Histoire d’îlot de cuisine
L’idée d’écrire ce billet est née un soir festif, où les adultes retrouvent leur cœur d’enfant le temps d’un déguisement soigné, improvisé ou à oublier. Ces occasions qui se font trop rares pour les parents, où les enfants se déclarent étrangement autonomes en s’empiffrant de croustilles et autres plaisirs gustatifs, généralement sous contrôle parental.
Je me retrouve alors dans une discussion formidable autour de l’îlot de cuisine, ce magnifique point rassembleur. Une femme jolie fée me regarde soudainement et pointe sa baguette magique vers moi. Une question jaillit, personnellement attitrée, que je n’avais pas vue venir : « Tu n’es pas en bas avec les gars? ». Tel Bambi sur la glace, déguisé en ninja, je lui relance un « Non, ça me tente pas. J’aime mieux jaser ici avec vous (les filles). C’est le fun ». Retour poli et assumé, sans rancune pour mes pairs. Je brandissais tout haut mon petit drapeau pour affirmer mon droit d’être la, moi le seul homme autour. La discussion a repris tout bonnement.
Cette idée depuis a fait son chemin. J’ai toujours été fasciné par nos différences, les hommes et les femmes. Pourquoi les planètes Mars et Vénus se distinguent tant. Que dire. D’une part Vénus, plus humaine, plus démonstrative et plus verte en ce sens. J’admire votre capacité à vous dire entre femmes les choses, les vraies choses, celles du cœur. J’aime votre facilité à vous laisser aller librement entre vous, votre fil d’actualité qui en témoigne : « Je t’aime mon amie », « T’es belle ma chum », « Je m’ennuie de toi ». D’autre part Mars, l’aride, plus sec, qui peine souvent à faire pousser les sentiments bien sentis. Pour quand ce jour où on pourra aussi se dire les vraies choses, sans crainte, sans peur des préjugés ou des moqueries? Pouvoir lire sur notre fil : « Je t’aime mon ami », « T’es beau mon chum », « Je m’ennuie de toi ».
J’avais ce besoin de vous partager ici le fruit de mes observations interplanétaires. Cliché, direz-vous, mais c’est ça pareil, c’est encore notre réalité. D’ici là, je continuerai à vous lire mesdames, à vous trouver admirablement expressives. Vous me retrouvez encore autour de l’îlot de cuisine pour parler des vraies choses. Ces choses humaines qui ajoutent du vert autour de nous.
Marc-André Bergeron