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M’aimer au présent – Texte: Roxane Larocque

Ça vous est déjà arrivé de regarder une vieille photo de vous et

Ça vous est déjà arrivé de regarder une vieille photo de vous et vous trouver si belle, alors qu’à l’époque de la prise de la photo, vous vous souvenez très bien que vous ne vous aimiez pas ? 

En regardant des vieilles photos avec mes enfants, je me suis revu à 5 ans, 10 ans, 16 ans, 20 ans, à mon mariage, à leur naissance ainsi qu’à plein d’autres moments significatifs. J’étais parfois plus mince, parfois avec les cheveux plus colorés, parfois confiante, parfois timide. Je me regardais, au passé, avec candeur et douceur. Pourquoi ne pas y arriver au présent? Pourquoi réagir quand une photo ne m’avantage pas, comme si je devais être parfaite en tout temps? Pourquoi passer autant de temps à me battre contre mon corps alors qu’il m’a amenée partout dans le monde, a mis au monde deux beaux enfants et me permets de vivre pleinement ma vie au quotidien? Il y a quelques années, à l’époque où j’ai eu ces réflexions, j’ai fait un pacte avec moi-même. Comme quand j’étais ado et que j’imaginais mon « moi » du futur. Cette fois-là, je m’étais promis qu’un jour, je m’aimerais au présent. Qu’un jour, j’allais vraiment comprendre que ma valeur ne passe pas par mon corps. Qu’un jour, j’allais vraiment entendre et recevoir les compliments qu’on me faisait. 

C’est facile de se dire : « L’important, c’est de manger pour le plaisir, pour la santé »; « La beauté vient de l’intérieur, elle n’est pas que physique »; « Il faut s’accepter comme on est, de toute façon on ne peut pas changer »… Mais c’est difficile, à travers nos enjeux personnels et une société qui se cherche dans une course au non-vieillissement et au culte de la minceur, de vraiment laisser se déposer ces principes en nous.

Aujourd’hui, j’arrive à m’aimer au présent. Pas tout le temps, mais souvent. Cela n’est pas arrivé par magie. L’intention ce n’est pas tout, ça prend de l’action. J’ai été accompagnée, j’ai fait un cheminement parfois douloureux, parfois trop lent à mon goût, mais extrêmement soulageant en fin de compte. Je vous le dis, ça fait du bien de s’aimer. 

Si vous êtes en train de faire ce cheminement, je suis de tout cœur avec vous. Si vous hésitiez à le faire, ce texte est peut-être le signe que vous attendiez: il est maintenant temps de vous choisir, de faire face à vos démons non pas pour les faire disparaître, mais plutôt pour les apprivoiser, les connaître et vous en servir comme alliés. Parce que je ne pense pas que ça se peut de s’aimer toujours, tout le temps pleinement. Mais chaque écart permet de nous indiquer une blessure à laisser aller. Un cheminement à poursuivre ou tout simplement l’indicateur d’une mauvaise journée et hop! On remet nos réflexions personnelles à un autre jour quand on sera capable de nuances sur nous-mêmes.

En ce temps des fêtes, rappelons-nous que notre corps n’a pas à se renouveler le 1er janvier. Profitons des bons repas avec gratitude et surtout, profitons des êtres chers plutôt que de tout ramener à notre chair. 

 

Roxane Larocque

Apprendre à s’aimer — Texte : Audrey Boissonneault

Tout a un début et se termine par une fin. Les pages défilent, les chapitres se suivent et les der

Tout a un début et se termine par une fin. Les pages défilent, les chapitres se suivent et les derniers mots arrivent. On dépose le livre, avant d’en ouvrir un autre. On dit un dernier au revoir, avant de pouvoir saluer à nouveau. Il y a certains moments où l’on saute quelques phrases, mais elles finissent par nous rattraper, un peu plus loin. Nous avons des préférences et ceux qu’on aimerait effacer. On relit sans cesse les bons passages et la difficulté survient au moment de les faire partir. On voudrait échanger les lieux, les réactions, les sentiments qui nous ont provoqués.

Puis, vient le moment où on accepte et on ferme les yeux en espérant tomber sur un meilleur exemplaire.

Je sais que ça fait peur, voir noir, ne pas savoir où l’on va se retrouver demain. Je sais que ça fait peur, revoir tous ces souvenirs en laissant reposer tes yeux, au moment de dormir. Parcourir chacune des sensations en revoyant les images de tes souvenirs. Je sais que ça fait peur, se diriger vers un chemin sombre sans savoir où tu vas atterrir, parce que c’est beaucoup plus facile de revenir sur ses pas lorsqu’on sait ce qui nous attend. Mais il le faut, la plupart du temps, nous le savons déjà, mais l’exécuter, c’est le réaliser, pour de vrai.

Si je peux me permettre, à toi qui lis ces mots, rappelle-toi chaque larme qui a coulé sur tes joues dans la dernière année. Remémore-toi tous les efforts que tu as mis envers ta personne ou tes projets. Souviens-toi de tes poings serrant ta couverte le soir pour essayer de camoufler le son de tes pleurs, qui ne demandaient qu’à sortir. Revis chacun des commentaires qui t’ont blessé, qui t’ont ramené à zéro. Rappelle-toi tous ces mots, gestes, personnes qui t’ont détruit à leur façon.

Tu ne pourras, jamais, être parfait aux yeux de tous. Aussi fort que tu travaillerais, il va y avoir quelqu’un pour te reprocher quelconques éléments, faits ou gestes. Je sais que tu crois ne pas mériter le bonheur, que tout mauvais évènement se produit par ta faute et que tu n’apportes rien de bon autour de toi. Je sais que tu crois que la vie ne vaut pas la peine d’être vécue, dans plusieurs moments, je sais que tu forces le sourire à s’afficher dans ton visage, mais crois-moi, ce moment n’est que passager.

Tu mérites de trouver le bonheur, les personnes qui te feront sentir bien, mais avant tout, tu dois trouver la paix intérieure avec toi-même. Tu dois accepter le fait que tu ne pourras jamais plaire à tout le monde. Je suis loin d’être parfaite et je n’ai, certainement, pas tout compris à la vie, mais une chose qui m’est rentrée dedans lors de la dernière année, c’est qu’il faut apprendre à voir sa propre valeur. C’est la seule façon dont tu arriveras à rester debout lorsqu’on voudra te guider vers le bas. Tu en vaux la peine, tu le mérites, tellement.

Sois passionné, trouve un nouveau passe-temps, occupe-toi et essaie de nouvelles choses. Lis un livre, commence à écrire des chansons ou des textes, trouve un sport qui va te faire rêver, fait de nouvelles recettes, dessine ou FaceTime avec ton ou ta meilleur(e) ami(e). Permets-toi de relaxer et d’écouter Netflix avant de faire une sieste d’après-midi. Sois ouvert à ce que ton mental aille mieux, entoure-toi de positif, mais n’accepte plus qu’on te traite de manière inacceptable, sois égoïste, parce que si toi, tu ne t’aimes pas, qui va le faire ? Tu es la priorité dans ton histoire et ne laisse rien ni personne t’ôter le droit de vivre ta vie comme tu le veux.

Alors toi qui, comme moi, te sens seule et inutile par moment, avançons ensemble. Formons une équipe et promets-moi qu’un jour à la fois, on va avancer d’un tout petit pas. On met le point final à dépendre de quelqu’un pour se sentir aimer, pour se sentir important. Il faut que tu saches que tu n’es pas seul, moi je suis là, dans le même combat avec toi. Tu as, littéralement, tout pour réussir. Tu es fort(e), beau/belle, intelligent(e), travaillant(e), en fait, tu es sur la coche sur tous les points, tu dois juste y croire. La bataille va être longue et ardue, mais une fois sorti de là, rien ne pourra t’abattre comme tu as pu l’être, dernièrement.

Le jour où tu réaliseras ta valeur, ton authenticité, ta magnifique personne, tu vas accepter que tu ne t’entendes pas avec chacun et que certains soient proches de toi. C’est l’acceptation qui rendra la tâche difficile.

Lâche pas et garde la tête haute parce que, moi, j’ai confiance en toi.

Audrey Boissonneault

Se connaître et s’aimer… malgré tout! Texte : Audrey Léger

Se connaître et s’aimer malgré tout, c’est le travail d’une vie. Surtout quand on devient ma

Se connaître et s’aimer malgré tout, c’est le travail d’une vie. Surtout quand on devient maman. Oh ! là là qu’on peut être dure envers soi-même. C’est un processus doux, lent, qu’il ne faut pas négliger. Oui, il faut tout d’abord regarder derrière soi le chemin parcouru pour mettre le doigt sur le bobo ! Ma psy m’a aidée (oh ! oui) mais l’essentiel vient de l’intérieur…

Autrefois, j’écrivais beaucoup. Je tenais un journal intime et j’écrivais des poèmes. Tout ça, entre 8 et 16 ans. Ce qui m’envahit aujourd’hui était déjà là depuis longtemps. Tout tourne autour du regard des autres, du jugement, de la souffrance dans l’ignorance. Le doute qui me gruge, l’amour qui me déchire. Relire ces pages me fait voir à quel point je me suis toujours jugée sévèrement. Je parle de moi comme si j’étais un monstre. Comme si j’étais une cause perdue, un être égoïste et solitaire.

Un jour, je suis tombée en amour. Un amour sincère qui m’a fait vibrer et qui m’a envahie de la tête aux pieds. Cet amour a fait naître deux beaux enfants. C’est fabuleux. Des enfants qui m’aiment à m’en rendre un peu folle. Comme si je ne méritais pas cet amour. Parce que je suis une mauvaise personne. Parce que je me déteste…

Je suis constamment en train de me prouver que je mérite le bonheur. Par mes efforts, par ma rigueur, par mon humour, par mon authenticité. Je suis quelqu’un qui comprend, qui tolère, qui accueille, qui oublie, qui pardonne et qui s’excuse… souvent. Et qui culpabilise… toujours.

J’aimerais être IRRÉPROCHABLE, et ce, à chaque seconde de ma vie. Je veux être la « maman de Caillou » qui ne se fâche jamais, l’amie disponible, la blonde qui cuisine, la femme de carrière épanouie. La vérité, c’est que je me déçois. Je suis meurtrie par mes erreurs. Aujourd’hui je peux le dire. Je suis honnête et vraie, je suis sans artifice et sincère. Je grandis et j’accomplis une tâche colossale… celle de M’AIMER EN PRIORITÉ !

Cette histoire n’est pas triste, elle est merveilleuse. Fais de ta souffrance ta force ultime. Deviens cette guerrière qui se tient debout et fière. Ensemble, tout est possible. Merci d’être la personne que tu es pour les autres et pour toi.

Audrey sans artifice (Instagram)

#selfcare

#amourdesoi

#indulgence

#developpementpersonnel

#pleineconscience

3 trucs simples pour se valoriser au quotidien — Texte : Kim Boisvert

Avec les médias sociaux et les nouveaux canevas de publicité, faut

Avec les médias sociaux et les nouveaux canevas de publicité, faut pas se leurrer, nous sommes quotidiennement bombardé-es de photos les plus parfaites les unes que les autres, d’articles qui parlent de perte de poids et de comment se sentir plus beau-belle.  Hey, qu’on se le dise, ça ne sert à rien de lire ces articles. Quand tu lis un article sur du Fat shaming, il n’y a RIEN de positif qui en ressortira. Rien pantoute comme dans pas pantoute, comme dans — 1000. Impossible que rendue à la fin, tu te dises : Oh là, j’suis donc ben contente de savoir maintenant que je dois absolument mettre tout ce qui n’est pas ferme dans une gaine pour sortir prendre un verre avec mon Homme. Fiou, j’aurais pu avoir honte si je n’avais pas lu l’article !

Non. Le contraire est plus probable. Tu vas te mettre à culpabiliser, à te regarder dans le miroir et justement, à te body shamer toi-même encore plus, parce que quelqu’un quelque part aura écrit que ce que tu es, ce n’est pas suffisant. Voyons, tu dois être mieux ! Être mieux, c’est intéressant parce que ÊTRE, ce n’est pas ça, la base de la vie ? Juste être soi-même, exister ?

J’avais envie de te partager mes trucs à moi, qui m’aident à me rappeler que je suis plus qu’un nombre sur une balance, plus qu’un reflet dans le miroir.

REMERCIE TON CORPS

Lorsque j’ai commencé le yoga, je croyais sincèrement que c’était réservé aux athlètes. À mesure que mon corps a compris les mouvements, ma tête quant à elle, a arrêté de me juger.  La première fois que j’ai réussi à passer d’un chien tête baissée à une fente pour monter un guerrier, je suis venue les yeux pleins d’eau. J’étais CAPABLE de mettre mon pied entre mes mains. Et ça, c’était magique. Mon corps était CAPABLE. J’étais CAPABLE. Je me souviens ce soir‑là, lors de ma méditation, j’ai remercié mon corps d’être aussi fort et je me suis pardonné de lui avoir créé autant de misère.

Prends le temps de remercier tes jambes de te porter jusqu’au travail. Ouais, ça se peut que ta culotte de cheval soit plus une écurie au complet, et puis ? C’est ton corps, ce corps qui te permet d’aller à la rencontre de ta meilleure amie un vendredi soir pour prendre un café à deux mètres de distance.

TROUVE UN ÉLÉMENT DE TON VISAGE QUE TU AIMES

Simplement, prends le temps de te regarder de proche dans le miroir. Pas à la va-vite, en te regardant le derrière. Non, de ben ben proche. Fais de la buée dans le miroir tellement tu es proche. Et là, regarde ton visage seulement, tes cheveux. Nomme un élément qui est absolument magnifique sur ta personne. Il y a de fortes chances que tu trouves que tu as des yeux complètement débiles. Une bouche à faire rêver ou des cils longs comme l’horizon. Tu as peut-être la peau douce ? De beaux sourcils fournis naturellement ? Sérieusement, nomme cette beauté de ton visage à voix haute en te regardant dans les yeux. C’est fou à quel point tu es déjà beau ou belle ! Quelqu’un qui ne t’a jamais vu n’a pas le droit de te donner des trucs pour être PLUS, tu es tellement époustouflant-e à la base !

ÉCRIS UNE RÉUSSITE PAR JOUR

Lors d’une période un peu creuse où je croyais que mon corps était tout ce qui était important, je me suis fait conseiller de trouver un aspect positif dans ma journée, aussi mini soit-il, et de l’écrire dans un journal (mais tu peux aussi simplement prendre le temps de faire l’exercice dans le lit avant de te coucher !) Une simple chose que j’avais faite, que j’avais accomplie. Au début, c’était « Prendre une douche ». Ensuite, ça s’est changé en « Appeler une amie et l’inviter à prendre un café » et ensuite, c’est devenu « Je suis allée courir dehors parce que ça me tentait ». Écrire nos réussites nous aide à voir tout le chemin accompli et à constater à quel point on en fait ben en masse.

N’essaie pas de devenir quelqu’un. Aie comme simple objectif d’être toi. Tu es tellement magnifique, inside-out. Si tu as des moments où tu as moins d’amour envers toi-même, demande-toi d’où vient ce sentiment.  De toi ou des autres ? Il y a de fortes chances que ça provienne d’un élément extérieur. Alors, reprogramme ta pensée et ressors tes compliments. Relis tout ce que tu es capable de faire dans une journée ou tout ce que ton corps te permet d’accomplir ! Ce qui est beau, c’est que tu as la chance d’être unique. Ça, c’est magique, non ?

Kim Boisvert

Éloge à mon corps — Texte : Karine Larouche

À toi, mon petit corps d’amour. C’est rare hein que je t’appe

À toi, mon petit corps d’amour. C’est rare hein que je t’appelle comme ça, avec autant de délicatesse ? Je le sais que notre relation n’a pas toujours été très bonne. Je n’ai pas pris soin de toi comme tu le méritais. Je ne t’ai pas souvent chouchouté. Je t’ai « bardassé », parfois plus brusquement que j’aurais dû. Je n’ai pas souvent pris le temps de t’écouter. Je t’ai souvent intimidé en te traitant de toutes sortes de noms, en te dénigrant. J’ai rarement pris la peine de te dire comment tu étais magnifique. Je t’ai ignoré. J’ai ignoré tes signes, j’ai préféré pousser ma limite… du même coup la tienne. Je m’en excuse, sincèrement.

Aujourd’hui mon petit corps d’amour, on a passé à travers toute qu’une épreuve. Au départ, je t’en ai voulu de m’envoyer un cancer à mon âge. Je jouais la victime en me demandant ce que j’avais bien pu te faire pour mériter ça. Plus tard, la colère s’est envolée et une certaine sagesse s’est installée. Là j’ai compris, j’ai vu, j’ai entendu les signes que tu m’as déjà envoyés et que je balayais sous le tapis. J’ai compris que je me devais d’être plus délicate, bienveillante et douce envers toi. J’ai compris que tu étais en train de te noyer et qu’avec ce cancer, tu espérais pouvoir sortir la tête de l’eau pour de bon.

Tu sais, mon petit corps d’amour, on a combattu ensemble le méchant, l’intrus comme je l’appelle. Puis, tu t’es tenu bien droit devant l’adversaire. Je n’ai pas été envoyée au plancher. J’ai continué de fonctionner. Par contre, cette fois je t’écoutais, je prenais le repos et l’amour dont j’avais besoin. Tu sais, le mot « chimiothérapie » fait peur en maudit. On s’imagine couché tous les jours pour quelques mois. On s’imagine vomir partout. On s’imagine chauve du coco, mais aussi sans sourcils et sans cils. On s’imagine avoir l’air malade. On s’imagine qu’on ne pourra plus faire d’activités. Le pire est qu’on imagine que le moral en prendra un coup et ira visiter les bas-fonds. Mais toi, mon petit corps d’amour, tu as déjoué mes pensées les plus sombres. Tu n’as pas vomi, tu n’en as pas vraiment eu envie. Tu m’as permis de monter des montagnes, de prendre des marches, de faire du vélo pendant les traitements. Oui, toi et moi on prenait quelques jours de repos, mais au final, ce n’était rien. On a déjoué les gens qui disaient que je n’aurais plus de cheveux, de cils et de sourcils. J’ai gardé un peu de tout, même qu’il me restait encore beaucoup de cheveux (ok, ok, je sais je les ai rasés à 1 pour qu’ils tombent beaucoup moins).

On a déjà fait trois rounds ensemble, on a travaillé en équipe cette fois et tu sais quoi ? J’ai confiance que cette expérience sera enrichissante pour notre relation. Je n’ai pas encore la confirmation à 100 % que le crabe est parti, mais la chirurgienne s’est tout de même avancée à me dire que ça lui surprendrait qu’il reste des traces de lui. Tu sais que c’est une merveilleuse nouvelle. Notre travail aura un beau résultat. Merci d’avoir été là pour moi. Je te promets qu’en retour, je serai là pour toi aussi.

Avec amour, Karine Larouche

P.-S. Ce texte ne veut en rien banaliser la chimiothérapie, je crois que certaines personnes peuvent l’avoir plus durement que je l’ai eue. Peut-être qu’à 34 ans les coups se prennent plus « facilement ». Courage à toutes celles qui passeront par là.

Miroir, miroir, dis-moi…

Depuis toujours, toi, Miroir, tu me joues des to

Depuis toujours, toi, Miroir, tu me joues des tours. Depuis toujours, l’image que tu m’envoies n’est pas à mon goût. Du plus loin que je me souvienne, regarder mon reflet n’a rien d’agréable. Je prendrais un peu plus de ci et un peu moins de ça. Et pourtant…

Quand je regarde les photos de moi, plus jeune, je me trouve magnifique. J’en conclus donc que c’est toi, cher Miroir, qui me rends la vie dure. À moins que ce soit ton ami, Pèse-personne. Là, je l’avoue, tout est déréglé. Le nombre inscrit sur le cadran est celui d’une grosse fille. Mais quand je m’attarde aux images du passé, je vois une belle fille. Que se passe-t-il ? Où est le problème ?

Dans mon magazine « Fille d’aujourd’hui », les filles sont minces, blondes avec des cheveux raides. Elles remplissent leur soutien-gorge beaucoup plus que moi. Toi, tu me renvoies l’image d’une brunette, frisée, avec des fesses. C’est bien confortable, mais ce n’est pas à la mode. Les pantalons sont toujours trop serrés pour moi, même ceux à ma taille. Je dois être grosse.

 

Un peu plus tard arrive le terme « poids santé ». Ça y est, ce que tu me montres depuis des années est confirmé par les experts. Ce n’est pas rien. Ils doivent bien le savoir. Je suis grosse. Alors, tu avais raison, mon cher. S’enchaînent donc régimes de toutes sortes et entraînements. Mais la conclusion demeure la même. Pèse-personne me dit toujours que je fais de l’embonpoint et toi, Miroir, tu m’envoies encore la même image.

Puis un jour, je suis devenue maman. Mon image a changé pour vrai. Ce n’est pas juste toi qui me joues des tours. Mon ventre a perdu sa fermeté, des lignes y sont apparues par dizaines. Quelques rides de souci ont commencé à tapisser mon front. Les filles des magazines aussi ont changé. On commence à parler d’un concept tout nouveau : la diversité corporelle. Mon regard envers moi-même s’adoucit. Pèse-personne ne fait plus partie de ma vie.

Aujourd’hui, à plus de 40 ans, je dois te l’avouer, je me trouve belle. Tu me renvoies l’image de mes taches, mes vergetures, mon petit surplus de poids, mes rides et mes cheveux blancs. Et tu sais quoi ? Je m’en fous ! Je me trouve belle comme je suis. Alors, Miroir, je dois avouer que je t’ai accusé à tort. Tu n’es pas le problème. C’est plutôt la société qui envoie depuis des années une image lisse de la femme. Offre mes excuses aussi à Pèse-personne qui n’y était pour rien lui non plus.

Maintenant maman de deux magnifiques adolescentes, je veux leur montrer l’exemple de l’acceptation de soi, que la beauté est dans la différence. La personnalité d’une personne la rend unique et magnifique. J’ai envie qu’elles n’attendent pas d’avoir 40 ans pour se trouver belles.

Heureusement, les temps changent et des femmes différentes sont représentées dans les diverses publications. J’ai espoir pour les filles qui grandissent. On a encore du chemin à faire, mais nous sommes sur la bonne voie. Vive la diversité corporelle !

 

 Nancy Pedneault