Tag divorce

Faire confiance à l’univers

Après une quinzaine d’années de vie commune, divorce. Nos chemin

Après une quinzaine d’années de vie commune, divorce. Nos chemins n’étaient plus parallèles. Notre petite famille a éclaté. Garde partagée. Nos deux belles cocottes ne comprenaient pas trop ce qui se passait. Ça m’a rentré dedans. J’étais à terre, complètement désemparé. J’avais besoin d’aide. Je voulais comprendre ce qui s’était passé. Pourquoi ce fossé s’était‑il creusé entre nous au fil du temps ? Pourquoi « Pour le meilleur et pour le pire » ne voulait rien dire pour elle ? Je me suis ramassé à la petite cuillère et suis allé voir une psychologue. Je me souviens encore de la toute première séance. J’étais déterminé. Je voulais comprendre. Ce jour‑là, sans trop le savoir, j’ai débuté un merveilleux cheminement qui m’a permis de vivre une transformation. Et aujourd’hui j’en suis fier.

J’ai compris que notre mariage n’était pas fait pour durer. Depuis le début, il avait une date de péremption. Que nous n’étions pas compatibles, finalement. Nous avons vécu ce que nous avions à vivre. Ce divorce a été un épisode douloureux, mais avec du recul, je remercie l’univers de me l’avoir fait vivre. Mon âme avait besoin de vivre cette expérience très émotionnelle pour grandir et s’épanouir. Je ne suis plus la même personne que j’étais. J’ai réussi à dépoussiérer ma sensibilité qui s’était réfugiée dans un coin reculé de mon cœur. « Tu as zéro intelligence émotionnelle », me disait mon ex-conjointe. C’était tellement faux. J’étais blessé, voilà. System shutdown. La thérapie m’a permis de réparer le filage qui était brisé entre ma tête et mon cœur. J’ai appris à ressentir et à comprendre mes émotions, à ressentir mon énergie et celle des autres. Ce cheminement magnifique n’aurait pas été possible si je n’avais pas vécu ce divorce. Merci, univers. Je me suis retrouvé. Et j’ai appris une leçon très importante : ne jamais avoir peur d’être moi-même et d’apparaître.

Quelques années se sont écoulées depuis le divorce.

Aujourd’hui, je partage ma vie avec une âme merveilleuse avec qui je vis un amour profond. Merci, univers. Ma nouvelle conjointe et moi avons choisi de vivre ensemble. Dès l’annonce de notre beau projet de vie commune et de famille unie, j’ai senti une résistance de la part de mes filles. Je suppose qu’elles ne voulaient pas briser leur routine, soit celle d’avoir leur papa à elles toutes seules une semaine sur deux. Elles étaient réticentes à faire partie d’une deuxième famille recomposée. Qu’étais-je censé faire ? Reporter à plus tard le beau projet que ma conjointe et moi caressions ? Non. Nous avons choisi de faire confiance à l’univers. Nous avons donné le GO à notre projet. Quelques mois plus tard, nous étions tous sous le même toit.

Aussitôt déménagés, voilà que la pandémie liée à la COVID‑19 a confiné notre nouvelle famille recomposée à la maison. On ne l’avait pas vue venir, celle‑là. L’adaptation a été moins graduelle que prévu. Mais nous n’avions pas le choix. Mes adolescentes, déjà fragiles à l’idée de déménager et d’avoir à partager leur papa avec une autre femme et ses enfants, ont eu de la difficulté à s’ajuster et à s’adapter. « Ils sont différents de nous. » « On n’a rien en commun avec eux. » « Ses enfants sont turbulents et bruyants. » « On n’a pas choisi de déménager. » « C’était ton choix, pas le nôtre. » Quand l’être humain résiste au changement, il se concentre uniquement sur les irritants et fait abstraction de tout ce qui est positif et qui peut favoriser la croissance et l’épanouissement. Et c’est pire encore quand l’ex-conjointe se mêle de tout ça en arrière-plan.

Voilà que quelques mois plus tard, ma plus vieille a choisi d’aller vivre chez sa mère à temps plein. Bien que son choix m’ait fait beaucoup de peine, je l’ai accepté. Elle était soulagée de savoir que je n’étais pas fâché et que je continuais à l’aimer. Notre relation va continuer d’évoluer, mais d’une manière différente. Quelques semaines plus tard, sa sœur cadette a fait le même choix. J’étais atterré. Je le suis encore.

Mes filles, je les aime, je les adore. Je leur ai proposé une nouvelle vie. Un cheminement différent. Ma conjointe et moi avons tout fait pour rendre la transition la plus agréable pour toute la famille : rénovations pour que chaque membre puisse avoir sa chambre, ajustements au niveau des repas, activités organisées pour favoriser la création de nouveaux liens, etc. Tout ça pendant le merveilleux confinement. Mais depuis le début, je ressens une résistance chez mes filles. Une fausse croyance que ça ne marchera pas, que ça ne marchera jamais. Et depuis le tout début, il y a mon ex-conjointe qui essaie de s’ingérer dans notre projet par tous les moyens possible en s’interposant entre nos filles et moi. Franchement pas agréable. Et inacceptable.

Notre nouvelle famille recomposée se transforme déjà et devra poursuivre son évolution d’une manière différente. Ça nous fait vivre beaucoup d’émotions.

Peu importe ce qui arrivera dans les jours et les mois à venir. Je fais confiance à l’univers. Rien n’arrive pour rien.

Le papa anonyme

Quand devient-on un « ex »?

Ils vécurent heureux, eurent des enfants… Et puis, plus rien n’

Ils vécurent heureux, eurent des enfants… Et puis, plus rien n’allait et ils se sont séparés. Pas la fin idéale en soi et personne ne souhaite que son histoire familiale connaisse cette fin. Est-ce qu’une séparation implique nécessairement deux adultes à couteaux tirés? Devenir « l’ex » avec tout le mépris que ce terme sous-entend, ça arrive quand au juste?

Aucun couple avec des enfants ne souhaite en venir à la séparation. Pourtant, ça arrive de plus en plus fréquemment de nos jours. Je ne vous apprends rien en disant que le principal lors d’une séparation est de garder le cap pour épargner les enfants le plus possible. La séparation sera difficile pour eux également, mais les adultes doivent agir avec assez de maturité (lorsque possible) pour que les enfants ne se sentent pas tiraillés entre les deux parents, qu’ils deviennent les messagers entre les deux ou pire, qu’ils entendent des méchancetés sur l’autre parent. Les enfants doivent être laissés en dehors des problèmes qui ont causé la séparation. Ils doivent être réconfortés sur le fait qu’ils ne sont aucunement la cause de la séparation.

Toutefois, quand nous discutons avec des amis qui sont séparés, on entend souvent les « ex » être traités comme des personnes totalement immatures, sans jugement ou sans intelligence. Pourtant, ces mêmes personnes, il n’y a pas si longtemps, étaient pour ces gens « l’être aimé ». Que s’est-il donc passé? Pourquoi soudainement la perception de l’autre a changé du tout au tout?

Selon ce que j’ai pu observer dans mon cercle de connaissances, souvent, la personne qui est au banc de l’accusé pour tous les torts est la première des deux personnes qui est de nouveau en couple. Soudainement, les décisions prises par cette personne, aux yeux de l’autre parent, sont teintées du jugement d’un autre homme ou d’une autre femme, une personne qui est venue prendre la place que l’on occupait il n’y a pas si longtemps. Une personne qui vient mettre son grain de sel dans les ententes que les parents avaient entre eux. C’est là que ça fait mal, c’est là que nous sentons que la vision de l’autre est altérée. On se sent, malgré nous, jugé par une personne qui ne connaît rien de nous, de notre passé, de notre vécu.

On dit souvent que le temps arrange les choses. Plus jeune, je détestais cette phrase, je l’avoue. Mais c’est vrai : le temps de faire le point, d’analyser ce qui s’est produit, pourquoi ça s’est produit et ce que l’on peut en tirer comme leçon pour ne pas répéter la même histoire lors d’une prochaine relation, est bénéfique. Du temps pour apprendre à se connaître soi-même aussi. Redécouvrir la personne que l’on était et celle que l’on est devenue, se donner de l’importance à soi-même. Être une personne à part entière et non pas uniquement « la maman de » ou « le papa de ». Il faut lâcher prise tout simplement.

Oui, l’histoire s’est mal terminée, mais il y a des petits êtres qui ont besoin de leurs parents, qu’ils soient ensemble ou séparés. Des enfants qui ont besoin de leurs parents comme phares pour ne pas perdre le nord. Les parents sont le roc auquel les enfants se rattachent pour être les plus équilibrés possible dans le chaos de la séparation. Il faut être fort, pour eux, mais aussi pour soi-même. On n’a peut-être pas réussi son couple, mais il est possible de réussir sa séparation sans tomber dans le cliché stéréotypé de « l’ex ».

Quand l’ex-conjoint(e) devient un(e) « ex »… un petit truc pour ne pas dire tout haut ce que l’on pense et risquer que de petites oreilles entendent et répètent le tout (comme il faut ou pire, tout croche) : écrire ce que l’on pense puis chiffonner la page de toutes nos forces, lancer la boule de papier que ça donne à l’autre bout de la pièce pour finalement la faire brûler dans l’évier de cuisine! La partie chiffonnage et lançage défoule assez bien, et la partie du « feu de joie », c’est pour éviter des petits yeux curieux qui pourraient tomber sur ladite feuille en cherchant des feuilles pour dessiner le lendemain matin! Pourquoi ne pas en profiter pour faire griller une guimauve en même temps, question de se faire plaisir? 😉

Dans les moments les plus difficiles, quand l’ex-conjoint est devenu ou deviendra, de manière temporaire ou permanente, « l’ex » avec tout ce que ça implique, il faut regarder nos enfants lorsqu’ils dorment et on se dit que deux êtres imparfaits qui n’étaient pas faits pour aller ensemble ont créé des petits êtres magnifiques qui nous aiment d’un amour sans bornes et tels que nous sommes!

Annie St-Onge

 

La porte bonheur (ou entre deux mondes)

Lorsque deux adultes se séparent, c’est généralement parce que

Lorsque deux adultes se séparent, c’est généralement parce que rien ne va plus dans le couple qu’ils formaient. Il est donc préférable qu’il en soit ainsi. Surtout si des enfants sont nés de cette union. Dans ce cas, la séparation permet aux deux adultes de continuer leur équipe parentale pour le mieux‑être des enfants. En tout cas, c’est l’idéal souhaité.

Sauf que parfois, pour ne pas dire trop souvent, après la séparation, rien ne va plus dans l’équipe parentale non plus. C’est généralement le cas au sortir d’une relation toxique ou de violence conjugale. Alors, les enfants se retrouvent à grandir dans deux univers séparés, où la communication entre les deux parents, lorsqu’elle existe, est sous tension. Mais la communication est généralement quasiment inexistante, voire impossible, lorsque l’on parle d’un contexte de violence psychologique. Les enfants n’ont alors aucune passerelle entre les deux univers à la dérive dans lesquels ils grandissent. Ils se retrouvent, dès lors, en conflit de loyauté et surtout, perturbés par ce manque d’arrimages entre leurs deux maisons. Là est le danger pour leur équilibre émotionnel et mental, ainsi que pour leur besoin de stabilité et de sécurité.

Comme il faut être deux pour construire un couple, il faut aussi être deux pour que la séparation se passe sans trop de heurts pour les enfants. Malheureusement, la maturité émotionnelle des parties concernées n’est pas toujours au rendez‑vous et souvent, les blessures narcissiques du passé prennent le dessus sur l’intérêt des enfants. La séparation devient alors une déclaration de guerre envers l’ex et l’occasion de lui faire payer l’échec du couple déchu. Il ne faut jamais sous‑estimer ce que quelqu’un qui a mal à l’ego est prêt à faire pour reporter ses souffrances sur l’autre.

Ces tristes histoires engraissent les avocats et engorgent les tribunaux. Triste à dire, bien que trop vrai.

Lorsque l’on entre dans ce cercle vicieux de règlements de compte post séparation, en oubliant où se situe l’intérêt des enfants dans ce chaos, c’est bien illusoire de croire que, soudainement, celui qui entretient cette relation malsaine par l’entremise des avocats, cessera d’agir ainsi et reviendra à la raison pour préserver l’intérêt des enfants. Car c’est plus fort que lui. C’est une question d’ego, de contrôle et de mainmise sur l’autre. Une façon de maintenir un lien avec l’ex, tout en privant les enfants de l’unité et d’une continuité familiale.

Alors, comment préserver les enfants dans ce genre de situation?

Il y a plusieurs petits gestes qui peuvent être posés par le parent conscient de l’impact de ce conflit sur ses enfants. Tout d’abord, éviter d’évoquer les histoires des parents devant eux. Rester à l’écoute des besoins et surtout du ressenti des enfants face à cette situation dont ils ne sont pas responsables, même s’ils en subissent les dommages collatéraux. Et si les enfants n’ont pas la permission de passer d’une maison à l’autre avec leurs jouets, doudous ou quoi que ce soit qui leur permettrait de créer un pont entre leurs deux univers, dans ce cas, faites preuve d’imagination et de créativité pour établir un lien entre les deux résidences des enfants, sans avoir besoin du soutien ou de la collaboration de l’autre parent.

Pour ma part, voici une des solutions que j’ai privilégiées : mes enfants m’avaient indiqué qu’ils avaient une petite porte de fée chez leur père. J’ai donc décidé d’en construire une chez nous afin que les fées puissent se promener de chez le père à chez moi et veiller, en tout temps, sur les enfants. Ainsi leurs deux univers restent connectés, sans que cela dépende d’une entente entre les deux parents.

Cette petite porte leur permet de rester des enfants et de s’évader dans un imaginaire sans parents, sans tensions, sans violence, et sans conflits de loyauté. Un monde qui leur appartient et qui les sécurise. Une porte comme un phare dans l’océan du ciel. Une étoile où les rêves qui y font escale sont éternels. Cette deuxième étoile à droite, qui les guidera tout droit jusqu’au matin, vers de meilleurs lendemains, loin des histoires de grands.

Pour en lire plus sur mon quotidien avec le cancer, visitez www.laviecontinuemalgretout.com

Vanessa Boisset

Fabien et l’aliénation parentale

Je m’a

Je m’appelle Fabien et j’ai neuf ans. Ma voisine m’aide à écrire ce message. C’est que j’ai un problème, un gros problème. Mon papa et ma maman ne vivent plus ensemble, ils sont divorcés. On m’a dit que ce n’était pas de ma faute, mais des fois, je pense que j’ai peut-être fait quelque chose de pas correct pour que ça arrive. J’ai une petite sœur, elle s’appelle Marie. Marie habite maintenant avec ma maman et moi, j’ai choisi d’habiter avec mon papa, car je ne voulais pas qu’il soit seul. Mais je ne suis pas heureux.

 

Ma sœur et ma maman me manquent. Mais mon papa me dit souvent que c’est mieux comme ça, car de toute façon, ma maman aime plus Marie que moi. Je pense parfois que c’est vrai et d’autres fois, je pense que c’est faux. En réalité, je ne sais plus quoi penser. Mon papa me dit plein de choses sur maman qui me font de la peine et ça me donne envie de pleurer très souvent. Chaque fois que je dois aller voir maman, papa me répète des choses pas gentilles sur ma maman : « Elle ne t’aime pas pour vrai »; « Elle préfère Marie »; « Tu es une charge pour elle, tu la déranges ». Il me dit que tout ce qui arrive, que le fait que notre famille est brisée, c’est de sa faute à elle.

 

Alors moi, je suis parfois fâché contre maman. Elle n’est pas gentille ma maman, elle a brisé notre famille!

 

Je commence à ne plus avoir envie d’aller la voir, à pleurer et crier pour ne pas y aller. Je crois que parfois, j’ai très envie d’être avec elle et ma sœur et avec le nouveau copain de maman aussi! Il est gentil, je le sais, mais papa m’a dit que je ne devrais pas l’aimer, que son copain ne m’aimait pas, qu’il ne voulait pas de moi. Je ne sais pas si c’est vrai. J’ai peur de perdre ma maman et ma sœur, mais j’ai peur aussi de perdre papa si je vais avec maman. Je ne sais plus quoi faire.

 

Alors ma voisine m’a dit d’écrire mes sentiments et qu’après, ça m’aiderait. Je ne sais pas si ça m’aide vraiment, mais je veux essayer parce que je ne suis pas heureux. Moi, ce que j’aimerais, c’est que papa arrête de dire des bêtises sur maman. Je ne veux pas savoir pourquoi papa n’aime plus maman et pourquoi maman n’aime plus papa. Tout ce que je veux, c’est de pouvoir être parfois avec mon papa et parfois avec ma maman et ma sœur et être heureux.

 

Ça fait longtemps que ça dure. J’en ai assez! J’ai mal dans mon cœur et j’ai la tête toute mélangée. J’ai envie de pleurer, de crier et même des fois de frapper! Si je ferme les yeux, j’arrive à me rappeler les fois où j’ai eu du plaisir avec papa et maman quand ils étaient dans la même maison. Mais je me rappelle aussi les disputes. Alors je pense que c’est mieux comme ça, qu’ils n’habitent plus la même maison et arrivent à être heureux sans être ensemble. Mais moi? Moi, je voulais continuer à être une famille! Il y a des personnes qui m’ont dit que ma famille existe encore, mais qu’elle est différente. Même si moi, je ne voulais pas qu’elle soit différente, je dois l’accepter!

 

J’ai un ami qui s’appelle Sébastien. Lui aussi, son papa et sa maman ne vivent plus dans la même maison. Mais son papa ne dit jamais rien sur sa maman. Des fois, ils jasent même ensemble en souriant. Moi, c’est différent. Je crois que j’aimerais ça que papa et maman soient quand même amis, mais papa dit des choses méchantes et maman réagit, alors je ne pense pas que ça arrivera.

 

Je crois que je vais donner une chance à ma maman parce qu’elle me dit qu’elle m’aime et je crois que c’est vrai. Dans mon cœur, je sais que c’est vrai. Elle est triste que je ne sois pas là plus souvent et elle doit pleurer des fois quand je fais des crises pour ne pas la voir. Je l’aime ma maman, même si papa ne l’aime plus et qu’il est toujours en colère contre elle.

 

Alors voilà, ça m’a fait du bien cette lettre. Je crois que je vais la faire lire à papa et maman, mais pas tout de suite. Avant, je vais aller voir ma maman pour ma prochaine visite et je vais essayer de profiter du temps que j’ai avec elle. Peut-être que je vais aimer ça? Peut-être que je vais voir maman et Marie sourire d’être contentes de me voir. Je vais essayer.

 

À bientôt! Je vais peut-être écrire une autre lettre bientôt.

 

Fabien ( personnage fictif)

Réussir sa famille

Enfant des années 80, j’ai vécu le début de la révo

Enfant des années 80, j’ai vécu le début de la révolution de la « famille » normale :  le début des couples qui se séparent. Mes oncles, mes tantes et les parents de mes amis vivaient des difficultés assez grandes pour remettre en cause leur mariage.

La famille traditionnelle était composée d’un papa, d’une maman et d’enfants désirés au fil des années. J’ai donc grandi en étant témoin de familles qui se brisaient, de parents qui se séparaient et d’amis qui vivaient en garde partagée. Chaque fois, j’étais triste de voir ces échecs de la vie amoureuse de parents parce que cela contrevenait à mes standards, à mes normes, à mes valeurs et à l’image que je m’en faisais.

Pour ma part, mes parents sont mariés depuis 35 ans et en couple depuis plus de 40 ans. Le seul amour de leur vie! Le symbole du couple fort, amoureux et qui traverse le temps. Évidemment, en grandissant dans ce contexte, c’était, à mes yeux, l’exemple à suivre pour le futur, celui que je souhaitais reproduire plus tard. Avoir une famille unie était un de mes grands objectifs de vie personnelle. L’unique façon pour moi de la concevoir et de la vivre était de m’inspirer du modèle reçu de mes parents.

Malheureusement, je vous annonce que j’ai échoué à mon tour ma « famille ».  Pas sans effort et non sans avoir tout tenté.  Des heures de réflexions sur ce qui était le mieux pour ma fille, pour sa maman et pour moi. De longues nuits interminables d’insomnie sur toutes les conséquences d’un tel geste, d’une telle décision. Mais réellement, qu’est-ce qui est le mieux? Le mieux de quoi? Pour qui? Toutes ces questions cruelles à répondre, basées uniquement sur les fondements des valeurs reçues au cours de ma vie et de ce que la société prône comme image de la « famille ».

J’étais persuadé, à ce moment-là, que pour être un bon papa, je me devais d’être un homme heureux. Et mon bonheur ne passait plus par ma relation de couple de l’époque. Et un couple fragile n’est pas garant d’une famille unie et forte. Je suis toujours convaincu que la force et le succès d’une famille passent avant tout par des parents heureux.

Malgré tout, j’ai dû faire un grand deuil de l’image que je m’étais construite de la «famille», le deuil de ne pas être en mesure de suivre les traces laissées par mes parents. L’échec de ne pas être en mesure de réussir à atteindre les standards et les normes de la « famille » que notre société véhicule depuis de nombreuses décennies. La déception d’imposer à ma fille, alors âgée de 18 mois, un modèle de vie qui n’est pas celui idéalisé, qui n’est pas celui dont elle rêvera probablement à son tour.

Une fois le choc et les bouleversements de la séparation passés et l’acceptation d’une famille et d’un bonheur différents, mon rôle de père a pris toute sa place. J’ai enfin commencé à m’épanouir. J’ai rapidement réalisé, au fil du temps qui passait, que ma fille vivait une vie «normale» avec sa mère et moi, malgré notre séparation. Une vie qui est la sienne et une famille qui se construit différemment. À partir du moment où j’ai accepté la situation, qu’il n’existait pas de « famille » idéale, je me suis mis à vivre avec un seul objectif en tête, créer ma propre définition de la «famille»,  à mon image, avec de l’ouverture à la différence, à l’acceptation et à la possibilité d’être soi-même.

Je serai bientôt papa pour une deuxième fois et je considère que c’est un privilège exceptionnel. Tout d’abord, parce que la vie a remis sur ma route une femme merveilleuse avec qui j’ai la chance de partager ma vie.  Je suis maintenant un papa heureux, amoureux de mon quotidien et rempli de bonheur.  Parce que la vie doit se vivre davantage au présent qu’au futur et que d’offrir la vie à un enfant pour une deuxième fois, c’est plus fort que tout. Aussi, parce que j’ai la chance d’offrir à ma grande de six ans une petite sœur. Je sais déjà qu’elle sera une belle et grande inspiration pour ce petit être à venir. Une inspiration qui sera la sienne, unique, authentique et à son image, construite à travers ce qu’elle reçoit de tous les gens qui l’entourent, comme sa mère, sa belle-mère et moi. Une inspiration qui influencera son propre modèle de famille.

La “Famille”, c’est la force et l’amour qui en découlent qui déterminent sa réussite et son succès. Ce n’est pas la forme qu’elle prend qui importe, qu’elle soit unie, séparée ou recomposée. C’est ce qu’elle est et surtout ce qu’elle nous fait vivre. Au fond, le plus bel héritage que je souhaite laisser dans ma vie, c’est la «Famille» que j’aurai bâtie. Croyez-moi, je suis finalement en train de la réussir «Ma Famille».

L’amour après la guerre: commencer une nouvelle vie de couple

Construire une nouvelle cellule familiale peut être un peu chaotiqu

Construire une nouvelle cellule familiale peut être un peu chaotique. Vous devrez non seulement mettre de l’avant vos valeurs, mais vous devrez le faire en fonction des demandes de votre conjoint(e), de vos enfants et aussi de vos ex-conjoint(e)s lorsque c’est possible. Ça fait beaucoup d’opinions et de critères à gérer!

Vous vous en doutez surement, il n’y a pas de règles ultimes à suivre lorsque vous commencez une vie en tant que famille recomposée. Laissez-vous le temps de voir ce qui convient à tout le monde. Toutefois, voici quelques trucs qui pourraient vous aider à arriver à votre équilibre.

Prenez le temps de parler des sujets sensibles :Les règles claires aident à être sur la même longueur d’onde. Par exemple, quels seront les arrangements financiers entre le parent et le beau-parent? Qui paie pour qui/quoi? Certaines études suggèrent que les couples dans les familles recomposées qui ont un budget commun rapportent davantage de satisfaction familiale.

Aussi, quelles sont les émotions à l’égard de l’ex-conjoint(e)? La relation amoureuse précédente laisse des traces. En discutant de ces sentiments avec votre partenaire, vous l’aidez à mieux comprendre certaines situations et surtout vous apprenez à l’utiliser comme soutien lorsque vous en avez besoin.

La place du beau-parent devrait également être discutée entre les partenaires. Par exemple, est-il en charge de la discipline? Quelle est sa place dans l’éducation des enfants? Est-ce que seuls les parents sont responsables de l’autorité? Certaines études suggèrent qu’une attitude d’ami venant du beau-parent envers l’enfant est plus gagnante qu’une attitude d’autorité dans les débuts.

Prendre soin de chaque relation : Lorsqu’un couple sans enfants se forme, il a généralement beaucoup de temps pour se consacrer à la relation. En tant qu’amoureux dans une famille recomposée, cela peut être plus difficile à faire car vous devrez vivre les beaux temps du nouveau couple avec les responsabilités reliées aux enfants. Malgré le chaos quotidien, rappelez-vous que votre couple est précieux. Vous devez en prendre soin, y investir du temps et de l’énergie. Ça implique par exemple de vous céduler des sorties en amoureux.

En plus de votre relation de couple, vous devez également prioriser la relation avec l’enfant car le but n’est pas qu’il se sente abandonné ou en compétition avec votre partenaire.

Faire de la place à l’autre parent : Comme je vous le disais dans mon dernier billet, une séparation est difficile pour tout le monde. Elle peut faire vivre beaucoup d’émotions aux enfants comme aux adultes! Toutefois, les adultes ont la responsabilité de fournir un environnement sécurisant pour l’enfant malgré tout. Parler contre l’autre parent, empêcher les visites ou demander à l’enfant de choisir un « bord » peut contribuer au fait que votre enfant s’adapte mal à votre séparation. Il pourrait par exemple vivre de l’anxiété ou avoir des symptômes dépressifs. Lorsque c’est possible, tentez plutôt de garder une communication respectueuse avec votre ex-conjoint(e) et prenez des décisions centrées sur l’intérêt de l’enfant avant les vôtres.

Si vous avez besoin d’aide pour vous aider dans votre séparation ou votre transition vers la vie de famille recomposée, n’hésitez pas à consulter un psychologue ou approcher votre CSSS.

 

 

Crédit photo : centrepsy.ca , www.psychotherapie-sexotherapie-rouen.com

Être le « beau-parent »

Il n’y a pas si longtemps, au Québec les familles recomposées étaient encore peu nombreuses. Au

Il n’y a pas si longtemps, au Québec les familles recomposées étaient encore peu nombreuses. Aujourd’hui, c’est plus que commun! Même qu’il y a de bonnes chances que vous en soyez issus, ou que ce soit le cas de votre famille actuelle. Ceci dit, ce n’est pas parce que c’est commun que c’est moins complexe! Si ça peut l’être pour vous, ça l’est certainement pour l’enfant.

Un enfant qui vit la séparation de ses parents, réagit. Cette réaction peut être immédiate, comme elle peut survenir plus tard. Elle peut être explosive, comme elle peut être tranquille. Il n’y a pas de réaction type, comme il n’y a pas de réaction acceptable. Ça veut dire que si, en tant que beau-parent, un enfant vous ignore, vous fait des crises ou vous confronte pour tout et rien, cette réaction est aussi normale. Il faut comprendre qu’un enfant est en apprentissage quant au fait d’exprimer ce qu’il ressent. Les plus jeunes manquent souvent de vocabulaire pour le dire. Pourles plus vieux, ça peut être plutôt une difficulté de reconnaître, comprendre et exprimer leurs émotions.

Peu importe comment s’exprime ladite réaction, en tant que beau-parent, tentez de toujours vous rappeler que si c’est difficile pour vous, ça l’est autant (sinon plus) pour l’enfant. L’empathie, l’écoute et le fait d’être sensible à ses besoins seront vos meilleurs alliés. Il peut être facile d’oublier la place de l’enfant alors que ça devrait être autant votre priorité que votre relation amoureuse. Respectez-le en prenant soin de son espace, de son histoire et surtout de son rythme. En d’autres mots, ajustez-vous à lui pour savoir comment réagir avec lui. Et vous savez quoi? Si l’enfant change d’attitude en cours de route, c’est correct aussi! Vous venez peut-être de bousculer son monde, il faut lui laisser le temps nécessaire pour qu’il puisse se situer là-dedans.

C’est un processus qui peut avoir des hauts et des bas. Si ce n’est que des hauts, tant mieux. Si ce n’est que des bas, tant mieux aussi (même si c’est plus difficile)! C’est VOTRE famille recomposée, l’important n’est pas d’avoir l’air de la famille recomposée parfaite c’est plutôt de trouver l’équilibre qui convient à tous les membres. Pour y arriver chacun doit y avoir sa voix, et se sentir libre de la partager.

Dans mon prochain billet, je vous décrirai certains éléments-clés qui semblent contribuer à une meilleure transition vers la vie de famille recomposée.

 

 

** crédit photo: www.drolesdemums.com **