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Tenir pour acquis

Nous voilà de retour en confinement total, et avec maintenant plus

Nous voilà de retour en confinement total, et avec maintenant plus de restrictions dont le couvre-feu.

Toutefois, on y survit.

On s’y adapte.

Cette étrange période de pandémie continue de nous apprendre la leçon qu’on tient énormément de choses pour acquises dans la vie.

Plus on nous enlève des privilèges et que l’on continue de respirer, de bien manger, de passer des moments de bonheur autant à l’intérieur qu’à l’extérieur, plus on se rend compte que tout le reste qui nous manque, aussi gros soit-il, n’est pas essentiel.

C’est vrai que ce mot nous frise les oreilles, mais ça reflète une réalité qu’il y a tellement de choses de la vie « normale » qui sont des cadeaux, des bonus.

Ce virus nous a permis de réaliser à quel point, parfois, on ne voit pas la valeur de quelque chose, de quelqu’un, d’une action, d’un moment.

Ça permet de remettre nos priorités aux bonnes places. On se rend compte que c’est le contact humain de nos proches qui nous manque le plus. Que le temps passé avec eux n’est pas acquis lui non plus.

Je suis une fervente fan des restaurants, cinémas, parcs d’attractions, festivals et voyages, mais qui réalise qu’on est extrêmement choyés de toutes les possibilités que l’on a connues avant 2020 et que l’on continuera d’avoir dans un futur prochain.

Marilou Savard

T’es tellement chanceuse, toi !

Si vous voulez me faire friser les oreilles, osez me dire : « Tâ€

Si vous voulez me faire friser les oreilles, osez me dire : « T’es tellement chanceuse, toi ! » À force de bouillir intérieurement, ça crée de l’humidité et ça fait friser mes organes auditifs.

  • T’es chanceuse, toi ! Tu es une lève-tôt !

Ok, j’ai un métabolisme, ou une génétique, ou l’habitude de me lever aux aurores. Mais je connais plusieurs personnes que ça ferait sacrer. C’est mon choix d’en faire quelque chose de positif. Plus de colleux avec les enfants, plus de temps pour paresser au lit, plus de tâches accomplies avant le réveil général de la maisonnée. Mais tout ça, ce n’est pas de la chance : ce sont des choix.

  • T’es chanceuse, toi ! Tu as quatre enfants ! Tous en santé !

C’est une façon de voir. J’aurais pu piger le mauvais numéro dans le sac de gènes. Oui, il y a une portion de hasard. Un gène défectueux se pointe le nez et c’est foutu ! Mais au jour le jour, je fais tout pour que mes enfants préservent leur santé. Ce n’est pas la chance qui place des légumes dans mon panier d’épicerie et qui amène mes enfants chez le médecin.

La santé que vous voyez, elle est physique. Pas de morve, pas de handicaps, pas de cellules cancéreuses. Mais il y a aussi une santé qui se passe entre les oreilles, qui est moins visible mais tout aussi importante. Et ça aussi, ça se travaille ! Quand vous dites à quelqu’un qu’il est donc chanceux, gardez à l’esprit que vous voyez seulement une partie de la réalité. Vous ne voyez ni tous les efforts derrière ce que vous appelez « chance » ni tout ce qui ne paraît pas et qui se trouve peut-être du côté sombre de la chance.

Et pour être honnête, si j’ai quatre enfants, ça n’a rien à voir avec la chance. Si on s’était fiés à la nature, on ne serait jamais devenus parents. On a dû prendre des décisions conscientes et y investir temps, énergie et pas mal d’argent, pas juste faire des parties de jambes en l’air ! Alors pour la chance, on repassera.

  • T’es chanceuse, toi. Tu as beaucoup voyagé !

J’ai économisé mon argent, j’ai mis les voyages dans le haut de ma liste de priorités, j’ai sacrifié d’autres options, j’ai embrassé mon choix avec tout ce qu’il comporte, que ce soit positif (les magnifiques couchers de soleil, les musées, les rencontres, les gelatos italiennes, la chaleur au mois de janvier…) ou négatif (les vaccins, la tourista, le décalage horaire, les araignées grosses comme des autobus…) Si vous tenez à appeler ça de la chance, admettez au moins que je fais ma chance. Et que vous pouvez faire la vôtre.

  • Wow ! T’es chanceuse, toi ! Tu es née le 7 du 7, 77 ! Ton chiffre chanceux, ça doit être le 7, hein ?

Si on considère qu’à l’âge de sept ans, j’enterrais mon père et mon cousin préféré et que je voyais ma grand-mère se diriger vers la mort… Je ne suis pas prête à appeler ça un chiffre chanceux.

Même quand vous me souhaitez « bonne chance », ça fait popper des points d’interrogation dans mon cerveau. Si je suis sur le bord d’accoucher, je n’ai pas besoin de chance, j’ai besoin d’assez de temps pour me rendre à l’hôpital ou à la maison des naissances, de bons soins, d’un conjoint présent, et de personnes compétentes qui prendront soin de mon bébé avec nous. Si je change d’emploi, ce n’est pas de la chance que je veux, c’est une équipe de feu, des défis à ma mesure, du temps pour m’adapter à la nouvelle situation. Et si je ne les ai pas, ce sera aussi mon choix de modifier les paramètres.

Avec l’idée de la chance vient l’idée de la malchance. Et la malchance, ça se change. On peut changer les énergies, faire des choix différents, se questionner sur soi et sur ses relations. Je suis une ardente défenseure du principe selon lequel on ne devrait pas se surprendre qu’une situation ne change pas si on ne fait rien de différent.

Vous voulez être plus chanceux ? Arrangez-vous pour que le beau et le bon trouvent votre chemin. Ou plantez-vous sur le chemin des bonnes personnes et des belles situations. On ne peut pas remporter un tirage si on ne met pas notre nom dans le chapeau. On ne peut pas remporter un tournoi si on ne s’entraîne pas et si on ne s’inscrit pas. Et on ne peut pas faire tourner la chance en notre faveur si on passe notre temps à envier la chance des autres.

Nathalie Courcy

Le bébé seul dans sa chambre d’hôpital

Ma fille avait deux mois. Tout à coup, rien n’allait plus… Elle

Ma fille avait deux mois. Tout à coup, rien n’allait plus… Elle chignait, se tordait de douleur et pleurait sans arrêt. La théorie de la poussée de croissance a été vite écartée : elle refusait le sein en dehors de son horaire habituel. Elle avait pourtant été si calme et souriante depuis sa naissance… Pas de fièvre. Aucun autre symptôme. Juste un bébé en crise, un petit saule inconsolable. Je l’amène à l’urgence.

On arrive à l’hôpital. Pas trop bondé, étonnamment. Je tends ma fille de deux mois à l’infirmière du triage et lui dis : « Y’a vraiment quelque chose qui ne va pas! Je ne reconnais plus mon bébé. Elle n’arrête plus de pleurer. » J’essaie de ne pas avoir l’air trop paniquée. Mais à l’intérieur, j’ai totalement perdu mes repères. Je déteste les hôpitaux et il faut que mon feeling de maman soit fort en ti-pépère pour que j’y aille! L’infirmière a l’air zéro-convaincue. Pas de fièvre. Pas de symptômes. Elle fait des prises de sang « pour être bien sûre ».

Les résultats sanguins arrivent. Infection urinaire sévère. Les reins sont atteints. On lui donne une chambre. Ma petite poule a deux mois et est allaitée exclusivement. Je ne me pose aucune question et la suis dans la chambre qu’on lui a assignée. La « chambre » se résume à une pièce dans laquelle sont cordées quatre bassinettes, une dans chaque coin. Je me tourne vers l’infirmière et lui demande où je vais dormir… Parce que bébé boit aux deux ou trois heures et qu’il est hors de question que je la quitte des yeux de toute façon. L’infirmière me regarde, l’air désolée, et tente de me rassurer en me disant : « Attendez, je vais vous chercher une chaise. ». Je ne savais pas à ce moment-là que j’allais passer quatre jours à dormir sur cette chaise, à côté de mon bébé.

Dans la chambre, il y avait trois autres mini-patients. L’infirmière m’explique que ma fille se trouve dans la chambre des bébés de moins de trois mois. Notre premier co‑chambreur avait un mois et demi. Sa maman était avec lui. Notre seconde co‑chambreuse avait deux mois aussi. C’était un de ces bébés qui arrivent en paquet de trois (oui, oui, des triplets!) et ses deux autres sœurs avaient déjà eu leur congé de l’hôpital. J’avais peine à imaginer la maman à la maison avec ses jumelles, la tête et les bras pleins, mais le cœur bien vide de ne pas avoir tous ses bébés à la maison avec elle. Les grands-parents se relayaient pour veiller sur la petite triplette combattante et la visitaient tous les jours.

Puis, il y avait ce quatrième bébé. Celui en face du lit de ma fille. Il était branché par plus de fils que je pouvais en compter… Ses machines sonnaient l’alarme trop souvent… Les infirmières tentaient de se relayer pendant leurs pauses pour lui offrir une chaleur humaine. Il avait un peu moins de trois mois. Quand ma fille était endormie, je demandais si je pouvais le prendre aussi. Les infirmières me répondaient gentiment que malgré le gros coup de main que ça aurait pu leur apporter, les procédures interdisaient les parents des autres patients de toucher le bébé, pour assurer qu’il n’y ait pas de contagion. Ma fille avait une infection urinaire, pas la varicelle… Mais la procédure était la procédure.

Je repense à ce bébé, des années plus tard, et j’ai encore mal à mon cœur de maman. Durant les quatre jours de notre séjour, les infirmières et les médecins l’ont ramené à la vie plusieurs fois. Et il était si seul, dans son grand lit froid. La quatrième journée, sa mère lui a rendu visite. Elle est restée vingt minutes environ, s’est informée de son état, sans même le prendre, et est repartie en me parlant du carnaval auquel elle allait assister. J’étais sidérée. Le cœur en miettes. Je ne pouvais pas comprendre. La nuit, en berçant ma fille, je chantais plus fort pour qu’il m’entende. Je me disais qu’il avait besoin d’entendre une voix rassurante, pleine d’amour. Il aurait mérité des câlins à l’infini et de l’amour à profusion. Il avait tous les soins nécessaires, mais sans maman, rien n’est plus pareil… Je racontais mes histoires plus fort, pour que ma voix porte jusqu’à lui. Juste pour qu’il sache qu’il n’était pas seul.

Loin de moi l’idée de juger les actions de la mère. Elle aussi méritait un bébé en santé, rose et tout sourire. Elle était peut-être trop fatiguée ou peinée pour venir… Elle avait peut-être déjà entamé son deuil… Je ne suis pas là pour juger ses compétences parentales ni sa volonté.

Je lève mon chapeau aux infirmières, qui donnaient à ce bébé tellement de soins, tout en étant empathiques et chaleureuses. Elles lui ont donné tout ce qu’elles pouvaient, à travers les contraintes d’horaires et de procédures.

Je ne saurai jamais si ce bébé a survécu. Selon les bribes d’informations que j’entendais, je ne pense pas que ce soit le cas… Je suis revenue chez moi, après quatre jours à dormir sur une chaise, à manger des sandwichs froids et à prendre des douches très sommaires… Et la première chose que j’ai faite, malgré l’heure tardive ce soir-là, c’est prendre mes enfants sur mes genoux, les bercer et leur chanter une berceuse. Parce qu’on ne sait pas ce que la vie nous réserve, et qu’à travers les crises de bacon et les dégâts de lait, on a parfois tendance à oublier la chance qu’on a. La chance de pouvoir serrer nos enfants si forts dans nos bras. La chance de les voir respirer, marcher, courir et découvrir la vie. La chance de pouvoir leur montrer à quel point on les aime. La chance d’être une maman.

Savourez votre chance. Bonne fête des Mères.

Joanie Fournier

 

Les amis

Les amis. Ils sont précieux. Certains sont pour la vie, d’autres

Les amis. Ils sont précieux. Certains sont pour la vie, d’autres sont seulement de passage. Certains sont retrouvés et d’autres sont perdus. Certains sont proches et d’autres sont si loin. Ils sont mon oxygène, ma force, ma béquille, ma joie de vivre. Ils sont là. Toujours là.

Dans les pires moments de mon existence, je peux compter sur eux. Ils me ramassent, recollent les morceaux de mon âme dévastée et me réapprennent à marcher.

Ils ne me jugent pas, ne parlent pas dans mon dos, ne me salissent pas, ne m’attaquent pas, ne me fusillent pas du regard au détour d’une rue. Quoi que je fasse, ils acceptent, ils aident, ils supportent, ils soutiennent. Ils me prennent comme je suis. Avec eux, je peux être moi, sans maquillage, sans chichi et je suis libre de dire ce que je pense.

Je peux débarquer n’importe quand, les yeux rougis, le regard perdu : leur porte sera ouverte et leurs bras réconfortants. Souvent, je n’ai pas besoin de parler. Ils savent. Nos regards suffisent à nous comprendre.

Ils sont tous différents, mais ils ont ce point commun : ils font partie de ceux qui partagent mes passions, ma folie, mes angoisses, mes réussites, mes secrets.

Toute ma vie, j’ai été entourée, très entourée, d’amis si précieux. Parfois, je me suis trompée, bien sûr… J’ai donné mon amitié à des personnes malsaines qui n’ont pas hésité à me rouler dans la boue. La méchanceté n’a pas de limites chez l’humain. Une peine d’amitié est une véritable peine d’amour. Mais on en ressort plus fort, moins idiot, un peu moins généreux aussi.

Les amis me font oublier cette méchanceté et me montrent chaque jour que la race humaine est belle. Ils me donnent de l’espoir. Oh! Que oui, j’ai toujours été choyée et entourée d’amis! Et je crois au plus profond de moi que, sans les autres, on n’est rien.

Merci à tous les amis qui ont croisé, qui croisent ou qui croiseront ma route. Chacun de vous a une place unique dans mon cœur.

Gwendoline Duchaine

 

Les secondes chances

À qui de droit,

Je ne te dérangerai pas longtemps, juste le temps

À qui de droit,

Je ne te dérangerai pas longtemps, juste le temps de te dire que la vie est belle.

Les erreurs sont humaines et l’important, c’est d’apprendre de chacune d’elle. Ne jamais faire d’erreurs ne démontre pas qui on est. Par contre, en faire et savoir se relever, apprendre et grandir, ça fait de toi quelqu’un de fort et quelqu’un de bien. Les douleurs du passé ne partiront jamais à 100 %.

Parfois, tu auras envie de te taper sur la tête. Va dehors et prends une grande bouffée d’air. Aime-toi. Respecte-toi et apprends à te regarder dans le miroir et à te dire :« Hey toi, je t’aime.» La meilleure amie que tu peux avoir, c’est toi. N’oublie jamais ça.

La citation dans le titre n’en est pas une de moi. C’est quelque chose que j’ai entendu… Pendant un épisode de Grey’s anatomy haha! Cette citation m’a fait du bien et j’espère qu’elle aura le même effet sur vous.

« Chaque jour, on a des secondes chances pour devenir ce qu’on a toujours voulu être. On peut laisser notre passé derrière nous ou on peut en tirer une leçon et lui faire honneur. On peut décider qu’il n’est jamais trop tard pour changer. Soyez reconnaissant, prenez cette chance et ne la bousillez pas »