Ne jamais perdre espoir
Je ne sais pas c’est quoi, vraiment de faire une dépression, mais je pense qu’il y a quelques mois, je commençais à foncer tout droit dans le mur. Moi qui disais que ça ne pouvait jamais m’arriver et que j’étais forte, je me suis rendu compte que je perdais tous mes moyens parce que je n’avais pas le contrôle de ma vie.
Pour la première fois de ma vie, je n’avais pas le contrôle. Et ça, c’est la pire chose qu’il pouvait m’arriver. J’étais retournée aux études en rêvant d’un métier depuis tellement longtemps. Je me disais, tout le long de mon parcours, que j’allais avoir un travail en sortant de l’école. Être positif, qu’ils disaient. Et je dois avouer que je suis une fille très positive dans la vie, donc c’était facile, voire naïf, de croire que j’allais réussir rapidement et facilement.
Le diplôme obtenu, j’ai passé trois mois sans emploi. Trois mois à paniquer complètement, mais à essayer de ne pas le montrer, pour ne pas déranger.
Je n’ai jamais été aussi angoissée de toute ma vie. Le cœur qui ne coopérait plus, la tête qui ne voulait pas dormir, mais le corps qui s’épuisait, ça me faisait peur. Je me levais le matin avec l’envie de dormir. Je sortais à l’épicerie et je revenais brûlée comme si j’avais couru un marathon. Je sentais que j’étais sur le bord du précipice, mais je ne devais pas le montrer pour ne pas me faire dire : « Ben voyons Tan, t’es forte! » Je me suis rendu compte que je ne l’étais peut-être plus tant que ça et ça, ça me faisait peur.
Moi qui avais rêvé d’un métier, j’étais rendue à penser que je ne pourrais jamais le faire. Tout ça parce que ça faisait trois mois que je n’avais pas l’emploi de mes rêves… T’sais à force de tout vouloir tout de suite… C’était quoi l’idée d’aller étudier dans les médias, aussi? Je n’arrêtais pas de me demander ce que j’allais faire de ma vie. Je regardais sur les sites d’emplois et rien ne m’intéressait. Je paniquais. Qu’est-ce que j’allais faire de ma vie? Plus je me posais la question, plus je sombrais dans la panique, mais je n’en parlais pas trop parce qu’encore aujourd’hui, je ne suis pas capable de mettre des mots sur ce que je ressentais.
J’étais sur le bord du précipice, pas parce que j’en faisais trop, mais parce que je ne faisais rien! C’est un peu ironique, mais j’étais la fille aux mille et un projets et là, trois mois sans rien. Vous allez me dire que ce n’est pas long trois mois, mais c’est long dans la tête d’une fille hyperactive qui doit bouger sans arrêt!
Qu’est-ce que j’allais faire de ma vie? LA phrase qui m’a le plus angoissée parmi toutes celles qui existent. Mais j’ai continué à me battre, à chercher des solutions et à persévérer.
Et puis, un jour, le téléphone a sonné. J’avais une entrevue pour un emploi. Puis, deux semaines plus tard, le téléphone a sonné à nouveau et j’avais une deuxième entrevue pour un deuxième emploi!
Eh bien, j’ai accepté les deux! Et je peux vous dire maintenant que mon rêve, il se réalise pour vrai.
C’est drôle, parfois, de voir comment la vie est faite. Moi qui n’ai jamais cru au destin et à ces choses-là, je me rends compte que parfois, je n’ai pas le choix de croire que c’est bien fait, d’une certaine façon. Je me serais bien passé de l’angoisse, mais à travers tout ça, j’ai appris qu’on ne peut pas tout avoir tout de suite et qu’il faut être patient. Il faut travailler fort pour obtenir des résultats et surtout, surtout, il ne faut jamais perdre espoir. J’ai failli tout perdre, mais une petite voix me disait de ne pas abandonner.
Tania Di Sei