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Joyeuses fêtes… petite réflexion sur la joie et le bonheur — Texte : Roxane Larocque

C’est ce que je vous souhaite cette année, la joie ! Et toutes

C’est ce que je vous souhaite cette année, la joie ! Et toutes ses déclinaisons : bonheur, plaisir, légèreté, etc. !

Le bonheur, ça peut paraître un peu simpliste. En s’attardant à sa définition, par contre, on constate que cela implique un travail personnel assez significatif. Sa définition implique la notion de plénitude, de satisfaction, l’équilibre entre le corps et l’esprit. Cela englobe également notre perception de nous-mêmes face au monde dans lequel nous vivons. Vous souhaitez le bonheur, c’est vous souhaiter une quête intérieure riche et vaste.

Même si tout ce qui se passe dans le monde à petite, moyenne et grande échelle vient assurément influencer notre humeur, c’est à travers ce chaos qu’il devient primordial de cultiver notre joie intérieure. Comment ? En étant authentique, en respectant nos limites et en faisant preuve d’autocompassion. Je vous souhaite de vous aimer suffisamment pour vous faire des fêtes à l’image de vos besoins. Envie de faire le party en famille, GO ! Envie de vous reposer, ainsi soit-il ! Une des clés du bonheur est de comprendre nos besoins, de les exprimer et de les arrimer avec ceux qui comptent pour nous. 

J’espère qu’il y aura des moments de fous rires, des joues rougies par les plaisirs de l’hiver et beaucoup d’amour. Je vous souhaite du vrai plaisir ! Celui qui habite nos enfants qui glissent en traîneau, qui savourent un chocolat chaud ou encore qui ont les yeux pétillants de joie à l’idée de sortir de la routine habituelle pour écouter un bon film en famille et veiller un peu plus tard.

Je vous souhaite du plaisir plein la maison !

Je sais que ce n’est pas facile pour tout le monde. Je suis de tout cœur avec ceux pour qui les fêtes ne sont pas synonymes de bonheur. Je vous souhaite la joie, mais je ne vous l’impose tout de même pas. Toutes vos émotions sont évidemment valides.

 

Joyeuses fêtes !

Roxane Larocque

J’ai besoin de plus — Texte : Stéphanie Dumas

Je ne sais pas si c’est la même chose pour vous, mais pour ma part depuis que le monde a été mi

Je ne sais pas si c’est la même chose pour vous, mais pour ma part depuis que le monde a été mis sur « pause », j’ai besoin de plus. Je ressens le besoin de voir mes proches et mes amies plus souvent. Je ressens le besoin de connecter davantage. De prendre le temps. Comme si cette distance forcée et ce bris de normalité mettaient en lumière l’importance que ces personnes ont dans ma vie.

Avant la pandémie, j’attendais avec impatience mes journées ou soirées en pyjama durant lesquelles rien ne figurait à l’agenda. Ces moments où j’allais enfin être seule. Ces journées ou ces quelques heures de repos dans cette folie du quotidien bien rempli avec le boulot, les projets, l’entretien de la maison, les rendez-vous et les autres obligations. Elles me semblaient si rares ! Maintenant, elles me semblent beaucoup trop nombreuses. En fait, elles sont tellement courantes que je ne trouve plus de coins à nettoyer ou à ranger dans la maison ! Comme si cette pause dans la frénésie nous avait permis de reprendre le contrôle plutôt que de se contenter de courir d’une journée à l’autre.

Ces drôles de mois nous ont permis de prendre du recul et de ralentir. J’attends maintenant avec impatience le moment d’organiser un grand souper ou un brunch avec la famille et les amis. J’attends de pouvoir passer de plus longs moments avec eux parce que ces moments font du bien. En réfléchissant bien, ce n’est pas la folie qui me manque. Mais le fait de prendre du temps avec mes proches. Peut-être que tout cela nous a permis de penser à ce qui compte le plus dans notre vie en plus de réaliser que certaines choses que nous pensions importantes ne l’étaient pas autant.

Les derniers mois ont amené plusieurs d’entre nous à réfléchir. Nous avons pu nous poser. Nous avons mis le doigt sur les choses que nous voulions changer pour le futur. Avec le ménage de la maison est venu le ménage des occupations et peut-être même le ménage dans les gens que nous fréquentions. Maintenant, il ne reste qu’à ajuster nos vies pour qu’elles soient en corrélation avec nos valeurs pour faire place au parfait bonheur.

Stéphanie Dumas

Internet : une arène publique en ligne – Texte : Andrée-Anne Courchesne

Ce matin, je me suis surprise en train de me mettre en colère contr

Ce matin, je me suis surprise en train de me mettre en colère contre un commentaire d’un total inconnu sous la publication d’une autre totale inconnue, sur un média social. Pire encore, je me suis mise à chercher des sources scientifiques afin de trouver un contre-argument à lui servir en plein visage.

Et c’est là que ça m’a frappée. Je me suis dit : « Quessé que j’fais là ?! ».

C’est là que ma prise de conscience a débuté. Comment en suis-je venue à vouloir faire ça ? Pourquoi suis-je en train de dépenser temps et énergie à essayer d’intervenir dans une conversation qui ne me regarde même pas, au fond ? Qui plus est, une conversation qui tourne en débat controversé sur la base d’arguments irrationnels.

Ici, je suis certaine que plusieurs d’entre vous ont vécu la même chose, au moins une fois. Ma réflexion s’est ensuite poursuivie.

À quel point l’internet est-il devenu le siège de guerres d’injures où les internautes défendent violemment des opinions dont ils ne veulent plus démordre ? Les points de vue contradictoires s’y multiplient et tout le monde veut ajouter son grain de sel. Mais au service de quoi, de qui ?

Pourquoi certains ne peuvent s’empêcher de cracher leur venin sur la place publique, tandis que d’autres se sentent obligés d’être les porte-étendards de la justice et des droits de tous ?

Pourquoi, en 2021, c’est si difficile de trouver sur les réseaux sociaux des échanges argumentés, dans le respect et les règles de l’art, sur un pied d’égalité et dans la recherche d’un but commun ?

Sur ce, je continue ma réflexion…

Andrée-Anne Courchesne

Réflexion d’un papa

Je suis seul à la maison depuis six jours. J’ai fait le plein de

Je suis seul à la maison depuis six jours. J’ai fait le plein de sommeil comme personne d’autre. J’ai eu du temps libre à profusion. Mais là, j’en ai assez. Ma tête et mon cœur de papa sont en manque de vous, mes enfants. Je ne peux plus rien faire d’autre que d’attendre le moment de nos retrouvailles et les minutes passent trop lentement. Bon, enfin, c’est l’heure. J’y vais.

« Papa, as-tu une amoureuse, là? » me demandes-tu, mon fils en bouclant ta ceinture comme un grand. Ta question spontanée, que tu me lances pendant que mon regard croise le tien à travers le rétroviseur, m’amuse, car elle est nouvelle. Six jours ont passé sans se voir et c’est à ça que tu penses en premier. Ta question me travaille aussi, car elle est naturelle et sincère. L’effet de surprise passé, je retrouve mon équilibre et te réponds : « Non mon fils. Tout l’amour que j’ai, eh bien, il est pour ta sœur et toi ».

La vue soudaine du gros chien blond sur le trottoir te ramène à tes priorités d’enfant et m’évite peut-être un « Ben là papa, t’sais! » Je vous regarde de nouveau à travers le rétroviseur et je me dis que c’est très bon de vous avoir avec moi. On va enfin retrouver notre fort familial que nous avions laissé la dernière fois et pouvoir le solidifier ensemble avec de nouveaux blocs d’amour.

Quand vous n’êtes pas là, je pense beaucoup à vous. Je vous le dis souvent, je sais. C’est plus fort que moi. Mais je ne vous dis pas tout. Quand vous n’êtes pas là, j’ouvre des tiroirs de ma mémoire. J’en ai des tonnes heureusement. Je puise dans mes réserves de souvenirs. Et dans le concret, je ne range pas vos jouets qui traînent pendant vingt-quatre heures au moins. C’est ma façon de faire la transition de votre absence soudaine. Le bordel laissé partout dans la maison devient de l’art beau à mes yeux quand je reviens seul chez moi. Et je ne grogne pas à marcher pieds nus sur la voiture Hot Wheels banalisée sur le tapis que tu y as laissée, mon fils. Et je n’ai pas honte devant la visite qui découvre une Barbie décapitée ou démembrée par toi, ma fille. Et je garde vos dessins faits au stylo sur ma main pendant des jours. Ce sont MES tatous à moi.

Quand vous n’êtes pas là, je recroise notre voisin qui m’a vu jouer avec vous, déguisé en policier vêtu d’une veste de flottaison, sifflet en bouche, prêt à vous arrêter pour excès de vitesse en Big Wheel. Il me salue, sourire en coin. Je n’ai pas honte. Je m’assume. Je suis très fier de jouer des rôles que vous m’attribuez et qui vous amusent comme des petits fous. Ça me fait du bien. Un jour, notre voisin me comprendra. Je lui souhaite de vivre ça de tout cœur.

Quand vous n’êtes pas là, mes oreilles deviennent des radars qui captent au ralenti toutes les voix d’enfants. Mon scanneur biologique s’enclenche pour vérifier si c’est vous. Je sais que ce n’est pas vous, mais je me retourne quand même pour valider avec mes yeux bioniques. Ça fait déjà six ans que le mot « papa » résonne en moi. C’est beau, fort et unique.

Quand vous n’êtes pas là, je perds goût à lire les recettes, j’ai trop de chaises vides autour de ma table à dîner et j’accepte que ma voiture devienne un char auquel vos traces de bottes sales donnent enfin une vraie utilité. Quand vous n’êtes pas là, les routes tracées à la craie sur notre cour doivent résister à la pluie, et le rose et le mauve deviennent mes couleurs préférées.

Quand vous n’êtes pas là, votre grand-mère me répète que vous êtes en âge de vous rappeler toute votre vie de ces précieux moments qu’on passe ensemble. J’y crois et ça rend chaque moment passé ensemble encore plus précieux. J’imagine déjà de petits tiroirs que vous avez peinturés de votre couleur préférée et qui traînent dans votre mémoire.

Maintenant que vous êtes là, que diriez-vous si ce soir, on se faisait un movie night avec du « pokcorn », bien collés ensemble à regarder votre film préféré pour la centième fois comme si c’était la première fois?

Marc-André Bergeron

 

Seule sur le banc de parc

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Ce dimanche, je suis partie me promener dans un parc près de chez nous. J’avais besoin d’être seule, j’avais besoin d’être dans ma bulle. En fait, j’avais besoin d’une pause de mon rôle de mère pour mieux l’apprécier par la suite. Une journée de même! Un peu poche, mais c’était ma vérité à ce moment-là!

 

C’est un super beau parc avec un lac artificiel, beaucoup de végétations, des canards, des poissons, des tortues… le chant des oiseaux, le coassement des grenouilles. Des sentiers pédestres, une piste cyclable et des bancs de parcs…

 

Il y avait plein de familles, toutes différentes les unes des autres, qui pique-niquaient malgré la température un peu fraîche.

 

Assise sur mon banc de parc, cachée derrière mes lunettes fumées, j’ai pris le temps de les observer, de les écouter. Le visage face au vent, les yeux fixés du côté où toute l’action se déroulait.

 

Un papa attentionné poussait à répétition la balançoire de son bébé en lui faisant des coucous en cachant ses yeux avec ses mains.

 

Une maman criait à son fils d’arrêter de l’arroser avec son fusil à eau.

 

Un homme d’une cinquantaine d’années discutait avec un jeune adulte, peut-être un père et son fils, dans une langue que je ne comprenais pas.

 

Un couple de grands-parents se promenait avec leurs petites-filles sur le pont.

 

Un jeune couple promenait ses chiens. Chacun tenait son petit chien en laisse.

 

Il y avait aussi des enfants qui jouaient dans les jeux d’eau, d’autres qui ignoraient les règles et qui avaient les deux pieds dans le lac, qui avait débordé à cause de la violente averse des derniers jours.

 

De jeunes enfants couraient partout, grimpaient sur les structures de jeux. Des petits qui pleuraient de mal ou parce qu’ils ne voulaient pas partir. D’autres qui criaient, qui se chamaillaient ou qui se boudaient. Des grands qui semblaient vouloir être ailleurs, probablement avec leurs amis.

 

Des parents qui s’amusaient avec leurs enfants, d’autres qui semblaient gérer des conflits. Certains assuraient la sécurité des leurs et d’autres étaient écrasés sur le gazon, perdus dans leurs pensées. Un homme était assis sur un banc et une femme lui tournait le dos, les bras croisés sur sa poitrine. J’ai pu entendre des adultes qui riaient, qui criaient et qui chantaient.

 

Tout ce beau tableau familial m’a fait un bien énorme. Toutes les familles sont différentes. Chaque famille a ses défis, ses joies et ses peines, ses hauts et ses bas. Chaque famille évolue à son rythme.

 

Et j’ai pris le temps de réfléchir à ma propre famille, à mon rôle de mère, et j’en ai conclu que ma famille, je l’aime telle quelle.

 

En essuyant mes larmes, j’ai vu au loin mon chum et mes trois adolescents tout sourire qui venait à ma rencontre. Ils parlaient tous en même temps. Ils avaient fait le ménage de leur chambre, mon chum avait enfin réparé la porte de la garde-robe de l’entrée. Ils m’avaient préparé un bon repas pour me faire plaisir.

 

Quessé que j’raconte là? Ce bout-là, j’ai dû le rêver, assise sur mon banc de parc.

 

Line Ferraro

Maman, on le sait bien que tu as choisi Papa parce qu’il dit toujours oui

Nous venons de déménager en Italie. Ça fait exactement une semain

Nous venons de déménager en Italie. Ça fait exactement une semaine que notre avion a atterri à l’aéroport de Naples. Seulement une semaine et pourtant, la quantité de choses accomplies est phénoménale. Est-ce trop?

Je ne sais plus quoi penser de nos trois visites à l’IperCoop (un genre de géant Walmart), de notre premier pique-nique (préparé de mes blanches mains) au pied d’un ancien temple romain, de mes trois entraînements (un bel Italien a même essayé de m’expliquer comment mieux me positionner pour mes squats)… Honnêtement, la liste est longue. Sans compter le cours de cuisine et mes efforts constants pour apprendre la langue. La seule phrase que je refuse obstinément de prononcer est « Je ne parle pas italien ». Alors, est-ce le moment de réaliser que je suis hyperactive? Définitivement, l’expatriation me pousse à l’introspection…

Ça me rappelle une conversation avec mon fils dans l’auto (oui, les réflexions les plus surprenantes surgissent souvent dans l’auto chez nous aussi!) On parlait d’amour et mon fils, qui avait huit ans à l’époque, me balance : « Maman, on le sait bien que tu as choisi Papa parce qu’il dit toujours oui ».

Quoi!?! Raisonnablement, il ne pouvait pas faire référence à ce qui se passe dans l’intimité de la chambre à coucher, alors qu’est-ce qu’il pouvait bien vouloir dire? Moi qui croyais offrir à mes enfants un si beau modèle de relation amoureuse, incluant une communication respectueuse…

Après une profonde inspiration (c’est bon aussi pour les parents, ce truc-là!), la situation fut clarifiée. Il se souvenait que je lui avais déjà partagé à quel point j’appréciais le fait que Papa est généralement partant lorsque je lui propose, pleine d’enthousiasme, une nouvelle activité que j’ai dénichée. En effet, une des plus grandes qualités de mon chum est de bien vivre avec le fait que, même si j’ai décrété « farniente » pour le weekend, après 24 heures, je suis déjà prête pour l’aventure. Je n’ai besoin que d’un court moment pour recharger mes batteries.

Mon cerveau est en constante ébullition et j’ai l’impression de devoir le nourrir régulièrement en découvertes et expériences. Ceci me demande un effort particulier puisque je suis maman à la maison et que nous vivons du seul salaire de mon mari. Je dois donc rester à l’affût des activités gratuites pour les familles : une visite guidée en forêt, un laissez-passer pour le musée distribué par la bibliothèque, une fête de quartier, un film ou un spectacle en plein air… Ces activités sont gratuites, mais c’est généralement notre samedi après-midi qui y passe. Et un moment de repos est une denrée précieuse pour un jeune père (heu, qu’est-ce que je dis-là? Pour tout le monde!) Alors oui, c’est bien vrai, j’ai beaucoup de chance d’avoir trouvé un conjoint qui ne pousse pas de grands soupirs quand je lui propose une nouvelle sortie.

En fait, c’est ainsi que ma réflexion italienne s’est conclue. Oui, certains pourraient me trouver hyperactive, mais mon amoureux, lui, me trouve passionnée. Tant que ma famille est heureuse et que je laisse à chacun le temps de remplir ses réserves d’énergie, il ne me reste plus qu’à m’assumer, je crois.

Elizabeth Gobeil Tremblay

Réflexion de maman un dimanche matin

J’ai trois enfants. Une fée de huit ans, une artiste de presque q

J’ai trois enfants. Une fée de huit ans, une artiste de presque quinze et un futur policier de dix-huit. Ces trois enfants qui sont les miens sont les amours de ma vie. C’est cliché mais c’est comme ça.

J’aime les voir grandir. J’aime participer à la construction de leurs rêves et à ce qu’ils deviennent. J’ai l’intime sentiment que je leur ai donné le meilleur de moi-même. Pas toujours mais souvent. Pour ce qui leur aura manqué, ils peuvent toujours être sauvés par la thérapie ou par une rencontre avec quelqu’un qui saura être significatif. Ce bout-là me console. Je sais fort bien que même si j’ai donné le meilleur de moi-même, il y aura toujours des manques, des failles. Je ne peux pas répondre à tous leurs besoins sur-le-champ. D’autant plus qu’ils sont trois. Trois enfants que j’aime, mais trois enfants fort différents avec des besoins et des attentes différentes. Non pas que je ne veux pas, mais des fois je passe à côté, je ne décèle pas tout ce dont ils ont besoin. Et hop! Une thérapie de plus.

Je ne suis pas une maman parfaite. Loin de là. Je n’ai d’ailleurs aucune idée de ce à quoi ça ressemble. Celle qui fait les lunchs, qui assiste à tous les tournois de hockey, qui est toujours bien mise, qui ne crie jamais après ses enfants? Ça m’importe peu. Je suis toutefois une maman qui ressemble à la femme que je suis. What you see is what you get, qu’on dit. Je ne peux pas être plus transparente que je ne le suis.

Mes enfants grandissent donc à une vitesse folle. Parfois, j’en perds le nord. Fréquemment, lorsque je les aime au travers de mon regard, de par mes gestes, dans ces paroles que je peux leur dire, je me rappelle les paroles de Khalil Gibran : « Vos enfants ne sont pas vos enfants. Ils sont les fils et les filles de l’appel de la Vie à elle-même, ils viennent à travers vous mais non de vous. Et bien qu’ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas. » J’ai mis des enfants au monde pour qu’ils puissent parcourir le leur. À leur façon et non pas à la mienne. Et ça des fois, ça me fait peur. Et ça des fois, ça me fait pleurer.

J’aime ce qu’ils sont. Ce qu’ils deviennent. Mais non, je ne suis pas toujours en accord avec leurs choix. Je ne suis pas toujours d’accord avec la route à prendre. Je les vois parfois s’engager sur des chemins difficiles, sinueux et qui amèneront inévitablement souffrances et déceptions. Je voudrais les prévenir, leur crier : ne va pas là! Tu vas tant te blesser! Et parfois je le leur dis. Et parfois non. Parce qu’à la toute fin, c’est eux qui décideront. Qui emprunteront le chemin qui leur semble juste, porteurs d’espoirs et de désirs, qu’importe ce que j’en dis. Des Christophe Colomb à la conquête de l’Amérique. De la leur.

Le mieux que je peux faire est de les accompagner. S’ils en ont envie. Au-delà de mes peurs et de mes incohérences. Les laisser s’envoler du nid et parcourir des montagnes jonchées de chemins tranquilles et d’une beauté à couper le souffle. Emprunter les chemins les plus obscurs et terrifiants. Respirer un grand coup. Rester disponible pour qu’ils me racontent leurs voyages. Et continuer de leur faire confiance, me rappeler le bagage qu’ils portent en eux-mêmes, le legs que leur père, de leur entourage et de moi‑même leur avons laissé. Et le plus important : les aimer fort et le leur dire. Et leur envoyer des baisers même si c’est de bien loin.

Isabelle Bessette

 

J’ai accouché de l’anxiété – Partie 2

Ce texte est la suite de  <a href="http://www.mafamillemonchaos.ca/on-jase/jai-accouche-de-lanx

Ce texte est la suite de  J’ai accouché de l’anxiété – Partie 1

 

Voilà. J’avais soudainement le mal des mots. « Vous faites de l’anxiété ». Ces paroles, lancées par le médecin, dansaient dans ma tête au point où j’en étais étourdie.

Cet après-midi-là, je me suis assise pour me relever que beaucoup plus tard. Café à la main, j’ai réfléchi. Beaucoup trop. Mais surtout, je me suis sentie coupable. Un sentiment de culpabilité que j’avais envers moi-même.

Les naissances difficiles que j’avais vécues quelques années auparavant étaient la réponse. Donc, à l’intérieur de moi, j’étais un peu la cause de mes maux. La grande responsable de l’anxiété qui me rendait folle.

Malgré tout, dans mon for intérieur, il y avait une petite lumière. Vous savez la petite flamme qui ne s’éteint jamais. C’est cette même flamme qui nous donne le courage dont on a besoin pour se relever lors de moments plus difficiles. Il n’était pas question que mon anxiété m’avale, qu’elle me mette knock-out, qu’elle me manipule comme on manipule une petite marionnette. Non, je ne voulais pas devenir l’esclave de l’anxiété et de sa médication.

J’avais besoin d’aide.

J’ai donc fait des recherches. Des heures et des heures à lire, à me documenter et à tenter de trouver des solutions et des professionnels en mesure de m’aider. C’est la partie qui, en toute honnêteté, a été la plus facile.

Toutefois, le moins évident a été de me l’avouer. Demander de l’aide est une chose. Mais comprendre pourquoi on le fait en est une autre. La culpabilité et la honte prennent toute la place dans les petits tiroirs situés dans notre tête. Et déjà, que l’anxiété est bien en place, de devoir en plus demander de l’aide, devient un stress supplémentaire.

Parce qu’on se demande ce que diront les gens, ce qu’ils penseront de nous, si leurs perceptions auront changé… On ne veut surtout pas être étiqueté comme étant un trouble au lieu d’une personne. Est-ce que les gens comprendront? Nous jugerons?

L’anxiété, c’est un travail d’une vie sur soi-même. C’est au fil du temps que je l’ai compris. Et ce n’est pas mes recherches qui me l’ont fait comprendre.

Puis un jour, je me suis tout simplement dit : je m’en fous. J’ai senti briller cette petite lumière au fond de moi. Et j’ai eu envie de lâcher prise. Je me fous de ce que diront les gens et de ce qu’ils penseront. L’important, c’est moi. Je devais arrêter de me sentir coupable de tout, d’avoir honte de cette facette de moi. Ça faisait partie de moi et je devais prendre conscience que ceux qui m’aime vraiment allaient m’accepter tel que j’étais.

C’est vrai… j’ai accouché de l’anxiété. Mais ce n’est pas tout. Grâce à elle, ce fut également le début d’une longue réflexion et surtout… la naissance d’une belle histoire d’amour avec moi-même.