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Mon enfant, tu peux crier victoire – Texte : Audrey Léger

Ce matin, j’avais envie d’écrire sur la motivation, la confiance en soi, le bonheur et la RÉUS

Ce matin, j’avais envie d’écrire sur la motivation, la confiance en soi, le bonheur et la RÉUSSITE. J’avais la tête pleine d’idées. Évidemment, pour saisir le poids de ces mots, il faut accepter le cheminement : défis, obstacles, doutes, peurs, ÉCHECS. Sur la table, devant moi, j’ai vu l’évaluation scolaire de ma fille de 9 ans. Elle est en 3e année. C’est une année difficile. Nouvelle école, pandémie interminable, dyslexie et dysorthographie diagnostiquées, vous voyez le topo.

Pas besoin de spécifier que son évaluation ne satisfait pas les attentes du système scolaire. Toutefois, voici ce que j’ai demandé à son enseignant en cours d’année : « Pouvez-vous arrêter d’écrire NON RÉUSSI sur ses évaluations ? »

Ça m’arrachait le cœur chaque fois parce que moi, sa maman, je voyais toutes ses bonnes réponses et que j’étais fière et impressionnée ! Mais elle, elle pleurait, ma petite. Elle s’est mise à penser qu’elle n’était pas bonne, pas capable et qu’elle ne réussissait jamais. Elle était triste et découragée. C’est là que j’ai parlé au personnel de l’école. Je pleurais moi aussi. Ça n’allait pas du tout.

Est-ce qu’on pourrait souligner ses bonnes réponses plutôt que ses erreurs ? C’est PRIMORDIAL !

Si ma fille de 9 ans perd confiance en elle, que son estime s’effondre, ce sera ça, le réel échec. Ma fille est fabuleuse. Elle se relève les manches et veut toujours s’améliorer. Elle a du plaisir, elle est heureuse et épanouie. Ne la privons pas de ça, c’est le plus important right ?

Maintenant, sur ses évaluations, il est inscrit « 9 bonnes réponses » et c’est là-dessus qu’on va construire quelque chose de solide, quelque chose de GRAND ! Ma fille est bonne, elle est belle, elle est capable de tout. Je suis fière d’elle et fière de moi, fière d’être sa maman. Elle a fait de moi une personne meilleure ! Et quand je la regarde dans les yeux, je vois tout le chemin parcouru, je vois sa fierté et je sais que RIEN NI PERSONNE ne va la niveler vers le bas. Parce qu’elle croit en elle, elle est fière et heureuse. N’est-ce pas cela, le SUCCÈS ?

Dans la vie, tout le monde réussit à sa manière. Soulignons les réussites plus que les échecs. Soyons indulgents et patients avec nos enfants. Au bout du chemin, même si leurs routes sont différentes, ils pourront tous crier victoire… et NOUS AUSSI !

Audrey Léger

IG: Audrey. sans. artifice

La dyspraxie

Depuis sa naissance, ma fille m’a inquiétée. Alors que tous me d

Depuis sa naissance, ma fille m’a inquiétée. Alors que tous me disaient : « Tu verras, le deuxième enfant apprend tout plus vite que le premier ! », je constatais que ce n’était pas DU TOUT son cas !

À sa naissance, elle avait cet air sévère que l’on voit chez les nouveau-nés qui ont souffert des dernières semaines de grossesse. J’ai pleuré en la voyant, oh j’étais tellement heureuse ! Mais je culpabilisais tellement aussi ! Je lui demandais plusieurs fois l’heure pardon pour cette souffrance que j’étais persuadée qu’elle avait vécue en moi : elle est née avec le cordon ombilical entouré plusieurs fois autour de son petit cou. Je sais bien que je n’y étais pour rien, mais vous savez ce que c’est : la culpabilité d’une mère, même insensée !

Elle n’a jamais marché à quatre pattes, se contentant de trois. À un point tel que j’ai eu peur qu’elle ait un problème de hanches !

Elle a marché très tard et que dire de l’apprentissage de la propreté !

Jusqu’à l’aube de ses trois ans, rien à faire. Elle n’apprenait pas du tout le principe ! Ce n’était pas par manque de volonté de ma part, par manque de trucs trouvés ici et là ou par manque d’expérience ! Elle était mon deuxième enfant et RIEN ne fonctionnait ! Elle pouvait faire dans sa culotte tous ses besoins et continuer à jouer tout bonnement sans que cela semble la déranger le moins du monde !

Puis, un soir, je ne saurai jamais vous expliquer ce qui s’est passé, mais au coucher, elle m’a dit : « Dodo ulotte mama! » Elle ne voulait pas de couche, pas de « pull-ups », non! Mademoiselle ma duchesse voulait dormir en bobettes alors que quelques heures plus tôt, elle s’en mettait partout !

Pour la première fois, elle démontrait un intérêt, alors elle a dormi en petit culottes et à partir de ce moment, elle n’a plus JAMAIS fait de dégâts ! Allez comprendre !

J’ai discuté alors qu’elle était toute jeune avec des amies professionnelles, m’inquiétant encore et encore sur son développement. Mais elle était trop jeune pour « savoir » si elle avait une particularité. J’ai attendu, la scrutant jour après jour…

Lorsque votre enfant vous dit en pleurs dans ses phrases décousues : « Mama é problème, amis comprennent pas tant je pale ! J’ai entendu et mama je pale pas bien ! », vous faites le saut !

Alors j’ai poussé et puis à la fin de sa première année du primaire, j’ai su : DYSPRAXIE.

Comment expliquer à son enfant ce « problème » ? Comment lui enlever cette sensation d’être « différente » et que cette différence ne soit pas « bien » ?

Je vous partage l’histoire que je lui ai racontée et croyez-moi, cela à fait toute la différence.

« Lorsque tu vois, entends, goûtes et sens, il y a une information qui entre dans ta tête. Il y a un petit bonhomme d’information qui a un travail à faire : apporter cette information au centre de ton cerveau pour que lui décide quoi en faire.

Par exemple, je te demande de répéter « Les patates sont cuites ! » Alors ton petit bonhomme d’information met la phrase dans son petit sac et part rejoindre le cerveau. En chemin, il chante, il saute, il regarde partout les belles lumières dans ta tête… Il échappe son sac, le reprend et arrive enfin à destination. Il donne le sac au cerveau. Celui‑ci regarde dedans et dit : « Ok, va porter cette information à la bouche pour qu’elle dise cette phrase ! » Voilà ce petit bonhomme qui reprend son chemin vers la bouche; il chante, il danse, échappe à nouveau son petit sac, le ramasse puis… il donne le sac à la bouche qui l’ouvre, regarde dedans et enfin, répète la phrase : « Les patates sont POURRITES ! »

Ma fille a sursauté ! : « Mais mama cé pas la bonne phase ! »

Voilà l’histoire qui a le mieux expliqué à ma puce de presque sept ans qu’elle n’était pas « différente » que ce n’était pas sa « faute» : c’était ce coquin de petit bonhomme d’information qui était étourdi facilement !

À partir de ce moment, j’ai vu dans les yeux de ma fille une compréhension, que dis‑je, une illumination comme je n’en avais jamais vue chez elle !

Elle va avoir dix ans le mois prochain et depuis ce jour, elle a beaucoup travaillé. Elle réussit ses études dans la moyenne avec les outils que j’ai pu trouver et que l’on m’a donnés.

La dyspraxie est une atteinte neurologique qui rend difficile la coordination des mouvements, de la parole, des actions entre elles, incluant les apprentissages de toute sorte. Ça veut dire qu’on est en double tâche cognitive en tout temps. Je vous partage un lien d’une vidéo l’expliquant mieux que moi‑même.

À l’ère où on conclut rapidement à des déficits d’attention de toutes sortes, renseignez‑vous sur les autres possibilités.

Nous soupçonnions un déficit chez mon plus jeune, mais voilà que lui aussi a cette dyspraxie à des niveaux différents de ceux de sa grande sœur. C’est comme deux personnes qui ont un rhume, mais qui n’ont pas les mêmes symptômes.

Depuis ce diagnostic, mes deux enfants s’épanouissent beaucoup mieux. Avec les bons outils, ça aide toujours !

Simplement Ghislaine

 

Si j’étais maman avec extras

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Je suis passionnée des défis quotidiens de la vie familiale. Convaincue qu’il est possible de vivre une vie familiale et une vie amoureuse épanouissantes et harmonieuses à travers cette vie tumultueuse. Je dois dire que ça prend une conviction vraiment forte et puissante pour nous aider à reprendre notre envol après ces journées où notre vie est une zone de turbulences. Comme bien des parents, dans ces moments de turbulences, je finis par voir ma vie comme une montagne. Et l’image est encore douce, parce que si la fatigue ou mon ami le SPM sont de la partie, je dirai plutôt que « ma vie, c’est d’la MARDE ». Merci à Lisa Leblanc pour ce bijou de chanson!

Pourtant, ma vie familiale n’a rien de particulier. Je ne connais pas la séparation et je ne connais pas les défis de la vie familiale recomposée. Je n’ai pas vécu de deuil qui touche ma famille immédiate. Je ne connais pas les troubles d’apprentissage, de comportements ou quoi que ce soit d’autre. Je n’ai pas subi de maladies ni d’accidents graves. Malgré tout cela, j’arrive parfois à voir ma vie comme une montagne. Oui, ça m’apparaît comme une montagne d’essayer de créer l’équilibre dans la maison pour faire régner l’harmonie et le plaisir quand mes enfants explosent les uns après les autres, et les uns avec les autres.

Puis, je me demande ce que ce serait si…

… mes enfants avaient un trouble d’apprentissage, un TDAH ou trouble de comportements.  

… mes enfants avaient une maladie grave.

… mes enfants ne pouvaient jamais être complètement autonomes.

C’est le mystère. Pourtant, il y a tant de familles qui vivent avec des problématiques qui demandent une adaptation, un suivi médical régulier et une attention toute particulière au quotidien. Ces mères et ces pères font preuve d’un don de soi incroyable, d’une patience d’ange et d’une compassion extraordinaire pour leurs enfants. C’est aussi d’eux que je m’inspire.

Vous connaissez Julie Philippon? Une maman avec extras que j’ai eu le privilège de rencontrer. Elle m’a raconté ce moment où sa vie de maman zen a foutu le camp pour être remplacée par la vie d’une maman avec extras. Vous pouvez l’entendre me raconter ce moment sur la familledemavie.com. Ce sont ses épreuves qu’elles devaient surmonter avec ses enfants qui l’ont amenée à écrire. L’écriture, c’est un merveilleux processus libérateur et rempli d’apprentissages. C’est devenu pour elle un moyen de mettre son attention sur les succès de ses enfants pendant la journée et de les partager à sa famille, puis c’est devenu une source d’inspiration pour tant d’autres familles qui vivent toutes sortes de difficultés.

Aujourd’hui, elle éduque, elle partage, elle outille, mais elle propage surtout des valeurs rassembleuses autour des différences par ses différents projets #30couleurs. Je suis désormais sensibilisée à la différence et surtout remplie de compassion pour les difficultés invisibles de nombreuses familles. Il y a une phrase qu’elle a dite qui, maintenant, résonne comme ceci dans mon esprit : Pourquoi juger si rapidement et si durement? Dans le fond, tu ne sais rien. Tu ne sais rien de cette personne que tu juges ni de ce qu’elle vit. Retiens tes paroles vaines et ouvre ton cœur en guise de soutien à ceux qui en arrachent parfois, un peu, de temps en temps, tellement, tout le temps, parfois, selon… Parce que tu n’en sais rien, tends la main ou passe ton chemin!

« Ça prend tout un village pour élever un enfant. » — Proverbe sénégalais

Et ce village c’est nous! – Julie Philippon.

Merci, Julie, d’apporter cette lueur d’espoir dont nous avons tous besoin!

 

Stéphanie Dionne