Une guerre sans fin

Dans mon petit nid familial, nous achetons du pain environ deux fois par semaine. Nous le prenons régulièrement dans une épicerie du coin. Nous le rangeons dans une armoire puis, comme bien des gens, il nous arrive de faire rôtir les tranches dans un grille-pain. Rien de bien compliqué. Ben croyez-moi, notre pain est hanté. Oui, oui, j’ai bien dit hanté. Bon, j’exagère peut-être un peu, mais il y a quelque chose de malsain qui se déroule entre lui et mon petit terrible two. Je ne sais pas trop ce qui se dit entre eux, mais ça ne semble pas beau du tout.

 

Au tout début, c’est l’amour fou. Bébé loup se lève et réclame « toast toast toast ». Il va tirer le sac de pain de son sommeil. Par la suite, il le prend tout doucement pour aider la tranche à se réchauffer dans son lit chaud. Elle cuit tout délicatement. Elle prend un petit teint doré. Félix choisit soigneusement le linge de sa petite rôtie, parfois du Nutella, d’autre fois, c’est le beurre de peanuts ou la confiture de fraises. Même qu’il lui arrive de « mixer » les kits ensemble.

 

Ils s’installent l’un avec l’autre à la table et se préparent à un beau tête-à-pain. Puis, c’est à ce moment que la toast devient hantée. Filou fait alors TOUTE UNE CRISE. Je soupçonne la tranche de pain de dire à mon gars qu’elle n’aime pas le style vestimentaire qu’il lui a mis, car il se met à la regarder et à lui dire « NONN NONNN NONNN ». Ensuite, il se met à pleurer et à la lancer au sol, sans oublier de graisser le plancher de sa traditionnelle danse du bacon.

 

Ce mystère entre le pain et mon gars dure depuis déjà plusieurs mois. Bien que j’essaie plusieurs versions de pain différentes, la chicane entre eux est INÉVITABLE. Sauf, bien sûr, quand il n’est pas avec papa et maman. Là, il devient soudainement plus tolérant. Il ne faut pas baisser les bras, alors je garde espoir de voir un jour le pain et mon petit coco se réconcilier.

 

Sans rancune à toi, petite toast.

 



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