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Coronavirus, notre projet de société

Je suis née blanche, en Amérique du Nord, dans une famille de la c

Je suis née blanche, en Amérique du Nord, dans une famille de la classe moyenne. J’ai voyagé, je suis éduquée, j’ai une maison, deux automobiles, l’électricité, l’internet et l’eau courante à chaque jour de ma vie. Nous avons tout ce qu’il nous faut pour être heureux, ici, au Québec.

Et pourtant, notre système de santé est souffrant, le taux de suicide est très élevé, les inégalités sociales sont encore d’actualité. Je réfléchis à ce qui nous arrive avec le coronavirus et, si je mets de côté mes angoisses personnelles, j’arrive quand même à trouver qu’il y a du beau qui ressort de tout ça. Nous avons enfin un projet commun au Québec : aplatir la courbe de contamination du virus pour maintenir le cap avec les services de santé. Après, quand ce sera passé, on pourrait mettre autant d’énergie sur notre survie à long terme, non?

Je vois la situation actuelle, entre autres, comme un appel à l’élévation des consciences. Une prise de recul sur tous les privilèges que nous tenons pour acquis : être logé, nourri, l’éducation, les soins de santé, les services municipaux, etc. Retomber un peu en mode de survie (je sais bien que c’est de la survie de luxe), ça aide à rester humble et à avoir de la gratitude pour tous nos privilèges.

Après tout, les peurs qui nous habitent face à ce virus, que ce soient une crainte financière, une crainte pour la santé de nos proches ou de nous-mêmes ou encore la peur de manquer de nourriture… ou de papier de toilette (!) habitent des millions de personnes sur le globe, et ce, même sans le virus. Camp de réfugiés, inégalités sociales, crise environnementale, inégalités entre les hommes et les femmes et j’en passe… il me semble que nous devrions poursuivre sur notre lancée de solidarité après le passage du virus. Je sais bien que c’est utopique, mais il reste que la situation actuelle nous permet de voir tout le pouvoir que nous avons quand l’enrichissement d’un petit groupe d’humains n’est plus la priorité et quand on met l’économie au service des gens et non à leur trousse.

La terre s’autorégule pour assurer sa survie. Je ne crains pas pour elle, je crains pour nous. L’humanité semble déconnectée de son essence première : la nécessité d’être en relation profonde et bienveillante avec ce qui nous entoure. Même si je suis très sensible à tous les gens touchés par la maladie et aussi par toutes les morts, ça me donne confiance de voir le Monde sur pause, contraint de s’entraider pour le bien de tous. Sortir de notre nombril, de notre vie effrénée et de nos obligations pas si fondamentales que ça finalement, pour penser au « nous », au collectif, au bien de tous. Peut-être qu’à travers tout ce chaos, nous allons retrouver l’essentiel : être ensemble, en santé à essayer de vivre le moment présent sans tous les artifices qui nous éloignent de qui nous sommes.

Je sais bien que même si le virus touche les riches autant que les pauvres, les inégalités demeurent, mais ça me donne quand même l’espoir d’une amorce de réflexion, de discussion, de changement.

Sur ce, je m’en vais me laver les mains! 😉

Roxane Larocque

 

La misère humaine

De par mon parcours de vie et mon travail, la misère humaine, je sa

De par mon parcours de vie et mon travail, la misère humaine, je sais qu’elle existe. Cette profonde détresse sociale qui masque le cœur des gens et les entraîne dans des patterns inimaginables. Comment est-ce qu’on peut vendre son enfant pour des services sexuels en échange de drogue ? Secouer son bébé ? Assassiner la chair de sa chair ? Violenter les gens qui devraient être les personnes les plus précieuses dans notre vie ? Il faut avoir côtoyé la misère humaine pour comprendre que le problème, il est profond, complexe et surtout très confrontant.

Il y a quelques jours, le pire est arrivé à la petite Rosalie. On ne sait pas tout, mais on connaît le résultat final et c’est bien suffisant. La mère en moi a fermé les articles, car c’était trop difficile à lire, à imaginer. Puis, j’ai fait l’erreur de lire quelques commentaires. J’ai été frustrée par en dedans quand on souhaitait haut et fort la mort de sa mère et de tous les parents qui n’arrivent pas à protéger leurs enfants. Tuer une personne parce qu’elle en aurait tué une autre, ça ne fait pas aussi de nous des tueurs ? Ça ne fait pas de nous des gens qui utilisent le même moyen que l’on dénonce ? En tout cas, ce n’est pas le but de mon texte. Puis on ne connaît même pas le fond de l’histoire, sa mère, elle est innocente jusqu’à preuve du contraire, ne l’oublions pas.

Ça m’a ramenée à il y a quelques semaines, j’étais triste aussi. Suite à l’annonce de la gratuité des services de garde en milieu défavorisé, j’ai encore une fois fait l’erreur de lire les commentaires sur Facebook. Une bonne partie des gens étaient frustrés : « Wow m’a y aller sur le BS c’est ben plus payant », « Maudit moi je travaille fort pis j’ai de la misère à arriver, le gouvernement ne peut pas m’aider moi aussi au lieu des criss de BS », ainsi de suite.

J’aurais besoin qu’on m’explique : elle est où, la cohérence collective ? Rosalie, vous auriez aimé que le système la protège, mais en même temps, il ne faudrait pas que le système investisse chez les plus pauvres, jamais, parce que ce sont juste des BS qui vont en profiter ?

Vous savez quoi ? J’aurais envie de proposer le contraire : « Qu’ils aillent donc sur le BS, ceux qui travaillent ! » On s’en reparlera dans quelques mois. J’offre même de l’aide pour le déménagement, parce que ça m’étonnerait que vous puissiez rester dans le même quartier, la même maison, le même voisinage. Même avec cet exercice, ce ne serait pas réaliste puisque vous n’auriez pas eu la même enfance, les mêmes traumatismes, la même personnalité que ceux que vous dénoncez. Vous n’auriez pas le poids de la transmission intergénérationnelle, de l’ostracisation de la société, de l’isolement, de la souffrance si grande qu’elle coupe toute forme d’empathie.

Peut-être, par contre, que cela permettrait de vivre le problème de l’intérieur. D’entendre le voisin battre sa femme ou la femme battre son conjoint et le faire accuser par la suite, de voir des enfants trop seuls, trop tard dans la rue, d’entendre des bébés hurler à longueur de journée et des parents hurler encore plus fort pour qu’ils cessent.

On fait quoi ? On les ramène tous les enfants chez soi ? On les place tous ?

Des fois, sortir un enfant d’un milieu toxique et le mettre dans une belle petite famille aimante, c’est traumatisant pour lui, il perd des repères qui, bien que malsains, lui permettait de survivre un minimum.

Comment est-ce qu’on traite les personnes les plus vulnérables de notre système ? Dans quoi choisit-on d’investir comme communauté ? Comment fait-on pour briser l’isolement qui crée de la détresse sociale ? Je n’ai pas de réponses, mais je sais que la haine n’est pas une option constructive.

Roxane Larocque

 

À toi, l’enfant-roi

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 À toi qui insultes tes parents, toi qui cries et cours partout, qui prends les jouets sans demander la permission, qui se sers seul dans le frigo ou qui exiges un bonbon à tout bout de champ… À toi qui refuses de t’habiller, qui se jettes par terre dans les magasins, qui hurles sans raison ou qui arraches des mains un objet convoité… tu as (très) confiance en toi, et je trouve cela admirable… mais…

En chemin, tu as perdu la notion de respect de l’autre. Tu souhaites satisfaire tes besoins… tel un petit roi… tu ordonnes et tu imposes… tu fais TA loi…

Chaque jour dans mon travail, je vois des parents complètement dépassés (et démunis). C’est toi qui mènes la danse, du haut de ton si jeune âge…

Mais que s’est-il passé pour que nos enfants prennent le contrôle à ce point?

J’ai grandi dans un autre pays, et j’ai donné une éducation différente à mes enfants. Des règles strictes, un cadre, des punitions et rarement même, une fessée (que j’ai toujours considérée comme un terrible échec, entraînant un sentiment dévastateur de l’estime de soi, pour le parent et pour l’enfant).

J’ai eu trois enfants en moins de quatre ans, alors je leur ai demandé beaucoup, je le sais. Même si je ne les ai jamais forcés à embrasser un adulte ou un ami, ils ont toujours appris à se présenter et à saluer les gens. La politesse, le respect de l’autre (qu’il soit petit ou grand, vieux ou jeune, blanc ou noir, etc.) sont des valeurs fondamentales pour moi.

J’ai voulu que mes enfants soient capables de fonctionner dans la société, qui elle aussi, est régie par des lois.

L’avantage d’avoir accès à deux cultures, c’est de tirer le meilleur des différentes approches.

Je leur ai montré l’estime de soi (quelle merveilleuse notion!), j’ai utilisé la valorisation positive, mais aussi le NON, la frustration, le respect des règles et les conséquences d’un comportement inadéquat. Mes enfants savent qu’ils ont droit à l’erreur et qu’ils peuvent toujours faire des actions réparatrices. Ils sont en apprentissage! Et cet apprentissage nous demande, en tant que parent, un effort de chaque instant. Je vous assure que si vous dites NON à votre enfant, il ne vous aimera pas moins, au contraire : il a besoin de l’entendre, ce mot.

Je te regarde aller, toi, l’enfant-roi, et je suis persuadée que tu es perdu et inquiet. Tu as besoin d’un cadre autant que tu as besoin d’oxygène et d’amour. Tu pars dans tous les sens, épuisant tes parents et tous ceux qui croisent ton chemin.

Notre rôle de parents n’est-il pas de faire en sorte que nos enfants soient heureux? Pour être heureux, il faut s’aimer et être capable de fonctionner avec les autres. Que vont devenir nos petits rois dans la société de demain?

À toi, l’enfant-roi, je te souhaite de trouver un cadre, des règles, du respect et beaucoup d’amour pour les autres. Tu verras comme la vie sera plus sereine.

 

Gwendoline Duchaine

 

Se sentir seule dans le bateau de la bienveillance!

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C’est aujourd’hui que mon vase déborde. C’est seulement moi ou la bienveillance n’est plus à la mode? J’ai le sentiment de donner beaucoup, et ce, naturellement. Je n’attends rien en retour. Ceci dit, je sais prendre soin de moi, je prends soin de mon entourage, il me semble que de temps à autre, j’aimerais bien le retour du balancier. J’ai trop souvent le sentiment désagréable de me sentir oubliée. On se rappelle qu’aimer fait partie des besoins primaires.

Depuis trop longtemps, je constate que ce concept disparaît peu à peu autour de moi. Très peu semblent y penser ou très peu mettent cela en priorité. Tout cela me désole grandement, me rend triste, désillusionnée, ce qui est encore pire. Il y a souvent déjà trop de négatif autour de nous sans en créer davantage.

Pour moi, la bienveillance, c’est dans tous les aspects du quotidien. Oui, il y a la bienveillance lorsque nous rendons service en nous proposant volontairement; il y a aussi celle des compliments, des attentions délicates. Tout autant en famille qu’en amour, je donne beaucoup d’attention, je me préoccupe que les gens qui m’entourent se sentent spéciaux et aimés. Il y a aussi la bienveillance en société qui compte, celle qui vous fait penser de vous stationner comme il se doit, de tenir la porte pour quelqu’un, d’agir comme vous aimez qu’on agisse avec vous. J’ai toujours été ainsi; je considère, humblement, que c’est un peu ma mission de vie.

Il y a tant d’occasions de faire plaisir simplement : un doux regard, un appel, une caresse affectueuse dans un moment où tout va vite, un petit mot dans la boîte à lunch, un mot sous l’oreiller, une visite surprise dans un moment inattendu, un compliment, bref faire sentir à la personne qu’elle est spéciale. Écoutez-là activement lorsqu’elle vous parle, même quand le sujet vous intéresse moins. Nous sommes uniques et méritons tous d’être choyés. La vie est faite pour être belle et en couleur!

Pourquoi c’est si important? Pourquoi écrire un texte sur le sujet? À mon avis, cette gentillesse gratuite rendrait notre monde meilleur. Elle aiderait plusieurs personnes à se sentir mieux entourées dans un milieu plus positif et égayé. Le plus beau? Ce n’est pas une question de budget, ni même de temps. Le monde des possibilités est infini. Il s’agit de laisser aller son cœur.

Personnellement, donner ces attentions me rapporte autant qu’à la personne qui les reçoit. C’est gratifiant et ça me remplit d’énergie.

Ma demande pour vous : portez attention aux personnes qui vous aiment et que vous aimez, soyez le bien, faites du bien!

 

Marie-Josée Gauthier

 

 

Pu’ capable des gens fake

Les vacances des Fêtes, c’est l’occasion de revoir les gens que

Les vacances des Fêtes, c’est l’occasion de revoir les gens que nous connaissons. Amis, familles, connaissances, tous se réunissent. Cette année, je ne sais pas si c’est parce que j’ai trop vieilli ou si le mélange Terrible2-Fucking4-Attitude6 a juste bouffé ce qu’il me restait de patience, mais j’ai fait un constat : Ch’pu capable des gens fake.

J’en ai vu, des madames avec cent piastres de camouflage, juste en fond de teint. (Et je ne parlerai pas de la mode « J’me peinture les sourcils » parce que je vais déraper!) J’en ai vu, des plus jeunes avec les yeux rivés à l’écran toute la soirée, mais qui prennent des selfies pour montrer aux autres gens oh! combien ils s’amusent en famille… J’ai vu des duckfaces en photo inonder mon fil d’actualité.

Je dois vous avouer que le manque de sommeil et de patience a un résultat direct sur mes expressions faciales : je suis aussi transparente que possible! Je pense que mon énergie vitale est tellement restreinte que je n’ai plus d’énergie à dépenser dans le contrôle de mon visage. Ça fait que quand je juge… ça paraît! Mon mari l’a vu dans ma face. Et il a compris ce qui me dérangeait, sans que j’aie à le lui expliquer, parce qu’après des années, on se connaît bien.

Il m’a dit, avec toute la subtilité que je lui connais : « Ben, peut-être qu’elle se trouve belle, la fille avec son make-up. ». Sur le coup, je me suis dit qu’il avait raison. Vivre et laisser vivre, right? Mais après coup, je me dis que ça n’a pas de sens! Ça n’a juste. Pas. De. Sens. Une fille, une femme, une mère devrait se trouver belle. Point. Pas belle « avec son maquillage ». C’est quand tu l’enlèves que tu vois ton vrai visage. C’est normal que tu te trouves belle avec du maquillage, c’est comme pour ça qu’ils l’ont inventé… Ce que je ne trouve pas normal, c’est de se trouver belle AVEC, mais pas SANS.

Attention, je ne dis pas qu’il ne faut plus jamais se maquiller, qu’on va se laisser pousser les poils des jambes et brûler nos brassières. Je dis seulement que ce n’est pas normal qu’une femme ait besoin de se déguiser pour se trouver belle. Il y a des occasions pour lesquelles je comprends davantage qu’une femme essaie de faire bonne figure, comme pour donner une bonne première impression. Mais dans le cas d’une réunion de famille, pourquoi faudrait-il s’y déguiser? Notre famille, nos parents, nos amis, ne sont-ils pas justement les personnes avec qui on devrait rester authentiques?

Ça me fâche de constater qu’on essaie de bien paraître aux yeux de ceux qui nous ont mis au monde. Les grandes robes, les paillettes, le maquillage, les bijoux, les beaux sourires et les vies parfaites. Personne n’est aussi parfait que dans ses imperfections (c’est beau, hein!). En plus, on continue de transmettre ça à nos enfants : « Va mettre ta belle robe! Mamie s’en vient! » Pourtant, Mamie ne la remarquera même pas, la belle robe… Tout ce qu’elle veut, c’est bercer ses petits‑enfants… non?

Parfois, je me demande si je suis la seule extraterrestre ici… Moi, j’ai envie de voir mes cousins, mes cousines, mes oncles et mes tantes, juste pour les serrer dans mes bras. Pour savoir où ils en sont dans leur vie et dans leur cœur. Je me fous qu’ils soient bien habillés, propres, coiffés, camouflés et déguisés… Je ne cherche pas non plus à me faire dire que tout va bien. Je veux juste passer du temps avec eux, pour vrai, avec des gens vrais. Je pense que je ne suis juste pu’ capable des gens fake dans un monde fake.

Dites-moi que je ne suis pas seule.

Le bébé marketing

« Approuvé par docteur maman. »

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« Approuvé par docteur maman. »

« Le choix numéro 1 des mamans. »

Des slogans vendeurs, certes, mais qui n’aident en rien la cause des papas. Moi, j’ai pour mon dire que quand tu souhaites avancer dans la vie, faut regarder par en avant. Arrêtons de penser que les pères n’ont pas d’avis sur la sorte de couche idéale pour son bébé ou encore sur le genre de sirop à donner à sa progéniture. On a demandé à papa de s’impliquer davantage? Alors, ouvrons-lui toute grande la porte de cette aventure.

Récemment, je magasinais avec L’Amoureuse dans une boutique de vêtements pour enfants et mes yeux critiqueux se sont arrêtés sur l’affiche au-dessus de la salle où se trouvait la table à langer : « Pour les mamans qui veulent allaiter ». Je vous rappelle que nous sommes dans un magasin de vêtements pour enfants; je m’attendais donc à une plus grande ouverture d’esprit de leur part. Juste les mères, vraiment? Je sais que je m’arrête sur un mot sur une affiche, mais quand on veut du changement, il faut agir et ne pas attendre ce changement. Il faut le provoquer. Invitez-nous à y aller; poussez-nous à prendre nos responsabilités. Et si je dis ça, c’est que je connais les gars; j’en suis un. Si tu me laisses un pouce de liberté pour te répliquer : « ah… désolé, j’peux pas changer la couche de bébé, c’est écrit que y’a juste les mamans qui peuvent y aller »… j’vais sauter sur l’occasion. C’est sûr : les hommes, on est comme des enfants. Si je souhaite que L’Héritier brosse ses dents, je dois faire plus que de mettre sa brosse en évidence dans la salle de bain. L’incitation à l’hygiène buccale doit être plus précise et directe que ça sinon c’est clair que le scorbut va s’en mêler.

Même chose dans les endroits publics qui n’ont qu’une seule table à langer… dans la salle de bain des dames. Personnellement, je ne m’arrête pas là-dessus; mesdames, si j’entre de votre côté avec un bébé dans les bras, ce n’est pas par voyeurisme. Y’a une couche à changer pis elle va se changer… quitte à découvrir au passage l’un de vos secrets de filles. Toujours est-il que tant qu’il y aura ce genre de décalage entre ce qu’on nous demande d’être et ce qu’on nous permet d’être, plusieurs pères ne prendront pas toute la place qui leur revient.

Cela dit, je ne suis pas en train de suggérer aux publicitaires de nous dire « le choix numéro 1 des papas ». Pas sûr qu’on peut se fier sur le jugement de quelqu’un qui préfère une sorte de bière parce qu’elle propose une montagne qui devient bleue sur la bouteille quand son contenu est froid. Mais moi, si j’étais une compagnie de couches, par exemple, j’éviterais de préciser papa ou maman dans mon slogan et ainsi je contribuerais à changer les mentalités. Si on veut faire partie d’une parade, faut pas avoir peur d’être le premier à descendre dans la rue.

Un groupe qui travaille fort dans ce sens, c’est Initiative 1,2,3 GO – Longueuil et leur projet « ISO Famille ». « ISO Famille » est une certification qui atteste qu’un établissement dispose de commodités qui permettent aux familles de se sentir bien accueillies avec leurs enfants âgés entre 0 et 5 ans. C’est une façon de reconnaître les efforts fournis par les commerçants ou les gestionnaires de lieu public qui ont à cœur de faciliter les sorties des familles au quotidien.

Parmi leurs critères : que le matériel pour changer les couches soit installé dans les toilettes des femmes et des hommes. Comme ça, quand vous voyez que le restaurant, par exemple, où vous allez est certifié « ISO Famille », vous savez que vous serez les bienvenus… que vous soyez maman ou papa. Une excellente initiative.

Alors, d’ici à ce que tous les établissements deviennent « ISO Famille », je propose une révolution : messieurs, envahissons les toilettes des femmes avec nos bébés. Déjà que les filles s’y rendent en « gang », pas sûr qu’elles vont tripper de nous voir débarquer en plus avec les enfants.

Si tout le monde regarde par en avant; les choses vont changer.