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Faire couvertes à part

Faire couvertes à part

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Faire couvertes à part

 

Je m’étais préparée à bien des changements en devenant parent. J’imaginais avoir moins de temps pour moi, devoir courir partout tout le temps et j’en passe. S’il y a bien une chose que la maternité m’a confirmée, c’est que ça ne sert à rien d’anticiper ce qui s’en vient, la vie nous surprend toujours ! Mon dernier constat, après 4 ans d’allaitement de jour et de nuit et des centaines de nuits en cododo, je dois me rendre à l’évidence, mon mari et moi faisons couvertes à part !

 

Je ne l’avais pas vue venir celle-là !

 

Nous n’avons jamais fait chambre à part, mais les bébés sont restés dans notre lit pendant les premiers mois de leur vie. Question sécurité, c’était beaucoup plus simple de gérer chacun notre couverte. Mais voilà maintenant plusieurs mois que ce n’est plus le cas et pourtant, la semaine passée, je me suis aperçu que nous continuions de faire couvertes à part. J’en ai parlé à mon mari qui m’a confirmé son bonheur infini d’avoir une couverte juste pour lui qui le garde au chaud toute la nuit. Il paraît que je suis une voleuse de couvertes ! J’en doute, mais bon, pas le choix de constater l’étincelle dans ses yeux qui me confirme que dorénavant, nous nous collerons avant la nuit, puis nous regagnerons chacun nos couvertes.

 

Cette réalité me fait sourire. Je suis certaine que les parents ont plein de petites nouvelles habitudes créées par l’arrivée de bébé, mais qui se poursuivent par la suite. Des scénarios imprévus, des ajustements nécessaires qui, au final, nous rendent plus heureux.

 

 

En y repensant, je m’imaginais avoir plein de choses en moins avec la parentalité, mais je n’imaginais pas tout ce que j’allais avoir en plus. Plus d’amour, plus de rires, plus de sensibilité… et plus de couvertes !

 

Et vous ? Une nouvelle petite habitude qui s’est glissée dans votre vie de parents ?

 

Eva Staire

Maudites catégories

Depuis que j’ai des enfants, j’ai remarqué que les parents tentent de

Depuis que j’ai des enfants, j’ai remarqué que les parents tentent de se regrouper par catégories de parents… Les maternantes, ceux qui font du cododo, celles qui allaitent, ceux qui font du portage, celles qui prônent la DME (diversification de l’alimentation menée par l’enfant), ceux qui font des purées, etc. Et j’avoue que je ne vous comprends pas, chers parents.

Quand je partage une photo de moi, bébé au sein, en train d’allaiter, immanquablement, il y aura des commentaires sur l’allaitement. « C’est si beau un bébé qui boit au sein! », « J’aurais aimé ça pouvoir allaiter! », « Ouf, tu allaites encore! », « À quel âge tu penses arrêter? » « Es‑tu pro-allaitement? »… Pro‑allaitement? Je ne savais pas qu’en nourrissant mon bébé, je devais choisir un camp de parents… Moi, je pensais juste que je nourrissais mon bébé. J’allaite parce que quand mon bébé est né, il est allé boire au sein pis tout s’est super bien passé. Je n’ai pas réfléchi plus loin que ça, et je ne savais pas que ça me prendrait une carte de membre… Je ne l’ai pas fait pour offenser celles qui nourrissent leurs bébés au biberon ni pour narguer celles qui voulaient allaiter et pour qui ça ne s’est pas passé comme prévu. J’ai juste allaité naturellement, sans me poser de questions…

La semaine passée, j’ai partagé une photo de mes enfants et moi, au lever du matin. Cheveux couettés, visages fripés, et tous collés dans mon lit. Et encore une fois, les commentaires ont fusé… « C’est tellement beau le cododo! », « Ouf, moi je serais pas capable! J’ai besoin de mon intimité… », « Ils dorment tous dans ton lit? » Et j’ai réalisé encore une fois que j’étais, sans m’en rendre compte, dans une catégorie de parents… Mes enfants n’avaient pas dormi dans mon lit durant la nuit, mais ils étaient tous venus me rejoindre au petit matin pour qu’on se colle tous ensemble. J’ai beau retourner ça dans tous les sens, je ne vois pas où est le mal… Mais j’ai décidé de ne pas contredire ceux qui m’avaient déjà catégorisée dans les mamans -pro-cododo, tout simplement parce que je me fiche de ces catégories. Je n’ai pas le sentiment d’appartenir à aucune…

Hier, mon bébé a commencé à manger. Je lui ai donné des céréales d’avoine. Sans réfléchir plus loin que ça. Parce qu’il avait faim au souper, et que j’en avais dans l’armoire. Ça aurait pu être n’importe quelle autre sorte de céréales d’ailleurs, ça ne faisait aucune différence pour moi. Et encore une fois, sous la photo partagée, les commentaires sont apparus… « Déjà les céréales? Il n’est pas trop jeune? », « Trop jeune? Ben non! Il était temps qu’il lâche maman! », « Pourquoi tu ne fais pas la DME!? C’est teeeeeellement plus nice la DME que les purées! ». Donc, parce que j’ai donné une fois des céréales d’avoine à mon bébé, je suis officiellement catégorisée comme maman -anti-DME-pro-purée… Sérieusement? Et si demain je lui donne une carotte blanchie à gruger, est-ce que je change automatiquement de catégorie? Est‑ce que ça me prend une autorisation écrite du club des mamans-DME? Et si bébé préfère les purées? Et si bébé préfère les aliments entiers? Parce que moi, je suis naïve comme maman… Je pensais juste m’adapter à ses goûts au fur et à mesure…

J’aimerais vraiment que quelqu’un m’explique à quoi ça sert, toutes ces catégories de parents… parce que pour être bien honnête, je n’en vois vraiment pas l’utilité.

Mes enfants, ils ont dormi dans leur propre lit dès le jour 1. Puis quand ils le veulent, ils viennent se coller avec papa et maman dans notre lit. Je ne suis pas POUR le cododo, ni CONTRE.

Mes enfants, je les ai allaités parce que c’était facile. Je ne suis pas POUR l’allaitement, ni CONTRE.

Ils se sont sevrés seuls, avant même que j’y pense, vers neuf mois. Je ne me sentais pas forcément prête, mais je les ai respectés dans ce besoin d’autonomie. Je pensais bien continuer d’allaiter le soir au coucher, mais ils repoussaient le sein. Je ne suis pas POUR l’allaitement prolongé, ni CONTRE.

Mes enfants, ils ont mangé des céréales pour bébé. Certains ont préféré les purées jusqu’à quinze mois. D’autres ont voulu de gros aliments entiers dès six mois. Et je n’ai de préférence ni pour l’un ni pour l’autre. Je ne suis pas CONTRE les purées, ni POUR la DME.

Mes enfants, je les ai portés en maman-kangourou, tant et aussi longtemps qu’ils étaient confortables. C’est aussi simple que ça. Je ne suis pas POUR le portage, ni CONTRE.

Mes enfants, je les ai élevés de mon mieux, en tentant de m’adapter à chacun d’eux. M’adapter à chaque personnalité, aux besoins de l’un et aux demandes de l’autre. Sans jamais me casser la tête à essayer d’entrer dans des catégories de parents.

Et si tous les parents essayaient d’entrer dans une seule et même catégorie? Celle des parents. Celle des parents qui font de leur mieux pour rendre leurs enfants heureux. Les autres catégories devraient tellement disparaître ainsi que tous les jugements qui viennent avec.

On est tous des parents. On aime tous profondément nos enfants. Et c’est la seule catégorie qui compte dans la vie. La catégorie des parents aimants, ça, je suis POUR.

Joanie Fournier


Papa, j’ai une question… S’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît…

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Voici le préambule de ma fille cadette lorsqu’elle veut faire un cododo avec nous. Dans ma petite enfance, j’étais comme elle. J’ai dormi à plusieurs reprises avec mes parents parce que j’avais des frayeurs et des terreurs nocturnes qui me terrassaient. Malgré le fait que je dormais dans la même chambre que mes deux frères plus vieux, j’avais peur. La lumière rouge extérieure du voisin ressemblait aux yeux d’un démon, le garde-robe était rempli de monstres, j’avais crainte de me faire prendre par des mains sous le lit et dans le passage, je devais courir comme un fou pour me rendre à la chambre de mes parents, pour ne pas me faire avaler par la lueur de la toilette. Quel bonheur lorsque j’arrivais à destination et que la place à côté de ma maman était libre! Je dois vous dire que je viens d’une famille de quatre enfants et que je suis le troisième de la lignée. Ma sœur, bébé de la famille, avait aussi ses peurs à elle à ses heures. Quelquefois, je devais me contenter de la place à côté de mon Papa. Pas que je n’aimais pas ce côté du lit, mais rien ne peut prendre et remplacer la place d’une maman qui nous accueille et nous cajole pour nous rassurer. 

 

Le cododo a fait partie de mon enfance et je n’y vois que du bien pour l’enfant. Je ne suis pas thérapeute ou pédiatre, mais les frayeurs nocturnes m’ont fait peur longtemps et je peux très bien me mettre à la place de ma fille. Je la guide, lui explique qu’il ne s’agit que de peur que l’on se crée soi-même, mais je la soutiens dans ses peurs. Je sais ce que c’est de vivre ces expériences. Chez nous, le cododo se fait lorsque nous, mon épouse et moi, le décidons. De nuit, nous sommes un peu plus flexibles, disons-le ainsi. 

 

À la maison, chez les Wilky, on appelle cela faire un camping. Maman et Papa font dodo dans leur lit et les filles sont, une au pied du lit et l’autre sur un des deux côtés du lit, au sol. Petit matelas bien confortable, sac de couchage ou mille couvertures, oreiller ainsi que tout le tralala nécessaire pour le dodo et le tour est joué. J’ai un peu pimpé le cododo de ma jeunesse pour celui que j’offre et que je permets à mes filles de vivre aujourd’hui. Elles garderont, j’en suis certain, de beaux souvenirs de ces moments passés dans la chambre de Papa et Maman. Je crois que de mon côté, j’y trouve mon compte aussi. Je peux les regarder dormir avec amour et apprécier le calme de leur dodo. J’apprécie vraiment ces beaux moments, moi aussi.

 

« Papa, j’ai une question… S’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît… » 

Ma plus jeune m’apostrophe toujours de cette façon et c’est pour cela que j’ai intitulé mon texte ainsi. Il s’agit maintenant d’un moment de rigolade et de rire parce que lorsqu’elle débute sa phrase en disant : « Papa, j’ai une question », je lui réponds systématiquement ceci : « S’il te plaît, s’il te plaît, s’il te plaît, on peut faire un camping », en y ajoutant une touche de voix à la BeeGees. 

 

Il est certain qu’il ne s’agit pas d’une histoire de routine. Nous profitons du temps des fêtes, de la relâche scolaire, des jours fériés, des longs weekends pour profiter de ces occasions pour autoriser un camping. Un cododo à la façon camping Wilky n’est pas toujours de tout repos, alors on choisit les moments appropriés pour le faire. 

 

J’adore ces petits rassemblements. Je l’ai mentionné plus tôt, j’étais dans la même chambre que mes deux frères aînés. En quatrième secondaire, j’étais pensionnaire depuis quatre ans dans un collège à Rigaud, mais cette année-là, j’avais ma propre chambre à moi tout seul. J’aimais mes moments de solitudes. Lorsque la nuit tombait, je n’avais pas peur, mais je me sentais seul. Avoir grandi dans une chambre à trois, faire le cododo, être pensionnaire et partager son espace dans un dortoir pendant trois ans avec plusieurs jeunes ados comme moi et ensuite, me retrouver dans une chambre seul, je trouvais cela difficile. Il m’arrivait d’aller rejoindre deux autres amis en cachette lorsque les lumières étaient éteintes dans les corridors en me faufilant dans leur chambre. Je dormais soit dans le lit d’un ami qui me laissait son lit et lui dormait au sol, soit je dormais au sol. 

 

Ces moments ont marqué mon enfance positivement et je m’en réjouis encore en y pensant. Que de beaux et bons moments qui ont bercé ma jeunesse et dont je ne garde que de bons souvenirs aujourd’hui. 

 

Je demeure convaincu que les moments que l’on crée en permettant à nos belles filles, mon épouse et moi, de vivre nos nuits de Camping Wilky marqueront leur enfance à leur tour. 

 

Sur ce, je dois y aller. 

 

J’entends une petite voix douce me demander : « Papa, j’ai une question………. »

 

Karl Wilky

Petit traité du cododo selon MOI

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J’ai dormi collée sur ma mère jusqu’à ce que je me fasse un chum. Ces moments sécurisants où je pouvais me faire bercer par Morphée étaient délicieux ! Oh que j’aimais sortir de mon lit au beau milieu de la nuit, me voyant déjà au chaud sous la couette de ma mère… J’ai tellement aimé ces moments que maintenant…

 

Je vis la même chose avec ma mini. Elle adore venir se faire écrabouiller entre ses parents. Même si cela veut dire qu’elle doit faire deux lits au petit matin, elle adore ! Grande fille a, elle aussi, eu ses périodes où elle venait nous rejoindre, mais elle préfère le confort de son lit.

 

Il y a plein d’opinions diverses sur le sujet du cododo.

 

On dit que cela empêche les enfants de s’endormir seuls (je suis une adulte et je dors avec mon chéri mari et je peux vous dire que lorsque je m’endors, je suis seule… avec mon sommeil !)

 

On dit que cela interfère avec la vie sexuelle des parents (je peux vous dire que lorsque ma fille voit la porte de ma chambre fermée, elle sait que l’on fait l’amour et n’a pas du tout envie d’y entrer !)

 

On dit que l’habitude du cododo est difficile à perdre (je suis plutôt en accord, car je me suis probablement mariée pour ne pas dormir seule… comme si c’était l’unique raison !)

 

On dit que le cododo est une source de problèmes psychologiques (tout comme l’insécurité et l’abandon causent des troubles psychologiques… on ne s’en sortira pas, nos enfants auront des problèmes dans la tête, je préfère juste qu’ils ne proviennent pas de la peur !)

 

On dit tellement de choses sur le cododo que lorsqu’on le pratique, on se sent coupable. On n’ose pas en parler ni même y faire référence. Surtout que tout le monde a son opinion. Bonne ou mauvaise, cette pratique ne laisse personne indifférent.

 

Nous pratiquons le cododo chez nous. Nos filles seront adultes un jour. On repensera à tous ces beaux moments doux. On crée des souvenirs même en rêvant. Traitez-nous de parents indignes si cela peut vous faire du bien. On est en paix avec ça. On finira sûrement par acheter un lit plus grand, quoique…

 

Moi je dis qu’un moment donné, notre fille ne viendra plus nous rejoindre. En attendant, si je me fie à moi, je n’ai pas trop mal viré… quoique… !

 

Et vous, vous pratiquez le cododo ?

 

Martine Wilky

 

Le cododo m’a sauvée

« Moi, mon fils va faire ses nuits ben assez vite ». Ã

« Moi, mon fils va faire ses nuits ben assez vite ». Ça, c’était la maman plus naïve en moi qui parlait. Enceinte, j’avais tout un plan dans ma tête de quand je ferais quoi pour que coco soit ci, fasse ça. Une fois le coco dans mes bras, ç’a un peu pris le bord!

À trois mois, mon fils faisait des nuits. Ben oui! Il a arrêté de boire la nuit, faisait des dodos de 21 h à environ 5 h. Sauf que dans ma tête de jeune maman essoufflée et épuisée, 5 h, c’était tôt. Un peu trop.

J’ai commencé à l’amener dans mon lit, « juste pour quelques minutes », le temps de me décoller les yeux. À ce moment-là, j’ai compris : on était tellement bien ensemble! Coco se rendormait, blotti contre moi. Au chaud, on se berçait ensemble dans notre réconfort et notre bulle d’amour.

Assez rapidement, ma fameuse fatigue extrême est partie. Ma bonne humeur est revenue. Non seulement je dormais plus, mais je dormais tellement mieux. Parce qu’une fois que coco a compris, il a commencé à venir nous rejoindre de plus en plus tôt. Parfois, il est même venu avant que je me couche moi-même. Et savez-vous quoi? Je trouvais ça bien correct!

Avec mon mari, on a établi des balises personnelles à nous. Pour nous, il est important que coco s’endorme dans son lit. Ça nous donne une intimité, ça nous permet de relaxer à deux et, selon nous, ça nous donne le meilleur des deux mondes.

J’ai eu droit à tellement de commentaires désobligeants… « Il va s’habituer, tu ne pourras jamais enlever cette mauvaise habitude » est celui qui revient le plus souvent. Je suis loin de considérer que c’est une « mauvaise » habitude, mais bon, sait-on! « Les gens » connaissent probablement mieux que moi ma dynamique familiale? Quand je deviens exaspérée, je leur réponds toujours la même chose… « Promis, à seize ans, il dormira avec sa copine et pas avec moi! ». Ça marche à tout coup!

Est-ce que ça se peut que moi, je sois tellement bien là-dedans que j’en aie besoin? J’ai des problèmes d’anxiété, et me coucher aux côtés de mon fils, ça m’aide. Après une grosse journée stressante et occupée, me bercer doucement à ses côtés me fait l’effet d’un reboot, et j’ai beaucoup moins de crises de panique ou de difficulté à gérer mes émotions. Je ne l’utilise pas contre son gré, évidemment; je suis à l’écoute et quand il sera prêt à passer à autre chose, je m’ajusterai moi-même. Comme ce n’est pas le cas pour l’instant, je prends mon mal en patience envers les gens qui malheureusement, pensent que je suis un brin hippie!