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Mon sac vide

La rentrée scolaire arrive. Je vois plein de publicités qui montrent du m

La rentrée scolaire arrive. Je vois plein de publicités qui montrent du matériel que j’aimerais bien avoir dans mon sac à dos. Je n’ai pas vraiment hâte de retourner à l’école, mais j’aime bien avoir de nouveaux crayons dans mon étui et de nouveaux cahiers dans mon sac.

Malheureusement, je sais que je commencerai mon année scolaire le sac vide, comme chaque année. Pourtant, j’ai demandé à mes parents d’aller acheter mon matériel. J’aurais même pu récupérer des effets de l’année passée. C’est meilleur pour l’environnement. Mais pour toutes sortes de raisons, ils n’y ont pas pensé. Alors voilà, c’est ma première journée et je suis différent des autres.

La deuxième activité de la journée est de vider mon sac, mais le mien est déjà vide. Avec sa voix rassurante, ma nouvelle enseignante, madame Julie, me répète que ce n’est pas grave. Je dois avouer que j’aurais bien aimé ranger mes cahiers neufs dans mon bureau en même temps que les autres élèves. Je fais comme si ça ne me dérange pas, mais dans le fond, j’aime bien faire comme mes amis. Je devrai vider mon sac plus tard cette semaine, quand mes amis feront une activité.

À côté de moi, il y a une fillette que je ne connais pas encore. Ses parents ont oublié d’écrire son nom sur chacun de ses crayons. C’est vrai que ça doit être long. Madame Julie nous a expliqué que les crayons se ressemblent tous et qu’on les perd souvent. L’étiquette permet de les remettre aux élèves qui les ont perdus. Sans étiquette, le pot d’objets perdus se remplit rapidement et on n’arrive pas à savoir à qui appartiennent les objets. J’avoue qu’un crayon de plomb, ça ressemble à un crayon de plomb. J’ai donc aidé ma voisine à écrire son nom sur tout son matériel.

Nous avions ensuite une activité dans laquelle il fallait écrire des informations sur nous. J’ai dû emprunter des crayons à mon enseignante. Le garçon derrière moi a eu beaucoup de difficulté à aiguiser ses crayons. La mine cassait sans cesse. J’ai essayé de les tailler à mon tour, mais je n’ai pas réussi. Même madame Julie n’a pas réussi avec son taille‑crayon. Tous les crayons de son paquet neuf avaient le même problème. Elle a donc sorti des crayons de son tiroir pour les donner à mon voisin. J’espère que j’aurai des crayons de bonne qualité dans mon sac.

J’ai quand même passé une belle première journée d’école. En arrivant à la maison, je vais sortir mon étui de l’année passée pour vérifier si mon nom est écrit sur mes crayons. Je peux les réutiliser quand ils ne sont pas brisés. J’aurai au moins un peu d’outils de travail. J’espère que mes parents auront pensé d’aller se procurer le matériel qui manque. Je vais même pouvoir les aider à mettre les étiquettes. Ensemble, ce sera plus rapide. J’ai déjà hâte à demain.

Plusieurs organismes, dans toutes les régions, viennent en aide aux familles défavorisées pour qui la rentrée scolaire est difficile.

Soyez généreux !

Nancy Pedneault

Vidée

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« Chérie, qu’est-ce que t’as? T’es sûr que ça va? T’avais pas l’air de feeler tantôt? »

Au téléphone, je réponds simplement : « Mais oui. Je suis fatiguée comme d’habitude, c’est tout. »

Je voudrais tant lui dire à quel point ça ne va pas. Que mes pensées sont souvent en guerre et que mes larmes en sont le sang versé. Que mon corps fatigué en est le champ de bataille.

Mais cette belle douleur, je la garde pour moi. Je lui dois d’être forte.

Mais qu’est‑ce que je pourrais bien lui dire alors que je ne connais pas réellement la source de mes douleurs? De quoi vais‑je encore me plaindre?

J’ai la chance d’avoir un homme qui m’aime, trois enfants en santé.

Alors, lorsque je me retrouve seule, pourquoi ai‑je la folle sensation que je vais tomber? Que j’ai fait le dernier pas possible, que mes genoux vont enfin lâcher afin que je puisse m’avouer vaincue… vidée.

Ce point dans ma poitrine qui s’est pointé le bout du nez il y a plus d’un mois maintenant m’a fait réaliser que je ne suis pas faite d’acier. Un jour, je tomberai.

Je suis si douée pour prendre soin des autres… pourquoi suis‑je incapable de prendre soin de moi? Ou est‑ce un laisser‑aller inconsciemment volontaire?

Je ne sais pas. Je ne sais plus.

Maman est vidée. Littéralement vide. J’avance sur le pilote automatique en espérant de toute mon âme croiser la station d’essence très bientôt. J’ai besoin de faire le plein ou de me brancher dans une source d’énergie. De sentir cette belle énergie me submerger à nouveau.

Pour l’instant, mes pleurs se font discrets sous la chaleur réconfortante de la douche. Le jet arrive directement sur mon visage, la chaleur apaise ma douleur. Mes larmes se font transporter par le courant de l’eau jusqu’aux égouts, pour aller directement à l’usine d’épuration d’eau. On y enlève tous les déchets afin que mes larmes soient déversées dans la rivière.

À partir de ce jour, chaque fois que je contemplerai une rivière, la mer… peu importe le courant d’eau, je penserai à toutes ces femmes qui ont su maintenir le niveau de l’eau. La mer est faite de larmes. Vos larmes sont maintenant nettoyées de toute tristesse afin de se transformer en vraie beauté.

 

Vide de sens!

 Il faut savoir comment donner le change…

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 Il faut savoir comment donner le change…

Ces moments de la vie où rien ne fonctionne. Quand ni la tête ni le cœur ne répondent « présents ». Pour rien ni personne! Mais vous continuez de sourire… De bouger. La société a de ces pressions, qui vous pèsent, qui vous pressent. Vous oppressent…

Quand l’île déserte, c’est soi-même.

Je tente pourtant de prendre soin de moi. Je cours plusieurs fois par semaine. Ce qui me fait le plus grand bien. Me permet de me croire si facilement « en forme ». J’ai même ramené un peu de musculation dans la routine. Pour tenter de déjouer le temps. D’autant que, désormais, je veux être son choix… toujours! [Émoticône d’amoureux choyé]

J’ai de la famille, des amis, des gens qui m’aiment et que j’aime… Pour l’une de ces personnes, comme je n’ai sans doute jamais aimé avant. La puissance de la réciproque, quand le timing semble bon pour deux êtres. Contre vents et marées.

Je donne sans compter. Le souci réel de semer le bien. De rendre les autres heureux. Au moins tenter de les faire sourire un peu. Changer la dynamique. M’impliquer. Un geste à la fois. Le positif, ça vient aussi avec son complément naturel.

Mais, parfois, j’ai les batteries vidées. Tout simplement.

Et alors, je m’enferme dans moi. Dans mon univers. Ma chimère. À en parler à Wilson. À ériger des murs, à mettre des pièges. Fuir. J’ignore les mains tendues. Risque même de les mordre. De l’autodéfense… contre son ombre.

La nuit semble aussi me réussir. Aucun besoin de dormir. Une spirale…

Je ne sais pas si c’est uniquement parce que je suis trop « dans ma tête ». J’ai pourtant l’impression d’être très bien connecté à mes sens, avec mon corps. D’être ouvert. Mais mon hamster est un vrai Usain Bolt. Il va vous sourire avant même la ligne d’arrivée. Vous faire croire qu’il n’y a aucun effort pour le résultat. Il est encore plus compétitif que moi. Un simple miroir?

J’imagine que ma quête, c’est de dompter cet animal singulier. D’arriver à lui faire comprendre qu’il ne peut faire le ventilateur. Qu’il ne pourra jamais servir de moyen écolo pour rafraîchir la maison. Qu’il ne peut se croire la solution à tout. J’aimerais bien lui trouver un loisir… Sans moi!

On me suggère le yoga… Je vais lui en parler.

Auditif, visuel, bi. Je veux dire kinesthésique… Ces catégories où on veut classer les gens. Une boîte, ça se range si bien. Mais si l’entrepôt est tout en rondeur, un peu moins. Je sais depuis longtemps que je suis principalement un auditif. Ce qui transforme un peu le défi du dompteur. Comme si, du coup, il est dans la roue. Lui aussi. Basculé, étourdi, malmené.

Je peux écrire cette chronique, les yeux qui lisent ce que les doigts écrivent. Tout en écoutant attentivement en même temps un programme à la télé…

Dans une soirée, par exemple, j’écoute et suis toutes les conversations à portée d’oreille. En plus de continuer, tout naturellement, celle que j’ai. Quand se changer les idées, ça n’aide vraiment pas! Partager le quotidien d’enfants, un environnement sonore à la mesure de leur besoin d’attention. Ça aussi, ça peut épuiser…

De fait, ça m’épuise!

Je me demande souvent — surtout quand la circulation devient bouchon — ce que vivent les autres. Toutes ces vies qui se déroulent en parallèle à la nôtre. S’ils ont un hamster? S’ils ont trouvé un moyen de dormir plus que quelques heures par nuit? Quelle est leur station de recharge?

S’ils sont heureux? Tout simplement…

michel

 

Ton premier Noël vide. Le deuil dans le temps des Fêtes

Cette année, Noël goûte bizarre pour toi. Une saveur flat qui manque d’assaisonnement.

Cette année, Noël goûte bizarre pour toi. Une saveur flat qui manque d’assaisonnement. Des Fêtes qui sentent la mort et la place vide.

Cette personne qui embellissait ta vie depuis tellement d’années est partie en 2016. Ton conjoint, ton épouse, ta mamie ou ton père adoré, ton petit frère ou ta princesse, ton chum de gars ou ta best est décédé. Celui pour qui tu as cuisiné tes meilleures tourtières ou que tu as observé dormir chaque soir en cachette t’a dit adieu. Et ça fait mal.

Depuis que l’annonce de la mort est tombée, tu as mal au cœur. La nausée de la vie sans lui, sans elle. Mais là, Noël approche et les Ho! Ho! Ho! du gros bonhomme rouge te donnent des frissons. Sans parler des tounes de Noël omniprésentes à la radio (je t’avertis, à partir du 26, les rigodons seront encore pires pour ton moral! Une vraie masse qui massacrera le bout de deuil que tu avais fait. Tu ferais peut-être mieux de barrer toutes tes radios à double tour, histoire de t’empêcher de les garrocher de rage).

Tu as bien eu quelques jours de congé pour faire ton deuil (comme si ça se faisait en si peu de temps!). Tu t’es peut-être même senti(e) soulagé(e) (et coupable!) si la personne aimée est morte au bout d’une interminable maladie. Tu t’es tapé le supplice de la file de monde qui te serre la main au salon funéraire. Tu as reçu des tonnes de courriels et quelques cartes de condoléances. Il t’est arrivé de ressentir l’amour et la tendresse qui t’entouraient. Mais toi, tu aurais voulu garder l’amour que tu as cessé de recevoir le jour où la faux a frappé.

Quand tu t’es rendu compte que tu faisais grimper les revenus de Scotties à force de remplir tes poubelles de mouchoirs, tu t’es ressaisi(e). Tu t’es presque convaincu(e) que tu étais plus fort, plus forte que ça. Mais en ce décembre 2016, le Monsieur Muscle du moral ou la Madame Hop-la-Vie est en train de s’émietter et hibernerait s’il s’en donnait le droit. L’avouer ressemble trop à un échec, à une rechute. Un cancer émotif qui prend toute la place.

Alors tu dis oui aux invitations (« Viens donc! Ça va te changer les idées! »). Mais pendant que tu mets ta petite robe noire ou ta cravate de Snoopy de Noël, tu te demandes pourquoi tu fais ça. Tu te rappelles que la dernière fois que tu t’es habillé(e) chic, c’était aux funérailles. Tu te demandes ce que cette personne que tu aimais/aimes tant penserait de toi qui oses essayer de t’amuser. Quand est-ce qu’on revit malgré le vide?

Laisse-moi te dire que devant l’assiette vide à la table familiale, tu vis. Devant la place vide dans le lit, tu vis. Devant le siège vide dans l’auto, au bureau ou au bar, tu vis. Même si tu as l’impression que le vide prend toute la place, tu vis. Et tu le fais de ton mieux et à ton rythme.

Depuis le décès, chaque occasion de célébrer est une obligation de se rappeler et de revivre ton deuil. Une étape à traverser. Et Noël est pour plusieurs endeuillés la pire fête à affronter parce qu’elle signifie tellement, parce qu’elle rassemble tellement de gens. Ça devrait être festif alors que toi, tu as juste le goût de t’enfermer pour écouter « Le Noël au camp » de Tex Lecor en boucle.

Le 26 décembre, tu ne te réveilleras  pas en te disant « Oh! Yes, le deuil est terminé! » Mais tu auras vécu une autre étape de ton deuil. La place à côté de toi sera aussi vide que la veille, mais toi, tu auras avancé d’un pas. Tu lanceras peut-être ta radio bourrée de rigodons dans le mur (tu aurais dû m’écouter et la ranger!), mais sais-tu quoi? 2017 s’en vient. Tu auras tout le temps et tout l’espace dont tu as besoin pour réparer tes murs et soigner ton cœur.

En attendant, laisse les autres t’aimer et te le montrer. Je t’envoie un gros câlin réconfortant comme une doudou en polar sur le bord d’un foyer. Et une épaule si tu as le goût de pleurer.

http://citrac.ca/accompagnement-du-deuil/
http://www.deuil-jeunesse.com
http://www.aqps.info/comprendre/deuil.html