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Toi qui veux câliner mon bébé — Texte : Stéphanie Dumas

À toi, la personne que je ne connais pas et qui me demande de câliner mon bébé. Je ne te connais

À toi, la personne que je ne connais pas et qui me demande de câliner mon bébé. Je ne te connais pas, je ne connais même pas ton nom et tu ne connais pas le mien ni celui de mon enfant. Nous nous sommes simplement croisés à la bibliothèque ou dans un café. Tu as croisé mon regard et tu as ensuite regardé mon enfant.

Oui, j’ai vu tes yeux briller et le sourire apparaître sur ton visage. Je comprends que les bébés sont attirants et mignons. Tu as tendu les bras en invitant mon enfant à venir te voir. Sache que je n’ai rien contre cet amour pour les enfants. Toutefois, j’enseigne à mon enfant à ne pas aller vers les inconnus. Ce n’est pas de mauvaise foi, je tente seulement de m’assurer qu’il sera en sécurité et ne s’exposera pas au danger. Tu veux peut-être simplement le prendre dans tes bras pour le dorloter, mais ce ne serait peut-être pas l’intention de tous. Malheureusement, il y a des personnes mal intentionnées qui vivent dans ce monde avec nous.

Crois-moi, je ne suis pas heureuse de te refuser ce privilège. Malgré tout, je ne peux te laisser câliner et prendre mon enfant simplement parce que tu le désires. Ne va pas penser que mon enfant sera sauvage pour autant. Il ne manque pas d’amour non plus. Il est bercé, câliné et dorloté par toutes les personnes qui constituent notre cercle familial en plus de nos amis.

Je suis sincèrement désolée de t’avoir blessé et d’être partie en emmenant mon enfant que tu voulais tellement câliner pour profiter d’un petit moment de bonheur.

Stéphanie Dumas

 

 

Protéger ses enfants (attention aux perturbateurs endocriniens!)

Je ne suis pas baba-cool-grano-hippi, non, je me soucie seu

Je ne suis pas baba-cool-grano-hippi, non, je me soucie seulement du bien-être de la nature et surtout de mes enfants. Ma démarche écologique zéro déchet et slow cosmétique m’a amenée à me questionner sur les aliments qui nous entourent, sur la nourriture ou les produits que nous appliquons sur notre corps. J’ai eu une véritable prise de conscience : nous ne connaissons pas les produits qui font partie de notre quotidien et qui, pourtant, peuvent être extrêmement nocifs.

Connaissez-vous les perturbateurs endocriniens? Les enfants sont les premiers exposés, dans leur quotidien et même intra utéro. Peut-on éviter les perturbateurs endocriniens? Voilà une bonne question et pourtant si importante si on se soucie à la fois de notre santé et de l’environnement. Même si la réglementation tarde à mettre en place des actions concrètes, chacun de nous, en tant que consommateurs, peut limiter ses contacts avec certains perturbateurs endocriniens.

Premièrement, il est important de savoir ce qu’est un perturbateur endocrinien. C’est une molécule chimique qui altère le système hormonal (dérèglement hormonal, infertilité, diabète, obésité, hyperactivité, développement cognitif et j’en passe). Les perturbateurs sont malheureusement partout, mais vraiment partout, sous forme de métaux, pesticides, isolants, plastiques, cosmétiques. Mais avec des gestes simples, nous pouvons en limiter les effets.

Côté alimentation, voici les règles à suivre : privilégiez les produits frais et bio, sinon, lavez bien vos fruits et légumes ou épluchez-les. Les pesticides sont bourrés de perturbateurs endocriniens. Les tomates et les concombres sont les légumes les plus perturbateurs, alors attention! Évitez les aliments emballés dans du plastique ou du métal ; préférez les emballages en verre ou en carton, qui sont aussi recyclables.

En ce qui concerne les cosmétiques, faites aussi très attention. Apprenez à lire les étiquettes et traquez les ingrédients nocifs. Gardez les vernis, les parfums et les laques pour les occasions spéciales ; privilégiez plutôt les produits naturels au quotidien (huiles végétales, huiles essentielles*, savon artisanal, etc.). Pourquoi ne pas faire vous-même vos crèmes de beauté? Vous contrôlez ainsi tous les ingrédients! Sinon, pour vous aider, vous pouvez utiliser l’application Clean Beauty, qui scrute pour vous les ingrédients d’un produit.

Concernant les vêtements, lavez toujours vos vêtements neufs : ils peuvent contenir des produits qui seront directement en contact avec votre peau. Vous pouvez aussi éviter les couleurs foncées (teintures) et les matières prétraitées, et surtout, privilégiez les fibres naturelles, comme le lin et le coton bio. Pourquoi ne pas acheter usagé? Vous aurez moins de risques d’avoir une grande concentration de perturbateurs sur les vêtements!

Choisissez bien les matières de votre intérieur (décoration ou jouets), évitez le PVC qui contient du phtalate, préférez les matières plus nobles comme le bois, les fibres naturelles, le métal. Attention aussi aux retardateurs de flammes.

Pour l’entretien de l’intérieur de votre demeure, utilisez des produits naturels tels que le vinaigre blanc, les huiles essentielles, le bicarbonate de soude ou le savon noir. Aérez régulièrement votre domicile pour éviter l’accumulation de poussières et surtout, évitez les parfums d’ambiance.

Récapitulatif des gestes à poser pour limiter votre contact avec des perturbateurs endocriniens :

  • Achetez le plus possible des aliments bio et peu emballés.
  • Utilisez des produits esthétiques plus simples, hydrolat, huile végétale…
  • Lavez toujours vos vêtements neufs et évitez les vêtements prétraités.
  • Aérez régulièrement votre demeure et utilisez des produits d’entretien plus sains.
  • Le bois, les fibres naturelles, le métal sont bien meilleurs!

*Attention avec les enfants et les femmes enceintes

Gabie Demers

 

Le risque chez les enfants… ou comment entourer nos enfants de papier bulle

J’avoue, j’ai fait partie de la gang! Celle qui met un petit 

J’avoue, j’ai fait partie de la gang! Celle qui met un petit Robocop sur son vélo tellement il est protégé. Je ne parle pas de l’essentiel, le casque. Mais bien de tout ce que l’on a ajouté avec le temps, les protège-coudes, genoux, poignets et compagnie. Nous, parents, n’avons jamais été aussi protecteurs de nos enfants. On veut leur éviter toutes les blessures, tous les échecs, tous les pleurs. On veut les protéger de tout.

Je me souviens, lorsque j’ai appris à faire du vélo à deux roues. Mon père, a enlevé les petites roues, a mis mon vélo direct dans la rue, a couru derrière moi genre deux secondes et demie. C’est là qu’il m’a dit : « Regarde en avant, pis pédale parce que sinon tu vas tomber ». Naturellement, je suis tombée, j’ai eu le genou écorché, mais j’ai survécu. Et la fois d’après, j’ai pédalé et regardé en avant.

Et après, on s’étonne que nos enfants ne jouent plus dehors. On s’étonne que leur tablette soit devenue si importante. On leur a enlevé tout le plaisir, en voulant les protéger.

Pourtant, la prise de risques est saine pour nos enfants. Nos enfants sont intelligents, ils ne veulent pas se faire mal. En les laissant prendre des risques, on leur enseigne à écouter leur sixième sens. Ils ne se lanceront pas dans une aventure sans être capables de la réaliser.

Ils apprendront de leurs expériences passées. Ils s’en serviront pour réaliser des mouvements plus complexes. Ils auront créé dans leur cerveau des connexions qui leur serviront. Leur cerveau et leur corps deviendront plus compétents pour relever de nouveaux défis à la hauteur de leurs compétences.

C’est dans la prise de risques qu’ils apprendront à tester leurs limites, qu’ils apprendront à connaître leurs capacités et à développer leur confiance.

Pour un enfant, le risque égale défi que l’enfant, si on le laisse faire, choisira de relever ou non.

Laissons nos enfants jouer librement. Ils inventeront, choisiront et organiseront leur jeu à leur façon. Ils apprendront à se connaître en choisissant à quoi et avec qui ils jouent. Ils seront plus actifs.

Étouffons la mère poule en nous, prête à crier « NON! », « Tu vas te faire mal », « Ne grimpe pas là », « C’est trop haut pour sauter! ».

Oui, il y aura sûrement des bleus, du sang, des pleurs, mais aussi tellement d’apprentissages qui serviront à nos enfants dans le futur.

Laissons-les partir à l’aventure!

On s’en est tous sortis vivant après tout!

Mélanie Paradis

 

Les loups ne sont pas toujours ceux qu’on pense

Hésitation. Peur. Et pourtant, conviction.

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Hésitation. Peur. Et pourtant, conviction.

J’ai peur du torrent de jugements et de reproches que pourrait susciter ce texte. J’ai peur de me faire dire, encore, que j’exagère. Que j’invente. Que je capote pour rien. Et pourtant. Je sais.

La DPJ a mauvaise réputation. Certains d’entre vous ont vécu des histoires tristes ou bouleversantes liées à la Direction de la Protection de la Jeunesse. C’est sûr que les représentants de cet organisme se pointent rarement dans notre vie quand tout est rose.

Je ne dirai pas qu’il n’y a jamais d’abus ou de mauvaises décisions de leur part. L’affaire est gérée par des humains, comme vous, comme moi. Donc, l’erreur est possible. Il y a tout un système derrière les décisions prises, derrière le retrait d’un enfant de sa famille, derrière un signalement non retenu. Et comme tout système, il y a des failles, des principes qui s’appliquent par défaut à des situations qui auraient dû être traitées de façon particulière.

Soit.

Ce texte vous racontera une histoire qui se finit bien mieux que celle du Petit Chaperon rouge. Personne ne finit dans le ventre d’un loup, le panier de petits gâteaux n’est pas renversé au milieu de la forêt, le grand méchant loup ne finit pas éventré par le chasseur.

Ce texte vous racontera aussi une histoire qui aurait pu se terminer beaucoup plus tôt si j’avais osé faire appel à la DPJ avant. Si j’avais osé parler sans hésitation, sans peur et avec conviction.

Des menaces ont mené à des événements qui ont mené à des craintes, à des promesses de changer et à des événements répétés. Progressivement, ça va de soi. Une violence subtile, en mots, en gestes, mais rien qui laisse des marques visibles. Ou si peu.

Des enfants qui s’embarrent dans une pièce parce qu’ils ont peur. Un enfant qui tremble dans le noir en position fœtale. Des cris toujours plus durs et plus fréquents. Et moi qui veux à la fois protéger mes enfants et celui que j’aime. Moi qui veux comprendre, nuancer, croire que ça va changer. « Il n’a jamais été violent… » Moi qui me sens impuissante, presque complice parce que je n’impose pas de pancarte « Stop ».

Moi qui me promets que la prochaine fois, je prends mes petits sous le bras et je quitte. Moi qui jure de dénoncer. Moi qui hésite, encore. Moi qui ai peur, encore. Pas des représailles, non. Du jugement. Des reproches de ceux qui croiraient que je manipule, que j’exagère, que j’invente. C’est puissant, la peur.

Jusqu’à cette nuit où j’ai fait le saut vers la vérité. J’ai dénoncé. J’ai appelé la DPJ. J’ai crié à l’aide. J’étais convaincue que rien n’arrêterait sans ça. Le déni de violence était trop grand.

La travailleuse sociale de la DPJ a rencontré mon enfant à l’école. Elle m’a fait venir d’urgence dans ses bureaux. Elle est débarquée chez lui, sans avertissement. Elle a rencontré les autres membres de la famille. Connaître l’ampleur du mal, limiter la menace, protéger les enfants. Empêcher le mal de se reproduire et de tuer l’enfance. Assurer le développement et la sécurité.

Il n’y a pas eu d’accusation. Pas d’arrestation. Un retrait volontaire. Une promesse de garder la paix. Un engagement à s’instruire à propos de la pédagogie positive et de faire une thérapie familiale.

La plainte a été retenue, puis le dossier a été fermé. La suite nous appartient. La DPJ n’a pas tout réglé. Son travail n’est pas de faire un suivi une fois que les engagements ont été respectés, mais bien de protéger les enfants et les familles.

Quand j’ai signalé le numéro de la DPJ, j’ai ressenti un stress gigantesque. Une nervosité comme si je jouais ma vie. C’était un peu ça. Mais j’ai surtout ressenti un soutien sincère. J’ai constaté des méthodes d’enquête compétentes, un désir réel d’aider ceux qui en ont besoin, en gardant en tout temps l’enfant au cœur des préoccupations.

J’ai senti que je n’étais plus seule devant l’urgence de protéger mes petits.

Eva Staire

Protéger nos enfants des étrangers

L’enlèvement d’un enfant est l'une des pires hantises des

L’enlèvement d’un enfant est l’une des pires hantises des parents. Je sais, je déteste y penser aussi mais la réalité nous confronte à devoir protéger et surtout informer notre enfant. La ligne est mince entre l’informer et l’effrayer, voire même le traumatiser. Voici quelques suggestions pour aborder le sujet avec l’être le plus cher à nos yeux. Bien-sûr, on adapte selon l’âge et la maturité de notre enfant.

Contact visuel

Je dis souvent à mon fils de 4 ans : si tu me vois, je te vois et si tu ne me vois plus, je ne te vois pas non plus. Peu importe l’endroit, je veux savoir où sont les enfants qui sont sous ma responsabilité pour ne pas avoir le sentiment vraiment désagréable de les chercher. Aussi, lorsqu’il y a plusieurs enfants, mon copain et moi mettons au clair qui s’occupe de quel enfant. Ça évite la confusion et surtout qu’un enfant se retrouve sans surveillance.

Code secret

Quand j’étais enfant, mes parents nous ont donné à mon frère et moi l’excellent truc du code secret. Si quelqu’un, qu’on connaissait ou non,  voulait nous emmener quelque part et quelque soit la raison, on devait lui demander le code secret (dans notre cas: Rame, rame, ramedidou! Un jour, je vous expliquerai ha! ha!). Si la personne ne connaissait pas le code, on devait vite courir chercher de l’aide. De cette façon, ça évite à l’enfant d’avoir à faire la distinction entre la notion d’étranger et de personne connue.

Personnes de confiance

On nomme avec l’enfant des personnes à qui on peut se référer en cas de besoin: voisins, employés, policiers, parents, professeurs, membres de la famille, etc. Lors des sorties, on en profite pour repérer des personnes de confiance. De cette façon, on met l’accent sur la solution et non sur le problème.

Faire des mises en situation

Malheureusement, aujourd’hui, nous sommes loin du seul exemple qu’on nous donnait quand on était petit: le monsieur qui offre des bonbons aux enfants dans sa voiture. Ça peut être aussi: si une madame te demande de l’aider à chercher son chien, est-ce que tu acceptes? Si tu es perdu à l’épicerie, que fais-tu? Où peux-tu aller chercher de l’aide si tu te blesses au parc? Si les voisins te demandent de venir jouer dans  leur maison, que fais-tu? Si un inconnu te prends la main, qu’est ce que tu pourrais faire? L’important est d’écouter l’enfant, l’inciter à réfléchir et le guider calmement sans le juger.

Mon corps à moi

On peut expliquer à notre enfant que notre corps nous appartient et que certaines parties sont intimes et personnelles. Ce qui veut dire que nous les gardons pour nous et que personne n’a le droit de nous toucher à ces endroits-là. Qu’on est pas obligé de donner des câlins ou d’en recevoir. Qu’on peut toujours dire non. Qu’en cas d’urgence, on peut crier et courir. On discute aussi des secrets. Ceux qui nous font plaisir comme une surprise ou ceux qui sont lourds à porter. Que dans ces cas-là, on doit le dire à quelqu’un de confiance.

Vérifier sa compréhension et le rassurer

Pour terminer, on doit demander à notre enfant ce qu’il retient de tout ça. Parce que même si clair pour nous, notre petit chéri peut avoir interprété et retenu complètement autre chose. Comme un garçon d’âge scolaire qui m’avait raconté horrifié, qu’il avait vu (compris) au téléjournal que si on allait jouer au parc, on allait se faire kidnapper. On doit rassurer notre enfant. Il reste un enfant qui doit s’amuser et apprendre en toute confiance et non en se méfiant de tout ce qui l’entoure. On le rassure en lui disant qu’on est là pour le protéger, que c’est notre rôle de parent de veiller à sa sécurité et surtout, on lui dit qu’on l’aime.