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La réouverture des écoles

Comme beaucoup de parents, nous attendons tous avec impatience les mesures

Comme beaucoup de parents, nous attendons tous avec impatience les mesures annonçant le déconfinement. Nous scrutons les paroles de notre premier ministre et on voit les foules se soulever dès qu’il est question de rouvrir nos écoles…

Le 22 avril, François Legault a annoncé qu’il présenterait sous peu un plan de réouverture des écoles et des entreprises par région. L’idée principale est de relancer d’abord les régions les moins touchées par la maladie et celles où la situation est stable actuellement. Il a spécifié que les parents qui ne souhaitent pas envoyer leurs enfants en classe n’y seront pas obligés.

Et déjà, face à la possibilité de laisser ce choix aux parents, j’espère sincèrement que ce choix sera éclairé, assumé et surtout, respecté. Je voudrais penser que tous les parents, peu importe le choix qu’ils feront, sauront respecter le choix des autres parents. Et disons qu’en temps normal, la parentalité de nos jours ne se fait pas toujours dans le respect de la différence… J’espère vraiment que cette pandémie aura appris aux parents à ne pas juger le choix des autres.

Alors voilà : peut-être que tu feras le choix d’envoyer tes enfants à l’école. Parce que tu dois aller travailler. Parce que tu as envie que tes enfants retournent à l’école pour apprendre et socialiser. Parce qu’il n’y a personne qui a une santé à risque chez vous. Parce que tu te sens à bout et que tu as besoin d’un break. Parce que tu ne te sens pas à l’aise d’enseigner à la maison. Parce que tes enfants ont envie d’y retourner. Je te dis : Let’s go! Envoie-les à l’école. C’est juste bien correct.

Alors voilà : peut-être que tu feras le choix de garder tes enfants chez toi. Parce que tu peux travailler de la maison ou que tu es déjà en congé. Parce que des gens ont une santé fragile chez toi. Parce que tu aimes ça rester en famille en confinement. Parce que tes enfants trippent à faire l’école à la maison. Parce que tu as peur des risques du déconfinement. Je te dis : Let’s go! Garde-les chez toi. C’est juste bien correct.

Alors voilà : peut-être que tu te sens bien perdu là-dedans. Peut-être que tu trouves que c’est une très grande responsabilité de devoir faire ce choix. Peut-être que tu as besoin d’y réfléchir encore. Peut-être que tu attends de voir ce que les autres vont faire autour de toi. Peut-être que tu as envie de tirer à pile ou face. Peut-être que tu vas laisser tes enfants prendre cette décision. Je te dis : Let’s go! Tu as le droit de te sentir perdu aussi, c’est juste bien correct.

Mon seul souhait, c’est que les parents prendront leur propre décision, sans juger celle des autres. Chaque parent fait de son mieux en ce moment. Et chaque parent prendra la bonne décision pour lui, pour sa famille, peu importe ce qu’il choisit de faire. Respect. Le but, ce n’est pas de se juger entre nous et encore moins de se sentir coupables de faire ce choix.

De plus, ça prend des parents qui feront les deux choix ! On a besoin de parents qui enverront leurs enfants à l’école. Parce que grâce à eux, l’économie pourra reprendre et cela permettra d’augmenter notre immunité collective. On a aussi besoin de parents qui garderont leurs enfants à la maison jusqu’en septembre. Parce que grâce à eux, nous pourrons échelonner les cas plus graves et éviter d’engorger les hôpitaux. Grâce aux choix de ces parents, nous pourrons échelonner la contamination et du coup, permettre à la société entière de mieux combattre cette cochonnerie.

Alors, encore une fois, peu importe ton choix, rappelle-toi que celui du voisin est tout aussi valable que le tien, malgré sa différence.

Joanie Fournier


Plus près que jamais!

On a mis quelques semaines à s’organiser et on s’est enfin retr

On a mis quelques semaines à s’organiser et on s’est enfin retrouvés! Te voir sourire, pouvoir te taquiner, discuter avec toi, te guider : tout cela me manquait terriblement.

Et voilà que la technologie, qu’il m’arrive de bouder, devient soudainement ma principale alliée! Je peux enfin recréer ma classe dans ma cuisine ; tout tient sur mon écran de portable. C’est magique! Tu es là!

Mon cœur s’accélère quand je vois le nombre de participants augmenter…

Parfois, c’est amical. On se retrouve pour bavarder, pour se raconter nos vies du moment, se partager nos bonnes idées pour passer le temps.

Parfois, c’est purement didactique! Même si je sais que c’est maman ou papa qui t’a un peu forcé la main cette fois, je parviens tout de même à ressentir un brin de bonheur chez toi ; ça crève l’écran! Ce n’est pas tant les mots que je te dicte qui te procurent cette satisfaction, je le sais. Soyons honnêtes, c’est de retrouver tes copains, un morceau de ton quotidien qui fait briller tes yeux.

Te voir chez toi, dans ta chambre, dans ton salon, dans le bureau de tes parents, me fait sentir plus près de toi que jamais! On prend le temps ; le temps de rencontrer ton chien, ton oiseau, ton chat.

À l’occasion, c’est un frère, parfois deux, qu’on entend, qu’on voit se chamailler. J’ai même eu besoin d’intervenir quand deux d’entre vous ont retrouvé leur complicité d’avant, vous échangeant des regards sur l’écran, la rigolade reprenant ses droits. Tu sais quoi? Ce fut mon moment préféré!

Mon élève, tu me manques, mais étonnamment, je me rapproche de toi plus que jamais… Merci de t’engager autant dans tes apprentissages et d’être au rendez‑vous!

*** Cher parent, merci d’être mon complice plus que jamais…

Karine Lamarche

Inégalités et éducation

Je fais partie des personnes immensément chanceuses, car nous recev

Je fais partie des personnes immensément chanceuses, car nous recevons notre salaire en ces temps de confinement. Je suis enseignante. Je lis beaucoup de choses. Certains profs offrent des cours à distance, des travaux en ligne, font preuve de beaucoup de créativité. Je trouve ça génial, vraiment ! Tous les jeunes méritent d’être stimulés, d’apprendre et de continuer à se dépasser malgré la crise que nous traversons.

Par contre, bien que j’en étais déjà bien consciente, ça me fait voir d’un autre œil les énormes inégalités sociales entre les jeunes Québécois. J’enseigne dans un milieu dit « difficile ». Pour plusieurs de nos élèves, l’école est le seul endroit où ils mangent un repas complet, où ils sont écoutés, considérés et estimés. Ils n’ont pas tous accès à un ordinateur et à Internet (oui, oui, en 2020, c’est le cas, pour une minorité, mais on ne peut pas encore dire que c’est exceptionnel). Plusieurs, aussi, ont des parents aimants qui leur donnent tout ce qu’ils peuvent, mais leur réalité socioéconomique fait qu’ils doivent, à 13 ou 14 ans, prendre soin de leurs jeunes frères et sœurs, cuisiner, faire des courses, etc. Pour de nombreux élèves de notre école, les conditions à la maison ne leur permettent pas de poursuivre leurs apprentissages. Et je dis ça sans aucun jugement pour leurs parents. Ça fait des années que j’observe ces familles et je sais que ces parents font de leur mieux pour leurs enfants, pour leur offrir le meilleur. Aux yeux de plusieurs, le meilleur signifie « mieux que ce qu’ils ont eu et vécu ».

Les idées que j’ai lues concernant l’enseignement à distance et tout ce qui s’en approche sont remarquables, mais elles nécessitent des moyens technologiques qui semblent de base pour beaucoup, alors qu’ils ne le sont pas pour certains. Ces moyens exigent aussi un environnement propice aux apprentissages ; un environnement calme, un endroit où les jeunes peuvent se concentrer. Idéalement, la famille y joue un rôle en accordant de l’importance aux apprentissages, en soutenant les enfants de manière plus ou moins active. En fait, il est indéniable que dans la situation actuelle la situation familiale a un gros impact sur les apprentissages des jeunes.

J’aime le milieu dans lequel j’enseigne. Le lien humain y est très important et c’est en grande partie pourquoi je m’y épanouis. Nous devons travailler fort pour rendre nos élèves disponibles aux apprentissages, que ce soit en leur donnant confiance en les adultes desquels ils se méfient, en les aidant à calmer leur anxiété ou à mettre de côté, pour quelques heures, les soucis qui les envahissent à la maison, en leur permettant de reprendre confiance en eux et en leurs capacités, pour ne nommer que ces exemples.

Alors, j’avoue vivre des émotions contradictoires lorsque je lis sur le sujet, lorsque je vois des commentaires insinuant, subtilement ou non, que les profs qui ne se donnent pas la peine de faire de l’enseignement à distance ne sont pas créatifs ou même paresseux, alors que le bien-être de mes élèves me préoccupe tellement. Je suis partagée entre trouver ça merveilleux pour les élèves pouvant en bénéficier et être triste que ce ne soit pas réaliste pour notre clientèle qui paiera beaucoup plus cher ces semaines sans école. Ces semaines sans nourriture saine pour certains, sans douceur pour d’autres, sans stimulation intellectuelle ou même sans tenir un crayon pour plusieurs.

Et quand j’écris que je trouve ça génial, c’est sans ironie. Priver ceux qui en bénéficient ne rendrait pas plus accessible et réaliste l’enseignement à distance pour mes élèves. Je me réjouis donc sincèrement pour ceux qui reçoivent ce service.

Je me considère comme très chanceuse, cette année tout particulièrement. J’ai des groupes que j’adore, vraiment ! Les meilleurs depuis un bout de temps. Je travaille avec des ados éveillés, curieux, drôles, généreux et empathiques. Oui, ils nous donnent des défis ; oui, ils ne sont pas toujours matures, mais n’est‑ce pas ça, être ado ? Je m’ennuie d’eux, sincèrement. Je pense à eux tous les jours. J’espère vraiment les revoir avant l’été, que notre année n’est pas déjà terminée, que nos chemins ne se sont pas croisés si brièvement. Ce n’était pas assez. Je n’ai pas fini avec eux, j’ai encore beaucoup à leur apprendre, à leur apporter. Et, surtout, je n’avais pas fini d’apprendre d’eux.

Si quelques‑uns d’entre vous me lisent, je vous aime. Vous êtes géniaux et vous irez loin. N’en doutez pas. On ne sait pas combien de temps cette crise durera, mais nous serons là pour vous après. Nous vous accueillerons et continuerons à vous accompagner dans vos apprentissages et dans cette phase si intense qu’est votre adolescence.

À bientôt j’espère ! (Restez chez vous !)

Jessica Archambault

 

Parce que je ne t’oublie pas…

Quelques jours ont passé depuis cette annonce inattendue. J’ai eu

Quelques jours ont passé depuis cette annonce inattendue. J’ai eu du temps pour penser, du temps pour établir un plan avec mes filles et aussi, du temps pour m’ennuyer de toi, mon élève.

J’ai suivi mon instinct et je t’ai écrit. Cela m’a fait du bien, tu n’as pas idée! Prendre un petit moment pour penser à chacun de vous…

Puis, j’ai espéré que tes parents voient le message que je t’avais adressé et surtout, que tu me répondes!

Sache que toi qui as pris le temps de me répondre, tu as mis du soleil dans ma journée et tu as touché mon cœur. ❤️

Tu as partagé ton quotidien, tu m’as fait des confidences, tu m’as fait rire, tu m’as donné des idées, tu as partagé des recettes…

Bref, tu m’as fait réaliser que le lien affectif qui nous unit est plus fort que tout et va au-delà des apprentissages ; il est essentiel.

À toi, l’enseignant qui hésite ou qui cherche comment aider ton élève, je t’encourage à lui écrire. Tu réaliseras que son petit cœur d’enfant a besoin de savoir qu’on s’ennuie de lui comme lui s’ennuie de nous. Simplement.

Puisse cette crise faire ressortir ce qu’il y a de plus beau dans l’humanité.

Karine Lamarche

 

Le journal de la quarantaine

Nous vivons actuellement une partie importante de l’histoire et no

Nous vivons actuellement une partie importante de l’histoire et nous sommes tous dans le même bateau. Nous avons trop longtemps empoisonné notre Terre et elle a finalement décidé de réagir. Le résultat? Nous tentons de nous protéger de ce virus le plus possible en restant tous confinés à la maison. Les écoles et les garderies sont fermées. Et plus le temps avance, plus on réalise que l’année scolaire de nos enfants est peut-être déjà finie…

En tant que parents, nous avons tous à cœur la réussite académique de nos enfants. Pourtant, on ne peut pas s’improviser enseignants et pédagogues. Plusieurs sites proposent des exercices en ligne pour garder les petits cerveaux actifs. Mais aujourd’hui, je vous propose un atelier très simple à faire avec vos enfants chaque jour, et qui peut faire une grande différence pour leur réussite éducative.

Je vous propose de faire un journal de la quarantaine. Le principe en soi est très simple : vous prenez un cahier vierge par personne. Cela peut être un petit journal, un cahier à reliure spirale ou même un paquet de feuilles vierges brochées. Ici, on a toujours des cahiers Canada en trop avec les achats scolaires. Chaque enfant écrit son nom sur son cahier. Chaque jour, il suffit de prendre le temps de remplir une page.

Les enfants d’âge préscolaire peuvent dessiner ce qu’ils ont aimé faire de leur journée. Les enfants d’âge scolaire peuvent écrire quelques mots ou quelques phrases pour garder une trace de chaque journée. Pas de pression. L’enfant parle de ce dont il a envie dans son journal. Il peut également combiner le dessin et les écrits.

Pour une fois, ça permet aux enfants de fermer les écrans et leur petit cerveau sera stimulé. On sort des sentiers battus et surtout, on lâche les cahiers de coloriage tous faits. Il n’y a pas de temps précis à consacrer au journal. Si l’enfant a envie d’y raconter une anecdote et qu’il y passe 30-45 minutes, c’est fabuleux. Si l’enfant a envie d’écrire seulement quelques mots-clés et que ça lui prend cinq minutes, c’est correct aussi. Pas de pression.

Je conseille aussi aux parents de tenir un journal, qu’ils pourront remplir en même temps que les enfants. Je trouve que c’est déjà plus pédagogique de montrer l’exemple. Ça nous permet de passer du temps ensemble et de montrer à l’enfant qu’on se sent concernés par ses apprentissages. De plus, je pense que ça peut être très bénéfique pour la santé mentale de tous et chacun!

D’une part, cela nous permettra de faire écrire nos enfants un peu tous les jours. D’une autre part, cela peut représenter un souvenir important pour eux, une trace de cette période historique. On salue d’ailleurs Anne Frank pour l’idée…

Alors, à vos crayons!

Joanie Fournier

 

C’est ça, être ado

La plupart du temps, on parle de l’adolescence quand nous sommes a

La plupart du temps, on parle de l’adolescence quand nous sommes adultes, mais aujourd’hui, je vais vous parler de mon expérience dans la peau d’une ado. Je n’ai pas tout vécu encore, mais je vais essayer quand même.

Alors, commençons. Être ado, c’est quoi? L’adolescence est une des plus belles périodes parce que nous n’avons pas trop de responsabilités et beaucoup plus de liberté qu’avant, mais elle peut aussi être difficile chez certains. Parfois, on se sent comme le roi du monde et d’autre fois, on se sent comme un bon à rien.

C’est aussi là que nous vivons nos premières fois comme le secondaire, nos premiers amours, notre premier travail ou nos premières peines d’amour. C’est aussi à cette période que nous devons choisir notre métier, c’est quand même fou! C’est là que nous allons essayer plein de choses et faire plein de conneries, mais tout ça va nous aider à construire la meilleure version de nous-même.

À l’adolescence, on ne trouve pas nécessairement important d’aller à l’école, mais au fond de nous, on le sait que cela va nous servir toute la vie. Passer cinq jours par semaine assis en silence dans une classe, ce n’est pas vraiment notre passe-temps préféré. On préfère passer du temps avec nos amis, être dehors ou écouter Netflix avec un bon popcorn.

L’adolescence est une grande période de stress à cause de l’école, de notre choix de carrière et de tout le reste. C’est là qu’on voudra ressembler aux autres de peur d’être jugé ou rejeté. Là qu’on va apprendre à se connaître. Malgré toutes ces choses, c’est là que nous allons avoir le plus de plaisir. En gros c’est ça, être ado.

 

Léanne Lépine

Mon sac est plein…

Ce matin, mon sac ne ferme plus. Il est plein à craquer, rempli de toutes vos moqueries, de tous vo

Ce matin, mon sac ne ferme plus. Il est plein à craquer, rempli de toutes vos moqueries, de tous vos gestes insidieux, de vos regards de dégoût.

 

Mon sac est si plein, si lourd que je peine à le mettre sur mon dos. Je n’arrive plus à supporter toute cette haine.

 

As-tu remarqué?

 

Je ne me fâche jamais. Je dis toujours oui lorsque tu me demandes un service. Je retiens la porte lorsque tu arrives derrière moi. Je me montre disponible si tu as une question.

 

As-tu remarqué?

 

Jamais je ne dis de commentaires désobligeants à l’endroit des autres. Jamais je ne me plains de ce que mes enseignants me demandent. Jamais je ne rouspète si l’un d’eux me reprend.

 

Mon sac est lourd. Je suis triste. Tout le temps. Depuis longtemps.

 

Je te demande de cesser tes taquineries, de m’accepter tel que je suis et d’apprendre à me connaître ; tu serais surpris!

 

Si tu faisais un peu plus attention à moi, je serais sans doute moins inquiet de retourner à l’école, chaque matin.

 

Si tu faisais un peu plus attention à moi, peut-être que ce chagrin immense finirait par s’estomper…

 

Qu’en dis-tu? Qu’en dites-VOUS…?

 

D’un élève qui ne demande

qu’à être aimé et surtout, compris

 

Construire une solide routine d’école-maison 

Je termine ma cinquième année d’écol

Je termine ma cinquième année d’école à la maison. Quand j’ai débuté, mon plus vieux avait sept ans et mon plus jeune en avait quatre. Mon aîné est retourné à l’école en septembre pour y terminer sa sixième année, mais son petit frère fait toujours l’école à la maison. 

 

En 2015, j’étais tombée sur Julie Lapierre, parent-éducateur, en entrevue à l’émission Deux hommes en or. Elle parlait de son expérience d’apprentissages en famille et son témoignage a été une grande source d’inspiration pour la débutante que j’étais. Elle soulignait l’importance du plaisir dans cette aventure. Mais surtout, que l’instruction en famille devait rester agréable pour les enfants ET les parents. 

 

Pour que l’école à la maison reste douce pour moi, l’élément fondamental est de maintenir une certaine routine. Ainsi, mes enfants connaissent mes attentes et ça roule rondement. Je crois que le meilleur indicateur que notre routine leur convient aussi est que le blues du dimanche soir n’existe pas chez nous. Ils entreprennent chaque semaine d’école-maison avec enthousiasme. 

 

Je vais essayer de vous décrire notre horaire. Évidemment, chaque famille est unique et élabore sa propre recette. Loin de moi l’idée de prétendre que mon quotidien peut convenir à tous! Même ma propre situation a évolué avec le temps. J’ai fait l’école-maison à deux, puis à un enfant… J’ai fait l’école-maison au Québec et en Italie… Certains parents-éducateurs haïssent la routine, d’autres ont cinq enfants à la maison, des ados au secondaire, préfèrent la pédagogie par projets… Bref, chacun a sa manière de faire et ses raisons. Je vous partage ici bien humblement notre façon. 

 

Voici comment je découpe une année scolaire, une semaine et une journée type d’école-maison. 

 

Une année scolaire d’école-maison 

 

Est-ce que nous suivons le calendrier scolaire? Oui et non. 

 

Oui, parce que mes enfants ont presque le même nombre de jours d’école que ceux qui fréquentent une école québécoise, soit 5 sessions de 7 semaines d’école. 35 semaines. 175 jours. 

 

Entre chaque session, nous nous réservons une semaine de relâche d’automne, d’hiver et de printemps. Également, trois semaines de vacances à Noël et onze semaines de vacances d’été. La relâche est mon moment préféré pour planifier l’étape qui s’en vient. L’horaire de base est flexible et je n’hésite pas à déclarer vacances pour profiter d’une opportunité intéressante. Par exemple, accompagner papa en Allemagne pour le travail, wow! 

 

Mais comment affirmer que nous suivons réellement un calendrier scolaire quand nos enfants sont constamment en apprentissage? Le temps réservé aux cahiers d’exercices, à l’étude des mots de vocabulaire ou aux tables d’addition n’occupe qu’une petite partie de nos journées et ne représente qu’une infime partie de tout ce que nos enfants peuvent apprendre. Alors non, nous ne suivons pas vraiment de calendrier scolaire. Nos enfants sont en apprentissage à l’année longue. Il ne leur viendrait jamais à l’esprit qu’ils font l’école lorsqu’ils convertissent 20 euros en dollars canadiens… Il s’agit de leur quotidien, pas d’un problème de maths! Et ils ne font que s’amuser lorsqu’ils sortent toiles et pinceaux au retour d’une sortie au musée… Si seulement ils savaient… 

 

Une semaine d’école-maison 

 

Une semaine d’école-maison c’est : beaucoup de jeux et d’apprentissages libres + les avant-midis du lundi au vendredi dédiés aux matières du Programme. Français et maths quatre jours sur cinq. La cinquième journée est dédiée aux autres matières que nous enchaînons en boucle. Ex : science et arts cette semaine, géo-histoire et anglais la semaine suivante, et ainsi de suite… 

 

Dans un monde idéal, nous rejoignons nos amis d’école-maison deux après-midis par semaine pour différentes activités. C’est ce que nous faisions pendant nos deux premières années d’apprentissages en famille en Outaouais. Toutefois, pendant les deux années passées en Italie, nous avons dû regrouper nos activités la même journée pour faciliter la gestion des déplacements. C’était donc une journée complète de semaine que nous passions en rencontres au centre de la famille, en pratiques de soccer, en visites guidées de sites comme Pompéi ou en ateliers de confection artisanale de pâtes, d’huile d’olive et de mozzarella… De retour en Outaouais cette année, nous avons conservé cette habitude de sortir pour une journée complète le mercredi en joignant la COOP d’école-maison d’Aylmer. C’est un contexte idéal pour voir les matières autres que le français et les maths. 

 

Une journée d’école-maison 

 

À quoi ressemble un avant-midi d’étude (français et maths) chez nous? Je vais vous donner l’exemple d’une année où j’avais mes deux enfants à la maison (première et quatrième années). J’aimais beaucoup alterner d’un enfant à l’autre. Cette année, avec seulement mon plus jeune en troisième année, nous suivons le même ordre et je lui offre des récrés entre chaque bloc. 

 

Si vous vous inquiétez du fait que nous travaillons seulement l’avant-midi, n’oubliez pas que l’enseignement est très efficace en un à un et que je n’ai aucune gestion de classe à faire. J’ai amplement le temps de voir toute la matière au programme et même d’enrichir le tout avec des projets spéciaux comme notre magazine collectif d’école-maison. Mon aîné qui est retourné à l’école réussit très bien sa sixième année. Il a même été accepté au programme international pour l’année prochaine. 

 

Voici donc l’organisation d’une journée : 

 

  • Nous écrivons ensemble un petit courriel aux grands-parents, au parrain ou à un ami ;
  • Atelier d’écriture pour tous ; 
  • Mon plus vieux étudie ses verbes et mots de vocabulaire ;
  • Mon plus vieux progresse dans son cahier de français avec mon aide puis prend une pause ;
  • C’est alors au tour de mon plus jeune d’étudier ses mots de vocabulaire et de progresser dans son cahier de français ;
  • Mon plus jeune me lit une histoire sur le divan (le chat vient toujours nous rejoindre!) puis prend une pause ;
  • Mon plus vieux progresse dans son cahier de maths avec mon aide puis on révise ses tables de multiplication avec un jeu ;
  • Mon plus vieux a terminé son école. Mon plus jeune progresse dans son cahier de maths avec mon aide puis c’est fini!

 

Voilà donc concrètement notre quotidien d’enseignement à la maison. J’espère que vous avez apprécié votre petite visite chez nous! Dites-moi ce que vous en pensez 

 

Elizabeth Gobeil Tremblay 

 

La persévérance scolaire : entre moule et détours

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Cette semaine, on célèbre la persévérance scolaire. Quels que soient nos rêves pour nos enfants, on leur souhaite de réussir à l’école et d’y trouver intérêts, plaisir et amis. Avec ces trois éléments réunis, c’est plus facile de se lever le matin avec le sourire pour se rendre à l’école. C’est plus facile d’arriver au grand jour de la diplomation, qu’elle soit secondaire, professionnelle, collégiale ou universitaire.

Mais dans certains cas, la persévérance scolaire fait des détours.

J’ai un doctorat, par choix. Personne ne m’a forcée à accumuler les diplômes universitaires. Je m’amusais sur les bancs d’école. Je me sentais à la bibliothèque et dans les centres de recherche comme dans mon royaume. J’avais la réussite facile (ok, peut-être moins en maths et en éducation physique…). J’étais timide, mais je n’ai jamais manqué d’amis ni de sentiment d’appartenance. Si je le pouvais, je serais une éternelle étudiante.

Je n’ai jamais fait sentir à mes enfants qu’ils devaient marcher dans mes traces scolaires. J’ai toujours valorisé l’effort plus que le résultat. J’ai toujours valorisé l’éducation plus que les études. Par contre, j’ai aussi toujours souhaité qu’ils terminent leur secondaire et qu’ils le fassent de la façon la plus positive possible.

Alors quand mon ado m’a annoncé qu’elle voulait terminer sa quatrième secondaire en éducation à domicile, une certaine remise en question m’est tombée dessus. Pas que je ne l’avais pas vue venir… mais j’espérais qu’elle poursuive son éducation dans le système jusqu’à la fin du secondaire. Ensuite, advienne que pourra : on avait souvent parlé ensemble des multiples avenues possibles vers le bonheur.

Depuis l’annonce, j’ai entendu beaucoup de préjugés (tu as juste à la forcer à aller à l’école ; moi mon enfant est dyslexique pis il réussit pareil ; ça va être quoi plus tard si elle n’est pas capable de fitter dans le moule de l’école?). Une partie de moi s’est déjà dit tous ces commentaires culpabilisants et accusateurs. Comme si on n’avait pas déjà tout essayé. Petite nouvelle : ça n’a pas marché.

Le moule n’est pas fait pour tout le monde, et ça adonne que mes enfants entrent difficilement dans un moule. Je les ai élevés dans l’amour de la diversité et dans la fierté de leurs différences, alors pour eux, c’est juste normal de faire des détours si le chemin prétracé ne leur convient pas.

La bonne nouvelle dans tout ça, c’est que ma fille a pris cette décision pour de bonnes raisons : elle veut réapprendre le plaisir d’apprendre, retrouver le plaisir d’être curieuse, développer de meilleures méthodes de travail et prendre soin d’elle pour mieux gérer ses émotions. Combien d’adultes auraient intérêt à faire ce pas de recul? Mon petit doigt maternel me dit que le temps qu’elle prend maintenant lui sera redonné au centuple dans l’avenir.

Si ma fille m’avait annoncé qu’elle abandonnait l’école, là, j’aurais tilté. Ben, pas vraiment parce que ça n’aurait servi à rien, mais je me serais sentie moins outillée et plus aux prises avec la DPJ. Si ma fille fuguait de l’école à répétition pour aller se geler au centre-ville, là, je capoterais. Si ma fille avait renoncé à ses rêves (parce que oui, elle prévoit finir son secondaire et sait déjà ce qu’elle veut faire comme études et comme carrière), là, je me serais vraiment inquiétée.

Mais depuis qu’elle a vidé son casier d’école, les étincelles sont revenues dans ses yeux. Ses épaules pèsent mille tonnes de moins. Le détour ne sera pas de tout repos. On s’est déjà entendues sur des objectifs et un horaire. On sait déjà quelles sont les étapes administratives à franchir pour faire l’école à domicile en toute légalité. Ses efforts devront être redoublés, et je n’ai aucune garantie que le succès sera au rendez-vous en juin. Mais ce que je sais, c’est qu’en ce moment, c’est la meilleure décision, peut-être la seule possible.

M’obstiner pour lui coller les fesses sur les bancs d’école n’apporterait pas de meilleurs résultats, tuerait les étincelles dans ses yeux et rendrait probablement le détour encore plus long et plus ardu. En cette semaine de la persévérance scolaire, je vote pour qu’on célèbre tous les types de parcours scolaires, les atypiques comme ceux qui rentrent dans le moule, les prolongés comme les accélérés, les redondants comme ceux qui sont marqués par les A+ en série. Comme toujours, le chemin est au moins aussi important que le but!

Nathalie Courcy

 

C’est la faute des profs!

Quelle période intense de débats et de réflexion sur l’éducati

Quelle période intense de débats et de réflexion sur l’éducation ces temps-ci! Tout y passe : le ministère et son ministre, les commissions scolaires, les enseignants, les matières enseignées, l’école à domicile, tout!

J’aime le débat, civilisé, on s’entend. J’aime qu’on contribue démocratiquement à faire évoluer la société, à mettre à jour les institutions tout autant que nos visions.

Ce que je n’aime pas, par contre, c’est la victimisation et l’accusation. C’est la faute du ministre, la faute du bâillon, la faute des écrans et du cannabis, et quoi encore? N’oublions pas les parents, surtout, ces êtres ignobles qui ont formé des enfants-rois et des peureux chroniques! Et pourquoi pas Charlemagne! C’est quand même lui qui a inventé l’école…

Ce matin, j’ai lu une opinion qui m’a horrifiée. Chacun a droit à son opinion, bien sûr, alors je me permets d’exprimer la mienne, en tout respect. À la suite du suicide d’un étudiant d’université, un internaute a exprimé tout de go : « C’est de la faute des profs! ». Oui, apparemment, les profs en demandent trop aux étudiants. Ils exigent trop de travaux, trop d’excellence, trop de ponctualité, trop de réflexion et de recherche, trop de tout. La cause première de l’anxiété généralisée qui attaque nos jeunes (et leurs parents, soit dit en passant) n’a qu’un nom : ENSEIGNANTS. Voilà, tout est dit.

Hey, les profs! Vous avez le dos large, hein! Portez sur vos épaules la mort d’un de vos protégés. Sérieux?

J’ai déjà enseigné à l’université et au cégep. J’étais exigeante. J’étais pointilleuse autant sur la date de remise que sur la qualité du français. Les références à Wikipédia n’avaient pas leur place. Les résultats étaient proportionnels à la profondeur de la réflexion. Et pourtant, mes étudiants (la plupart, du moins… je ne prétends pas avoir été appréciée de tous) étaient heureux en classe, ils apprenaient, ils progressaient et savaient que je pouvais me montrer compréhensive. Ils savaient que j’étais toujours là pour eux, sauf peut-être entre 2 h et 4 h du matin. Ils savaient qu’ils pouvaient me confier que leur grand-mère était malade ou qu’ils avaient de la misère à payer leur loyer. Ils savaient qu’ils avaient droit à l’erreur et aussi le droit de me demander de l’aide. Ils savaient qu’en classe, ils étaient en sécurité intellectuelle et émotive. Et je suis convaincue que je n’étais pas la seule à les traiter ainsi, comme des humains en cheminement.

Donc… la détresse qu’on met sur le dos des profs? Ce que je connais des profs, peu importe le niveau et la matière qu’ils enseignent, c’est qu’ils se donnent corps et âme pour leurs étudiants. Un prof n’a pas de congé. Un prof n’a pas de fin de semaine. Un prof n’a pas le droit de laisser son sac d’école à l’école. Un prof est en mission constante, celle d’accompagner ses élèves sur le chemin de l’apprentissage, souvent malgré des ressources limitées.

Est-ce que le système exige trop des étudiants? Peut-être. Tout comme la vie en général. C’est vrai que remettre des travaux, préparer des examens, étudier et se présenter en cours en plus de travailler suffisamment pour payer un logement ou une pension, ça peut être étourdissant. Rares sont les adultes qui ont l’obligation d’étudier à temps plein ou de vivre dans un appartement ou un condo au centre-ville. Je vois souvent des étudiants voyager une ou deux fois par année, manger des sushis et boire de l’alcool plusieurs soirs par semaine, aller au gym, au spa, au cinéma.

La vie qu’on choisit a un coût. Si on choisit de dépenser, on choisit de travailler assez pour subvenir à nos besoins. Si on choisit d’étudier, on choisit aussi de travailler pour réussir. Libre à chacun d’équilibrer les sphères de sa vie. Il en sera de même sur le marché du travail : une maison à un million, ça se paye, tout comme un mois en Asie ou le dernier modèle de cellulaire.

Je ne dis pas que tous les étudiants anxieux ou déprimés ont un budget déficitaire et des goûts exorbitants. Je dis que chacun trouve son équilibre, et qu’il est mieux de le trouver plus tôt que plus tard. Je dis aussi qu’accuser les profs, ou n’importe quel facteur individuel, est réducteur. Expliquer le suicide d’une personne sans connaître cette personne, sans connaître l’ensemble du contexte et de sa vie personnelle, professionnelle, sociale, familiale, c’est mentir. C’est attribuer des intentions malveillantes à des humains bienveillants qui pataugent aussi dans une société exigeante. C’est oublier que dans d’autres coins de notre planète, la pression exercée sur les jeunes par le système scolaire et les familles est mille fois plus lourde. C’est accuser sans preuve et sans jugement.

Les profs, continuez de bien faire votre travail. Les étudiants, continuez d’apprendre et prenez du recul au besoin. La clé, c’est l’équilibre.

Nathalie Courcy

Et si on pensait aux enfants ?

Ma profession est malade. En cette semaine des enseignants, la pénu

Ma profession est malade. En cette semaine des enseignants, la pénurie n’a jamais été si intense. On se retrousse les manches, on se remplace entre nous, mais voilà, ça ne suffit plus…

Des collègues d’éducation physique se retrouvent titulaires de classe, des éducateurs enseignent l’anglais ; le manque de suppléants est criant. Je ne dénigre en rien mes collègues. J’ignore comment j’enseignerais les techniques de basket ou les stratégies de volleyball ! 😉 Je prendrais encore moins la place des éducateurs qui, chaque jour, prennent le relai et déploient des efforts inimaginables pour réaliser de grandes activités avec peu de moyens. Seulement, ces gens n’ont pas reçu la formation nécessaire pour assurer le suivi des enfants dans une classe. Ils font ce qu’ils peuvent et surtout, soyez assurés qu’ils font de leur mieux. Vraiment.

Sincèrement, jamais je n’aurais cru me sentir à ce point embarrassée d’être malade. Culpabiliser avec la gastro ou l’influenza, c’est assez plate merci. Ressentir un profond malaise lorsque notre enfant est malade, c’est désormais coutume. On passe notre journée à se confondre en excuses auprès de nos collègues qui nous ont gentiment dépannée.

Nous sommes face à un mur.

De béton.

Armé.

On fait quoi ? On continue de pleurer sur notre sort ? Serait‑ce bien utile ? Des solutions, il y en a très peu, mis à part s’entraider et se soutenir.

Pensons aux enfants. Ce sont eux les victimes de cette instabilité. La plupart des élèves traverseront cette tempête aisément. D’autres devront ramer un peu plus fort, perdant quelques plumes au passage. Certains, malheureusement, seront plus échaudés, n’ayant plus leur repère, leur point d’ancrage.

Pensons à ces enfants la prochaine fois que nous devrons prêter main-forte à un collègue. Unissons-nous en nous rappelant que notre correction peut bien nous attendre un peu et surtout, qu’on apprécierait que quelqu’un fasse de même pour nous.

Pensons à ces enfants qui n’ont pas demandé à être victimes de cette pénurie. Rendons le moment passé auprès d’eux constructif et agréable.❤️

Je crois encore un peu au père Noël et je suis convaincue que Mary Poppins existe quelque part… Si quelqu’un veut proposer une solution miracle, je vous écoute.😉

Eva Staire