Seule sur le banc de parc

Ce dimanche, je suis partie me promener dans un parc près de chez nous. J’avais besoin d’être seule, j’avais besoin d’être dans ma bulle. En fait, j’avais besoin d’une pause de mon rôle de mère pour mieux l’apprécier par la suite. Une journée de même! Un peu poche, mais c’était ma vérité à ce moment-là!

 

C’est un super beau parc avec un lac artificiel, beaucoup de végétations, des canards, des poissons, des tortues… le chant des oiseaux, le coassement des grenouilles. Des sentiers pédestres, une piste cyclable et des bancs de parcs…

 

Il y avait plein de familles, toutes différentes les unes des autres, qui pique-niquaient malgré la température un peu fraîche.

 

Assise sur mon banc de parc, cachée derrière mes lunettes fumées, j’ai pris le temps de les observer, de les écouter. Le visage face au vent, les yeux fixés du côté où toute l’action se déroulait.

 

Un papa attentionné poussait à répétition la balançoire de son bébé en lui faisant des coucous en cachant ses yeux avec ses mains.

 

Une maman criait à son fils d’arrêter de l’arroser avec son fusil à eau.

 

Un homme d’une cinquantaine d’années discutait avec un jeune adulte, peut-être un père et son fils, dans une langue que je ne comprenais pas.

 

Un couple de grands-parents se promenait avec leurs petites-filles sur le pont.

 

Un jeune couple promenait ses chiens. Chacun tenait son petit chien en laisse.

 

Il y avait aussi des enfants qui jouaient dans les jeux d’eau, d’autres qui ignoraient les règles et qui avaient les deux pieds dans le lac, qui avait débordé à cause de la violente averse des derniers jours.

 

De jeunes enfants couraient partout, grimpaient sur les structures de jeux. Des petits qui pleuraient de mal ou parce qu’ils ne voulaient pas partir. D’autres qui criaient, qui se chamaillaient ou qui se boudaient. Des grands qui semblaient vouloir être ailleurs, probablement avec leurs amis.

 

Des parents qui s’amusaient avec leurs enfants, d’autres qui semblaient gérer des conflits. Certains assuraient la sécurité des leurs et d’autres étaient écrasés sur le gazon, perdus dans leurs pensées. Un homme était assis sur un banc et une femme lui tournait le dos, les bras croisés sur sa poitrine. J’ai pu entendre des adultes qui riaient, qui criaient et qui chantaient.

 

Tout ce beau tableau familial m’a fait un bien énorme. Toutes les familles sont différentes. Chaque famille a ses défis, ses joies et ses peines, ses hauts et ses bas. Chaque famille évolue à son rythme.

 

Et j’ai pris le temps de réfléchir à ma propre famille, à mon rôle de mère, et j’en ai conclu que ma famille, je l’aime telle quelle.

 

En essuyant mes larmes, j’ai vu au loin mon chum et mes trois adolescents tout sourire qui venait à ma rencontre. Ils parlaient tous en même temps. Ils avaient fait le ménage de leur chambre, mon chum avait enfin réparé la porte de la garde-robe de l’entrée. Ils m’avaient préparé un bon repas pour me faire plaisir.

 

Quessé que j’raconte là? Ce bout-là, j’ai dû le rêver, assise sur mon banc de parc.

 

Line Ferraro



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