Tag soeurs

Frères et sœurs – Texte : Arianne Bouchard

Dans la vie, je ne me suis jamais considérée comme une personne chanceuse. Pourtant, quand je rega

Dans la vie, je ne me suis jamais considérée comme une personne chanceuse. Pourtant, quand je regarde autour de moi, je me dis que j’ai de la chance. J’ai une grande famille, avec une belle brochette d’êtres humains sur qui je peux compter.

Avoir un frère ou une sœur, c’est un cadeau. En avoir plusieurs, c’est une bénédiction. Comme la plupart des gens, quand j’étais petite, je me chamaillais avec mes sœurs. J’étais l’aînée, donc forcément j’avais le dernier mot et ma parole avait plus de poids quand il fallait choisir le jeu auquel on allait jouer ou pour choisir quel personnage nous serions quand on jouerait à la famille. Mes sœurs voulaient faire comme moi et ça m’embêtait. Elles voulaient me suivre partout, passer du temps avec mes amis et surtout, ce dont j’avais horreur, s’habiller comme moi. Je ne réalisais pas à cet âge-là que j’étais un modèle pour elle. Je voulais être unique et voilà qu’elles voulaient être de pâles copies de moi.

Comme toutes les sœurs, on se chamaillait beaucoup, mais au travers de ces bagarres et de ces pleurs, il y avait aussi des moments de tendresse, de complicité et même beaucoup de rires. C’était la belle époque ! Quand je pense à la signification d’avoir des frères ou des sœurs, ce qui me vient à l’esprit, avant même toutes ces railleries conflictuelles, c’est cette sensation de toujours avoir un ami à la maison, à portée de main, toujours dispo pour les câlins. Les ennuis sont partagés et les petits instants de bonheur sont doublés. Peu importe à quel point les chicanes sont intenses, peu importe combien de fois il ou elle te dénonce à tes parents, tu l’aimes toujours, infiniment et sans condition. J’ai eu cette chance. Cinq fois plutôt qu’une. Par chance, la vie m’a donné un frère au travers de ça pour venir équilibrer tout cet œstrogène en ébullition.

Un frère exceptionnel, doux et prévenant, que nous avons pu câliner et materner au grand désespoir de nos poupées délaissées. Un frère qui a eu le malheur de grandir avec une horde de sœurs qui voulaient le coiffer et le costumer pour le transformer en une autre petite sœur. Par contre, il a eu de la chance de grandir avec trois grandes sœurs aimantes et aux petits soins. Il ne l’avouera sans doute jamais, mais il a adoré toute cette attention ! Mon petit frère, qui me dépasse de loin maintenant, est une brise rafraîchissante dans notre famille qui avait grand besoin de testostérone !

Pourtant, deux autres petites sœurs se sont jointes à nous pour compléter notre belle famille. Avec un écart de seize et dix-huit ans avec les deux dernières, la relation est différente. Pas de chamaillerie, pas de bagarre, pas de compétition pour savoir qui a la plus belle poupée ou qui est la favorite de maman. Il n’y a que du positif. Des bisous-câlins, des sorties spéciales avec les grandes sœurs et les soirées pyjama chez les grandes sœurs qui ont maintenant leur propre appartement.

Maintenant, notre famille est un peu éparpillée. Les enfants ont commencé à quitter le nid, certains ont même quitté la région, mais malgré la distance, ils restent près de mon cœur.

Peu importe les choses que nous vivrons, le bonheur, la tristesse, la peur, nous serons toujours là les uns pour les autres. Peu importe les kilomètres qui nous séparent, nous pourrons toujours compter les uns sur les autres.

Il y a un adage qui dit « les gens sont comme les pierres, certains sont plus précieux que d’autres. » Mes parents ont donc clairement choisi la mauvaise orientation… ils auraient dû être travailleurs miniers, car ils ont le don pour les pierres précieuses !

Arianne Bouchard

Une tranche de vie familiale

Ça s’est passé en 2011.

<!-- wp:paragraph -

Ça s’est passé en 2011.

La cadette (4 ans) est arrivée à la cuisine la première ce matin. Pour déjeuner, elle m’a demandé du gruau. Je lui ai donc préparé un délicieux bol de gruau. L’aînée (7 ans) est arrivée quelques minutes plus tard. Pour son déjeuner, elle a choisi des céréales fruitées (des Froot Loops®, pour ne pas les nommer). 

À la vue des petits anneaux colorés dans le bol de sa sœur, la cadette a aussitôt repoussé son bol de gruau et a demandé à avoir la même chose. J’ai alors appuyé sur le bouton « Play » de la fameuse cassette : « Neu-non mademoiselle, on ne gaspille pas la nourriture. Tout à l’heure tu m’as demandé du gruau, alors c’est ça que tu vas manger pour ton déjeuner. » Fin de la discussion. 

La cadette a chigné, puis rechigné. Elle n’était pas du tout contente. Grosse injustice. Ça sentait la poursuite parentale. Le rouspétage a continué. Je suis disparu quelques secondes dans le garage pour aller chercher un sac de lait dans notre deuxième frigo (détail : la porte pour accéder au garage était adjacente à la cuisine). Pendant ma brève disparition, le rouspétage dans la cuisine s’est arrêté subitement. « Hum, bizarre… », me suis‑je dit. Il y avait anguille sous roche.

En tant que parent (et propriétaire d’un golden retriever très gourmand), mon ouïe s’est habituée à déceler les silences inhabituels. Quand il n’y a plus de bruit dans la maisonnée, c’est habituellement parce que quelque chose de louche est en train de se produire. Je suis retourné à la cuisine. L’aînée et la cadette étaient muettes et me regardaient avec un air qui voulait dire « on n’a rien fait papa, pourquoi tu nous regardes comme ça ? » La cadette mastiquait avec la bouche bien fermée. Et étrangement, ses deux mains étaient cachées sous la table. 

J’ai fait comme si de rien n’était, tout en l’observant du coin de l’œil. Puis, sa main droite est sortie du dessous de la table pour aller mettre quelque chose dans sa bouche. « Ha-ha! », ai­‑je crié. Surprise, elle s’est retournée tout en continuant à mastiquer. T’sais, comme si je ne comprenais pas ce qui venait de se passer. Pour que sa jeune sœur arrête de chigner, l’aînée lui avait donné une poignée de Froot Loops de la boîte. La cadette les cachait sous la table et les mangeait un à un, le plus discrètement possible. Kin toé papounet, on t’a eu.

Ça, j’appelle ça une belle complicité entre mes deux filles.

Et vous ? Vos enfants sont-ils complices entre eux ?

Martin Dugas

On n’a pas deux enfants pareils – Texte: Julie Lampron Desnaulniers

J’ai deux merveilleuses filles de quatre et deux ans. Ça me fasci

J’ai deux merveilleuses filles de quatre et deux ans. Ça me fascine de voir à quel point elles sont différentes.

Mes deux grossesses ont été assez similaires. Elles étaient deux petites cachotières; deux échographies chacune et aucune ne m’a révélé que je pouvais peindre la chambre en rose. J’ai dû aller au privé pour pouvoir satisfaire ma curiosité.

C’est à l’arrivée de ma deuxième fille que l’on a pu constater que leurs tempéraments étaient bien différents! Mes deux filles ont fait une petite jaunisse à la naissance. Elles ont dû être placées dans un incubateur avec luminothérapie pendant quelques jours. Ma première fille était comme un lézard : bien étendue au chaud comme si elle se faisait bronzer. Je devais même la réveiller pour ses boires. Ma deuxième hurlait dès qu’on l’installait dans l’incubateur, je la sortais pratiquement aux quinze minutes pour la prendre dans mes bras. L’infirmière m’avait même chicanée parce que je la prenais trop. (Assez difficile pour le cœur de maman de voir bébé qui a seulement quelques heures pleurer, et ne pas pouvoir la prendre.)

Aujourd’hui, elles sont en santé et ont bien grandi! Ma plus vieille est très calme. Elle aime dessiner, et faire du bricolage est une de ses activités préférées. Elle est très attentive lorsque je lui lis un livre. Aller jouer dehors est presqu’une corvée, surtout l’hiver!

Ma mini, elle, est très active! Elle court et grimpe partout. Son côté moteur est très développé; elle marchait à onze mois. Lorsqu’on lui interdit quelque chose, elle s’empresse de le faire en nous regardant droit dans les yeux! Elle adore jouer dehors, été comme hiver, et c’est la crise quand on rentre.

Je les apprécie dans leurs différences. C’est avec ma grande fille que j’adore regarder un film collées, faire des bricolages pour toutes les occasions spéciales et les fêtes, et regarder un livre avant le dodo. C’est ma plus petite qui m’étonne chaque fois quand elle court (tellement vite!) pour venir me faire un « colle-colle » et c’est avec elle que je glisse dans la neige l’hiver et que je joue au ballon l’été. Après tout, la vie serait beaucoup moins amusante si elles étaient pareilles!

Julie Lampron Desaulniers

 

On se ressemble plus qu’on pense!

Quand ma première fille est née, elle me ressemblait tellement que

Quand ma première fille est née, elle me ressemblait tellement que même sa grand-mère prenait les photos de moi nouveau-née pour les photos de sa petite-fille. La même crinière foncée, les mêmes frisous, les mêmes bajoues, la peau d’Amérindienne.

Ma peanut a grandi, jusqu’à atteindre les mêmes 5 pieds et presque 2 pouces que moi. Elle a volé le brun des yeux de mon papa et ne rentre plus dans mes souliers, mais sinon, c’est ma copie conforme. Les yeux en amandes, le même point de beauté sur le nez. Sans blague.

Même dans le caractère, elle me ressemble. Entêtée, timide qui s’ouvre avec le temps, passionnée, lève-tôt. Et elle aussi, elle parle plus vite que son ombre. À en être étourdissante. Comme moi (j’aimerais ajouter « au même âge », mais je n’ai pas changé!) Elle est devenue l’artiste de son école, la bolée en français, la lectrice infatigable. Celle qui déteste les maths et les cours d’éducation physique. Ce qui me rappelle une ado qui se faisait mettre à la porte des cours parce qu’elle dessinait et parlait… cette même ado qui refusait de faire certains exercices en édu, juste parce que.

Deux ans après la naissance de ma plus vieille, ma cocotte est née. À sa naissance, elle faisait presque deux pouces de plus que sa sœur au même moment. Les cheveux tout aussi noirs, mais raides comme des spaghettis pas cuits. Cheveux qui ont rapidement viré au blond (hein?! Si quelqu’un avait essayé de me faire croire que j’aurais un enfant blond, je me serais roulée par terre!) De grands yeux bleus, des doigts effilés, une peau presque translucide.

Hypersensible jusqu’au bout du bout de ses orteils, elle s’est réfugiée dans son imagination et son silence. Elle aime faire les choses au rythme de son lunatisme et des licornes droguées aux bonbons dont elle rêve. Elle se découvre des passions pour les maths, le sport, les sciences. Elle est ma Dre Doolittle, meilleure amie des animaux et grande protectrice de la nature. Pour elle, la nuit commence à 23 heures et se terminerait idéalement à 11 heures.

Quand elles étaient plus jeunes, mes filles passaient pour des amies tellement elles n’avaient rien en commun. Alors que la meilleure amie de ma fille aînée passait pour sa sœur jumelle…

Me faire dire que ma plus vieille me ressemble, c’est chouette. Mais ça me faisait de la peine pour mon autre fille. On se fait souvent dire comme parents de ne pas comparer nos enfants entre eux. Mais pas de ne pas comparer les enfants avec les parents.

« OMG qu’il ressemble à son père au même âge! »

« Elle a tellement le même sourire que sa mère! »

« On jurerait que c’est le facteur! » (Euh… oups!?)

Mes enfants ont grandi. Se sont définis. À un moment où je sentais que ma cocotte avait besoin de trouver des repères, je lui ai fait remarquer que moi aussi, quand j’avais son âge, je tripais sur la nature. Je me promenais seule en forêt en plein hiver parce que je m’y sentais en sécurité. J’ai toujours eu des chats, des chiens, des oiseaux, des hamsters. À l’université, j’étais membre du club environnemental. J’ai même écrit un article intitulé « Votre steak sourit-il? » Éclat de rire. On a le même sens de l’humour. Elle est d’ailleurs mon meilleur public. La seule qui rit sincèrement quand je demande « Quel est le pays où il y a le plus de mécaniciens? Le Lesotho… »

« Oui mais maman, tu n’aimais pas les mathématiques et moi j’adore ça! »

« C’est vrai que les maths et moi, c’est loin d’être un match parfait. Mais comme toi, j’adore les sciences. »

« Ben là, tu as étudié en littérature! »

« Oui parce que comme toi, j’adore les livres. Mais ce que j’aimais dans mes études en littérature, c’était la recherche, le côté scientifique de l’analyse littéraire. Sans compter qu’au secondaire, j’adorais faire des explosions dans le laboratoire de chimie! »

« Ah! Maman! »

Éclat de rire, encore.

J’ai les yeux verts, les cheveux châtain grisonnants, j’ai perdu mes bajoues, mais j’aurai toujours le teint foncé. Et je suis aussi contente de voir en mes filles des éclats de moi et des parties d’elles qui sont bien uniques. Ça me permet d’apprendre de chacune.

Et j’adore quand je les entends se confier l’une à l’autre : « Dans le fond, toi et moi, on se ressemble! »

Nathalie Courcy

La relation entre sœurs : pas toujours rose!

Qu’est-ce qui pe

Qu’est-ce qui peut être à la fois un ange et une peste ? Les petites sœurs ! Vous savez, ce genre de personne qui aime vous agacer et qui ne déteste pas vous voir en colère à cause de son vilain tour?

Dans mon cas, ma sœur a un visage réversible: un côté tout mignon pour charmer tout le monde qui l’entoure, et un autre côté, oui, ce visage démoniaque, que vous ne voulez pas le connaître. Ce genre de personne dont je vous parle aime jouer des tours vraiment déplaisants. Ce côté est celui que je vois tous les jours avec ma petite sœur. Quelquefois, il me fait bien rire, mais la plupart du temps, je le déteste.

Ma sœur et moi avons quelques points en communs, comme la passion pour le patinage artistique et l’amour pour les animaux de compagnie. Cependant, la principale chose que je préfère d’elle est qu’elle me dise les vraies choses. Comme « Ton linge est laid » ou « Tu chantes mal ». Merci ma sœur : grâce à toi, je vais avoir l’air moins ridicule.

Ma sœur me fait souvent honte lorsqu’elle en a la chance. Surtout en public. Mais le gros problème qui se produit quand on est sœurs, c’est que les deux se font honte ensemble. C’est un beau travail d’équipe!

Je ne sais pas ce que ça fait d’être une petite sœur, d’avoir des grands tannants qui montrent plus ou moins l’exemple. Ça ne doit tout de même pas être facile, car lorsqu’on est cadet, on doit toujours faire comme les plus vieux. Autant dans les films que dans la réalité, on voit souvent les parents dire aux plus petits de suivre les traces que notre frère ou notre sœur aîné(e) a laissées. Si j’étais ma petite sœur, je ne ferais pas tout ce que moi, l’aînée, ai fait…

Beaucoup d’adultes qui n’ont pas d’enfants ou qui ont un enfant unique ne savent pas vraiment en quoi consiste une relation entre deux sœurs. Certains peuvent penser que c’est beau et que c’est facile de s’aimer entre sœurs. C’est pourtant si difficile! Pourtant, je sais que certaines sœurs ont une relation impeccable. Souvent, ces deux filles de même famille sont touchantes et s’adorent. J’aimerais bien avoir cette relation avec ma sœur, mais certains de nos comportements s’opposent et nous empêchent peut-être de vivre cela. Ça nous demanderait de très grands efforts à toutes les deux.

Finalement, j’aimerais vous dire de faire attention à votre sœur. Elle est une membre de votre famille. Si un jour, c’est plus difficile, dites-vous que vous êtes chanceux de l’avoir dans votre vie. Elle compte beaucoup plus pour vous que vous ne pouvez l’imaginer.

Tu es tannante, mais je t’aime quand même, ma sœur!

  

Juliette Roy