Vacances j’oublie tout?

Vraiment…

Bien avant le salaire, la première préoccupation qui nous traverse l’esprit est : « Combien de semaines de vacances? » Avec l’expérience, c’est même « le » critère; placé en haut de la liste, juste sous celui des dollars.

Quel beau mirage de notre société moderne!

Pendant les études, les vacances sont l’équivalent de travailler pour les payer… les études.

Récupérer un peu, nous le ferons ensuite en cours d’année. Ensuite, un premier emploi. On retrousse ses manches et on travaille fort. Une carrière à bâtir. Un soir, une fin de semaine à la fois. L’orgueil de pouvoir dire qu’on est dans ceux qui font le plus d’heures. Se mentir que le citron… c’est pas nous!

Je me souviens très bien de ma première négociation annuelle. J’étais prêt. Une certaine attente salariale. Mais, surtout, quelques bonbons à obtenir. Lorsque l’élastique sera blanc. Cerise finale… une semaine de vacances de plus. Et, normalement, ça fonctionne si le citron a fourni ses méga litres de jus.

Avec le temps, et les responsabilités, les mathématiques de base nous sautent aux yeux : V = (E+T)². Chaque semaine de vacances devient hors de prix. Comme la formule est de mon cru, la voici décortiquée : Vacances = (Épuisement + Travail)². Où l’épuisement est aussi multiplié par le nombre d’enfants (famille conjuguée souvent au passé recomposé).

On est le dernier vendredi, votre tête y est presque. Le stress augmente. Ai-je oublié quelque chose? Les valises seront-elles prêtes à temps? Et alors ˗ même si on s’y attend ˗ le courriel de 16 h 30 — 16 h 45. Celui qui demande une réponse immédiate ou qui sent seulement le transfert du singe d’un dossier important.

L’intervention de toutes ces personnes pour qui le travail… c’est de le faire faire par d’autres. Ceux qui ont très bien noté votre date de départ. Ces ânes, broutant dans l’enclos vert, qui rient des quelques-uns qui sont attelés à faire tourner la roue.

Comme nous sommes presque tous branchés, pas trop de choix. Sans doute du travail à distance. Mais, le ménage de ses messages, ce n’est pas vraiment décrocher.

Des vacances, comme la majorité les souhaiterait. Relax, sur le bord de la mer. Le petit vino de 16 h 30. La petite bière froide bien méritée. Un lâcher prise total sur l’agenda qui nous mène toute l’année par le bout du nez.

Pendant que vous avez ce sourire béat… Bang! « Maman/Papa/Chose… j’ai rien à faire! » « Je veux ceci, mais pas ma sœur/mon frère! » « Il/elle m’énerve! » La vie familiale, elle, ne prend jamais de vacances. Et, comme les heures sont étendues, la plage de fatigue augmente aussi pour vous. C’est sans doute aussi la plage… dont vous profiterez le plus!

Au bureau, au retour, vous entendrez les collègues dire qu’ils en sont presque heureux… que les vacances soient terminées. Paradoxe! Vous n’aurez pas le temps de confirmer. Les bottines d’alpiniste aux pieds, vous attaquerez déjà la montagne qui s’est accumulée.

Après tout, les prochaines vacances viendront si vite…

michel

 



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