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Solidarité 101 : la bonté qui déborde

Comme plusieurs autres régions du Québec, mon Outaouais d’adopti

Comme plusieurs autres régions du Québec, mon Outaouais d’adoption est imbibé d’eau. Dimanche soir : on apprend que les édifices fédéraux, les écoles, l’université, etc., seront fermés lundi. Sans compter l’Autoroute 50 qui déborde de cônes orange, rendant la circulation pénible, autant pour les monsieurs-madames tout-le-monde que pour les véhicules d’urgence. Et on ajoute maintenant à tout ce melting-pot d’état d’urgence les militaires qui sont arrivés en renfort au milieu de la nuit.

Mais avant même l’arrivée des bérets verts, la solidarité s’était organisée spontanément. C’est de toute beauté. Et moi, la beauté, j’aime ça en parler.

  • Un hôtel d’une chaîne bien connue qui offre publiquement ses douches, ses laveuses, ses salles, sa chaleur aux sinistrés et aux bénévoles venus aider.
  • Des zindividus qui publient sur Facebook : « J’ai une chambre » ; « Faites-moi signe si vous avez besoin d’aide, je suis là et j’ai un pick-up ! »; « Heille gang ! Rendez-vous à la marina pour remplir des sacs de sable, ils ont besoin de bras ! » (Le « ils » représentant tous ceux qui ont la malchance d’avoir les pieds, le sous-sol et trop de souvenirs précieux dans l’eau).
  • Des fonctionnaires qui s’interpellent : « Tant qu’à être en congé forcé, on devrait aller donner un coup de main tous ensemble ! Qui vient avec moi ? »
  • Des journalistes qui publient jour et nuit sur les médias sociaux, pour tenir la population au courant de la montée (et un jour prochain, du retrait) des eaux, des fermetures de routes et d’édifices, des ressources pour les évacués et les sinistrés de tout acabit.
  • Des parents qui amènent leurs enfants et leurs ados pour donner un coup de pelle ou un coup de main. Remplir des sacs de sable pour remplir le seau des gens (vous connaissez le livre de Carol McCloud qui donne une façon d’expliquer le bonheur aux enfants ? Ça vaut la peine de le lire ! Et de le relire… mais surtout de le vivre !), apporter des muffins et du café aux bénévoles et à ceux qui se demandent quand ils reverront leur maison (et dans quel état). Ne s’agit-il pas d’un enseignement très pratico-pratique de la bonté et de l’empathie ? Un cours de solidarité 101 en accéléré…
  • Des écoles qui ouvrent leurs portes aux sinistrés.
  • Une garderie qui accueille gratuitement les enfants qui ont un congé d’école inattendu, mais dont les parents doivent travailler.
  • Des restaurants qui préparent des repas et les livrent sur les lieux.

Bien sûr, comme chaque fois que des maisons sont abandonnées sous la poussée d’une catastrophe naturelle, des entrées par effraction et des vols sont perpétrés. Bien sûr, il y a toute cette détresse dans les yeux des sinistrés. Bien sûr, il y aura toutes ces réclamations aux compagnies d’assurance, qui prendront du temps et parfois, qui ne prendront pas la tournure espérée. Et bien sûr, il y aura dans quelque temps, une fois l’urgence revenue à un niveau acceptable au même rythme que l’eau, des bilans lourds se chiffrant en millions de dollars, peut-être même en pertes de vies. Ça, c’est la partie hors de notre contrôle. C’est la partie qui nous donne l’impression de nous noyer dans la négativité

Mais au-delà de ça, il y a ce qu’on peut contrôler, ce qu’on peut donner : du temps, des pensées, des ondes, un café, un sourire, un coup de pouce.

Pour nous, demain, ce sera « salutations intensives au soleil » au programme. Et vous ? Êtes-vous témoins de telles initiatives solidaires qui font du bien ? Donnez-nous vos idées, qu’on puisse les imiter!

Nathalie Courcy

Les amis

Les amis. Ils sont précieux. Certains sont pour la vie, d’autres

Les amis. Ils sont précieux. Certains sont pour la vie, d’autres sont seulement de passage. Certains sont retrouvés et d’autres sont perdus. Certains sont proches et d’autres sont si loin. Ils sont mon oxygène, ma force, ma béquille, ma joie de vivre. Ils sont là. Toujours là.

Dans les pires moments de mon existence, je peux compter sur eux. Ils me ramassent, recollent les morceaux de mon âme dévastée et me réapprennent à marcher.

Ils ne me jugent pas, ne parlent pas dans mon dos, ne me salissent pas, ne m’attaquent pas, ne me fusillent pas du regard au détour d’une rue. Quoi que je fasse, ils acceptent, ils aident, ils supportent, ils soutiennent. Ils me prennent comme je suis. Avec eux, je peux être moi, sans maquillage, sans chichi et je suis libre de dire ce que je pense.

Je peux débarquer n’importe quand, les yeux rougis, le regard perdu : leur porte sera ouverte et leurs bras réconfortants. Souvent, je n’ai pas besoin de parler. Ils savent. Nos regards suffisent à nous comprendre.

Ils sont tous différents, mais ils ont ce point commun : ils font partie de ceux qui partagent mes passions, ma folie, mes angoisses, mes réussites, mes secrets.

Toute ma vie, j’ai été entourée, très entourée, d’amis si précieux. Parfois, je me suis trompée, bien sûr… J’ai donné mon amitié à des personnes malsaines qui n’ont pas hésité à me rouler dans la boue. La méchanceté n’a pas de limites chez l’humain. Une peine d’amitié est une véritable peine d’amour. Mais on en ressort plus fort, moins idiot, un peu moins généreux aussi.

Les amis me font oublier cette méchanceté et me montrent chaque jour que la race humaine est belle. Ils me donnent de l’espoir. Oh! Que oui, j’ai toujours été choyée et entourée d’amis! Et je crois au plus profond de moi que, sans les autres, on n’est rien.

Merci à tous les amis qui ont croisé, qui croisent ou qui croiseront ma route. Chacun de vous a une place unique dans mon cœur.

Gwendoline Duchaine

 

Groupes d’entraide sur le web : Quand les amitiés virtuelles deviennent réelles

Seriez-vous prête à donner votre lait maternel au bébé d’une v

Seriez-vous prête à donner votre lait maternel au bébé d’une voisine qui en a besoin? Accueilleriez-vous dans votre maison une personne que vous n’avez jamais vue? Oseriez-vous réserver une cabane à sucre pour quinze mamans et autant d’enfants atteints de terrible-two aigu?

Dans les dix dernières années, j’ai rencontré des humains magnifiques en dedans comme en dehors (le cliché n’est même pas subtil, mais c’est quand même ça) sur les pages virtuelles de forums de soutien. Pendant les années afghanes, je m’étais inscrite à un forum de discussions regroupant des conjointes de militaire. Il y a six ans, j’avais commencé à discuter avec un groupe de mamans qui allaient accoucher en janvier 2011 et qui échangeaient sur le site de Canal Vie. Ces groupes ont fermé. Les relations ont duré.

Nous sommes encore une vingtaine de femmes, conjointes de militaire, ex-conjointes de militaire ou conjointes d’ex-militaire, à rester en contact. Nous nous sommes rencontrées à l’occasion, nous avons approfondi notre relation avec certaines. Il nous est arrivé, lors d’un déploiement ou d’une mutation hors province, de développer des amitiés plus solides et un soutien concret.

Garder un bébé pendant que la maman visite des maisons dans une nouvelle ville. Apporter un sac rempli de bons petits plats pour la famille grippée. Donner une référence pour une compagnie de ménage ou pour l’homme à tout faire le plus fiable du coin. Accourir dès que le téléphone sonne : « Je ne sens plus mon bébé bouger et mon mari n’est pas là » ou « ça ne feel vraiment pas ce soir, j’ai les blues ». Clavarder sur Facebook jusqu’aux petites heures du matin parce qu’on sait qu’on est comprise sans jugement. Des femmes en or, chacune avec sa personnalité et son histoire. On ne s’entend pas bien égal avec tout le monde, bien sûr. Mais c’est une grande famille avec des liens tissés avec du barbelé.

Certaines ont perdu leur mari à cause d’un divorce, d’une mine antipersonnel ou des cauchemars provoqués par le syndrome de stress post-traumatique. Certaines se sont mariées et ont invité des amies du forum. Plusieurs nous ont annoncé en primeur qu’elles étaient enceintes, en attendant de pouvoir partager la nouvelle avec leur amoureux par Skype quand il reviendrait à la base principale. Nous avons tout vécu ensemble, mais à distance. Nous comprenons nos hauts, nos bas, nos délires d’humour et nos histoires d’amour.

Aux alentours de janvier 2011, le forum des mamans de janvier a explosé d’histoires d’accouchements, toutes uniques et touchantes. Les conseils, les questionnements et les photos se faisaient aller sur les écrans d’ordinateur! Pendant qu’une allaitait son bébé pour la vingtième fois de la nuit, le regard perdu et le sommeil oublié, une autre lui rappelait que c’était un pic de croissance et que ça passerait. Deux mamans se donnaient rendez-vous pour aller user les pneus de leur poussette plutôt que de s’isoler chacune de son côté. Un petit groupe préparait une fête au resto ou au parc, histoire de parler autrement qu’en bébé.

J’habitais en Alberta à ce moment, mais l’énergie des mamans se rendait jusqu’aux Rocheuses. Le forum, c’était comme un service d’appel vingt-quatre sur vingt-quatre. Avec en prime, des rires, des émotions (mettez cinquante mamans post-accouchement ensemble… ça se remplit d’hormones assez vite!), des idées, de l’entraide.

Nos bébés de janvier 2011 viennent d’entrer à la maternelle. Le défunt forum a laissé place à une page Facebook et à des rencontres en personne. On partage les photos de nos cocos, on constate jusqu’à quel point ils ont grandi, on annonce la première dent perdue ou le premier petit chum. C’est léger et profond à la fois.

Il y a quelques semaines, un des bébés de janvier 2011 a eu en cadeau une petite sœur, belle comme une pivoine et pétante de santé. Mais voilà, la petite sœur a été hospitalisée d’urgence il y a quelque temps. Diagnostic : malformation cardiaque. À quelques reprises, elle a failli quitter sa famille en emportant avec elle tout l’avenir qu’elle représentait. Panique. Incompréhension. Épuisement. La petite ne pouvait plus téter, la maman n’avait pas de réserve de lait, le stress diminuait sa production…


Dites-moi…

 

Ça vous étonne qu’une des mamans de janvier 2011 qui venait aussi d’accoucher ait offert de donner son lait à la petite cocotte, le temps que la maman se remette de ses émotions ?

Et que les amies virtuelles se soient cotisées pour faire livrer des repas chez les parents éprouvés ?

 

Le lien peut bien être virtuel, mais l’amitié, elle, est bien réelle.

 L’entraide va bien au-delà d’un « www. Les forumeuses. Je vous amitié! »

Enceinte et en retrait : la fatigue, le ménage, mon chum pis moi

Je tombe en retrait préventif. J’ai mille idées en tête. Faire

Je tombe en retrait préventif. J’ai mille idées en tête. Faire une chambre Pinterest pour Romie, laver les rideaux, réorganiser les armoires de cuisine (classer les CRISTIES de Tupperware), faire le ménage dans le linge de la grande, préparer le linge du bébé par grandeur, allez prendre des marches avec le chien, alouette! Des projets, en veux-tu? En v’là!

 

J’prends ça relaxe au début, tsé faut que je récupère parce que je suis fatiguée. J’me tape une série de quarante épisodes, écrasée s’ul sofa, pis je la vois du salon, l’armoire de Tupperware à classer! Mais spa grave, j’ai l’temps que j’me dis. J’ferai ça demain, parce que demain, il va faire beau pis quand qui fait beau, c’est ben plus le fun faire du ménage.

J’inclus un peu de triage de linge de bébé que je lave, mais qui finit par être oublié dans la laveuse! Faque le lendemain matin, je repars la brassée. Pis là, quand la laveuse sonne, j’me dépêche! J’suis pas pour oublier la brassée deux fois. Tsé, j’ai juste ça à faire laver du linge, moi! Le linge sèche. Moi, ma job c’est d’attendre qu’il sèche en écoutant ma série. J’entends la sécheuse sonner. Je laisse le linge dans sécheuse. J’vais y aller quand ça va sonner la deuxième fois. J’m’endors s’ul divan.

J’me réveille à 15h00. Merde l’autobus. Il me reste quinze minutes pour ne pas avoir l’air trop folle à l’arrêt de bus. Heureusement qu’Axelle est là une semaine sur deux pour me garder un minimum de stabilité.

On rentre.

Première question :

-J’peux-tu écouter mon émission ? S’il te plaît!!!
J’peux-tu vraiment y dire « non » ? J’ai rien fait de la journée!
-Oui

Deuxième question :

-Veux-tu venir t’asseoir avec moi ?
-OF COURSE que j’veux mon poulet!

On écoute la p’tite émission relaxe.

 

Mon chum rentre de travailler. Il voit que j’ai rien fait. Pis il ne chiale pas. Moi, je m’excuse d’avoir rien fait parce que j’fais rien depuis deux semaines! Mais il est heureux; j’me suis reposée aujourd’hui pis c’est correct pour lui. Il va dans la salle de bain pis en même temps, il ramasse la brassée de lavage qui est dans la sécheuse et il la plie. Il sourit pis il fait des jokes. Je l’aime, pis j’veux le marier!

« Demain, j’vais en faire du ménage chéri » que j’y dis. Y me regarde pis y me dit : « C’est correct Gen. Aujourd’hui, t’as fait grandir un bébé en santé ? C’est quand même pas pire, non ? »