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Ma crise existentielle — Texte : Audrey Léger

Il aura fallu une crise planétaire pour me faire réaliser qui j’étais, mais surtout qui je n’

Il aura fallu une crise planétaire pour me faire réaliser qui j’étais, mais surtout qui je n’étais pas. Je ne suis pas la fille gênée et hypocondriaque que je croyais. Je suis une fille solide, fière, qui veut vivre sans crainte et sans retenue. Une fille sociable qui carbure à l’émotion. Une fille qui peut shiner dans le noir et qui peut réunir une foule avec conviction. Je suis la mère de, la blonde de, la fille de et la sœur de, mais je suis surtout une fille dans la trentaine qui veut vivre à tout prix, peu importe ce qu’il en coûte. Si je veux quelque chose, je l’obtiens. Si je désire le changement, je l’exprime et si je pense le contraire j’argumente !

J’ai envie de m’ouvrir à plus et à plus grand. Je ne peux plus me contenter d’aussi peu. À quel point on vit sur les brakes par peur de se tromper ou de déplaire ? À quel point on est remplis de préjugés et de tabous ? Ça sert à quoi ? Ça sert à qui ? Quand il y a un problème, il y a une solution. Je veux devenir la personne qui fait une différence dans la vie d’une autre personne. Il est plus que temps de contaminer les autres d’un sourire, d’un fou rire, d’une douce folie.

La vie est un cycle. Les oiseaux ont recommencé à chanter. Chaque fibre, chaque cellule de mon corps me crie GO ! C’est le moment où jamais de vivre ! C’est urgent, vital et nécessaire. Ça fait deux ans que j’étouffe moi-même mes cris, ma douleur. On m’a volé du temps, je vais le récupérer sans peur et sans reproche. Tassez-vous, j’arrive !

Qui m’aime me suive… On s’en va changer le monde, c’est trop important, pour nous, pour nos enfants. Nous sommes notre dernière chance et on va la saisir.

GO. FOR. IT! Be the change you need!

Audrey Léger

L’ampleur de la crise

Maintenant, je comprends pourq

Maintenant, je comprends pourquoi tout le monde parle de gestion de crise. Cette crise, selon moi, a commencé le 13 mars dernier à l’annonce de la fermeture de toutes les écoles du Québec. Sauf que notre famille n’avait pas encore eu l’occasion d’en mesurer l’ampleur. Parce que moi, le 13 mars dernier, j’entrais à l’hôpital pour donner naissance à mon quatrième et dernier bébé. Je ressortais de l’hôpital durant le week-end… ce qui fait que depuis ce jour, je n’étais pas encore sortie de la maison !

Bien sûr, j’étais consciente que mon congé de maternité n’allait pas se passer comme je l’avais imaginé. Je n’aurais jamais pu planifier faire l’école à la maison à mes trois grandes filles, entre deux allaitements, alors que je souffrais déjà d’un cruel déficit de sommeil… Disons que j’avais imaginé un congé de maternité avec beaucoup plus de moments calmes à la maison… Mais bon, on s’est vite retroussé les manches (pas le choix !). On a fait un horaire aux grandes, pour tenter d’équilibrer les matières scolaires et les temps libres. Et j’ai vite appris à jongler dans ce quotidien.

Jusqu’ici, même après un mois, j’avais tout bonnement l’impression d’être en vacances, en famille. Même que je nous trouvais choyés d’avoir eu la chance de vivre les premières semaines de bébé tous ensemble. Mais voilà, je n’avais pas réalisé l’ampleur de la crise…

Oui… Je trouvais ça triste que nos familles ne puissent pas voir mon bébé. Je trouvais ça rushant d’avoir les enfants qui débordent d’énergie dans la maison. Je trouvais ça dur de n’avoir aucune aide de personne. Mais sans plus. Je ne réalisais tout simplement pas ce qui se passait dehors.

Je regardais les points de presse, j’écoutais les nouvelles et je voyais les points de vue défiler sur les réseaux sociaux. J’étais consciente que nous vivions quelque chose d’historique. Mais je n’avais pas réalisé à quel point…

Puis, après un mois passé sans sortir de la maison, j’ai dû me rendre à la clinique pour le premier rendez‑vous médical de bébé. Pis là, j’ai pogné de quoi ! J’ai réalisé l’ampleur de la crise… Un gros coup de poing au visage… Du plastique qui recouvre les murs, des salles d’attente complètement désertes et du personnel qui dévisage chaque personne qui entre… On m’a accueilli avec la porte barrée, avec une grosse pancarte indiquant d’attendre SANS TOUCHER À RIEN. Une infirmière est venue m’ouvrir la porte, elle m’a enfilé un masque avant que j’aie eu le temps de lui dire bonjour. Elle m’a enduit les mains de désinfectant et m’a demandé d’attendre dans l’entrée, debout. Elle m’a remis un formulaire à remplir, en me spécifiant que je devais utiliser mon propre crayon pour le faire.

Bon, j’avoue que je suis impressionnée par toutes les mesures préventives et l’assiduité du personnel médical. Mais comme il s’agissait du premier adulte que je voyais depuis un long mois, j’ai reçu ça comme une claque dans’ face ! J’ai réalisé l’ampleur de la crise…

En sortant de la clinique (ne vous en faites pas, je n’ai pas touché à la porte…), j’ai passé le trajet du retour avec un œil différent sur ce qui m’entourait… J’ai vu la distance entre les gens, les masques et les combinaisons de plastique en pleine rue. J’ai remarqué que chaque personne avec les cheveux blancs se faisait dévisager dehors. J’ai vu les magasins fermés, les rues désertes et les stationnements vides. Une ville fantôme… Et j’ai réalisé l’ampleur de la crise…

J’ai une énorme pensée pour les gens qui vivent seuls et plus encore pour les parents qui vivent confinés en appartement avec des enfants qui débordent d’énergie… J’ai une reconnaissance infinie envers tous ceux qui ont dû sortir pour aller travailler depuis un mois, peu importe leurs fonctions.

Je réalise la chance que j’ai en fait d’être en congé de maternité. Je ne pense pas à ce qui se passe dehors. Je ne pense pas à l’argent. Je ne pense pas à l’école ni à la garderie. Je vis avec mes enfants une période historique, dont ils parleront toute leur vie… On vit ce confinement en famille, comme des vacances. Et je savoure d’autant plus chaque jour, maintenant que je réalise l’ampleur de la crise.

Et vous ? Comment ça se passe ?

Joanie Fournier



Karmavirus : ce qu’on peut en tirer

Eh oui ! Un autre texte sur le coronavirus. Ou plutôt sur l’apr

Eh oui ! Un autre texte sur le coronavirus. Ou plutôt sur l’après-coronavirus. Cette crise humanitaire ne durera pas éternellement (fiou !). Il y aura un après, comme il y a eu un après-guerre et un après‑11‑septembre. Que retiendrons-nous de cette période de remise en question de nos habitudes, de nos relations et de tout ce qu’on pensait établi ? Qui serons-nous dans l’après ?

Bien sûr, il y a la récession. Ça prendra du temps pour s’en remettre comme société et comme individus. Plusieurs devront retrouver du travail ou faire un plan de relance d’entreprise. On pleurera nos morts qu’on n’aura pas pu serrer dans nos bras une dernière fois. On réparera notre santé, on réapprendra à ne plus soupçonner le voisin qui tousse ou l’enfant qui mouche. Les enfants retourneront sur les bancs d’école, les plus jeunes s’élanceront dans les bras de leurs éducatrices. Les travailleurs des services essentiels auront, je l’espère, un temps de répit. Les politiciens et tous ceux qui les aident chaque jour à prendre les meilleures décisions dans ce moment de tourmente prendront du recul pour observer ce qu’est devenu leur pays, leur province, leur ville. La vie.

Moi, avec mes lunettes roses à paillettes, j’espère que nous garderons certaines des nouvelles habitudes que nous sommes en train d’apprendre à la dure.

  • Une marche quotidienne, une promenade à vélo en famille. Apprécier le dehors, la nature, la liberté.
  • Des appels téléphoniques plus fréquents aux mamies et aux papis, aux amis éloignés, au voisin d’à côté, juste pour savoir comment ça va ou pour offrir un service.
  • Moins de déplacements en voiture pour une atmosphère plus pure et des rivières plus bleues. Plus de travail à domicile ou dans des centres de proximité, donc moins de pollution et plus de temps avec ceux qu’on aime.
  • Du temps en famille sans l’obligation de partir en voyage dès qu’on a un congé, sans pression de tout faire et d’impressionner la galerie.
  • L’art de se coller en famille, de partager des repas et de l’information et de s’ennuyer juste assez pour trouver de nouvelles idées.
  • Plein de temps pour lire et dessiner.
  • L’hygiène améliorée (mais sans exagérer). Je vous jure que les enfants post-COVID sauront comment se laver les mains et tousser dans leur coude.
  • Être conscient de ce qu’on (sur)consomme et de ce qu’on gaspille, autant à l’épicerie qu’en rendez-vous chez l’esthéticienne. Parlant de consommation, pourquoi ne pas continuer à privilégier les entreprises locales?
  • Le partage des tâches : un ado qui fait la vaisselle, un enfant qui passe le balai, ça donne du temps à papa et maman pour travailler et de l’énergie pour jouer. En plus, c’est de la pédagogie qui sort des tables de calcul et des groupes du nom.
  • Du matériel pédagogique et des idées d’activités en ligne gratuites, pour toutes les familles, mais aussi pour les élèves qui étudient à la maison.
  • Des vidéos de formation, des « live » remplis d’humour ou de compassion, des ateliers de contes et d’origami en ligne.
  • Des mouvements communautaires d’arcs-en-ciel ou de lumières qui flashent, juste parce que c’est le fun et que ça aide à se sentir unis.
  • Des heures de magasinages pour les aînés, les personnes à mobilité réduite et les hypersensibles qui fuient la foule.
  • Des chaînes de reconnaissance pour les humains qui travaillent fort à rendre la planète meilleure.
  • Le bénévolat, la conscience que quelqu’un de la communauté a besoin de nous et qu’on peut demander de l’aide.

Plusieurs personnes auront perdu leur emploi et leurs revenus. Plusieurs auront aussi mijoté des idées créatives pour générer de nouveaux revenus ou pour rendre service. Que ce soit du commerce en ligne, de nouvelles entreprises ou des regroupements pour confectionner des masques, livrer de la nourriture ou aider les parents à enseigner à leurs enfants, ces idées peuvent servir !

Je (nous) souhaite que l’après-COVID-19 arrive le plus tôt possible et que le soleil rayonne très fort de l’autre côté de ce nuage de tempête. Je souhaite que nous soyons devenus de meilleurs humains et une meilleure humanité. Je souhaite que nous comprenions du premier coup le message transmis par ce karmavirus. Je souhaite qu’on tire le meilleur parti de cette crise et qu’on se dise « Ça va déjà bien ».

Nathalie Courcy

Je suis l’héroïne silencieuse

Ce matin, je bois mon café comme à l’habitude, avant ma journée

Ce matin, je bois mon café comme à l’habitude, avant ma journée de travail. Pourtant, rien n’est normal. Je n’ai pas faim, je suis nerveuse. Ce matin, bizarrement, mes enfants viennent avec moi. Je ne veux pas, je veux les protéger. C’est mon rôle de maman, non?

Pourtant la société a besoin de moi. Pendant que d’autres seront sur la ligne de front, moi je veillerai sur ce qu’ils ont de plus précieux… leurs enfants.

Cette crise de la COVID-19 nous happe de plein fouet. Je comprends que je dois, moi aussi, répondre présente.

Mais je comprends aussi que je prendrai soin des enfants des gens qui ont le plus de risque d’être exposés : médecins, infirmières, infirmiers et autres. Donc mes risques d’être exposée sont élevés.

Mes enfants seront avec moi, car c’est la consigne : je dois me rendre au travail avec elles. Tu me diras que mon conjoint a seulement à rester à la maison. Mais à la fin de ma journée, je vais où?

Pour le moment, nous ne savons pas où cette crise nous mènera. Mon travail sera d’expliquer l’importance du lavage des mains à mes petits. On le fera en jouant, parce que tout ça doit rester un jeu pour eux.

Nous sommes les grands, c’est à nous d’avoir peur. Tu sais, nous serons le papa dans La Vita è bella. Parce que c’est un peu une lutte contre la guerre tout ça. Un combat contre un être microscopique, mais un combat tout de même.

Alors je te demande, s’il te plaît, à toi, de respecter les consignes du gouvernement. Tu les connais, je ne les répéterais pas.

Fais‑le pour ceux et celles qui sont sur la ligne de front.

Fais‑le pour nous, les héroïnes silencieuses… les éducatrices.

Mélanie Paradis

 

9-1-1 : Enfant violent

Vous l’avez tellement désiré ! Pendant les neuf mois de la gro

Vous l’avez tellement désiré ! Pendant les neuf mois de la grossesse, peut-être même pendant des années avant de devenir enceinte, vous avez rêvé de cet enfant. Ses joues à croquer. Ses orteils à chatouiller. Ses premiers rires, ses premiers mots. Peut-être, aussi, ses premières crises de larmes. Ça, c’est si vous aviez déjà d’autres enfants autour de vous.

Mais à aucun, aucun moment, vous n’avez imaginé votre enfant devenir violent. Frustré, oui. Impatient, certainement. Désespéré à cause des coliques ou d’un refus, tout à fait. Mais violent ? Non, jamais. Je me suis fait dire par des « spécialistes » que les enfants ne sont pas violents. Agressifs, parfois, mais jamais violents. Je. M’ex. Cuse. Un enfant violent, ça se peut. Ça existe, et pas juste dans les films. Pas juste dans les familles où les enfants sont négligés. Pas juste dans les quartiers miteux. Chez nous. Chez vous. Chez votre meilleur ami ou votre belle-sœur. Peut-être même chez la prof de votre enfant. Vous savez, chez ces personnes qui sont les meilleurs parents du monde, impliqués, encadrants, équilibrés ? Eh ! Oui, eux aussi, ils peuvent avoir un enfant devenu violent.

Plein de raisons peuvent expliquer cette violence (l’ADN, la maladie mentale, des circonstances stressantes, une hypersensibilité sensorielle ou émotive, l’anxiété, des interventions parentales inadéquates, l’insécurité, des troubles de comportement, etc.) Et ces causes doivent être déterminées. Plus on les connaît rapidement, plus on intervient rapidement. On évite que la situation s’envenime encore plus et on limite ainsi les risques (très concrets pour le corps de l’enfant et sur l’entourage, pour l’environnement physique aussi, mais également sur l’estime personnelle, l’aspect social, les relations familiales).

Mais qu’est-ce qu’on fait en attendant d’avoir des réponses ? Parce que vous savez, les listes d’attente pour les services en santé mentale et en psychologie sont longues, autant au privé qu’au public. Donc en attendant de gagner à la loterie de la liste d’attente, voici quelques stratégies :

  • Interdit de jouer à l’autruche. Faire semblant que le problème n’existe pas ou qu’il disparaîtra par magie, ce n’est pas une option. Je vous le garantis-promets-juré-craché, ça va juste empirer. Agissez.
  • Informez-vous. Lisez, parlez à des amis compréhensifs, demandez de l’aide, consultez, pour vous ou pour votre enfant. Parfois, quelqu’un à qui on a osé parler d’une situation préoccupante nous donne une clé (« Moi aussi ça m’est arrivé, voilà ce que j’ai fait qui a fonctionné… »), une référence à laquelle on n’avait pas pensé.Il n’y a pas de place pour une évaluation en psychologie ou en neuropsychologie là maintenant tout de suite ? Allez cogner à la porte du médecin de famille (le sien, le vôtre : vous aussi avez besoin de soutien), du programme d’aide aux employés, d’un nutritionniste qui pourra évaluer les intolérances alimentaires qui pourraient empirer les éclats de caractère ou nuire au sommeil, d’un art-thérapeute (ils font des miracles), d’un naturopathe spécialisé dans le reiki. Peu importe qui vous aidera (de compétent, quand même), ça vous prend de l’aide. Et vous montrerez aussi à votre enfant que vous vous souciez de lui, que vous agissez pour son bien. Il va peut-être vous en vouloir sur le coup, mais à la longue, ça paie.

Ligne Parents : 1 800 361-5085 http://ligneparents.com/

  • Restez en lien constant avec l’équipe de la garderie ou de l’école. La communication est la clé. Ils ont besoin de savoir quand ça dégénère. Vous avez besoin de savoir s’ils remarquent les mêmes comportements dans un contexte différent. Et ne vous en faites pas, si votre enfant agit comme un ange à l’école et comme un démon à la maison, ça ne fait pas de vous de mauvais parents. Souvent, les enfants se laissent aller à leurs émotions fortes à la maison parce qu’ils savent qu’on les aime inconditionnellement. C’est éreintant, mais c’est ça.
  • Contactez le 8-1-1 Info-Social (le médecin peut aussi faire la requête) ou la DPJ (oui, on peut faire un signalement en tant que parent, par exemple si on craint pour la sécurité de notre enfant qui disjoncte, pour la sécurité de nos autres enfants qui subissent les contrecoups des crises ou qui servent de souffre-douleur, ou pour notre propre sécurité). Et n’attendez pas que la troisième Guerre mondiale éclate pour le faire. Il y a plusieurs mois d’attente (bien sûr, ça dépend de l’urgence et du risque de dangerosité), alors mieux vaut vous placer sur les listes avant d’être à boutte du boutte.Les intervenants pourront aussi vous aiguiller vers des services en attendant, vers certaines interventions, des groupes d’entraide, etc. Ils recueilleront certaines informations sur l’enfant et la famille, ce qui permettra de diriger le dossier vers la bonne équipe. Ils vous indiqueront aussi dans combien de temps un intervenant vous rappellera afin d’établir le plan d’action avec vous.

Direction de la protection de la jeunesse : http://sante.gouv.qc.ca/programmes-et-mesures-daide/faire-un-signalement-au-dpj/coordonnees-du-dpj/

8-1-1 Info-Social : http://sante.gouv.qc.ca/systeme-sante-en-bref/info-social-8-1-1/

Que faire si, vraiment, vous êtes à bout, votre enfant est à bout, les ressources accessibles n’aident pas suffisamment et qu’une autre crise violente survient ? Que faire si, encore une fois, votre enfant a détruit la moitié de la maison, menacé de tuer tout le personnel de l’école, cassé les dents de sa sœur ? Hôpital.Je le sais, ça fend le cœur de devoir amener de force son enfant à l’urgence pédopsychiatrique. Mais ça peut le sauver. Ça peut vous sauver.Si la crise s’est calmée un peu, vous pouvez l’amener vous-même (si possible avec un autre adulte dans le véhicule au cas où ça dégénérait). Mais en cas de doute : 9-1-1. Les ambulanciers ou les policiers pourront amener votre chérubin à l’hôpital. Il y sera évalué et un plan d’action sera établi en collaboration avec vous. Il est rare que les enfants, et même les adolescents, soient hospitalisés dans une situation semblable, surtout s’il s’agit d’une première visite. Par contre, les renseignements recueillis seront conservés et serviront à faire progresser le dossier (faire monter votre enfant sur les listes d’attente) au besoin. Cette visite pourra aussi aider le médecin de famille à établir un diagnostic ou une prescription.

Par contre, ne vous servez pas de la carte « police » ou « ambulance » pour faire peur à votre enfant. Si vous sentez que cette étape approche et que la situation continue d’empirer, vous pouvez en parler à votre enfant pendant qu’il est assez calme, pour lui expliquer qu’il s’agit d’un service qui existe pour aider les gens dans des situations qu’ils ne peuvent pas régler eux-mêmes malgré. Si la crise survient, appelez. Sinon, l’enfant considérera cette option comme une simple menace, ne vous croira plus et ses comportements violents risquent de s’aggraver puisque « de toute façon, il n’y a pas de conséquences ».

 

  • Continuez de donner de l’attention positive à votre enfant, et aussi à vos autres enfants et à votre couple. Et à vous-même. Pas facile, quand on est au cœur de la tempête. Mais nécessaire. Il faut continuer de construire le lien même quand on a l’impression qu’il n’y en a plus. L’encadrement et la qualité des relations avec l’enfant le sécurisent même s’il fait tout pour les briser. Ça reviendra.

Ultra-méga -giga-important :

Ne posez aucun geste violent envers votre enfant. Ne frappez pas. Ne poussez pas. Ne secouez pas.

Faites attention à vos paroles. Mais sachez mettre vos limites. Allez chercher de l’aide et n’ayez surtout pas honte.

Les lettres de ta vie (TDAH/I)

Les lettres de ta vie ( TDAH/I) partie 1</a

Les lettres de ta vie ( TDAH/I) partie 1

 

La médication : la suite

 

Il y a une suite à ce matin-là. Tu as avalé la pilule comme une grande, d’un seul coup. Tu étais tellement fière de toi. Moi, j’angoissais, j’avais peur. Deviendrais-tu un zombie? Deviendrais-tu l’ombre de toi-même? Est-ce que je venais de tuer ta spontanéité, ta créativité? J’ai attendu, avec toi. Il y avait de l’école ce jour-là, mais je t’ai gardée avec moi.

 

Ça faisait maintenant une heure que tu avais cette pilule dans le ventre et que moi, j’avais une enclume d’inquiétudes dans le mien. Je te trouvais différente, encore plus impulsive, plus agressive. Je me suis dit que ce n’était peut-être qu’une mauvaise journée. Si seulement ça n’avait été qu’une dure journée…

 

Ce soir-là, je me suis couchée. Je n’arrivais pas à trouver le sommeil. Je ne savais plus trop quoi faire. La médication devait t’aider, pas tout empirer! Le lendemain, matin, je t’ai donné la pilule avec une certaine appréhension. Et c’est là que trente minutes plus tard, tu as explosé.

 

Une crise d’une telle intensité que je ne savais plus quoi faire. Moi, éducatrice spécialisée de formation, j’ai figé. Tu me frappais fort, trop fort. Je suis sortie de ma torpeur. J’essayais de te calmer avec des paroles. Rien n’y faisait. Tout, tout, alimentait ta colère. J’ai eu peur pour tes sœurs, j’ai demandé à ton grand frère de les amener au sous-sol avec lui. Et j’ai fait ce que je ne croyais jamais faire avec mes enfants, de la contention. Je n’avais plus le choix, tu lançais tout ce qu’il y avait à ta portée. Tu te frappais. Je n’en pouvais plus. Je t’ai tenue contre moi… Et j’ai attendu que la crise passe. Tu me vomissais des injures, des insultes, en te débattant férocement. J’encaissais à grands coups de bleus sur le cœur. Je pleurais. Tu étais devenue Mr. Hyde. Une fois calmée, je t’ai conduite à l’école; nous étions aussi épuisées une que l’autre.

 

Je suis revenue à la maison. Je n’arrivais plus à contenir mes larmes. Je peinais à respirer, je paniquais. Je ne sais pas comment, mais j’ai réussi à appeler la pharmacie. Ils m’ont dit : « Tu arrêtes maintenant et tu appelles ton médecin ». C’est ce que j’ai fait. J’ai raconté notre histoire de façon maladroite à sa secrétaire, mais elle a senti l’urgence. Elle m’a fait patienter quelques minutes au bout de la ligne. Elle m’est revenue en me disant : « Est-ce que tu peux venir maintenant? Le médecin t’attend. » J’ai cette chance-là, d’avoir un médecin super.

 

Il m’a expliqué que nous n’avions pas la bonne molécule, qu’il fallait en essayer une autre. Il m’a dit que malheureusement, avec le TDAH, c’est de cette façon qu’on fonctionne, avec des essais et des erreurs. On a changé la molécule…

 

Cette fois-ci fut la bonne. Je reçois des billets de bons comportements de l’école. Tu es même l’élève du mois. Tu as retrouvé ton sourire. Tu recommences à croire que tu peux y arriver. Tu ne parles plus de vouloir mourir. Tu apprends à être fière de toi.

 

Est-ce que tout est parfait… non. La médication nous aide, mais elle ne règle pas tout. On continue de travailler fort avec toi. On poursuit le suivi en psychoéducation.

 

Et ce matin, en prenant ta pilule, tu m’as dit : « Maman merci! Le monstre dans mon ventre est calme. J’arrive à me concentrer, tout est plus calme dans ma tête. Il n’y a plus de tempêtes. Je t’aime maman! »

 

Mélanie Paradis

 

À go, on se déculpabilise… Merci George et Charlotte!

Il était une fois, les petits Charlotte et George qui voyageaient e

Il était une fois, les petits Charlotte et George qui voyageaient en Europe, accompagnés de leurs parents bienveillants, Katherine et William. Charlotte et Georges étaient de magnifiques enfants, blondinets et souriants. La perfection incarnée.

Nés dans une bonne famille (que dis-je! Une famille royale, littéralement!), ils se retrouvaient malgré eux sous l’œil aiguisé et sans pardon de la caméra. Leur binette et toutes leurs expressions garnissaient les couvertures de magazines. La moindre de leurs réactions faisait le bonheur des journalistes à potins qui se régalaient de tout ce qui ne cadrait pas avec l’éducation monarchique.

Donc, cette fois-là, George et Charlotte s’étaient retrouvés en Pologne et en Allemagne, loin du pays de leur naissance surmédiatisée et de leurs jouets. Des vacances familiales? Une fin de semaine au chalet? Non, non! Une visite officielle. Un voyage diplomatique. Et clairement, il n’y a rien dans « voyage diplomatique » qui ressemble à Disneyland. On serre une main ici, on sourit par là, on s’incline gracieusement… rien pour faire triper des enfants. Même s’ils ont une couronne sur la tête.

Mon but n’est pas de contester ni d’encenser la monarchie britannique, ni de critiquer la teinte de la robe de Kate coordonnée à celle de sa fille. Rien de politique dans mon commentaire, rien de lié à la mode non plus. Tout est une question de famille. Et de chaos.

Bien sûr, ils représentent la tite famille parfaite. Deux parents amoureux, une histoire à faire rêver, le film de princesses réalisé. Deux enfants charmants, le p’tit couple garçon-fille, tout en blondeur et en teint de lait par-dessus le marché. Des vêtements tout propres, bien repassés. Non mais! Je vous le dis, la perfection! Ils sourient, ils sont sympathiques, ils sont bien élevés. Ils sont cuuuuute!

Et pourtant, pourtant, George a été photographié alors qu’il faisait la baboune. Ben oui, petit George, ça ne lui tentait pas, lui, de débarquer de l’avion dans un pays inconnu, devant des centaines de caméras insistantes. Il aurait préféré, lui, jouer avec ses amis, faire sa sieste dans son lit et avoir ses deux parents juste pour lui. Papa William a bien tenté de le ramener dans le droit chemin, de lui changer les idées, de lui proposer une collation ou un câlin, mais petit George a boudé. Et toutes les caméras de la Terre ont capté sa face de bébé-baboune.

Et pourtant, pourtant, Charlotte a été photographiée alors qu’elle se laissait aller à une crise de bacon. Dans sa petite robe rose qui a dû coûter la peau des fesses de la nounou, elle a pété un plomb. Elle était fatiguée, tannée, et parce qu’elle est petite, elle n’avait pas les mots précis pour s’exprimer. Maman Kate a bien tenté de la consoler, de la convaincre, peut-être, d’agir « comme il faut », mais Charlotte a hurlé. Elle a pleuré. (Je me demande, d’ailleurs, si quelqu’un a déjà pensé recueillir ses larmes et les vendre aux enchères? Rare comme c’est, ça doit sûrement valoir cher!) Toutes les caméras de la Terre ont capté sa face de bébé-frue.

Pourquoi j’en parle, alors, si ce n’est pas pour discuter politique ou mode? C’est parce que moi, en tant que maman « normale », non royale, non entourée de dix nounous et de secrétaires personnelles, moi là, ça me fait du bien de voir ça. Je suis assez empathique pour me mettre à la place du couple royal qui doit avoir huit hamsters dans le cerveau en train de leur crier le jugement des autres (parce que jugements il y a même quand on n’est pas un parent royal, alors imaginez quand on est deuxième sur la liste d’accession au trône britannique…). Je compatis avec eux en tant que parents.

Et j’ai le goût de leur dire : Merci d’avoir des enfants. Pas des enfants parfaits. Pas des enfants monstrueux. Pas des enfants invisibles. Juste des enfants. Des enfants qui ont leurs humeurs et leurs préférences malgré tous les efforts pour les conformer à un moule strict. Des enfants qui ont des hauts et des bas, qui font des crises et qui vivent des périodes méga cute. Des enfants qui restent des enfants.

Alors à go, on se déculpabilise collectivement : oui, on a le devoir parental de donner la meilleure éducation possible à nos enfants, de leur transmettre nos valeurs et notre gros bon sens, de les encadrer et de trouver les ressources pour les aider à accomplir tout leur potentiel. Mais même un parent qui suivrait à la lettre la Bible du parent parfait serait confronté un jour ou l’autre à une crise de bacon, à une bouderie, à une morsure ou à un gros mot de la part de son enfant.

Merci, George et Charlotte, de montrer à la Terre entière qu’être un enfant, ce n’est pas toujours facile! Au moins nous, on n’est pas tout le temps épiés par les journalistes à la recherche de potins juteux!

Nathalie Courcy

Dans mon temps, on savait élever ça, des enfants!

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Mardi soir, je viens de terminer ma journée de travail. Je dois arrêter à l’épicerie, il me manque deux ou trois trucs pour le souper. Ma plus jeune me suit comme mon ombre, avec le foutu petit panier pour les enfants qu’elle m’enfonce dans le mollet souvent, beaucoup trop souvent.

 

On réussit à trouver tout ce qu’il nous manque. On se dirige vers la caisse. C’est là que ma fille voit les œufs Kinder. Naturellement, elle en veut un. Je lui dis non. Elle insiste. C’est toujours non. Je vois son petit visage angélique se déformer. La crise éclatera, c’est une question de fractions de seconde. Elle se jette par terre. Elle crie, elle hurle. Je suis la maman la plus méchante du monde. Un combat s’engage. Je veux l’asseoir dans mon panier (format adulte) pour que je puisse terminer de décharger le panier et payer. Après une lutte incroyable, elle est dans le panier. Elle essaie de sortir. Je lui déconseille fortement. La crise est toujours là. Les hurlements continuent. Tous les clients de l’épicerie nous regardent. Les mamans le font avec compassion. Je vois dans leur regard le soutien. Certains me regardent avec mépris. Je vois dans leur regard le jugement.

 

C’est là que j’entends à travers les plaintes de ma fille : « C’est ça! Les enfants rois. Dans mon temps, on savait éduquer ça, des enfants. Vous leur donnez toute. Ça ne sait plus se tenir. Apprenez donc à tenir votre bout. Vous n’en auriez pas de crises! » Ça vient de derrière moi. De la vieille dame qui attend dans la file.

 

Je suis stupéfaite, sans mots. J’ai juste envie de l’envoyer chier, je ne le fais pas. C’est justement parce que je tiens mon bout que j’ai cette crise. Je ne dis rien, mais mon regard dit tout. La dame me regarde toujours, les lèvres pincées par le mépris. La jeune caissière est rouge de malaise. Je la regarde et lève les épaules en espérant alléger son embarras. Ma petite démone se donne toujours autant. Je crois que la dame lui lancerait de l’eau bénite si elle en avait.

 

Je me demande si cette dame a eu des enfants. Finalement, je ne veux même pas le savoir. Je voudrais seulement qu’elle marche dans mes souliers quelques jours. Question de vivre un peu mon quotidien.

 

Ensuite et seulement ensuite, j’accorderais de l’importance à son jugement… et ce, s’il y en a une goutte en elle…

 

Je paie, je sors en lançant un dernier regard à la dame. Elle a l’air toujours aussi dégoûtée. Alors je me permets de lui sourire.

 

Mélanie Paradis

Une guerre sans fin

Dans mon petit nid familial, nous achetons du pain environ deux fois par semaine. Nous le prenons r

Dans mon petit nid familial, nous achetons du pain environ deux fois par semaine. Nous le prenons régulièrement dans une épicerie du coin. Nous le rangeons dans une armoire puis, comme bien des gens, il nous arrive de faire rôtir les tranches dans un grille-pain. Rien de bien compliqué. Ben croyez-moi, notre pain est hanté. Oui, oui, j’ai bien dit hanté. Bon, j’exagère peut-être un peu, mais il y a quelque chose de malsain qui se déroule entre lui et mon petit terrible two. Je ne sais pas trop ce qui se dit entre eux, mais ça ne semble pas beau du tout.

 

Au tout début, c’est l’amour fou. Bébé loup se lève et réclame « toast toast toast ». Il va tirer le sac de pain de son sommeil. Par la suite, il le prend tout doucement pour aider la tranche à se réchauffer dans son lit chaud. Elle cuit tout délicatement. Elle prend un petit teint doré. Félix choisit soigneusement le linge de sa petite rôtie, parfois du Nutella, d’autre fois, c’est le beurre de peanuts ou la confiture de fraises. Même qu’il lui arrive de « mixer » les kits ensemble.

 

Ils s’installent l’un avec l’autre à la table et se préparent à un beau tête-à-pain. Puis, c’est à ce moment que la toast devient hantée. Filou fait alors TOUTE UNE CRISE. Je soupçonne la tranche de pain de dire à mon gars qu’elle n’aime pas le style vestimentaire qu’il lui a mis, car il se met à la regarder et à lui dire « NONN NONNN NONNN ». Ensuite, il se met à pleurer et à la lancer au sol, sans oublier de graisser le plancher de sa traditionnelle danse du bacon.

 

Ce mystère entre le pain et mon gars dure depuis déjà plusieurs mois. Bien que j’essaie plusieurs versions de pain différentes, la chicane entre eux est INÉVITABLE. Sauf, bien sûr, quand il n’est pas avec papa et maman. Là, il devient soudainement plus tolérant. Il ne faut pas baisser les bras, alors je garde espoir de voir un jour le pain et mon petit coco se réconcilier.

 

Sans rancune à toi, petite toast.

 

Très cher terrible 2, tu vas me rendre folle!

  À toi, chère maman, qui vit dans le déni du “ Terrible 2 ”. Crois-moi, il te guette

 

À toi, chère maman, qui vit dans le déni du “ Terrible 2 ”. Crois-moi, il te guette et il n’attend qu’une chose: te surprendre à un moment que tu n’auras pas vu venir et surtout, mais surtout… TE RENDRE FOLLE !!

Ce matin, j’ai dû me résigner à l’admettre: ma belle Anna était en plein dans son “ Terrible 2 ” .

Tsé, j’étais de ces mamans tellement fières de dire aux autres, en souriant: “Ah non, Anna a un gros caractère, mais je touche du bois, elle n’a pas eu de “Terrible 2”! Et oui, j’étais de ces mamans chiantes ! Et à l’aube de ses deux ans et six mois, je réalise que, lorsque tu craches en l’air, tu risques de recevoir un océan en pleine face. BANG !

J’admets ne pas être la maman parfaite qui contrôle ses émotions et son vocabulaire en tout temps. Malheureusement, la fin de semaine dernière, j’ai appris à mes enfants l’ensemble des termes employés par l’église. Si vous en croisez un qui lance un “ Hey Ca%^*%% de tabar^%^* “, ne cherchez pas de coupable, je me rends avec le sourire aux autorités, et ce, sans rouspéter 🙋( comparativement au plus vieux de huit ans qui semble n’avoir que deux mots dans son vocabulaire “Oui, mais! 😡”.

Sérieusement, je pensais que le “ Terrible 2 ” était un mythe. Une histoire racontée par les mamans qui se trouvaient des excuses pour péter les plombs. Ben non. Ça existe vraiment.

En deux jours, j’ai eu droit à:

* Une crise de 30 min sur l’autoroute 10 parce qu’elle avait échappé son jouet.

* Une crise avant d’arriver à la garderie parce qu’elle avait enlevé, ELLE-MÊME, ses “ BIP ” de mitaines

* Des coups de pieds parce qu’elle ne voulait pas mettre ses chaussettes

* Des grimaces et des bouderies pour des idioties.

P.S. Si vous avez des astuces pour survivre au “ Terrible 2 ”, je suis certaine qu’on est plusieurs à être plus qu’ouvertes à les lire.

Nos enfants, éternels insatisfaits

Enfin, Dame Nature nous a dernièrement gâtés avec ses vagues de chaleur et sa lumière dans toute

Enfin, Dame Nature nous a dernièrement gâtés avec ses vagues de chaleur et sa lumière dans toute sa splendeur. Elle nous rappelle que la fin des classes et les vacances arrivent à grands pas.

Sorties au zoo, à La Ronde, aux glissades d’eau, barbecue chez des amis, soirées tardives et fêtes d’enfant, le programme est souvent fort chargé.

Du bonheur en condensé pour nos petits et nos plus grands. On se réjouit à l’avance à l’idée de voir leur joli minois s’illuminer de joie lors de chacune de ces journées bien planifiées. Notre but premier? Leur faire plaisir!

Quel découragement alors de constater que malgré toutes nos bonnes intentions, dans l’auto en revenant du zoo, notre enfant a le visage inondé de larmes de crocodile et ses cris stridents enterrent la musique de la radio. C’est la crise!

On constate alors qu’à la moindre peccadille, son bonheur fond, tout comme la boule de crème glacée au bout de son cornet, laissant des traces collantes partout sur le siège arrière.

« Mais que faudra-t-il faire pour les rendre heureux ! », se dit-on !

Afin de vous éviter ce découragement, je tenais à vous expliquer ceci : les crises de nos enfants sont nécessaires et n’ont rien à voir avec leur degré d’appréciation de la journée.

La crise et le sommeil sont leurs moyens de vider leur trop-plein afin de mieux récupérer après une journée haute en couleur et en émotions fortes. C’est de cette manière qu’ils rechargent leurs batteries.

Même chose pour les disputes au retour de l’école. Toute la journée, ils retiennent les émotions qu’ils ont vécues, les petits conflits, la pression, le stress. Une fois dans la voiture, ils ont souvent des comportements dérangeants (la chicane éclate entre frère et sœur) qui engendrent la réprimande de leur parent. Et hop, les valves s’ouvrent et les tensions sortent! Nos enfants pleurent. C’est le moyen efficace auquel ils ont recours, sans en être conscients, pour se libérer du négatif et retrouver l’équilibre.

En bref, nous ne devrions jamais réprimer les émotions négatives de nos enfants ou les culpabiliser. C’est un mécanisme sain pour ventiler et compte tenu de la maturité de leur cerveau, ils ne peuvent réfréner l’expression souvent explosive de celles-ci.

Que pouvons-nous faire alors ?

Développer l’écoute et la compassion. Laisser passer la tempête et accueillir l’enfant en reconnaissant ce qu’il vit, en le nommant. Lui enseigner, petit à petit, comment exprimer plus calmement ses émotions. Et surtout, l’aider à prendre conscience de ce qu’elles génèrent dans son corps afin qu’il puisse apprendre à les reconnaître et mieux les gérer. On peut aussi lui donner des moyens de se défouler de manière plus acceptable (souffler par la bouche, crier dans un oreiller, gonfler un ballon, déchirer des feuilles de papier, etc).

Tel qu’expliqué par Joël Monzé, docteur en neurosciences, les parents sont le récipient dans lequel l’enfant (et même l’adolescent) vide son trop plein. Voilà une de nos fonctions de parent. Et les crises font partie intégrante de la vie mais se vivent différemment selon notre évolution : la crise d’adolescence, de la trentaine, de la quarantaine… Bien que souvent désagréables, elles sont nécessaires afin de voir plus clair, d’évoluer et de retrouver l’équilibre.

Par ailleurs, en tant qu’adulte, nous sommes capables d’en prendre davantage. Notre récipient est plus grand et peut maintenant accueillir bien des torrents. N’oublions donc pas de régulièrement vider nos trop-pleins à nous afin de mieux accueillir ceux de nos enfants. Pouvoir partager ce que l’on vit à quelqu’un qui sait écouter, apprendre à rire de nos vies parfois sans dessus dessous, faire du sport, prendre du temps pour soi, c’est essentiel pour nous et cela ne fait que nous rendre plus disponible pour nos enfants.

La crise, contribuant certes au chaos quotidien, n’est donc pas un fléau.

Une double dose de patience et un soupçon de compréhension feront de nous des parents plus forts pour traverser ces petites tempêtes quotidiennes sans lesquelles on ne pourrait jouir du calme qui s’en suit.