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Toi, ce poison insidieux – Texte : Annick Gosselin

Il m’aura fallu des années pour comprendre ce qui m’arrivait. J

Il m’aura fallu des années pour comprendre ce qui m’arrivait. Jamais je ne me serais doutée que j’en serais victime. Pendant si longtemps, j’ai cru à tort que je n’étais pas tolérante, que j’avais mauvais caractère et que c’est ce qui faisait en sorte que je me sentais constamment en colère contre toi.

Chaque fois que tu buvais, c’était le même manège. Tu te transformais en un vrai monstre.  Les insultes et les remarques destructrices étaient régulières, tu prenais même plaisir à me ridiculiser devant tes amis, comme si ça te donnait un super pouvoir.

Mais le jour où tu as commencé à avoir ce comportement avec nos enfants, que tu les rabaissais et les dénigrais, j’ai su que c’était inacceptable et je suis devenue une vraie lionne pour les protéger de toi. Malgré tout, j’ai supporté tes insultes encore et encore, en espérant que tu allais changer et que j’arriverais à sauver notre famille. Même si au fond, je savais que cela n’arriverait pas. Trop de colère et de méchanceté t’habitaient.

C’est mon entourage qui m’a fait comprendre quel manipulateur tu étais et que toutes ces années, j’avais été victime de violence psychologique de ta part.

La révélation a été un choc. Comment MOI, j’ai pu être aveugle à ce point? Comment j’ai pu en arriver à accepter de vivre cela? Néanmoins, je devais continuer pour nos enfants et surtout ne pas te laisser gagner, malgré le fait que j’étais pas mal abimée psychologiquement, je devais me reconstruire.

Je pensais bien qu’avec la séparation, le pouvoir que tu avais de me faire du mal cesserait enfin, mais je me suis grandement trompée. Tu te servais de ce que j’avais de plus précieux pour me faire mal, nos enfants. Je devais toujours tout accepter, car sinon, c’est sur eux que ton venin retombait. Et comme je ne voulais pas qu’ils souffrent, j’acceptais tout en me fermant et en encaissant, encore et encore.

Ça a été long pour que j’aie le courage de te faire face, que j’arrête d’accepter l’inacceptable.  Et un jour, j’ai trouvé la force. Certes, j’étais fière d’avoir tenu mon bout et de m’être respectée. Mais chaque combat que je te livrais me laissait dans un état de colère et de détresse psychologique incroyable, car tes attaques étaient profondes. Il me fallait, chaque fois, quelques jours pour m’en remettre.

Nos enfants ont grandi, ils sont devenus adultes. Mais comme nos obligations subsistent tant que les études ne sont pas finies, c’est long, très long avant de ne plus t’avoir dans ma vie. J’ai dû constamment supporter tes excès de colère et tes attaques gratuites quand tu ne voulais pas t’impliquer ou payer une facture. La discussion avec toi est impossible. Confrontation et attaques, c’est tout ce que tu connais.

Évidemment, c’est toujours quand je m’y attends le moins que tu frappes le plus fort. Me libérer de ton emprise m’aura pris de nombreuses années, mais maintenant c’est fini. Je prends la décision de me respecter en me libérant de ta présence toxique dans ma vie.

J’ai dû en venir à te bloquer comme contact dans mes courriels, mes SMS et sur les réseaux sociaux. Cette violence psychologique, même ponctuelle, fait mal et est inacceptable. La semaine dernière, c’est la dernière fois de ta vie que tu me traitais de connasse.

Annick Gosselin

Flusher son ex de Facebook

Je te flush de mon Facebook.

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Je te flush de mon Facebook.

Je te flush parce que je haïs ça te voir heureux. Pas que tu ne le mérites pas. Au contraire, je te souhaite sincèrement le meilleur. J’aimerais juste ça ne pas en connaître tous les détails.

Tu es mon premier vrai amour. Le premier avec qui je m’imaginais finir mes jours. J’écoutais « I wanna grow old with you » d’Adam Sandler, et j’étais certaine qu’on allait finir ensemble à se bercer durant nos vieux jours.

C’est moi qui t’ai laissé. Ça fait déjà plusieurs années de ça. Je pense encore que c’est ce qui était le mieux pour nous deux. Vraiment. C’est juste que j’aimerais ça savoir que des fois, tu penses à moi toi aussi. J’aimerais ça savoir que j’ai été spéciale et que même si on est marié et qu’on a des enfants chacun de notre bord, tu repenses à nous de temps en temps et que tu souris en coin. À la place, tout ce que je vois, c’est que tu t’amuses comme jamais dans une vie qui paraît enviable.

Je te flush parce que ça m’a fait de la peine à chaque fois que j’ai su que tu étais de retour en ville, mais que tu ne m’as pas appelée. C’est con : j’irais dans ta ville, je ne t’appellerais pas moi non plus. Et puis, je ne sais pas vraiment qu’est-ce que ça donnerait de se revoir.

Je te flush de mon Facebook parce que de toute façon, tu n’y vas même plus sur ton compte. Ça fait que je suis là, à écrire ton nom dans le moteur de recherche, puis à retomber sur les mêmes messages de bonne fête qui datent de plusieurs mois auxquels tu n’as même pas donné suite.

Je te flush parce que c’est tellement pas normal de pouvoir suivre la vie de son ex comme ça. D’avoir accès à tout ce qu’il vit de beau et d’extraordinaire en occultant tout défaut.

Je te flush parce que moi aussi, je suis heureuse et que j’ai envie de tourner la page une fois pour toutes. C’est comme si je sais que tu n’es pas le bon gars pour moi et je sais que je suis épanouie dans ma vie actuelle, mais que j’aurais juste envie que tu me confirmes que c’était vraiment spécial nous deux et que même si ça nous tuait à petit feu, ça reste une belle rencontre marquante dans ta vie.

J’aurais le goût de savoir que toi aussi, ça te fait un pincement au cœur de voir mon bonheur étalé sur les réseaux sociaux.

Ça se peut tu que notre âme sœur ne soit pas faite pour être notre amoureux?

Eva Staire

Ces mots pour toi

Ce texte n’est pas signé. Mieux ainsi. Le vieux sage a gagné sur

Ce texte n’est pas signé. Mieux ainsi. Le vieux sage a gagné sur l’idéaliste impétueux qui empoigne le drapeau de la liberté d’expression. Cette liberté et ce besoin d’authenticité que je souhaite à nos enfants. Qu’ils soient heureux, libres et vrais. J’ai appris que je dois être plus que prudent avec toi. J’ai appris dans cette guerre juridique inutile et encore sanglante, que tu as déclenchée il y a quatre ans, que mes gestes et mes mots peuvent se retourner contre moi. Les braises sournoises et puissantes, qui ont brulé à jamais les ailes de nos souvenirs, sont encore actives. Je dois calmer les vents. Je ne veux plus d’incendie ravageur. Trop perdu déjà. Mais ces mots sont les miens et ils me font du bien. J’aimerais tant te les dire, pas d’un ex à l’autre mais d’un humain à l’autre. Que tu les reçoives sans peur, sans reproches et sans blâmes. Pour s’écouter et mieux comprendre certaines blessures de part et d’autre et pour prendre de tes nouvelles. La vie est fragile et courte. Il faut prendre soin de soi.

Comment a été ta route depuis notre séparation? La mienne a été chaotique. On s’est fait si mal. Trouves‑tu aussi? Quand je repense à nous depuis, je vois un remake du classique Kramer contre Kramer. As-tu trouvé la résilience? Un jour ou l’autre, la route nous offre une panne ou pire encore, un accident. La résilience, c’est comme la carte CAA, quand ça va mal, tu la veux. Et on espère reprendre notre route et se dire « Wow, j’ai survécu ». Je n’ai pas de confirmation, mais je pense être désormais abonné à vie à la résilience. J’ai des cicatrices dans la tête et sur le cœur. Profondes et visibles à l’interne. Comme celle‑ci qui me rappelle ton indifférence devant ma peine profonde de ne pouvoir exercer mon rôle paternel comme je le souhaite, égal au tien. L’égalité, tout aussi vitale que la liberté. Ou encore celle‑là qui me rappelle ta surdité volontaire devant mes cris d’urgence pour remplir un peu plus ce vide familial en moi. Et que dire de cette autre causée par ton manque de compassion alors que tu me voyais m’engouffrer dans ce sable mouvant juridique. Crois‑moi, j’essaie de donner un sens à tout ca. As‑tu aussi des cicatrices? Je ne sais plus rien de toi.

Tu m’as aussi permis d’en apprendre plus sur le lâchez ‑prise. Sur le besoin de vivre au jour le jour. Sur le besoin de devoir accepter ce qui est difficile à accepter. Le résilient sait reconnaître ses limites. J’ai eu la chance d’en parler pour m’aider. Mon psy chérant et toutes ces personnes au cœur charitable. J’ai appris à vivre le moment présent. À valoriser la qualité faute de quantité. Mention spéciale à ces femmes, mères aussi, qui m’ont rassuré dans ma paternité, mais qui ne te comprenaient pas. Elles ne comprenaient pas ton intensité maternelle hors norme. Elles ne comprenaient pas ce que tu as fait de la femme en toi. Elles me confiaient à tour de rôle des remarques auxquelles je ne savais pas quoi répondre : « Elle n’a pas de chum? », « Elle n’a pas refait sa vie? », « Ça va changer quand elle aura un chum. Ça va être plus facile pour toi. Elle aura besoin d’avoir une vie bien à elle. »

Depuis notre séparation, je me demande si tu as une vie bien à toi, une vie en dehors de nos enfants. Nos enfants parlent. Il n’est jamais question d’un amoureux dans ta vie. Je me demande comment tu fais. Je ne sais pas. Ça te regarde, bien sûr. C’est ton choix. Je te souhaite de rencontrer l’amour et de retrouver l’équilibre femme-mère en toi. C’est si important et si beau. Je te souhaite de prendre soin de toi. Que quelqu’un prenne soin de la femme en toi. Et comme le disait si bien une amie sage : « Les enfants ne nous appartiennent pas. Un jour, ils feront leur vie et hop! On se retrouve seul dans une maison trop grande. » Je te souhaite de bien faire la tienne. Je te souhaite aussi des REER amoureux. Ça aide, dit‑on, pour les vieux jours.

Voilà, c’étaient mes mots pour toi.

 

Quand devient-on un « ex »?

Ils vécurent heureux, eurent des enfants… Et puis, plus rien n’

Ils vécurent heureux, eurent des enfants… Et puis, plus rien n’allait et ils se sont séparés. Pas la fin idéale en soi et personne ne souhaite que son histoire familiale connaisse cette fin. Est-ce qu’une séparation implique nécessairement deux adultes à couteaux tirés? Devenir « l’ex » avec tout le mépris que ce terme sous-entend, ça arrive quand au juste?

Aucun couple avec des enfants ne souhaite en venir à la séparation. Pourtant, ça arrive de plus en plus fréquemment de nos jours. Je ne vous apprends rien en disant que le principal lors d’une séparation est de garder le cap pour épargner les enfants le plus possible. La séparation sera difficile pour eux également, mais les adultes doivent agir avec assez de maturité (lorsque possible) pour que les enfants ne se sentent pas tiraillés entre les deux parents, qu’ils deviennent les messagers entre les deux ou pire, qu’ils entendent des méchancetés sur l’autre parent. Les enfants doivent être laissés en dehors des problèmes qui ont causé la séparation. Ils doivent être réconfortés sur le fait qu’ils ne sont aucunement la cause de la séparation.

Toutefois, quand nous discutons avec des amis qui sont séparés, on entend souvent les « ex » être traités comme des personnes totalement immatures, sans jugement ou sans intelligence. Pourtant, ces mêmes personnes, il n’y a pas si longtemps, étaient pour ces gens « l’être aimé ». Que s’est-il donc passé? Pourquoi soudainement la perception de l’autre a changé du tout au tout?

Selon ce que j’ai pu observer dans mon cercle de connaissances, souvent, la personne qui est au banc de l’accusé pour tous les torts est la première des deux personnes qui est de nouveau en couple. Soudainement, les décisions prises par cette personne, aux yeux de l’autre parent, sont teintées du jugement d’un autre homme ou d’une autre femme, une personne qui est venue prendre la place que l’on occupait il n’y a pas si longtemps. Une personne qui vient mettre son grain de sel dans les ententes que les parents avaient entre eux. C’est là que ça fait mal, c’est là que nous sentons que la vision de l’autre est altérée. On se sent, malgré nous, jugé par une personne qui ne connaît rien de nous, de notre passé, de notre vécu.

On dit souvent que le temps arrange les choses. Plus jeune, je détestais cette phrase, je l’avoue. Mais c’est vrai : le temps de faire le point, d’analyser ce qui s’est produit, pourquoi ça s’est produit et ce que l’on peut en tirer comme leçon pour ne pas répéter la même histoire lors d’une prochaine relation, est bénéfique. Du temps pour apprendre à se connaître soi-même aussi. Redécouvrir la personne que l’on était et celle que l’on est devenue, se donner de l’importance à soi-même. Être une personne à part entière et non pas uniquement « la maman de » ou « le papa de ». Il faut lâcher prise tout simplement.

Oui, l’histoire s’est mal terminée, mais il y a des petits êtres qui ont besoin de leurs parents, qu’ils soient ensemble ou séparés. Des enfants qui ont besoin de leurs parents comme phares pour ne pas perdre le nord. Les parents sont le roc auquel les enfants se rattachent pour être les plus équilibrés possible dans le chaos de la séparation. Il faut être fort, pour eux, mais aussi pour soi-même. On n’a peut-être pas réussi son couple, mais il est possible de réussir sa séparation sans tomber dans le cliché stéréotypé de « l’ex ».

Quand l’ex-conjoint(e) devient un(e) « ex »… un petit truc pour ne pas dire tout haut ce que l’on pense et risquer que de petites oreilles entendent et répètent le tout (comme il faut ou pire, tout croche) : écrire ce que l’on pense puis chiffonner la page de toutes nos forces, lancer la boule de papier que ça donne à l’autre bout de la pièce pour finalement la faire brûler dans l’évier de cuisine! La partie chiffonnage et lançage défoule assez bien, et la partie du « feu de joie », c’est pour éviter des petits yeux curieux qui pourraient tomber sur ladite feuille en cherchant des feuilles pour dessiner le lendemain matin! Pourquoi ne pas en profiter pour faire griller une guimauve en même temps, question de se faire plaisir? 😉

Dans les moments les plus difficiles, quand l’ex-conjoint est devenu ou deviendra, de manière temporaire ou permanente, « l’ex » avec tout ce que ça implique, il faut regarder nos enfants lorsqu’ils dorment et on se dit que deux êtres imparfaits qui n’étaient pas faits pour aller ensemble ont créé des petits êtres magnifiques qui nous aiment d’un amour sans bornes et tels que nous sommes!

Annie St-Onge

 

Entretenir de bonnes relations!

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C’est un autre sujet facile de discorde…

Selon la croyance populaire, un mariage sur deux ne résistera pas. Si on ajoute les conjoints de fait, ça doit même être pire. Le seul point positif, c’est qu’une majorité d’enfants le vivra désormais. Qu’ils ne seront plus dans l’exception. Isolés.

Sur les causes, je dirais que la vie moderne est à l’image de la société de consommation. Une relation de couple, c’est comme un électroménager. Durée de vie moyenne de dix ans. Si on est chanceux. Le vieux modèle, on finit toujours par s’en lasser. La nouveauté semble irrésistible. Quel détachement. Sinon, il finira bien par nous lâcher. Parfois quand on s’y attend le moins.

Ça, c’est sans compter toutes les relations fondées sur le plus superficiel. L’argent. L’aspect physique. L’amour, de tomber en amour. La peur d’être seul.

Sur les impacts, j’ai du vécu. J’ai aussi constaté que, réalité oblige, l’information foisonne. Mon fil de nouvelles me souligne constamment les éléments d’un après couple réussi. Me met en garde sur les indices du contraire. Les comportements néfastes. Les situations à éviter. La psycho‑pop à son meilleur.

Et les courriers du cœur de s’en donner à cœur joie.

Dois-je rester ami(e) avec mon ex?

Évidemment, les réponses semblent toujours mettre l’enfant à l’avant-plan. C’est si rassurant, de ne pas prendre de décision pour soi. Ce qui donne, souvent, dans le très contradictoire. Surtout si la relation s’est mal terminée ou que la séparation est mal vécue par un des conjoints. Ouvertement ou non.

Je vais être différent. Je crois qu’il faut faire pour le mieux. Être soi-même. Tenter de donner toutes les chances à son nouveau bonheur. Tout au plus, adopter une certaine hypocrisie publique partagée. Après tout, même les couples les plus unis ont des différends. Pourquoi les couples séparés seraient-ils distincts? L’éducation et les règles de vie, une route déjà minée.

Il faut surtout rester réaliste. Les enfants, tôt ou tard, feront un choix. Le leur. Ils ne sont pas la propriété des parents. Juste en location mineure. L’adolescence devra se vivre. Naturellement, à l’âge adulte, ils auront leur vie. Qui n’impliquera sans doute plus leurs parents. Une autonomie qu’on leur souhaite. Le succès de la responsabilité.

Il faut se donner rapidement le droit au bonheur. Le sien, autant que le leur. Je parle des enfants. Je parle du vôtre. Rarement l’ex aura en tête le nôtre. Encore pire si vous êtes la pièce ajoutée. La nouvelle personne dans la vie de l’un des deux. L’autre.

Tous doivent constater le lâcher-prise mutuel.

Je crois que ça prend toujours une affirmation ferme, claire et publique : Nous ne sommes plus ensemble. Je tente (vais tenter) de refaire ma vie. J’aime (j’aimerai sans doute) une autre personne que toi. Mon bonheur est ma priorité. Celui de mes enfants n’est qu’une des variables. Je ne ferai aucun sacrifice, ni pour eux ni pour moi.

Le couple est une notion sociale partagée, la séparation doit être sans ambiguïté. Ce qui, avant un délai d’une vingtaine d’années, veut aussi dire ne pas être ami(e) avec son ex sur les réseaux sociaux.

La jalousie est un sentiment complexe. Elle se nourrit de besoins insatisfaits. D’attentes irréalistes. De situations non réglées. De non-dits. D’intrusions. Surtout d’incompréhensions. Heureusement, le temps apporte un certain recul. Une prise de conscience. Un respect de l’autre. Mais surtout de soi.

Le bonheur est tributaire de certains choix. Facile à dire, si vous n’êtes pas échangiste…

michel

Partager un présent !

Et ils vécurent heureux… Vous refermez le livre, ils son

Et ils vécurent heureux… Vous refermez le livre, ils sont endormis.

Votre histoire est aussi terminée. Depuis trop longtemps, le cœur ne bat plus pour elle/lui ; mais vos autres amours sont toujours là ! À l’année, jour et nuit.

J’imagine que personne ne fait des enfants en y pensant. À ce moment, triste, voulu, libérateur où la décision est prise. Peu importe la raison. Après tout, les enfants subiraient bien pire si la relation se continuait encore dans l’indifférence. Dans l’amertume, le cynisme, l’absence de respect. Ou pire…

Ensuite, passer aux principes, aux modalités. Ce genre de contrat qu’il vous sera impossible, à l’un et l’autre, de respecter à la lettre. Évolution lente de la société. Du presque tout le temps  – ou la fin de semaine sur deux, selon votre sexe – vers une réalité vécue de plus en plus à l’amiable. Convaincu que l’Ex (NDLR : avec une majuscule, car c’est son nouveau nom) est tout aussi essentiel à leur développement.

La garde partagée !

Surtout le partage du vide, de l’absence, de l’ennui pour les deux parents. Voir désormais ceux que vous aimez inconditionnellement, uniquement qu’une semaine, sur deux. Leur dire adieu, déchiré par en dedans, chaque semaine. Ce que toutes vos fibres refusent intensément.

En plus de subir aussi leur passage dans la chambre de décompression. Celle de la décontamination. Les heures suivant leur arrivée de chez l’Ex. La transition obligatoire ! Même si les styles de vie sont plutôt semblables, les enfants doivent s’adapter. Ne serait-ce qu’à leur environnement physique. Vous, vous devrez entendre : « Chez papa on fait… » ou « Maman nous permet… » L’urticaire n’est jamais très loin !

Je vous rassure, sans doute ce n’est qu’invention. Après tout, les enfants, de tout temps, savent très bien jouer la carte du « diviser pour régner ». Même chez les couples les plus amoureusement unis.

Les plus chanceux vivront une harmonie presque plus grande qu’avant la séparation. Les activités en « famille ». Même, à la limite, incluant l’autre être aimé. Le nouveau, la nouvelle. Celui ou celle qui a la délicatesse d’utiliser votre prénom gentiment.

Certainement pas du vécu dans la plupart des cas. La blessure initiale est trop profonde, l’Ex sait très bien comment rouvrir la plaie. L’amertume, le cynisme, l’absence de respect n’est jamais très loin…

Pour la majorité, sans doute, ça restera alors un moment de stress. Discuter avec l’Ex pour un sujet ou l’autre qui concerne les enfants. Combien les prendront même alors en otage, pour continuer la domination ? Même insidieusement. La gangrène des petites actions qui veulent assouvir la vengeance.

Saviez-vous que certains font l’échange avec du linge souillé laissé en « cadeau » ? Que certains « oublient » de remettre la carte d’assurance-maladie… Qu’ils prennent, seuls, des décisions importantes. Que certains demanderont toujours des changements d’horaire, à leur seul avantage. Qu’ils préparent, sournoisement et en leur faveur, la décision de l’ado…

Ça, c’est sans même parler des aspects financiers. Le chantage le plus efficace, celui qui puise dans votre cœur.

Toutes ces voix autour de vous… « Fais-le pour les enfants, passe par-dessus ! » Sans doute les conseils de ceux et celles qui n’accepteraient rien de tout ça. Juste nous écouter sans vouloir tout régler, ça ne vous tente pas ?

Mais que la communication soit ouverte ou aussi fermée qu’avant, la réalité est là. Celle que toute parcelle raisonnable de vous accepte, mais que votre cœur rejette. Ils vous manquent terriblement quand ils ne sont pas avec vous !

Le paradoxe cruel de la garde partagée, pour l’amour à temps plein…

 

michel

 

Autopsie d’une rupture

Mon ex était assis dans mon salon ce soir. Il est venu installer lâ

Mon ex était assis dans mon salon ce soir. Il est venu installer l’internet chez moi. Dans un mélange de compassion, de gentillesse et d’incompréhension, il s’est offert en échange d’un repas « sur le bras ». Gentiment. Gratuitement. J’ai dit oui.

Pendant qu’il essayait de régler un problème lié à la connexion sans fil, ma fille (qui n’est pas la sienne) s’est jetée sur lui pour faire la « bataille ». Il a ri. Suspendue à son cou, elle criait, le brassait d’un bord et de l’autre et lui, il continuait ses trucs. Sans s’exaspérer. Sans se fâcher. Il agissait comme il a toujours agi envers elle, avec patience, tendresse, calme, amusement.

En le regardant, je le trouvais beau, encore. En parlant avec lui, je le trouvais drôle, encore. En le voyant agir avec elle, je le trouvais gentil. Encore. J’ai passé les sept dernières années de ma vie à penser à lui, à l’aimer. J’ai toujours cru en lui, en ce qu’il était, en ses capacités. La « belle » partie de lui et l’étrange et surtout improbable complicité qu’on avait développée m’ont toujours manquée, même lorsque j’étais avec d’autres hommes.

En le regardant ce soir, je me suis demandé à quel moment de notre histoire on avait décidé, dans nos têtes et nos cœurs, que c’était terminé. À quel moment on s’était détachés, qu’on avait simplement décidé qu’on en avait fait assez? Que c’était juste « pu ça ». Je n’ai pas trouvé de moment précis. J’ai juste vu une succession de petits moments brisés, d’incapacité à communiquer, de déceptions jamais vraiment pardonnées. Ça m’a rendue triste. Pas nostalgique.

J’ai dépassé depuis un bon moment l’étape de l’idéalisation où on ne fait que se souvenir des bons côtés de l’autre sans se rappeler les raisons de la rupture, sauf que, ce soir, quatre mois plus tard, je me pose beaucoup de questions. Pas en lien avec lui ou nous, mais sur l’amour et les raisons qui nous poussent — un jour — à ne plus aimer.

À quel moment celui ou celle qu’on a sincèrement aimé devient cette personne avec qui l’on ne se voit plus continuer?

Pourquoi on arrête d’y croire, pourquoi on arrête de s’aimer?

Pourquoi, un matin, on décide de se laisser partir sans bruit, sans chicane, sans raison précise?

Est-ce par paresse qu’on laisse aller l’autre ou par incapacité de communiquer?

Quelle est la différence entre les couples qui durent et ceux qui ne durent pas?

S’aiment-ils davantage? Sont-ils moins exigeants? Ou juste plus patients?

Comment sait-on qu’on est avec LA bonne personne ou, plutôt, à quel moment de notre relation décidons-nous d’en faire LA bonne personne?

Un ami m’a dit un jour que l’amour n’a rien à voir avec la passion et le hasard. Selon lui, l’amour, c’est un choix qu’on fait tous les jours. Une décision qu’on prend matin après matin, soir après soir, même quand c’est plate, même quand l’autre nous exaspère. C’est de voir l’herbe plus verte ailleurs, sans avoir envie d’aller la goûter. Pas de recette miracle. Pas de philtre d’amour, pas de conseils Coup de pouce pour nous aider. Ce qu’il faut, selon lui, c’est de vouloir raviver ce désir un peu abimé de voir l’autre vieillir à ses côtés. C’est de l’estimer pour ce qu’il est et, dans les moments les plus durs, savoir qu’on gagne infiniment plus qu’on ne s’effrite à ses côtés.

Je ne sais pas si les choses auraient été différentes s’il m’avait dit tout ça avant ma dernière rupture, mais ce dont je suis certaine c’est que je m’en souviendrai pour la prochaine relation. Pas par dépit, pas par peur de la solitude, mais par envie d’avancer avec MA bonne personne. Celle que j’aurai fait le choix d’aimer.

Liza Harkiolakis

Lettre à mon ex-beau-frère

Ça fait des années que je ressens un malaise envers toi. Des anné

Ça fait des années que je ressens un malaise envers toi. Des années à ne pas t’apprécier sans mettre le doigt sur ce qui cloche. Pourquoi mon sixième sens est en alerte en ta présence, je ne le sais pas, mais j’ai appris à toujours me fier à mon sixième sens. On m’accuse de juger trop vite, d’être de mauvaise foi, d’être bête et sauvage, mais quelque chose cloche, je le sens. Neuf années à me poser des questions pour que finalement, le chat sorte du sac : tu es un délinquant sexuel, rien de moins!

Le secret a été bien gardé par ta conjointe, maintenant ex-conjointe, pendant des années. Elle t’a appuyé dans les démarches judiciaires, elle a eu un suivi psychologique, puis finalement, elle a craqué et t’a laissé. Ce n’est qu’alors que tout a été révélé au grand jour. En 2014, tu as été reconnu coupable d’incitation à des actes sexuels et d’attouchements sur une adolescente de moins de seize ans. Le jugement de la cour est clair : tu ne dois pas être seul en présence de mineurs.

TU as contrevenu à cette règle à maintes reprises dans des réunions de ta belle-famille. TU savais que tu ne devais pas être le seul adulte présent avec des enfants et ta conjointe de l’époque aussi le savait. MES enfants ont été seuls en ta présence à maintes reprises et TU savais que cela ne devait pas arriver, mais TU as quand même agi comme si de rien était. Ton ex-conjointe le savait aussi et elle t’a laissé faire. Son neveu et sa nièce, MES enfants, ont été en contact avec toi, seuls, et ils n’auraient jamais dû l’être.

Tu es toi-même père d’un petit garçon. Comment réagirais-tu à ma place en ce moment? Peux-tu imaginer toute la colère que j’ai envers toi? MES enfants, la prunelle de mes yeux, ont été en contact avec toi, ils ont joué seuls avec toi dans un sous-sol loin de tout le monde. As-tu une idée de ce qui me passe par la tête? Tu connais mon caractère, tu sais que je ne suis pas douce dans mes propos, alors tu peux très bien te faire un portait plus ou moins exact de ce qui se passerait si jamais tu croisais mon chemin.

Je vais être honnête avec toi, depuis que je sais ce que tu as fait, je suis torturée entre l’idée d’appeler ton agent de probation pour lui dire que tu n’as pas respecté certaines conditions et me taire. Une once de sympathie envers toi? Pas du tout! Si je me tais, c’est parce que ton fils de cinq ans est déjà assez affligé par la séparation de ses parents. Si je te dénonce, sa mère aussi va être dans l’eau chaude et ton fils sera seul et placé dans une famille d’accueil. Si je me tais, c’est pour lui qui a assez souffert de la situation, aucunement pour toi.

Je manque de mots et pourtant, j’ai le verbe facile. Je me félicite de n’avoir jamais abdiqué lorsque tout le monde me disait que j’exagérais et que tu étais un bon gars dans le fond, juste un peu trop naïf, et que je devais te donner une chance. J’ai un sale caractère, je ne donne pas ma confiance facilement et je me félicite aujourd’hui pour cela. Refais ta vie si tu le peux, et ne me croise jamais, encore moins mes enfants.

Eva Staire

Au nom du père

Aujourd’hui c’est la fête des Pères. De TOUS les Pères.

Aujourd’hui c’est la fête des Pères. De TOUS les Pères.

Les jeunes, les vieux, les nouveaux, les bons, les beaux, les absents.

Oui, c’est ta fête aussi, toi, le père de mon enfant. Toi qui ne l’as jamais voulu. Toi qui, maintenant, revendiques tes droits au nom du Père, du Fisc et du Mâle démis.

Oui, toi! C’est ta fête aussi. Du moins, selon le calendrier…

Alors pour ta fête, j’ai quelque chose à te dire, à toi que j’ai choisi pour être le père de mon enfant. Ou devrais-je dire que la vie a choisi, car quand j’y repense, ce n’est pas TOI que j’ai choisi, c’est la vie de notre enfant, en refusant d’avorter alors que ce petit bout de nous avait décidé de s’installer dans mon ventre sans être désiré. Une conception maculée de parjures au nom du Père, du lit et de ton Sacrosaint pénis.

Oui, je le confesse sans honte désormais. Notre enfant n’est pas le fruit de notre amour. Il est le pêché originel qui a donné le coup de grâce à ce qui me restait d’amour-propre. Il est à la fois ma damnation et ma rédemption pour les souffrances que cette relation toxique a stigmatisées dans mon être, au nom du Père, du Vice et du Mal appris.

Je t’entends déjà me dire que je confonds encore conjugalité et parentalité. Que nos histoires de couple et la violence que tu m’as fait subir pendant nos dix ans de vie commune n’ont rien à voir avec notre enfant. Que c’est pour qu’il ne soit plus témoin de cette violence que tu m’as quittée dans une autre démonstration de la puissance de ta colère à laquelle notre enfant a encore assisté, au nom du Père, du Vil et du Sang vomi.

Tu m’as quittée, mais cela n’a pas mis fin à ton comportement violent envers moi, parfois encore devant notre enfant. Mais plus souvent, de façon sournoise et tout aussi efficace, sous couvert de la loi. Je suis soulagée, cependant, que notre enfant soit moins directement exposé à tes instincts destructeurs envers sa mère. Mais ne t’attends quand même pas à ce que je te donne ma bénédiction au nom du Père, du Fils et de l’ex soumise.

M’avoir quittée ne fait pas de toi un meilleur père. Même si tout au long de ces années de vie commune, tu as tenté de me convaincre que tout était de ma faute, et en particulier ton comportement envers moi. Que c’était moi qui faisais ressortir le méchant en toi. Que je suis une mauvaise mère parce que je tente de protéger notre enfant de son père. À t’écouter, je devrais me faire exorciser au nom du Père, du Psy et du Satirique.

Je te l’accorde, je suis maudite, car je partagerais toujours l’autorité parentale de cet enfant avec toi. Pour le meilleur et surtout pour le pire. Tu es son père. Légalement et biologiquement. Cela ne fait pas de toi un Saint-Père pour autant. Le titre n’est pas la fonction. Mais au regard de la fête des Pères, je m’en remets au jugement dernier de notre Fils, au nom de la Mère, du Lys et du Sain d’esprit.

 

Eva Staire