça doit être un gigantesque stress et à votre place, je ressentirais un énorme sentiment de détresse. Vouloir faire de son mieux pour tous sans vouloir déplaire, voulant nous satisfaire. Faire cela en espérant de tout cœur de ne pas faire d’erreur.
Moi je vois un homme, UN homme qui doit gérer environ 8 millions d’habitants. Désolée, je ne devrais pas dire gérer, mais AIMER 8 millions d’habitants.
Je ne peux pas m’imaginer vous voir dans votre fauteuil à la maison et vous dire « à qui je peux bien faire du tort maintenant ? »
Quand je vous vois après des mois de crise sans précédent à continuer de rester fidèle au poste, je vois un geste désintéressé. Un pur don de soi. Je vous vois nous mettre en premier, avant votre bien-être à vous.
Je ne sais pas si c’est le virus, mais souvent, notre comportement doit être le plus lourd à porter.
C’est quasiment inhumain la pression que vous avez. La majorité aurait déjà cédé.
Les larmes aux yeux, je souhaite sincèrement qu’après le confinement et quand le 2 mètres ne sera plus nécessaire, vous soyez accueilli à grands bras ouverts par tous ceux qui vous doivent, grâce à vos décisions, d’être encore sur terre.
Marilou Savard