Karmavirus : ce qu’on peut en tirer
Eh oui ! Un autre texte sur le coronavirus. Ou plutôt sur l’après-coronavirus. Cette crise humanitaire ne durera pas éternellement (fiou !). Il y aura un après, comme il y a eu un après-guerre et un après‑11‑septembre. Que retiendrons-nous de cette période de remise en question de nos habitudes, de nos relations et de tout ce qu’on pensait établi ? Qui serons-nous dans l’après ?
Bien sûr, il y a la récession. Ça prendra du temps pour s’en remettre comme société et comme individus. Plusieurs devront retrouver du travail ou faire un plan de relance d’entreprise. On pleurera nos morts qu’on n’aura pas pu serrer dans nos bras une dernière fois. On réparera notre santé, on réapprendra à ne plus soupçonner le voisin qui tousse ou l’enfant qui mouche. Les enfants retourneront sur les bancs d’école, les plus jeunes s’élanceront dans les bras de leurs éducatrices. Les travailleurs des services essentiels auront, je l’espère, un temps de répit. Les politiciens et tous ceux qui les aident chaque jour à prendre les meilleures décisions dans ce moment de tourmente prendront du recul pour observer ce qu’est devenu leur pays, leur province, leur ville. La vie.
Moi, avec mes lunettes roses à paillettes, j’espère que nous garderons certaines des nouvelles habitudes que nous sommes en train d’apprendre à la dure.
- Une marche quotidienne, une promenade à vélo en famille. Apprécier le dehors, la nature, la liberté.
- Des appels téléphoniques plus fréquents aux mamies et aux papis, aux amis éloignés, au voisin d’à côté, juste pour savoir comment ça va ou pour offrir un service.
- Moins de déplacements en voiture pour une atmosphère plus pure et des rivières plus bleues. Plus de travail à domicile ou dans des centres de proximité, donc moins de pollution et plus de temps avec ceux qu’on aime.
- Du temps en famille sans l’obligation de partir en voyage dès qu’on a un congé, sans pression de tout faire et d’impressionner la galerie.
- L’art de se coller en famille, de partager des repas et de l’information et de s’ennuyer juste assez pour trouver de nouvelles idées.
- Plein de temps pour lire et dessiner.
- L’hygiène améliorée (mais sans exagérer). Je vous jure que les enfants post-COVID sauront comment se laver les mains et tousser dans leur coude.
- Être conscient de ce qu’on (sur)consomme et de ce qu’on gaspille, autant à l’épicerie qu’en rendez-vous chez l’esthéticienne. Parlant de consommation, pourquoi ne pas continuer à privilégier les entreprises locales?
- Le partage des tâches : un ado qui fait la vaisselle, un enfant qui passe le balai, ça donne du temps à papa et maman pour travailler et de l’énergie pour jouer. En plus, c’est de la pédagogie qui sort des tables de calcul et des groupes du nom.
- Du matériel pédagogique et des idées d’activités en ligne gratuites, pour toutes les familles, mais aussi pour les élèves qui étudient à la maison.
- Des vidéos de formation, des « live » remplis d’humour ou de compassion, des ateliers de contes et d’origami en ligne.
- Des mouvements communautaires d’arcs-en-ciel ou de lumières qui flashent, juste parce que c’est le fun et que ça aide à se sentir unis.
- Des heures de magasinages pour les aînés, les personnes à mobilité réduite et les hypersensibles qui fuient la foule.
- Des chaînes de reconnaissance pour les humains qui travaillent fort à rendre la planète meilleure.
- Le bénévolat, la conscience que quelqu’un de la communauté a besoin de nous et qu’on peut demander de l’aide.
Plusieurs personnes auront perdu leur emploi et leurs revenus. Plusieurs auront aussi mijoté des idées créatives pour générer de nouveaux revenus ou pour rendre service. Que ce soit du commerce en ligne, de nouvelles entreprises ou des regroupements pour confectionner des masques, livrer de la nourriture ou aider les parents à enseigner à leurs enfants, ces idées peuvent servir !
Je (nous) souhaite que l’après-COVID-19 arrive le plus tôt possible et que le soleil rayonne très fort de l’autre côté de ce nuage de tempête. Je souhaite que nous soyons devenus de meilleurs humains et une meilleure humanité. Je souhaite que nous comprenions du premier coup le message transmis par ce karmavirus. Je souhaite qu’on tire le meilleur parti de cette crise et qu’on se dise « Ça va déjà bien ».
Nathalie Courcy