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Les « mommycations » ou « mamancances »

Passe GO, réclame des vacances de cette charge mentale qui

Passe GO, réclame des vacances de cette charge mentale qui t’accable, redeviens, l’instant d’une semaine (ou plus, ou moins, c’est toi qui décides) une femme, seulement une femme, et recharge tes batteries.

Je l’avoue, j’ai cultivé de la jalousie, même de la colère envers mon propre amoureux, mon homme. Chaque fois que ce fameux mot « chasse » faisait surface, que ce soit par rapport à la préparation, la recherche de trucs et de stratégies de chasseur-cueilleur, la prise de congés non liés à la famille, l’achat de matériel ou autre, je sentais ma mâchoire se serrer, mes poings se fermer, mes yeux se remplir d’eau. Je rageais par en dedans, avec la seule envie de crier « pis moi ?! »

Pourtant, je ne comprenais pas d’où émergeait cette réaction. J’étais si heureuse que ma douce (et parfois rugueuse après trois jours sans rasage) moitié soit aussi motivée, passionnée par quelque chose. Que mon homme ait la chance de se reposer tel un guerrier dans le fin fond du dernier centimètre de la map en attendant sa proie, de faire le vide dans sa tête et le plein d’air frais dans ses poumons. De me revenir fier comme un paon d’avoir son trophée de chasse, les yeux brillants comme ceux d’un enfant devant son sac de bonbons d’Halloween quand il revient de la plus grande virée de quartier.

Pourquoi ?

Était-ce la charge de plus que j’allais assumer à la maison ? Non, pas vraiment : nos enfants ne sont pas des anges en tout temps, la maison n’est pas impeccable tous les jours, mais je suis capable de gérer. La routine est bien établie et en étant seule, l’avantage est que les enfants ne passent pas leur temps à essayer de me faire croire que Papa a dit oui quand en fait il a dit non.

Était-ce l’impression de ne pas être une priorité, par sentiment d’abandon ? Par peur de manquer d’argent ? Il y a un peu de ça ; seize jours par année, ce n’est pas si long, c’est loin d’être la fin du monde. Un budget de chasse, c’est de l’argent, des heures et des jours de plus en préparation de terrain, en montage de cache, en achat de matériel, en pratique au champ de tir, mais surtout, c’est un sujet de conversation qui revient aux trois phrases, un morceau sur repeat. Un sujet qui change les soupers d’amis, de famille et de couple en meetings de planification de la prochaine saison ou en debriefing de la dernière chasse. Ok j’avoue, des fois je suis jalouse des chevreuils et orignaux de ce monde et je pense à me magasiner des bois.

Jalousie quand tu nous tiens.

Eh oui, j’étais purement et simplement jalouse. Pas de la chasse, pas d’une autre femme, de la liberté de mon homme. De la façon qu’il avait de se mettre en priorité, d’aller chercher ce dont il avait besoin sans négocier, entièrement, complètement et sans excuses. De réaliser ses rêves sans compromis.

Comme plusieurs autres veuves de chasse, de hockey, de motocross, de golf, de travail… je demeurais passive dans l’atteinte de mon bonheur. J’étais une victime de la chasse. Jusqu’au matin où j’ai compris qu’en fait, la seule personne qui freinait mes ambitions et mes rêves, c’était moi dans mes multiples facettes.

La mère ne voulait pas quitter ses enfants. La ministre des Finances trouvait mille et une raisons financières de ne pas dépenser pour quelque chose d’aussi futile qu’elle-même. La blonde ne voulait pas imposer à son homme de tenir le fort même s’il n’en est plus que capable. La peureuse anticipait de voyager seule et la généreuse ne voyait pas pourquoi elle méritait de se mettre en priorité.

J’ai compris que :

  • l’argent, ça se prévoit, que ce soit pour les loisirs de l’un ou de l’autre ;
  • mon homme est vraiment hot, il est en mesure de s’occuper de nos enfants et de la maison en gardant tout le monde intact. C’est sûr, j’ai le meilleur !
  • si je ne me mets pas en priorité, personne ne pourra le faire pour moi ;
  • si j’attends le moment parfait, la situation parfaite, la richesse… je vais mourir en attendant de réaliser mes rêves.

De là sont nées les « mommycations » ou « mamancances ».

J’ai décidé de partir là où le vent me porterait, une fois par année. J’ai cru en mes ressources et j’ai pris en charge la recharge de mes batteries en tant que femme, en tant que moi. Une maman reposée, c’est aussi une maman plus patiente, une blonde plus compréhensive et une femme en possession de ses moyens. C’est ce que j’ai retenu de ma première mommycation.

J’ai passé GO, réclamé une pause de charge mentale et fait mon sac à dos direction Costa Rica. La liberté est si belle dans sa façon de nous laisser le cœur léger revenir à notre vie ! On peut en apprécier chaque instant, rechargée comme si tout était possible et que nos réserves d’énergie débordaient.

Prendre soin de soi pour mieux prendre soin des nôtres.

Marie-Ève Piédalue

 

Choisir ses priorités

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J’aime tellement de choses! Que ce soit la lecture, l’écriture, la danse, scroller mon feed Instagram à la recherche d’inspiration, les moments passés à l’extérieur, m’intéresser à de nouvelles tendances, les repas en famille, les partys entre amis, et j’en passe. Je me considère chanceuse d’être une fille passionnée avec la tête remplie de projets. Cela me permet de m’établir des objectifs et d’être pas mal fière, quand je les atteins. Le hic, c’est qu’il m’arrive souvent de ne plus savoir où donner de la tête. J’aimerais tout faire. Malheureusement, les vingt-quatre heures dans une journée ne le permettent pas.

Il y a un moment déjà, je me suis donc avoué à moi-même (c’était pas mal des recommandations de mes proches aussi t’sais, ils voyaient que je m’épuisais à vouloir être partout, tout le temps) que je devrais faire des choix. Qu’est-ce qui, parmi l’école, mes deux emplois, ma passion, ma vie sociale ainsi que ma santé, tout autant physique que mentale, était le plus important pour moi? De ce point de vue, c’est facile de choisir. Mais dans ma tête, ce l’était moins.

« J’ai pu assez bien réussir pendant plusieurs années en ayant ce train de vie. Si je me défais de quelque chose, j’aurai l’air plus faible. Mes moments libres ne seront plus productifs. » Pendant un long moment, cette pensée m’occupait souvent l’esprit. Chaque jour, je me répétais donc (et je me répète encore) qu’une santé mentale, ça se travaille. Booker ses journées complètes nous empêche de pouvoir penser, de nous développer en tant qu’individus. C’est correct d’avoir le goût de passer une journée plus relaxe aujourd’hui et c’est encore plus satisfaisant de savoir que, le lendemain, on pourra trouver les moments nécessaires pour les tâches que nous avons à exécuter.

Des priorités, ça se détermine avec le cœur. C’est en se basant sur les choses qu’on apprécie vraiment qu’il est possible de mesurer l’importance des aspects de notre vie, pour nous. Il y a de cela plusieurs semaines, j’ai démissionné d’un de mes emplois. Le plus payant. Oui, ça a fait mal à mon portefeuille depuis, mais mon esprit, lui, se sent tellement plus libre. Mon espace cérébral réservé aux projets et aux objectifs à venir n’est plus saturé. J’ai le temps, maintenant, de penser. Et maudit que ça fait du bien de pouvoir penser en n’ayant pas le stress de devoir prendre une certaine décision, ici, maintenant. D’investir encore plus d’énergie dans ce qui compte vraiment.

Choisir de s’embarquer dans une quelconque situation, c’est renoncer à s’embarquer dans une autre. La plupart du temps, les choix font peur. Mais la seule manière de savoir si cette décision sera la bonne, c’est d’essayer. Au pire des pires, ça aura été une expérience de plus à ajouter au CV de sa vie.

Marie-Claudel Bolduc

 

Chapeau à toi, parent imparfait

Pourquoi voulons-nous toujours que tout soit parfait? La maison parf

Pourquoi voulons-nous toujours que tout soit parfait? La maison parfaite, le job parfait, la maman parfaite, le papa parfait. Et si on s’enlevait un peu de poids sur les épaules?

Les plus beaux souvenirs que les enfants garderont de nous ne seront pas notre plancher immaculé. Ce sera la fois où vous aurez dansé comme des fous dans la cuisine. La fois où vous aurez bu un verre de lait bleu afin de vous transformer en Schtroumf! J’essaie bien de me le rappeler moi même, mais je suis un cordonnier bien mal chaussé.

Vos enfants se rappelleront la fois où vous avez mangé le dessert comme entrée, non pas de la fois où vous aurez fait ce fameux souper qui vous a pris cinq heures à préparer. Et pourtant, encore une fois, jour après jour je me casse la tête à trouver de nouvelles recettes que mes rejetons pourraient apprécier.

À toujours vouloir que tout soit parfait, nous perdons de précieux moments. Je me sens souvent coupable de ne pas assez jouer avec mes enfants, alors je mets tout sur pause et m’assieds par terre pour simplement PROFITER. Profiter du fait que mes enfants VEULENT jouer avec moi, profiter de l’amour que mes enfants manifestent envers moi, profiter des crises de chatouilles pour entendre ce rire d’enfants si précieux à mes oreilles.

Parce que dans quelques années, ce sera terminé. Je ne suis pas inquiète, je trouverai ce petit bonheur en d’autres occasions avec mes enfants devenus grands, mais je tiens à me souvenir de chaque étape précieusement. Dans chaque étape, j’accompagne mes enfants avec plaisir pour tenter d’apercevoir cette petite lueur d’accomplissement que l’on voit parfois passer. Cette lueur de fierté que j’espère de tout cœur restera au fond de leur pupille tout au long de leur vie.

À ceux dont la maison est toujours impeccable, et bien bravo! Mais cela ne m’impressionne pas. Chapeau à toi la maman imparfaite qui vit dans une maison imparfaite, dans un parfait bordel parce que je suis convaincue que tu profites beaucoup plus de ta progéniture que celles qui ne cessent de frotter. Tu assumes les jouets qui trainent par terre, tu assumes les petits doigts que l’on voit dans les miroirs de ta maison, tu assumes les lits qui ne sont pas faits. Parce qu’au fond, tu sais que tu fais de ton mieux et que ce n’est pas la fin du monde. Une chose à la fois.

À bas les maisons Pinterest! Avec des enfants, si c’est beau pendant trente minutes, mission accomplie. Alors toi, la maman qui s’assume dans sa maison propre mais sens dessus dessous, je t’aime!

Combien de fois, je réponds : Attends, maman lave la vaisselle! Attends, maman passe la balayeuse! Et soudain, je me dis : Attends une minute, la vaisselle peut bien attendre cinq minutes. Encore une fois, je lâche tout pour aller à côté de mon enfant. Je ne parle pas de répondre à ses moindres caprices, mais bien de choisir de petits moments qui nous glissent parfois entre les doigts.

Lorsqu’on me dit : « Désolé, je n’ai pas le temps! », je réponds : Maintenant âgée de trente ans, je sais que prendre le temps est un choix. Pas toujours évident bien sûr, mais tout est une question de priorité. Quelles sont vos priorités? Votre emploi, vos enfants, votre partenaire? Et dans quel ordre les placez-vous?

Si vous voulez faire un casse-tête avec votre petit dernier, mais qu’il vous faut aussi faire la vaisselle, arrêtez-vous un instant et faites le foutu casse-tête! À bas cette foutue pression de perfection. Faites ce que vous pouvez, selon vos priorités. L’imperfection dans toute sa splendeur!

Geneviève Dutrisac