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Génération Z, sauras-tu me pardonner ? Texte : Martine Wilky

Aujourd’hui, je regarde une photo de ma plus jeune qui fait son sp

Aujourd’hui, je regarde une photo de ma plus jeune qui fait son sport et je me demande si nos jeunes vont réussir à nous pardonner.

Je ne remets pas en question les règles sanitaires et tout… Je ne crie pas au loup, je me questionne.

Je suis sensible à ce que nos jeunes vivent, car on leur a tout enlevé.

À une période où ils créent leur ESSENCE à eux en tant qu’individus.

Privés du contact avec les autres.

Privés de leur sport.

Privés de leur liberté si vitale à leur âge.

Tout est question de perception dans la vie.

Certains ne voient que les jeunes qui ne respectent pas les règles.

Mes enfants et moi, on voit autre chose :

  • Des groupes de personnes âgées qui se regroupent dans le stationnement du McDo sans respecter la distanciation sociale.
  • Des adultes qui « engueulent » des travailleurs dits « essentiels » à l’épicerie ou au resto du coin AKA job d’étudiant parce que les travailleurs doivent faire respecter les mesures d’hygiène.
  • Les ligues nationales qui peuvent fonctionner alors que les jeunes ne peuvent jouer et sont peut-être en train de dire au revoir à leur rêve sportif.
  • Des aînés qui font la morale aux jeunes sur les mesures sanitaires. ILS LES CONNAISSENT ET SE LES FONT RAPPELER TOUS LES JOURS À L’ÉCOLE.
  • Les magasins ouvrent à des endroits où des centaines de gens différents chaque jour peuvent magasiner, mais les jeunes, eux, ne peuvent pratiquer leurs activités parascolaires.
  • Des profs stressés qui sont impatients car ils sont constamment forcés d’appliquer différentes nouvelles mesures. Les profs sont des saints… qui ont une limite eux aussi. Comme nos jeunes, ce ne sont pas des machines.

Bref, je ne referai pas le monde, mais il est temps qu’on lève la voix pour nos ados.

Je trouve qu’ils ont été plus que « fins », plus que tolérants et RÉSILIENTS.

Ce sont nos laissés pour compte depuis un an.

Trop vieux pour être cute et faire pitié pour la société, et trop jeunes pour avoir une voix et faire entendre leurs besoins.

Je veux vous dire que si tu es privé de voix depuis un an, je m’excuse.

J’espère qu’un jour, tu vas nous pardonner de t’avoir oublié pendant cette pandémie.

Je veux te dire que c’est correct si tu es fâché contre la vie et la société ; ce que tu ressens est valide.

Tu as plus que mon admiration et mon respect.

Tu es un(e) humain(e) extraordinaire.

Martine Wilky

L’amitié à l’âge adulte

Quand on demande à un jeune enfant pourquoi Jérémie est son ami,

Quand on demande à un jeune enfant pourquoi Jérémie est son ami, il donne tout plein de raisons qui sont pour nous irrationnelles : il a un beau camion rouge pour jouer, il a une piscine, ses parents me donnent de la crème glacée, etc. Pour eux, c’est ça, un ami. À mesure que les enfants grandissent, leur perception de l’amitié change. Un jour, ce même enfant dira qu’il est ami avec Jérémie parce que Jérémie est gentil avec lui. Puis, il dira que Jérémie est son ami, car il était là pour lui lors de sa première peine d’amour. La perception de l’amitié change avec l’évolution et la maturation de la personne. Mais si on me demande, à l’âge adulte, pourquoi quelqu’un est mon ami, je vais répondre quoi?

L’amitié à l’âge adulte, c’est une tout autre paire de manches. On ne peut plus dire que c’est notre ami parce qu’il a une belle voiture. Ça ne fonctionne plus ces réponses-là. Il faut chercher plus loin. Parce que c’est puissant. Mes amis, je les compte sur les doigts de mes mains, mais je les ai choisis. La quantité n’a plus d’importance à l’âge adulte. Les fake friends, c’est non.

Dans mon cas, je considère qu’il y a deux types d’amis quand tu es un adulte : ceux qui ont un parcours semblable au tien et ceux qui ont pris un chemin différent. Après le secondaire, beaucoup d’amitiés éclatent. Sans le vouloir, on s’éloigne les uns des autres, même s’il y a quelques mois seulement, nous étions inséparables. Un déménage, l’autre étudie, l’autre travaille, l’autre voyage. Difficile de se voir à cause des horaires parfois fous, parfois surchargés. Certains restent tout de même nos amis à travers tout cela. Après, on rencontre de nouvelles personnes à notre nouvel emploi, dans nos cours au cégep et à l’université. Des gens qui ont des points communs avec nous. Certains plus que d’autres. Plusieurs deviendront des amis. Avec ces deux types d’amis, on a des conversations différentes. Des passe-temps et des sorties différentes. Toutefois, ils sont tout de même nos amis. On organise parfois des rencontres entre ces personnes, on les invite lors de notre fête, parce qu’on en est fier. C’est fini le temps où on était ami avec quelqu’un parce qu’il nous aidait dans nos devoirs de maths.

Pour moi, mes amis doivent être honnêtes. Si c’est laid ce que je porte, je veux qu’ils me le disent. S’ils trouvent que le gars sur lequel le trippe n’est pas bon pour moi, je veux qu’ils me le disent. Je veux aussi qu’ils ne dépendent pas de moi et je ne veux pas dépendre d’eux. Les chiens de poche du secondaire, c’est fini. On peut chacun vivre notre vie sans avoir ABSOLUMENT notre ami avec nous. Ah! Et je suis capable d’aller à la toilette toute seule. Je n’ai pas besoin de mes amis pour m’accompagner.

Je veux aussi qu’ils acceptent mes choix, mais ils peuvent toujours me donner leur opinion. Je veux qu’ils comprennent qu’on peut être des semaines sans se parler, mais que je les aime pareil, que je ne les ai pas oubliés. On est en confiance les uns avec les autres. C’est un peu ça, l’amitié. Une relation réciproque de confiance. Un partage. Une épaule sur laquelle pleurer. Un regard parfois trop objectif sur nos décisions. Un souci du bien-être de l’autre. Une empathie inconditionnelle. Une joie excessive pour un projet mené à terme. Un rêve accompli. Des projets qui n’aboutiront pour la plupart probablement jamais, mais qui procurent tant de plaisir à planifier.

Une amitié, ce n’est pas sans difficulté. Cependant, l’amitié, c’est aussi de savoir se relever, travailler ensemble pour créer des liens encore plus solides malgré l’adversité. C’est de tenir tellement à l’autre que ça fait parfois mal. C’est de faire des compromis sur nos valeurs communes parce que ben, on les aime, nos amis. Pour moi, une amitié n’est pas une question de matériel, d’argent, de cadeaux. C’est plus de savoir que l’autre est là pour moi si j’en ai besoin, et que moi, je serai aussi au rendez-vous en retour.

Ce texte est dédié à mes amies Chloé, Katrine, Amélie, Audray, Julie, Véronika, Katherine, Amélie, Emilie et Kathy. Je vous aime à l’infini!

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Stéphanie P.

 

Sur ses genoux à lui…

J'ai peut-être huit ou dix ans. Le temps est flou. Il y a cette per

J’ai peut-être huit ou dix ans. Le temps est flou. Il y a cette personne dans mon entourage. Cet homme qui n’est pas comme les autres. Parfois, je m’assois sur les genoux des hommes de mon entourage, mais ses genoux à lui, ce n’est pas pareil. Il y a une boule qui se forme dans ma gorge chaque fois que je dois m’asseoir sur lui.

Cet homme, il boit beaucoup d’alcool. Sa peau sent la robine en tout temps. Parfois quand on va au lac, il nous fait passer sous l’eau, entre ses jambes. On fait le pont. Ce que les adultes ne voient pas, c’est que sous l’eau, il sort ses parties intimes de son maillot. Et souvent, quand on passe entre ses jambes, il plie les siennes pour qu’on le touche. Qu’on le touche… là.

Je ne sais pas pourquoi, mais je me sens mal. Je sens bien que ce n’est pas normal. En même temps, les adultes ne disent rien, ne font rien, donc tout doit être correct. Le questionnement me ronge. Je ne veux jamais me lever de bonne heure, car lui, il se lève très tôt et à cette heure,  personne d’autre n’est réveillé. Je n’aime pas être seule avec lui, car il me demande toujours de m’asseoir sur lui. Je préfère faire semblant de dormir. Quand tout le monde est réveillé, il ne se passe rien. Quand il boit, je sais qu’il ne faut pas trainer trop près de lui. Il a la main baladeuse (j’ai su plus tard ce que cette expression voulait dire). Quand je descends au sous-sol, je longe le frigo pour être hors d’atteinte. Il n’est pas trop vite quand il a bu. Un jour, j’ai été assez grande pour y aller moins souvent. Le temps a effacé altéré ou plutôt occulté ses évènements. En vieillissant, j’ai acheté, dans ma tête, que puisque je n’avais pas été violée, ces évènements étaient sans importance.

Le temps a passé.

À l’âge adulte, jeune vingtaine, j’ai eu un chum violent. Parfois, il ne me demandait pas pour faire l’amour. Il prenait le droit sur moi. Les sentiments de ma jeunesse refaisaient surface. Ce sentiment que ce n’est pas correct, mais en même temps, mon estime était tellement basse que j’ai cru à certains moments que je le méritais. Un jour, après un viol d’une violence immense, le bras fêlé, je me suis sauvée. Ma mère m’a aidée à m’en sortir, m’a épaulée dans ce processus. J’ai pris ma vie en main et il a dû faire face à la justice (mais sa sentence fût plus légère que la mienne, vous comprenez). Le temps a passé, je me croyais guérie de toutes ces choses dégueulasses qui m’étaient arrivées. J’ai finalement compris plus tard que mes démons n’avaient pas complètement quitté mon être. J’ai eu des enfants. Le souvenir de ces moments était tellement flou.

Lorsque mes filles ont atteint l’âge que j’avais lors de ces abus, j’ai commencé à avoir des comportements suspicieux. Je ne faisais confiance à aucun homme se trouvant près de mes filles. Je voyais le mal dans tous les hommes de leur vie. Toujours sournoisement et rapidement, jamais très flagrant, mais toujours le nez et surtout l’œil pas loin. Je scrutais chaque geste, chaque baiser, chaque câlin.

Une journée, après avoir passé une soirée d’angoisse lors d’un souper familial, j’ai décidé que j’en avais assez. Je devais retourner en moi pour guérir cette blessure qui me transperçait encore après tout ce temps. Merci au beau Denis qui m’a permis de voir en moi. Merci à Ninon, qui, grâce à l’hypnose, m’a obligée à transcender et éliminer toute trace de ces mémoires cellulaires.

Je sais aujourd’hui, hors de tout doute, que je m’en suis sortie. Que ces gestes ne me définissent pas. J’aurai bien sûr l’œil ouvert pour mes enfants, mais je ne leur ferai plus porter le poids de mes expériences à moi. Une chose que je fais depuis longtemps avec mes filles, je ne les oblige pas à embrasser la visite, la famille ou les amis. Elles doivent, par contre, signifier leur respect, donner la main ou un bec soufflé. Pourquoi faire comme cela? Pour ne pas qu’elles se sentent obligées. Être obligé d’embrasser un peu tout le monde, nous enlève notre pouvoir, nous culpabilise quand cela ne nous tente pas et « distorsionne » la place que notre intuition doit prendre. Parce que de cette façon, je leur permets de dire « NON »!

Être le « beau-parent »

Il n’y a pas si longtemps, au Québec les familles recomposées étaient encore peu nombreuses. Au

Il n’y a pas si longtemps, au Québec les familles recomposées étaient encore peu nombreuses. Aujourd’hui, c’est plus que commun! Même qu’il y a de bonnes chances que vous en soyez issus, ou que ce soit le cas de votre famille actuelle. Ceci dit, ce n’est pas parce que c’est commun que c’est moins complexe! Si ça peut l’être pour vous, ça l’est certainement pour l’enfant.

Un enfant qui vit la séparation de ses parents, réagit. Cette réaction peut être immédiate, comme elle peut survenir plus tard. Elle peut être explosive, comme elle peut être tranquille. Il n’y a pas de réaction type, comme il n’y a pas de réaction acceptable. Ça veut dire que si, en tant que beau-parent, un enfant vous ignore, vous fait des crises ou vous confronte pour tout et rien, cette réaction est aussi normale. Il faut comprendre qu’un enfant est en apprentissage quant au fait d’exprimer ce qu’il ressent. Les plus jeunes manquent souvent de vocabulaire pour le dire. Pourles plus vieux, ça peut être plutôt une difficulté de reconnaître, comprendre et exprimer leurs émotions.

Peu importe comment s’exprime ladite réaction, en tant que beau-parent, tentez de toujours vous rappeler que si c’est difficile pour vous, ça l’est autant (sinon plus) pour l’enfant. L’empathie, l’écoute et le fait d’être sensible à ses besoins seront vos meilleurs alliés. Il peut être facile d’oublier la place de l’enfant alors que ça devrait être autant votre priorité que votre relation amoureuse. Respectez-le en prenant soin de son espace, de son histoire et surtout de son rythme. En d’autres mots, ajustez-vous à lui pour savoir comment réagir avec lui. Et vous savez quoi? Si l’enfant change d’attitude en cours de route, c’est correct aussi! Vous venez peut-être de bousculer son monde, il faut lui laisser le temps nécessaire pour qu’il puisse se situer là-dedans.

C’est un processus qui peut avoir des hauts et des bas. Si ce n’est que des hauts, tant mieux. Si ce n’est que des bas, tant mieux aussi (même si c’est plus difficile)! C’est VOTRE famille recomposée, l’important n’est pas d’avoir l’air de la famille recomposée parfaite c’est plutôt de trouver l’équilibre qui convient à tous les membres. Pour y arriver chacun doit y avoir sa voix, et se sentir libre de la partager.

Dans mon prochain billet, je vous décrirai certains éléments-clés qui semblent contribuer à une meilleure transition vers la vie de famille recomposée.

 

 

** crédit photo: www.drolesdemums.com **