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Ta vie en réseaux sociaux

Depuis le début des vacances, dans mes fils d’actualités toutes

Depuis le début des vacances, dans mes fils d’actualités toutes plateformes confondues, je ne vois que du beau, que du bien placé, que du parfait… et ce matin, je me questionne sur ce tout magnifique. Non pas par jalousie ni par envie, parce qu’on s’entend qu’il est très facile de copier plus d’un moment magique. Est-ce que c’est ta vraie vie, ton vrai moment? As-tu seulement le goût de te conformer à tout ce qui accroche l’œil dans nos réseaux sociaux? As-tu besoin de rendre ta vie parfaite pour oublier celle dans laquelle tu vis?

Cette photo de ton souper de canard laqué à l’orange, est-elle vraie? Ou tu cherches seulement à camoufler le macaroni au fromage que tu as mangé? Le bouilli que j’ai fait pour souper, je n’en ai pas fait un événement. Nous ne sommes pas allées au marché public du coin pour acheter des carottes que ma fille tient fièrement dans son petit panier d’osier et pour en faire une photo.

Penses-tu vraiment à habiller toute la famille dans les mêmes teintes pour tes photos de famille? Ou c’est juste que tout votre linge match de toute façon? On dirait que tu es en séance photo tous les jours.

Tes millions de posts sur ton chum paaaaarrrrfffffait, sont-ils vraiment nécessaires? Essaies-tu de cacher une relation qui bat de l’aile? As-tu besoin de te convaincre que c’est ça l’amour?

Mon chum, je l’aime, chaque jour un peu plus, mais je ne post pas une photo chaque jour pour vous le dire. Il le sait, c’est ça l’important, non?

Pourquoi tes photos sont-elles toutes dignes d’un scénario Pinterest? Pourquoi ne pas juste vivre le moment présent sans que tout soit parfait? Ton enfant sautera peut-être dans la bouette sans que les éclaboussures soient parfaites, mais ta photo sera vraie.

Pourquoi sens-tu le besoin de nous partager chaque petit souvenir de ta vie? Tes photos sont belles, même très belles. Mais n’as-tu pas envie d’en garder juste pour vous? Te faire un petit jardin avec ta famille n’est-il pas important pour toi?

Pourquoi ce besoin de te conformer à tout ce que tu vois défiler sur ton fil d’actualités?

Et moi, pourquoi je te partage ma vie plus qu’imparfaite? Par besoin de reconnaissance, pour me sentir moins seule?

Mélanie Paradis

 

Fille, mets ton maillot!

C’est enfin l’été.

Fait c

C’est enfin l’été.

Fait chaud, fait beau ; fille, mets ton maillot !

« T’es tellement p’tite ! »

« Manges-tu ? »

« Comment tu fais ? »

« T’es donc ben chanceuse ! »

« Coudonc, as-tu encore maigri ? »

J’entends ça. Souvent. Vraiment. Ensuite, je lis parfois des choses comme :

« Les vraies femmes ont des courbes. »

« Les os, c’est pour les chiens. »

« Ark, “une telle” (insérer ici le nom d’une personne connue ou pas), elle est bien trop petite. C’est laid. »

… Bref. C’est n’importe quoi. Personnellement, je ne me trouve pas si chanceuse. Bon, je mange n’importe quoi et je le digère pratiquement AVANT de l’avoir ingéré. Cool !? Aussi, des fois, j’achète des vêtements dans la section « enfant » de certains magasins, et puis au final, ça me coûte moins cher.

Chouette ! Mais avant ça, j’ai braillé et je me suis détestée dans les magasins de madame parce que rien ne me faisait. J’ai trente-et-un ans après tout, pas treize.

Aussi, tant qu’à être dans les confidences, je te dirais que j’aimerais ben gros avoir des courbes. Oui, tu as bien lu. Je rêve d’avoir des hanches. J’aimerais vraiment avoir des seins. Genre que la maternité m’a rendue plus petite qu’à mes dix-sept ans et ma poitrine qui a allaité trois enfants, eh bien…

C’est ça qui est ça. Le peu qui n’a pas disparu, on n’en parlera même pas.

Oui, j’ose le dire : parfois, j’aimerais être un peu moins mince.

La seule forme ou courbe que j’ai maintenant, c’est mon nombril qui est ressorti après trois grossesses back à back. Et mon p’tit mou de bedaine. Ben oui, j’ai ça même si j’ai la shape d’un pop sicle ; un p’tit mou de bedaine.

Parfois, lorsqu’on me fait trop de remarques sur mon poids, je finis par monter sur la balance pour voir ce qu’elle va me dire. Normalement, mon pèse-personne ne sert qu’à accumuler la poussière.

Parfois, je suis fière, car j’ai gagné quelques livres.

Et parfois, après des semaines stressantes/occupées/chaotiques, je suis triste/fâchée. Allo la combustion de calories dans ce corps hyperactif ! Mais je suis comme ça, c’est tout. Ceci dit, ça ne fait pas de moi une personne plus en forme.

Qu’on se le dise, je déteste parler de poids. Du mien et du tien.

Dis-moi… Est-ce seulement ma perception, mais souvent, il me semble que la minute où l’on porte un enfant et après son expulsion, on dirait que tout le monde se permet de nous parler allègrement de notre poids, comme si ça lui appartenait. Surtout quand on est « dont ben p’tites ! ». C’est peut-être parce que c’est plus ma réalité que je pense ça, tout simplement. Qu’importe.

Tout ça pour te dire que si tu as trop de seins, trop de fesses, trop de toute et que tu n’es pas fan de ton corps, pense au fait que c’est pas mal partout pareil. True story.

On est toutes pareilles, même si on est différentes.

Ça fait que, fille, mets ton maillot, pis enjoy l’été. Sois fière de toi.

Fais-le pour toi. Fais-le pour tes enfants.

Dans mon petit body, j’ai construit trois bébés.

Ma fierté. Ma vie quoi !

Il est petit ce body, mais il en a dedans.

Avant, je pensais que la maternité m’apporterait des courbes. Mais non. Elle m’a tout pris du peu que j’avais.

D’un autre angle, elle m’a tout donné.

Les vraies femmes, ce sont celles qui ont des courbes, qui n’en ont pas, qui sont grandes, petites, minces, en chair, brunes, blanches, jaunes, vertes (?), blondes, noires, rousses…

Ce sont celles qui aiment avec le cœur, qui apprennent à aimer et à s’aimer.

Quand on s’aime et qu’on se respecte, on aime mieux et on respecte plus. Du moins, c’est ce que je crois, bien humblement.

Les vraies femmes, ce sont… les femmes. Point.

Plus tard, je veux que, peu importe son apparence, ma fille mette son maillot, la tête haute.

La vie est trop courte et l’été vraiment pas assez long.

C’est enfin l’été.

Fait beau, fait chaud, ça fait que fille, mets ton maillot, pis enjoy l’été !

Caroline Gauthier

La femme oubliée

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Nous sommes début juin et je suis incapable de dormir. Je me tourne et retourne sans cesse en n’ayant qu’une seule chose en tête : Noël. Parce que s’il y a une chose à laquelle on ne peut échapper, c’est bien le temps des fêtes.

Plus je vieillis et plus ce temps de l’année me fait souffrir. Je suis pourtant une femme, une mère et une conjointe épanouie. Le mal de mon passé vient parfois me hanter la nuit tout au long de l’année, mais quand vient le temps des fêtes, c’est immanquable. Malgré tous les bonheurs et les épanouissements vécus, dans mes moments de solitude, je réalise à quel point mes blessures internes ne seront jamais vraiment pansées.

Les obligations familiales me ramènent quinze ans en arrière, lorsque j’étais obligée d’aller aux fêtes familiales. Lorsque j’étais obligée de faire bonne impression et d’affronter ce membre de la famille qui profitait de moi. Qui profitait de mon innocence d’adolescente pour assouvir ses sombres désirs, m’entraînant par le fait même dans son tourbillon malsain.

Je faisais alors semblant que j’étais à l’aise et heureuse de me retrouver en famille, quand tous et chacun savaient très bien ce qui se passait, mais ne faisait rien. J’étais la plus jeune de la famille et lui, l’aîné. J’étais le mouton noir de la famille et lui, celui à qui on pardonnait tous les déboires.

Je me rappelle à quel point la jeune adulte a pleuré en position fœtale à l’approche de Noël. Seule, en silence. Dans mon trois et demie qui devenait si grand et vide. Parce que tout était une question d’apparence. Peu importe la raison du rassemblement, j’affichais mon plus beau sourire pour ne pas décevoir mes parents.

Maintenant que je suis mère, j’ai enseveli cette partie de moi bien loin dans un petit coin sombre de mon cerveau. Certains disent avoir droit à leur petit jardin secret et bien moi, c’est une plantation de mauvaises herbes. J’ai beau y avoir planté les plus magnifiques fleurs jamais trouvées, la racine de mes mauvaises herbes est trop tenace.

À l’approche des fêtes, je tente de mettre de la magie dans la vie de mes enfants. Pour leur bonheur bien sûr, non le mien. Mais l’année dernière, j’ai éclaté. En essayant de les coucher pour une simple sieste, je me suis mise à pleurer. Sans raison précise. Mon grand de sept ans me regardait avec tant de peine. Il voulait clairement m’aider. Mais j’étais incontrôlable, fallait que ce trop-plein de moisissure sorte. J’ai pris un oreiller afin de hurler et de pleurer le plus fort et le plus vite possible afin de redevenir la mère rationnelle et heureuse que je suis.

Je me suis juré de ne plus jamais faire de scène devant mes enfants. Pour leur bien. Ces petits anges ne méritent pas une mère tourmentée, pire encore, ils ne méritent pas de connaître la tristesse durant le temps des fêtes.

Cette femme que j’ai oubliée tente sauvagement de refaire surface dès qu’elle en a l’occasion. Mais une chose est certaine, elle ne parviendra jamais à détruire ces fleurs que j’ai plantées dans mon jardin de bonheur.

 

Eva Staire

 

 

Le terrain est toujours plus vert chez le voisin

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Le terrain est toujours plus vert chez le voisin : c’est connu! Daussi loin que je me souvienne, jai envié les autres. Leurs beaux terrains verts m’ont toujours semblé plus invitants que le mien, couvert de mauvaises herbes et de garnotte.

Petite, j’enviais mes voisines d’en face parce qu’elles avaient des poupées des New Kids On The Block et pas moi! Vers la fin du primaire, je jalousais tellement ma camarade de classe, qui semblait avoir tous les talents, que j’avais confectionné une poupée vaudou à son effigie pour rééquilibrer un peu les choses (rassurez-vous, ce fut complètement inutile! Aucun enfant ne fut blessé ni maltraité!) Au secondaire, je détestais les filles minces, populaires et habillées à la dernière mode. Adulte, j’ai trouvé injuste de voir mes copines aller à l’université, tomber enceinte avant moi, se faire construire de grosses baraques, voyager à travers le monde, etc.

Et puis, j’ai compris…

Tu sais, ton couple de voisins, ceux qui habitent la grosse maison, avec le beau spa, le gros garage, le magnifique aménagement paysager et les deux voitures de l’année stationnées à l’avant? Et bien ce quon ne sait pas, cest que ça fait maintenant dix ans qu’ils essaient en vain d’avoir un enfant : un enfant qui ne s’achète pas.

Pis tu sais, ton ami Facebook, celui qui rayonne de zénitude, qui publie quotidiennement de belles pensées positives, qui ne s’accroche pas dans les valeurs superficielles et matérialistes, qui semble si serein et épanoui? Et bien ce quon ne sait pas cest quau fond, il se sent comme un échec monumental; il se remet en question constamment. Les belles citations quil publie, il espère y croire un jour, mais il n’est pas rendu là.

Pis tu sais, ton amie parfaite, celle qui peut manger tout ce qu’elle veut sans prendre une once de gras, qui fait trois demi-marathons par année, qui avait perdu son poids de grossesse un mois seulement après l’accouchement? Et bien ce quon ne sait pas, cest quelle sentraîne de façon compulsive et se fait vomir tous les jours. Elle cache des barres de chocolat quelle mange en cachette et quand elle se regarde dans le miroir, son reflet la rend malade.

Pis tu sais, la petite famille parfaite que tu côtoies à l’aréna? Le beau petit couple, avec trois enfants, toujours aussi amoureux après dix ans? Celui qui fait plein dactivités en famille, qui habite une mignonne petite maison et qui se promène toujours main dans la main? Et bien, cette famille-là, c’était la mienne. Ce que vous ne saviez peut-être pas, cest quon n’était plus amoureux depuis longtemps, quon parlait de séparation toutes les semaines et quon ne se touchait plus depuis des mois. Le papa souffrait d’un problème de santé mentale, il découchait de temps en temps sans dire à la maman où il était, et la maman s’endormait en pleurant TOUS les soirs.

On voit constamment défiler des statuts Facebook et des photos où on «tague» le bonheur. Devant ces étalages de réussites et de bonheur sans nuages, on en vient à penser que tout le monde est plus heureux que nous. Mais sait-on ce qui se passe réellement dans la vie des autres? Et de toute façon, est-ce vraiment important? Le bonheur du voisin vient-il vraiment ternir le nôtre? Nous avons tous notre lot de malheurs, petits et grands. Les apparences peuvent être trompeuses.

Donc la prochaine fois que vous trouverez le terrain plus vert chez le voisin, arrêtez-vous. Il sagit peut-être de gazon synthétique ou peut-être que des petits vers blancs s’y cachent. Prenez plutôt le temps d’arroser et de nourrir le vôtre!

 Steph Nesteruk