En développement!
L’une termine son secondaire, l’autre y entre…
Pour ma fille, la journée a débuté avec un réveil forcé à 6 h 30. Normal, elle doit être prête pour prendre son bus vers 8 h 30. À peine deux heures. Une adolescente. Elle n’aura évidemment pas le temps de ranger un peu dans « sa » salle de bain. Ni de rebrancher mon rasoir.
Je comprends son choc. Tout l’été, elle a émergé quelque part en avant-midi.
Pour lui, un réveil vers 7 h 15. Il sera prêt vers 8 h. Il aura même du temps pour un peu de 3DS. Que je lui défile ma liste des rappels. Son numéro de case. La combinaison du cadenas. Celle de celui d’éducation physique. Ce qu’il apporte aujourd’hui. Pour cette première journée. La séquence de routine d’arrivée à l’école. Son numéro de parcours d’autobus scolaire. Sa passe. Sa clé. Des conseils que je veux utiles. Et lui de m’écouter, à peine patient.
8 h 20, miracle!
Ma fille quitte pour prendre le bus. Dire que toute l’année dernière, je devais faire un compte à rebours. Pour, finalement, lui donner un lift en catastrophe. Comme l’année d’avant. Et, l’autre. Et l’autre… Pour qu’elle puisse l’attraper à la volée. Quelques arrêts avant la fin de parcours. Pour gagner ce temps essentiel au look. Au fer plat. Même les jours de pluie. En souliers. Souvent sans bas. Même à moins 15°C. Facteur vent ou non.
Un sac mode en bandoulière. Presque rien de ce qui était sur la liste scolaire. Les profs n’ont que faire de vérifier s’ils ont, ou non, le stylo rouge. Le surligneur. Le cahier de tel ou tel modèle. L’espace disponible sera comblé par l’essentiel. Pour conserver le look toute la journée.
Sa dernière année au secondaire. Si tout se passe bien. Qu’elle réussit suffisamment de cours pour terminer ce parcours à obstacles. Elle semble plus motivée cette année. Le tuteur respire un peu mieux. La fleur s’épanouit. J’aime ce que je vois de cette belle jeune femme. Qui semble comprendre qu’au fond, c’est sa vie. Pas la mienne.
Elle me parle même de son bal. Ou des garçons qu’elle ne veut dans aucun de ses cours. Sur les autres, pas un mot. On ne le saura qu’après. Quand ils auront rejoint le premier groupe. Cette année, elle partagera sa case avec un gars. Les amitiés de filles, c’est trop périlleux. Ça ne résiste pas. Réseaux sociaux obligent.
8 h 25, aucune surprise!
Il prend ses trucs. Un sac à dos trop chargé. Comme à tous les jours de rentrée. Quand l’école impose des items aussi futiles que deux boîtes de Kleenex. Genre. Avec son sac d’option sport. Dans son cas, le baseball. Au moins, je lui ai épargné d’apporter aussi son bâton. Il doute, le voudrait. Je le rassure. Si j’étais en charge, ça ne serait pas utile pour le premier entraînement. Pour compléter, sa boîte à lunch. Un mulet. Qui prendra le temps de me souhaiter une bonne journée.
Tout le contraire de sa sœur. Un premier de classe. Il devrait réussir facilement. Je me rassure. Il a un ami dans son groupe. Dont je connais et j’apprécie les parents. Sa titulaire, pas trop mon style. Mais c’est son parcours. Pas le mien. Même s’il fréquentera l’école de mon enfance. Que j’ai inaugurée jadis. Qui portait un autre nom. Qui avait une autre réputation. Gagnée à coup de grèves étudiantes. Les lieux ont changé. Normal, ça fait plus de 40 ans.
Leur vie file, profitons-en…
michel