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Maman dinosaure et fière de l’être! Texte: Nathalie Courcy

Mes enfants adorent se moquer de mon âge vénérable. Un IMMEEEEEEE

Mes enfants adorent se moquer de mon âge vénérable. Un IMMEEEEEEEENSE 45 ans. Haha! On s’entend que je suis loin d’être vieille! Après tout, on devient vieux quand on se sent vieux. Avant, on a l’âge qu’on a, point. Ou même moins. 

Un de leurs passe-temps préférés, c’est de me rappeler que je suis née pendant l’ère des dinosaures. Pour eux, tous nés dans les années 2000, les années 1970, c’est encore plus lointain que l’Antiquité. Au moins, comme je viens de traverser une série de confinements, je suis capable de me servir de Teams, Zoom et autres technologies modernes! La plupart du temps, je comprends même comment la télécommande fonctionne… Pour le reste, ils sont là! Ça les fait se sentir utiles…

Ils savent que je ne réagis pas (ou que j’en rajoute, juste pour les faire rire encore plus!) parce que sincèrement, à part les douleurs par-ci par-là, vieillir, ça ne me dérange pas. En réalité, je trouve ça cool de me rendre d’une année à l’autre. De jouer le jeu de la vie, d’explorer, d’évoluer. Je trouve ça chouette d’observer les highlights de la ligne du temps qui s’étend derrière moi.

Le jour de mes 34 ans, j’ai eu un nouveau regard sur l’existence et le temps qui passe. Je me suis dit que chaque jour qui passait, c’était un jour que je vivais de plus que mon père. C’était une chance de plus que j’avais pour être heureuse, pour faire un changement dans le monde, pour faire du bien à quelqu’un, pour apprendre quelque chose. Pour voir mes enfants grandir et devenir des « vieux » eux aussi. Déjà que parfois, mes aînées pognent un coup de vieux en regardant leurs petits frères…

Est-ce que je suis tout le temps contente de voir un cheveu blanc sur ma tête ou de bouger avec plus de raideur? Non. Est-ce que ça fait que vieillir, c’est laid ou condamnable? Non plus. Ça dépend de ce qu’on fait avec ce temps supplémentaire que nous a gracieusement offert la Vie. 

Moi je vote pour qu’on profite de ce temps-là et qu’on rigole nous aussi quand nos enfants nous traitent (avec amour et humour) de vieux mammouths laineux, de vieilles branches, de stégosaures ou de représentants d’une espèce d’une autre ère. Un jour, eux aussi atteindront l’âge vénérable de 45 ans, et ils seront très heureux d’avoir encore leur « vieille » maman. 

Nathalie Courcy

La vie reprend son cours…Texte: Joanie Fournier

La rentrée approche à grands pas. À pas de géant. Elle nous rattrape,

La rentrée approche à grands pas. À pas de géant. Elle nous rattrape, court d’une case à l’autre du calendrier pour nous rejoindre. On termine nos achats scolaires, on profite de nos derniers jours de l’été. On essaie de cocher toutes les cases de notre To-do List estivale. On veut pouvoir se dire que l’on a fait toutes les sorties qui nous plaisent, qu’on a visité nos amis, qu’on a arrêté le temps aussi longtemps que possible, avant qu’il ne nous rattrape. On essaie de trouver le temps de se reposer, mais souvent, l’approche de la rentrée nous donne des fourmis d’excitation. On a envie de tout faire et d’en profiter au maximum. Quel privilège immense nous avons de pouvoir côtoyer nos enfants, les regarder grandir, apprendre à les connaître, juste eux et nous.

Cette fois, pour la première fois depuis deux ans et demi, j’ai enfin l’impression que la vie reprend son cours. Autour de moi, je n’entends plus parler de masques, de microbes, de maladies… Aux nouvelles, les scientifiques nous disent que les gens sont inconscients du mal qui nous côtoie encore. Mais moi, je pense juste que nous avons un besoin vital de reprendre nos vies. Ce n’est pas de la méconnaissance, ni de l’inconscience, ni de l’insouciance. C’est juste qu’on a besoin de se retrouver, et de reprendre nos vies en main. On a besoin de se convaincre que tout cela est bien derrière nous, juste parce que notre santé mentale a besoin d’un avenir plus prometteur. Les dernières années ont été si rudes… On a besoin de se dire que la vie reprend son cours.

Je pense que rendus là où nous en sommes, nous savons tous et chacun que nous avons fait le maximum de ce qui était possible pour se défendre et pour protéger les plus vulnérables de la société. On a écouté la science et on lui a fait confiance. Des années plus tard, on a besoin de faire confiance à la vie maintenant. On a envie de remettre nos destins entre ses mains.
Je vois les enfants dans les rues courir, crier, bouger, se mélanger. Je vois des amis qui prennent une sangria sur une terrasse. Je vois des grands-parents se joindre aux sorties de leurs petits-enfants. Je vois des sourires et des gens heureux. Je vois des enfants se faire des câlins et des adultes qui se rapprochent. Je vois la vie, la vie d’avant. Pis c’est beau à regarder. Juste beau. Pour la première fois depuis trop longtemps, rien de tout cela n’est menaçant. L’angoisse a fait place à la confiance. Ça fait un bien fou de se sentir serein.

Alors la rentrée nous rattrape à la vitesse grand V. Les enfants se demandent qui seront les amis dans leurs classes et qui seront leurs professeurs devant le tableau. Ils ne se demandent plus s’ils auront à respecter des bulles, s’ils pourront aller jouer partout dans la cour extérieure, s’ils devront porter un masque ou avoir des places obligatoires dans le transport scolaire… Ils ne parlent que de leur nouveau sac, de leurs amis, de leur hâte de les retrouver en classe. Je leur souhaite de garder cette excitation et leurs cœurs légers encore un peu. Ils le méritent.

Je ne dis pas qu’il faut ne plus s’en faire et laisser tomber toute logique scientifique. Je dis juste que cette pause, où la vie reprend son cours, ça fait vraiment du bien. Ça fait du bien aux cœurs esseulés et aux esprits angoissés. Ça fait du bien de respirer, à pleins poumons. Ça fait du bien de ne pas toujours regarder derrière son épaule dans la file d’attente. Ça fait du bien de se prendre dans nos bras. Je n’ai jamais été super confortable dans une grande foule, pourtant je réalise que les gens me manquaient.

Profitez bien de vos dernières semaines de l’été. Continuez d’arrêter le temps, aussi souvent et longtemps que vous le pouvez. Continuez de respirer, le cœur léger. Continuez de rire et de profiter de la vie. En mémoire à tous ceux qui ne le peuvent plus, vivez. Pleinement et sereinement. Laissons la vie reprendre son cours.

Joanie Fournier

Vivre sans regrets – Texte : Stéphanie Dumas

Devenu adulte, on prend parfois le temps de penser à la vie que nous avons menée jusqu'à présent

Devenu adulte, on prend parfois le temps de penser à la vie que nous avons menée jusqu’à présent. On ressasse les événements marquants qui ont parsemé notre vie et qui nous ont parfois transformé afin de faire de nous la personne que nous sommes aujourd’hui.

Personnellement, j’aime aussi me dire que je ne dois pas avoir de regrets face à ce que j’ai fait ou pas. J’ai fait des choix, comme nous en faisons tous, mais j’ai vécu. Plus jeune, il m’est arrivé de rentrer au petit matin. Mon cadran sonnait alors déjà pour m’annoncer le début de la nouvelle journée. Même si j’étais fatiguée à ce moment-là, je ne regrette pas d’avoir vécu ces instants ni les folies que j’ai pu faire dans ma jeunesse.

Maintenant que je suis une adulte, je repense à tous ces petits ou grands événements et cela me fait sourire. Il y en a d’autres qui me mettent les larmes aux yeux évidemment. Néanmoins, je vis ma vie en étant heureuse des années qui sont passées, et ce, même si je me dis souvent qu’elles sont passées trop rapidement. C’est comme si le temps défilait de plus en plus rapidement depuis quelques années. La trentaine est arrivée et depuis, les journées passent en une fraction de seconde.

Le travail occupe le plus grand nombre d’heures dans une journée pour la majorité d’entre nous et la vie de famille occupe le temps restant ou presque. Nous devons chercher pour trouver des moments pour nous retrouver en tant que personne. C’est parfois tout un défi.

Malgré tout, il faut être heureux de la vie menée jusqu’à maintenant, des choix et des décisions prises qui font maintenant de nous qui nous sommes et de ce que nous avons réalisé. Il ne reste qu’à continuer d’avancer pas à pas sans regarder derrière…

Stéphanie Dumas

Le poids de l’inconscient

Prendre du poids. Perdre du poids. Avoir de l’acné, ou pas. Être jolie et bien dans sa peau. Êt

Prendre du poids. Perdre du poids. Avoir de l’acné, ou pas. Être jolie et bien dans sa peau. Être jolie et mal dans sa peau. Se sentir moche. Être gênée et peu parler ou au contraire, être volubile et parler fort.

Je pourrais passer des heures à vous énumérer des aspects physiques et psychologiques qui font de nous des êtres uniques, mais qui peuvent aussi faire de nous des êtres complexes et complexés.

La vie c’est ça, la recherche d’un bonheur qu’on croit connaître, mais qui ne nous convient pas toujours une fois obtenue.

Pour toi qui me lis, j’aurais une petite question. Une toute petite et simple question. Au plus profond de toi, t’aimes-tu à 100 % ? Es-tu ce que tu as toujours souhaité être ?

Peu de gens admettront haut et fort que la réponse est non.

Maintenant, mon autre question est celle-ci : te sens-tu jugée par les gens autour de toi ? Peu importe la situation.

 

Vous devez vous demander où je veux en venir hein ? Je vous explique.

Depuis quelque temps, je remarque une tonne de citations concernant notre droit à être ce que nous sommes sans jugements des autres.

  • Cessons de juger les gens avec un surplus de poids, ils ont le droit de s’habiller comme ils veulent.
  • Cessons les filtres, vous avez le droit de vous montrer sous votre propre jour sans jugement.

 

Aujourd’hui, je me suis demandé comment je me sentais face au regard des gens, et ce, depuis toujours.

Quand j’étais plus jeune et plus mince, je détestais m’arranger. J’avais toujours peur que les gens se disent « Check l’autre guidoune qui s’arrange ben trop ». Je ne portais pas de talons hauts (sauf pour mes émissions de Vendre ou rénover), je ne me maquillais presque pas. Quand ça arrivait et que j’avais un compliment, je le prenais comme une remarque pas si positive. Je ne me baignais pas, parce que j’avais un peu de cellulite et que je ne voulais pas que les gens le remarquent et en parlent.

 

Avec les années, mes trois grossesses et… le fait que j’aime manger, j’ai pris 40 livres. Je ne porte pas de jeans, parce que… les jeans, c’est pour les femmes minces.

Je porte des chandails toujours très lousses pour que les gens ne me jugent pas en disant que les chandails serrés ne sont pas faits pour les femmes plus dodues.

 

Etienne m’a invitée à de multiples reprises sur son podcast pour animer avec lui les entrevues, parce qu’il ne cesse de me dire que je suis excellente. J’y suis allée deux fois et en me voyant à l’écran, je n’ai pas reconnu la Maïka d’avant Livia, d’avant mes 40 livres. J’ai donc commencé, subtilement à refuser ses invitations à faire partie du podcast. Je ne voulais pas que ses invités me voient et se disent « Eh boy, elle a pris du poids ».

 

Quand on reçoit à la maison, je porte des robes lousses, parce que je sais que les gens qui me connaissaient d’avant vont voir le changement et se dire que j’ai vraiment pris du poids.

Je m’occupe à faire plein de choses pour qu’ils ne puissent pas s’attarder à ce que je suis devenue.

Pendant que les gens se baignent, peu importe leur âge, leur poids… Moi, je reste assise en disant que je n’ai pas chaud. Je regarde mes amies et ma famille s’amuser dans la piscine avec mes enfants, alors que j’aimerais moi aussi faire partie de ce beau moment. Mais s’ils me voyaient sous ma robe…

 

Et puis, je réalise que les gens n’en ont rien à faire. Oui, ils vont probablement se dire que j’ai pris du poids, mais c’est vrai après tout. Après cette réflexion, ils vont continuer leur vie et se contreficher de ce que JE pense de moi.

Je suis ma pire critique. Je suis celle qui m’empêche de vivre ma vie par peur du regard des gens.

 

Où je veux en venir, c’est que plusieurs d’entre nous avons un travail à faire sur nous-mêmes.

Cessons de penser que les gens nous jugent constamment. OK soyons francs, il y a des tatas partout qui passent leur temps à juger haha ! Ceux-là, mettons-les dans une classe à part, genre la classe des idiots à ignorer.

 

Vous êtes votre pire critique. Vous êtes en train de passer à côté de plein de belles choses simplement parce que VOUS vous autocritiquez en pensant que ce sont les autres qui le font.

Chaque fois, donnez-vous le défi de faire quelque chose que vous n’auriez JAMAIS osé faire avant.

Apprenez-vous à vous aimer. Et si vous n’en êtes pas capable, travaillez à améliorer les points qui vous rendent heureux.

 

Mais cessons de toujours tout mettre sur le dos des autres, le fait que leur regard nous gêne.

Une personne peut vous regarder en se disant « Oh wow, sa robe est vraiment belle », et automatiquement notre cerveau se met à paniquer en imaginant le pire.

Non, les gens ne vous jugent pas toujours négativement.

On se juge déjà assez soi-même…

 

Sur ce, je vais retourner mettre mes chandails lousses et continuer à faire des stories en ne montrant que le haut de mon corps.

Par contre, je vais aller magasiner un maillot. Parce que je n’en ai pas. Et j’irai me baigner avec mes enfants. Parce que je n’ai qu’une vie.

Un pas à la fois, les filles…

 

Qui sait, demain je porterai peut-être un jean ! 🙂

 

Apprenez à vous respecter et à vous aimer, tout comme vous le faites pour de purs étrangers.

 

Xxxx

Maïka

 

Savourer, respirer, le moment présent !

Toute jeune, en plein dans la fleur de l’adole

Toute jeune, en plein dans la fleur de l’adolescence, je suis tombée amoureuse du père de mes enfants. On est restés quasiment vingt ans ensemble. Quand on s’est séparés, j’ai rencontré mon copain des deux dernières années trois semaines seulement après la séparation. Si on fait le décompte, à l’endroit, à l’envers, la tête sur le côté… cela veut dire qu’à la mi-trentaine, je peux dire que j’ai été en couple pendant les deux tiers de ma vie ! J’ai vécu deux belles relations. Avec des hauts et des bas évidemment, mais somme toute, je n’ai pas été contrôlée et je n’étais pas malheureuse. Chacune de ces relations m’a apporté du bien.

Lorsque le père de mes enfants est parti, je suis devenue mère monoparentale avec trois enfants : un qui ne marchait pas, l’autre qui portait encore des couches et le dernier en deuxième année. Les deux années qui ont suivi ont été un tourbillon de découvertes. J’ai découvert qu’il fallait que j’élève mes enfants de mon côté, une semaine sur deux, seule. J’ai appris à faire le deuil, un jour à la fois, d’une vie de famille normale. J’ai appris à faire le deuil de la complicité que j’avais jadis avec le père de mes enfants. J’ai appris que je suis une femme, pleine de désir, de chaleur, de tendresse et de feu !

Deux ans après ce changement de vie, je me pose, tranquille, le cœur et le corps plein de ce tumulte. Je prends conscience que je veux et que je peux en profiter. La tête pleine, les bras pleins avec les enfants, la routine, la grande carrière, la quarantaine qui frappera à mes portes bientôt… Je constate que je veux toujours plus, j’aspire à plus et j’attends plus. Et cela m’empêche de vivre le moment présent, Mon moment présent.

Être content de ce qu’on a, de ce qu’on vit. Cela veut dire profiter, savourer, s’arrêter pour apprécier. Apprécier les petits moments, regarder ton enfant s’émerveiller d’une simple fleur sauvage, le regarder penser avec ses petits sourcils froncés et le coin de sa lèvre supérieure élevée. Si l’on est capable de profiter de ces petits moments délicieux, on est aussi capable de transférer ces moments de pures joies dans notre vie de femme.

Avec mon deuxième partenaire, j’ai appris à être une femme, une femme sensuellement confiante. 😊 Je me sens sexy, belle et radieuse. J’expérimente les joies et l’apport positif de l’énergie sexuelle ! Quand on est bien dans sa peau, quand on expérimente de multiples orgasmes, qu’on savoure notre vie de femme, seule ou en couple, cela nous redonne chaque jour, dans toutes les autres sphères de notre vie.

Bref, je n’apprends pas juste à profiter du moment présent dans ma vie de maman, mais aussi dans ma vie de femme. J’apprends à savourer chaque caresse, chaque toucher, chaque bouffée. Sentir les mains de mon partenaire me toucher, sentir son souffle sur ma peau, partant du cou, glisser sur mes omoplates, dans le creux de mon flanc, sur le haut de ma craque de fesses. Sentir sa langue me lécher furtivement les petites pommes du popotin, glisser le long de mes cuisses. Savourer, humer, apprécier. Sentir tous ses gestes, me sentir bouger !

Quand on prend le temps, le temps de vivre, sans penser à vouloir autre chose et si on se respecte, qu’on est capable de demander et que notre partenaire est capable de donner, on est capable de se satisfaire de chaque petite baise, de chaque petit moment passé à se caresser. On est capable d’apprécier une p’tite vite sur le bord du comptoir sans vouloir plus ni penser à la prochaine session de jeu.

Bref, j’apprends à VIVRE !

Roxy Ka

 

La tête pleine de projets

D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujou

D’aussi loin que je me rappelle, j’ai toujours eu la tête remplie de projets. Même enfant, j’aimais me créer de petits projets personnels ou simplement me projeter dans l’avenir en pensant à ce que je voudrais faire de ma vie. Je voyais mes projets comme une façon de m’encourager à travailler fort et à foncer face aux défis.

En grandissant, mes projets personnels se sont précisés. Je voulais devenir enseignante, avoir mon chez-moi et ma famille. Je suis chanceuse, tous mes grands objectifs de vie ont été atteints. Bien entendu, ça n’a pas été parfait à tous moments, mais j’ai réussi. J’enseigne au primaire depuis douze ans, j’ai une belle grande maison et trois enfants que j’adore. J’ai même déniché un amoureux merveilleux en prime. Bien entendu, au fil du temps, plusieurs petits projets ont également fait leur chemin dans mon esprit. C’est normal et sain de vouloir s’accomplir et se développer dans la vie. On se fixe des objectifs et on fonce pour les atteindre.

Par contre, depuis quelque temps, je réfléchis beaucoup à mes projets. Je me demande si c’est sain d’en avoir autant et si c’est possible dans la vie de faire une pause. Je m’explique : accomplir des projets, ça demande beaucoup d’investissement. Je ne parle pas ici nécessairement d’un investissement financier, mais plutôt de s’investir en tant que personne. On s’est emballés mon chum et moi depuis qu’on habite ensemble. On s’investit beaucoup dans nos projets communs. Je sais qu’ils en valent la peine, mais on court comme deux fous depuis deux ans. Je pense que c’est trop. Le problème, c’est qu’on dirait que c’est plus fort que nous. On aime la sensation d’accomplissement face à un défi relevé, parfois au détriment de notre bien-être. J’ai l’impression qu’on passe parfois à côté de l’essentiel à force d’avoir des choses en tête. Encore la semaine passée, j’essayais de choisir mentalement mon luminaire de cuisine à 5 h du matin alors que j’allaitais mon bébé. J’étais fatiguée, mais je ne dormais pas ; j’étais trop impliquée mentalement dans notre dernier projet de rénovation.

C’est décidé : mon prochain projet se concentrera sur mon bien-être physique et mental. Je retourne au travail et je ne veux pas m’écrouler en pleurs, morte de fatigue après seulement un mois d’école. Et si mon prochain projet était d’essayer de prendre du temps pour moi ? C’est difficile, mais sans doute pas impossible.

Je suis contente, je viens de demander à mon chum ce qu’il projette de faire pour les prochaines semaines. Il m’a répondu « Relaxer et me reposer ». Là tu parles, chéri. J’embarque !

Caroline Girard

Ils nous font vivre les plus belles années de notre vie.

Nous étions des adolescents. Nous voulions plus de pouvoir, plus de respo

Nous étions des adolescents. Nous voulions plus de pouvoir, plus de responsabilités, plus de liberté. Nous nous sentions comme des lions invincibles pris en cages… Nous avions si hâte d’avoir un réel pouvoir de décision sur nos propres vies, sur l’avenir. Nous sommes tous passés par cette période un peu sombre où notre corps changeait et pendant laquelle on se sentait totalement impuissants.

Puis, jeunes adultes, nous tentions de notre mieux de profiter de cette nouvelle liberté, tout en essayant de nous construire une vie réelle d’adulte. Nous nous sommes heurtés à ces nouvelles responsabilités, si lourdes à porter. Les changements d’emplois, le parcours universitaire, les soucis financiers, etc. On imaginait une grande période digne des années Peace and Love, mais on a vite frappé le mur de la réalité.

Maintenant, adultes assumés, nous sommes comblés par la vie. Nous avons choisi nos carrières. Nous avons appris à nous connaître et par‑dessus tout, à nous respecter nous‑mêmes dans nos choix. Nous avons exilé de nos vies les personnes toxiques pour choisir de rester avec celles qui nous font du bien. Nous avons mis au monde des petits êtres. Puis, nous avons compris. Compris la vie.

Nous regardons ces petits humains, créés avec tant d’amour. Ils grandissent, s’épanouissent et découvrent peu à peu qui ils sont. Nous sommes tous persuadés que nos enfants accompliront de grandes choses. Et pour l’instant, on profite d’eux, de leur présence. Ils nous font vivre les plus belles années de notre vie. Rien de moins.

Quand ils partiront vivre leur vie, nos grandes maisons seront tout à coup plus propres, mais tellement plus vides. Nos portefeuilles seront plus pleins, mais cela nous semblera tellement futile… Le temps aujourd’hui file à une vitesse folle. Quand nous serons vieux, ce même temps passera un grain de sable à la fois et nos longues journées seront bien calmes.

Le meilleur de nos vies, c’est maintenant. Avec nos enfants. Avec ces petits êtres qui n’ont encore aucun souci sur les épaules. Leurs rires, leur amour, leur magie, leur naïveté… C’est tellement ça, la vie. Je pense que l’on a commencé à vivre réellement le jour où on les a mis au monde. On a beau être allés à l’école pendant vingt ans, ce sont ces petits êtres qui nous apprennent ce qu’est la vie, et ce, chaque jour.

Alors nous devrions tenter d’en profiter au maximum. Profiter d’eux. Les dettes vont être encore là dans vingt ans. Le ménage sera encore à faire dans vingt ans. Mais dans vingt ans, nous n’aurons plus la chance de partager nos quotidiens avec eux. C’est notre vie d’adulte que l’on devrait mettre sur pause pour prendre le temps de vivre leur enfance avec eux.

Ils sauront nous réapprendre toutes ces petites choses que l’on a oubliées. Regarder voler un papillon comme si c’était magique. Jouer dans la piscine sans se soucier de la température. Faire des bulles et trouver que c’est la plus belle expérience scientifique au monde. Se balancer au parc comme si c’était possible de s’envoler. Courir au ralenti à la Tag pour donner une chance aux plus petits de nous toucher. Pis être content d’être la Tag… Ne pas vouloir dormir ni aller se laver, parce que ce sont des minutes de moins à jouer…

Il est plus que temps d’arrêter de perdre patience en essayant de les faire entrer dans notre horaire, dans nos vies d’adultes. Il est plus que temps de mettre nos cerveaux sur pause pour vivre la vraie vie avec eux et à travers leurs yeux. Parce que nos enfants nous font vivre les plus belles années de notre vie. Maintenant. Alors, allez en profiter.

Joanie Fournier