Le camp… quoi?
On va mettre quelque chose au clair en partant. Je ne suis pas une princesse des temps modernes. J’aime jouer dehors avec mes enfants et me salir. Mais de là à prendre des vacances pour partir en camping? NOT. Je déteste le camping sous toutes ses formes.
L’été dernier, mon chum m’avise qu’il pourra prendre sa première semaine de vacances depuis plus de dix ans. J’étais évidemment très heureuse jusqu’à ce qu’il prononce le mot C-A-M-P-I-N-G. À ce moment même, j’espérais qu’il annule sa semaine de vacances plutôt que de me taper des nuits dans l’humidité et dans l’inconfort d’une tente. Mais bon, tout compte fait, si c’est le prix à payer pour des vacances en famille, go for it!
Je n’ai rien contre les amateurs de camping qui aiment ça se coucher tout collant de leur trop-plein de Off’ et après avoir passé la soirée à chasser les moustiques sur leur corps et sur celui de leurs enfants. Moi, personnellement, ça ne me fait pas triper. Pas pantoute en fait. Des vacances pour moi, c’est de relaxer, profiter des journées sans routine, sans avoir à faire la vaisselle dans un bac d’eau gelé sur le bord d’une table à pique-nique.
Et que dire des toilettes sur les sites! Dédaigneuse de nature, j’ai cherché longtemps un camping avec des toilettes ultra propres. C’était mon critère numéro un. À peine arrivés à destination, le fun commence. Le petit a envie. Quelle belle surprise de constater que les toilettes sont à un demi-kilomètre de notre terrain. On se dépêche, on court — parce que t’sais, ça presse vraiment beaucoup pis ça va sortir en chemin, à son dire. J’anticipais déjà leur envie de caca à vingt-deux heures. C’est le genre d’affaires qui ne se commande pas d’avance et sur lequel on n’a aucun contrôle. Qui a envie de faire la chasse aux toilettes à la lampe de poche avec trois petits bouts de choux en pleine noirceur?
Puis les douches. Les fameuses douches! Après avoir passé la journée dans le sable et dans la petite roche fatigante qui te rentre entre les orteils, tu veux juste prendre une bonne douche chaude! Pas question d’aller se coucher sans se laver avec tous les courants chauds que tu as eus dans le lac artificiel plus tôt dans la journée. Tu veux prendre une douche, une vraie, pas une douche qui te coûte vingt-cinq cents pour deux petites minutes. C’est tout le temps quand t’as pu d’argent sur toi que la douche s’arrête avec ta tête pleine de shampooing. Pis ça, c’est sans compter les gens qui tirent le rideau en disant : « Y’a-tu quelqu’un? » Sérieux?
Le camping, ça vient aussi avec les bébittes. Des petites ou des plus grosses, à quatre ou à huit pattes. Laisse-moi te dire, un raton-laveur, c’est bien beau sur une photo, mais quand ça crie sur le bord de ta tente pendant des heures, c’est pas mal moins cute. Parce que oui, ça crie ce mammifère-là. Ça s’amuse même à gratter sur la toile de ton habitat pour s’assurer que tu ne dors pas.
Finalement, notre semaine de camping aura duré quelque quarante heures avant de revenir à la maison. On a plié bagage — tous ceux qu’on avait apportés comme si on partait trois semaines. Même mon six ans m’a demandé à quoi ça servait le camping dans une vie. Je ne savais pas quoi lui répondre. Je pense seulement que certaines personnes sont faites pour ça et d’autres non. Tout simplement.
Sur ce, je souhaite une excellente saison de camping aux amateurs. Moi, je me book un chalet avec une douche et une toilette.
Bon été!
Maggy Dupuis