Partager un présent !
Et ils vécurent heureux… Vous refermez le livre, ils sont endormis.
Votre histoire est aussi terminée. Depuis trop longtemps, le cœur ne bat plus pour elle/lui ; mais vos autres amours sont toujours là ! À l’année, jour et nuit.
J’imagine que personne ne fait des enfants en y pensant. À ce moment, triste, voulu, libérateur où la décision est prise. Peu importe la raison. Après tout, les enfants subiraient bien pire si la relation se continuait encore dans l’indifférence. Dans l’amertume, le cynisme, l’absence de respect. Ou pire…
Ensuite, passer aux principes, aux modalités. Ce genre de contrat qu’il vous sera impossible, à l’un et l’autre, de respecter à la lettre. Évolution lente de la société. Du presque tout le temps – ou la fin de semaine sur deux, selon votre sexe – vers une réalité vécue de plus en plus à l’amiable. Convaincu que l’Ex (NDLR : avec une majuscule, car c’est son nouveau nom) est tout aussi essentiel à leur développement.
La garde partagée !
Surtout le partage du vide, de l’absence, de l’ennui pour les deux parents. Voir désormais ceux que vous aimez inconditionnellement, uniquement qu’une semaine, sur deux. Leur dire adieu, déchiré par en dedans, chaque semaine. Ce que toutes vos fibres refusent intensément.
En plus de subir aussi leur passage dans la chambre de décompression. Celle de la décontamination. Les heures suivant leur arrivée de chez l’Ex. La transition obligatoire ! Même si les styles de vie sont plutôt semblables, les enfants doivent s’adapter. Ne serait-ce qu’à leur environnement physique. Vous, vous devrez entendre : « Chez papa on fait… » ou « Maman nous permet… » L’urticaire n’est jamais très loin !
Je vous rassure, sans doute ce n’est qu’invention. Après tout, les enfants, de tout temps, savent très bien jouer la carte du « diviser pour régner ». Même chez les couples les plus amoureusement unis.
Les plus chanceux vivront une harmonie presque plus grande qu’avant la séparation. Les activités en « famille ». Même, à la limite, incluant l’autre être aimé. Le nouveau, la nouvelle. Celui ou celle qui a la délicatesse d’utiliser votre prénom gentiment.
Certainement pas du vécu dans la plupart des cas. La blessure initiale est trop profonde, l’Ex sait très bien comment rouvrir la plaie. L’amertume, le cynisme, l’absence de respect n’est jamais très loin…
Pour la majorité, sans doute, ça restera alors un moment de stress. Discuter avec l’Ex pour un sujet ou l’autre qui concerne les enfants. Combien les prendront même alors en otage, pour continuer la domination ? Même insidieusement. La gangrène des petites actions qui veulent assouvir la vengeance.
Saviez-vous que certains font l’échange avec du linge souillé laissé en « cadeau » ? Que certains « oublient » de remettre la carte d’assurance-maladie… Qu’ils prennent, seuls, des décisions importantes. Que certains demanderont toujours des changements d’horaire, à leur seul avantage. Qu’ils préparent, sournoisement et en leur faveur, la décision de l’ado…
Ça, c’est sans même parler des aspects financiers. Le chantage le plus efficace, celui qui puise dans votre cœur.
Toutes ces voix autour de vous… « Fais-le pour les enfants, passe par-dessus ! » Sans doute les conseils de ceux et celles qui n’accepteraient rien de tout ça. Juste nous écouter sans vouloir tout régler, ça ne vous tente pas ?
Mais que la communication soit ouverte ou aussi fermée qu’avant, la réalité est là. Celle que toute parcelle raisonnable de vous accepte, mais que votre cœur rejette. Ils vous manquent terriblement quand ils ne sont pas avec vous !
Le paradoxe cruel de la garde partagée, pour l’amour à temps plein…
michel