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Maman… AIDE-MOI!

J’ai beaucoup hésité à écrire ce texte. Même en écrivant ces

J’ai beaucoup hésité à écrire ce texte. Même en écrivant ces lignes, je doute toujours. Ce soir-là, j’ai pleuré en me demandant si la vie ne s’était pas trompée en me donnant le titre de maman…

Pourtant, c’était un dimanche soir plus que banal. On terminait notre souper. C’est vrai que dans la journée, il y avait eu beaucoup de frictions entre sœurs et entre maman et enfants. Pourtant, le souper se déroulait plutôt bien malgré tout.

Une simple petite phrase a tout fait basculer : « Mady, n’oublie pas, il faut faire tes devoirs ce soir. » J’aurais dû comprendre, avec son « non » tranchant et un peu agressif, de ne pas insister. Pourtant, j’ai succombé à la pression scolaire… j’ai insisté.

La tornade a touché terre à ce moment. Une crise forte, trop forte à mon avis, pour ce que je lui avais demandé. Des objets fusaient de tout bord tout coté. Des larmes, des cris, des mots durs sortaient de sa bouche. Toutes les tensions accumulées dans cette journée, cette semaine ou même ce mois s’évacuaient dans cet énorme débordement.

J’ai fermé les yeux et j’ai voulu mettre ma soirée sur pause. Rembobiner la cassette juste avant le moment qui a déclenché la crise. Malheureusement, je ne pouvais pas… Je devais vivre ça.

Mais mon cerveau refusait de gérer ça. J’ai regardé mon chum, en le suppliant du regard de m’aider. Je me suis butée à la même demande dans ses yeux.

Alors j’ai crié moi aussi, crié plus fort qu’elle. Je l’ai conduite dans sa chambre. Je lui ai interdit de sortir tant qu’elle ne serait pas calmée. J’ai fermé la porte sur ses pleurs, ses cris. J’ai fermé la mienne pour étouffer mes pleurs, mon désespoir.

Ma petite Boucle d’or est revenue plus tard, toujours en pleurant mais sans colère, me donner un petit carnet.

Elle y avait écrit son désespoir et me suppliait de l’aider à se comprendre. Elle se sentait perdue. Perdue face à ses explosions de colère qui la submergeaient, la contrôlaient.

Les larmes ont recommencé à rouler sur mes joues. Je n’ai pas compris ma fille, je n’ai pas vu toute cette peine, cette incompréhension, cette douleur en elle.

Je sentais que j’avais échoué dans mon rôle de maman. Même encore ce matin en vous écrivant, je me demande pourquoi je n’ai rien vu…

Mélanie Paradis

Seule sur le banc de parc

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Ce dimanche, je suis partie me promener dans un parc près de chez nous. J’avais besoin d’être seule, j’avais besoin d’être dans ma bulle. En fait, j’avais besoin d’une pause de mon rôle de mère pour mieux l’apprécier par la suite. Une journée de même! Un peu poche, mais c’était ma vérité à ce moment-là!

 

C’est un super beau parc avec un lac artificiel, beaucoup de végétations, des canards, des poissons, des tortues… le chant des oiseaux, le coassement des grenouilles. Des sentiers pédestres, une piste cyclable et des bancs de parcs…

 

Il y avait plein de familles, toutes différentes les unes des autres, qui pique-niquaient malgré la température un peu fraîche.

 

Assise sur mon banc de parc, cachée derrière mes lunettes fumées, j’ai pris le temps de les observer, de les écouter. Le visage face au vent, les yeux fixés du côté où toute l’action se déroulait.

 

Un papa attentionné poussait à répétition la balançoire de son bébé en lui faisant des coucous en cachant ses yeux avec ses mains.

 

Une maman criait à son fils d’arrêter de l’arroser avec son fusil à eau.

 

Un homme d’une cinquantaine d’années discutait avec un jeune adulte, peut-être un père et son fils, dans une langue que je ne comprenais pas.

 

Un couple de grands-parents se promenait avec leurs petites-filles sur le pont.

 

Un jeune couple promenait ses chiens. Chacun tenait son petit chien en laisse.

 

Il y avait aussi des enfants qui jouaient dans les jeux d’eau, d’autres qui ignoraient les règles et qui avaient les deux pieds dans le lac, qui avait débordé à cause de la violente averse des derniers jours.

 

De jeunes enfants couraient partout, grimpaient sur les structures de jeux. Des petits qui pleuraient de mal ou parce qu’ils ne voulaient pas partir. D’autres qui criaient, qui se chamaillaient ou qui se boudaient. Des grands qui semblaient vouloir être ailleurs, probablement avec leurs amis.

 

Des parents qui s’amusaient avec leurs enfants, d’autres qui semblaient gérer des conflits. Certains assuraient la sécurité des leurs et d’autres étaient écrasés sur le gazon, perdus dans leurs pensées. Un homme était assis sur un banc et une femme lui tournait le dos, les bras croisés sur sa poitrine. J’ai pu entendre des adultes qui riaient, qui criaient et qui chantaient.

 

Tout ce beau tableau familial m’a fait un bien énorme. Toutes les familles sont différentes. Chaque famille a ses défis, ses joies et ses peines, ses hauts et ses bas. Chaque famille évolue à son rythme.

 

Et j’ai pris le temps de réfléchir à ma propre famille, à mon rôle de mère, et j’en ai conclu que ma famille, je l’aime telle quelle.

 

En essuyant mes larmes, j’ai vu au loin mon chum et mes trois adolescents tout sourire qui venait à ma rencontre. Ils parlaient tous en même temps. Ils avaient fait le ménage de leur chambre, mon chum avait enfin réparé la porte de la garde-robe de l’entrée. Ils m’avaient préparé un bon repas pour me faire plaisir.

 

Quessé que j’raconte là? Ce bout-là, j’ai dû le rêver, assise sur mon banc de parc.

 

Line Ferraro

Ma mère, ma précieuse

Ah maman ! Par où commencer ?

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Ah maman ! Par où commencer ?

J’aurais tellement de choses à te dire, à me faire pardonner, ou même à t’avouer…

Le jour où je suis née, tu as déposé un baiser sur le bout de mon nez, et tu as fait la promesse de faire tout en ton pouvoir pour qu’on ait une belle vie ensemble. C’était écrit dans le ciel que j’aurais la meilleure maman du monde. Et depuis ce jour, tu n’as jamais manqué à ta promesse.

Tu sais maman, j’étais trop petite pour m’en souvenir, mais je sais que tu as tout fait pour moi. Tu te levais en plein milieu de la nuit, morte de fatigue, mais tu me souriais quand même en me disant des mots doux. Tu accourais au moindre bruit, me consolais, me faisais rire, et j’en passe.

En vieillissant, quand j’avais environ dix ans, lorsque tu devais me faire garder, tu allais me mener chez grand-maman (j’aimais tant y aller, je donnerais TOUT pour y retourner). Tu m’as élevée pas mal toute seule, je voyais mon père une fin de semaine sur deux. Bien sûr, j’avais une belle relation avec mon père, on se parlait de temps en temps, mais le plus gros de la « job », on va se le dire, c’est toi qui l’as relevé haut la main ! Tu te privais de tout pour que je ne manque de rien.

Rendue à l’adolescence, je t’en ai fait vivre de toutes les couleurs. Je te trouvais donc fatigante (« Ramasse ta chambre, sinon tu ne sors pas ! »), si le souper n’était pas prêt à 17 h en revenant de l’école, je te boudais (tu ne voulais pas que je mange de collations, de peur que je « scrappe » mon souper). Si je me chicanais avec mes amies ou avec mon copain, c’est toi qui écopais. Pourtant, tu étais la première à me tendre ton oreille ou à me donner ton épaule pour pleurer. Tu travaillais cinquante heures par semaine dans une usine, en plus de faire de l’overtime la fin de semaine pour que je puisse faire du patinage artistique ou bien jouer au soccer. À ton remboursement d’impôts, tu m’amenais magasiner parce que tu savais que ça me faisait plaisir (alors que je sais aujourd’hui qu’à mon remboursement d’impôt, j’en profite pour payer mes dettes). Mais toi, ça te faisait plaisir de me rendre heureuse. Tu n’avais pas des salaires de fous, mais tu me donnais de l’argent de poche pour que j’aille au restaurant avec mes amies ou que je puisse faire des petites sorties.

À ma première peine d’amour, tu as presque tout lâché pour t’occuper de moi. À travers les rendez-vous chez la psychologue et chez la travailleuse sociale (parce que je maigrissais à vue d’œil), tu faisais passer tes besoins et ta vie de couple en deuxième. Maman, si tu n’avais pas été là et si tu ne m’avais pas donné tant de forces, je ne serais jamais rendue où je suis maintenant. Tu me disais que peu importaient mes choix, tu serais toujours derrière moi, que tu m’aiderais à porter le poids de la terre entière s’il le fallait.

Rares sont les fois où tu m’as refusé quelque chose, mais je me rappelle que je n’aimais pas me faire dire non. Ma pauvre mère, si j’avais su tout ce que je sais aujourd’hui, il y a tellement de choses dont je t’aurais épargnée. Malheureusement, ce n’est pas comme ça que ça fonctionne. Ça me permet cependant aujourd’hui d’apprécier notre relation privilégiée et de prendre soin de toi à mon tour.

J’adore ces moments passés en ta compagnie, à seulement parler, à s’étendre au soleil, à dîner ensemble… Bref, chaque moment me rappelle combien je suis chanceuse de t’avoir et combien je t’aime !

Merci pour toutes ces fois où tu m’as tendu la main, merci pour toutes ces fois où tu as tout pris sur tes épaules, merci pour toutes ces fois où tu m’as simplement aimée !

Je t’aimais, je t’aime, et je t’aimerai.

Vanessa Lamoureux