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Les 10 règles d’or de la taxi-mom

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Il me fera toujours plaisir (dans la normalité des choses) de te conduire pour que tu puisses exercer ton sport, tes activités et tes visites chez tes amis. Toutefois, pour que ce service soit « gagnant-gagnant » pour nous deux et qu’il se poursuive dans l’harmonie, voici les règles à suivre :

 

1. Tu n’organises rien sans en avoir discuté avec moi au préalable. En dehors de toi, j’ai aussi une vie.

2. C’est un service que tu me demandes !? Ça commence par un « s’il vous plaît » et se termine par un « merci ».

3. On quitte à l’heure qui me convient. Sois prêt à tout moment.

4. La musique, JE la choisis dans la voiture. La tienne est parfois irritante et je veux être calme sur la route. Il va de soi que l’harmonie doit régner dans l’habitacle. Je ne tolèrerai pas de boudage ni d’engueulade.

5. J’essaie de rentabiliser mon temps. Ce n’est pas un détour à l’épicerie qui va te tuer.

6. Ce n’est pas parce que je te dis oui une fois que c’est acquis pour toujours. Tes demandes sont évaluées chaque fois. (Elles vont de pair avec ta bonne humeur au quotidien dans la maison).

7. Le temps que je prends pour te « lifter », c’est du temps en moins pour accomplir des tâches ménagères. C’est du donnant-donnant. Dix minutes de voiture équivalent à un vidage de lave-vaisselle.

8. L’heure du retour, c’est comme l’heure du départ… j’ai un droit de veto là-dessus !

9. Lorsque nous avons convenu d’une heure, assure-toi d’être à la porte. Ce n’est pas à moi d’attendre que tu aies terminé ta partie. Je suis capable d’aller te chercher et ça, tu ne le veux pas.

10. C’est moi qui décide si j’amène tes amis, certainement pas l’inverse.

 

Mylène Groleau

 

 

J’ai oublié mon enfant dans la voiture

Cette semaine, j’ai vécu une aventure qui s’est avérée être

Cette semaine, j’ai vécu une aventure qui s’est avérée être plutôt comique sur le coup, mais qui aurait pu facilement virer en drame familial… Déjà, il faut comprendre le contexte. Je suis l’heureuse maman de trois enfants, et je travaille beaucoup ces temps‑ci. Rien d’extraordinaire et plusieurs se reconnaîtront. D’habitude, c’est mon mari qui fait la tournée le matin pour aller porter tout ce beau monde à l’école et à la garderie. Le soir, je m’occupe du retour à la maison. Ici aussi, plusieurs se reconnaîtront dans cette routine.

Mais ce matin‑là, je commençais plus tard le travail, donc mon mari est allé porter les grandes à l’école et la plus jeune est restée avec moi pour la matinée. Son éducatrice était bien avisée que je viendrais la porter juste avant le dîner. Elle s’amuse bien dans la salle de jeu. Je prépare ma réunion de l’après-midi. L’heure avance, comme toujours beaucoup trop vite. L’heure du départ sonne. Ma fille s’habille seule, pendant que je prépare ma mallette, l’esprit encore absorbé par ma réunion. J’attache ma fille dans la voiture. J’installe ma mallette à côté d’elle, en faisant encore le décompte pour m’assurer de ne rien avoir oublié pour ma réunion. Et je pars.

À peine le trajet commencé, je pense aux tâches que j’ai à faire, au souper à préparer, etc. Ma présentation PowerPoint est‑elle prête ? Est‑ce que j’ai pensé à apporter mon agenda ? Est‑ce que j’ai répondu à tel courriel ce matin ? Est‑ce que j’ai fait tel retour d’appel ? Mon esprit est absorbé… Je réalise que je suis déjà sur l’autoroute. Pas trop de trafic aujourd’hui, c’est super ! Puis, une petite voix me fait sursauter : « Maman ? C’est loin, la garderie aujourd’hui ! ». Je fige. Ma fille est encore assise bien sagement derrière moi. On a passé la sortie de la garderie depuis vingt bonnes minutes. J’ai oublié ma fille. J’ai. Oublié. Ma. Fille. Je n’arrive pas à y croire moi‑même ! Ça fait presque dix ans que je m’occupe de mes enfants. Je n’ai jamais, jamais, jamais oublié l’un de mes enfants !

Évidemment, rien de dramatique n’est arrivé. On a beaucoup ri, ma fille et moi. Elle m’a dit que j’étais vraiment « dans les patates » ce matin ! J’ai fait demi‑tour vers la garderie. Mais je n’ai pas pu m’empêcher de penser au drame que ça aurait pu être… Et si ma fille avait été un poupon qui ne parle pas ? Et si elle s’était endormie ? Et si j’avais posé ma mallette en avant ce matin‑là ? Et si j’étais allée travailler en l’oubliant là ? Et si c’était pendant une canicule ? Un oubli. Un simple oubli.

Ma grande fille de trois ans a ri, cette fois où j’ai été dans la lune, au beau milieu de l’hiver. Mais je comprends tout à coup comment peut se sentir le parent qui a oublié son bébé, en pleine canicule, celui qui ne s’est jamais réveillé… Mon cœur sursaute encore. Dans cette vie effrénée, il nous arrive tous d’oublier notre cerveau à la maison. Mais aucun parent sur cette Terre ne se pardonnera d’avoir oublié son enfant dans la voiture.

Je vous raconte cette petite aventure, parce que je sais que plusieurs parents se reconnaîtront ici. Je me dis que l’été prochain, quand les médias partageront le prochain drame familial, peut-être que les réactions vont changer. Peut-être qu’au lieu de pointer du doigt, de lancer votre incompréhension à travers des messages haineux et de tomber dans des clichés de stéréotypes, peut-être que plusieurs d’entre vous seront alors, tout comme moi, remplis d’une grande vague d’empathie et d’amour. Parce qu’un oubli, ça peut arriver à tout le monde.

Joanie Fournier

 

Boniment!

Je n’étais pas encore rendu là…

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Je n’étais pas encore rendu là…

Mais mon véhicule a décidé de rendre l’âme le dimanche de Pâques. Pour un athée, tout un présage. Une surchauffe fatale. Un spectacle de petites lumières au son de la clochette d’avertissement. Son dernier tour de piste.

Une fourche binaire. Réparer, pour un montant déraisonnable, ou passer à autre chose. Un pontage, ça ne règle pas le reste de la mécanique. Peu de jours pour y réfléchir. La location temporaire qui nous serre les c…

Allez, ça sera du neuf ! Un peu de tranquillité. Garantie.

Je veux bien faire. Ça fait quand même près de dix ans que je ne me suis pas frotté à l’expérience. Je suis rouillé, moi aussi. Vérifications en ligne. Comparaison. Analyse. Bien avant de faire tout contact, zyeuter de loin. Faire sa liste courte.

Évidemment, la marque du décédé ose son flirt. Mais j’ai le deuil amer. Moins de huit ans et 145 000 km, c’est plutôt jeune pour mourir ainsi. Gardez ça pour vous, je vais tenter ma chance aux petites créances. Rien de personnel, juste une perte à partager. Avec l’espoir qu’un juge trouve, aussi, qu’une automobile, ça devrait durer un peu plus longtemps qu’un lave‑vaisselle.

Comme je suis un ramasseur de papiers, j’ai encore toutes les factures d’entretien et de réparations. Dont celle, salée, il y a deux ans pour le même problème.

Mais, là, j’ai à négocier. J’haïs ça.

J’ai même déjà acheté une Saturn, car j’aimais la philosophie de la marque. Aucun marchandage, tout le monde paye le même prix. On en ressort sans aucun doute. Vous savez, quand on pense qu’on pouvait soutirer encore quelques dollars. Avoir les tapis protecteurs inclus.

Signe de notre temps, je vise désormais le paiement mensuel abordable. Le prix suggéré s’escamote rapidement. D’autant qu’en période de faibles taux d’intérêt, peu d’avantages à l’achat. Ça sera une location. Encore là, le terme est dirigé par le paiement souhaité. Vous aviez remarqué, la publicité ne parle que ce langage. Le miel, c’est habituellement la mensualité pour le modèle que personne n’achètera.

Et elle monte. C’est leur art.

L’attrait du modèle au-dessus. À coup d’options. Jusqu’à l’essentielle couleur. Une idée de génie ; vendre plus cher ce qui n’est qu’une étape de base. J’avais presque le goût de demander un rabais, pour une auto sans peinture.

On décide du véhicule, du modèle. On approche de la fin du processus. Enfin.

Reste encore à gérer la valeur de l’échange. Dans mon cas, pas beaucoup à en tirer. Sauf le tirer d’où il est échoué. Un montant annoncé comme un cadeau. Le leur. Je serre les dents, ils ont compris mon problème.

Au moins, j’ai été raisonnable. Une voiture compacte. Presque un modèle de base. Juste l’air conditionné. Même pas de roues en alliage. Bleu égéen métallisé. Et moi de souligner au vendeur que, là-bas, la mer n’a même pas cette couleur. L’instant, ça m’a fait rêver un peu à Firá.

Dernière étape. Introduite par l’intervenante du crédit. Le prix de l’inquiétude. On ajoute quelques garanties. Une mort si jeune, ça marque.

C’est finalisé, je l’aurai demain ! Je ne vous dis pas combien je vais payer aux deux semaines. Au cas où vous seriez meilleur négociateur que moi. La beauté de la chose. Toutes ces personnes qui circulent sans payer le même prix. Une individualité très profitable. Et la publicité de continuer la chanson des mensualités. Dérisoire.

J’ai au moins eu aussi les pneus d’hiver…

michel

 

La fille, le char, pis le vendeur de char

J’ai eu mon permis de conduire à trente-sept ans et, jusqu’à c

J’ai eu mon permis de conduire à trente-sept ans et, jusqu’à ce que je sois mère, je n’ai jamais vu l’utilité de posséder une voiture. 1— Ça pollue. 2— Ça coûte cher. 3— Faut toujours que tu la nettoies. En 2015, obligée par de nouvelles fonctions professionnelles, j’ai dû me résigner et m’acheter une auto. Du moment où j’ai vu l’auto jusqu’à la signature du prêt, il a dû s’écouler vingt-trois minutes. Trente, max. Manque de jugement et de vision de ma part, j’ai acheté trop vite une auto qui, deux ans plus tard, ne me convient plus. Comme j’essaie d’éviter de faire deux fois les mêmes erreurs (sauf en amour où là, j’ai une mauvaise moyenne au bâton), je me suis dit que cette fois-ci, j’allais faire les choses correctement. Et, par correctement, je veux dire que je ne choisirai pas ma voiture en me basant uniquement sur sa couleur. T’sais.

Avant de me « taper » tous les concessionnaires de la région, j’ai googlé. J’ai lu. J’ai comparé. J’ai regardé des photos et des vidéos. J’ai fait des calculs, des comparaisons. J’ai demandé des soumissions d’assurances, j’ai établi un budget, j’ai rédigé ma liste de souhaits. Eurk. No walk in the park (sauf si ce parc est infesté de zombies ou de gens porteurs de la peste bubonique).

Je peux affirmer, sans exagérer, que magasiner un char est dans mon top cinq des choses que je déteste le plus faire au monde – pas mal exæquo avec déchirer au troisième degré et avaler (par erreur) la morve de mon bébé. En fait, ce n’est pas tant le magasinage qui me rebute que les irritants qui viennent avec. Je vais ratisser plus étroit et limiter ces irritants à deux choses : les négociations de prix et le mauvais vendeur de char.

Pourquoi aucun vendeur ne nous fait son meilleur prix sur-le-champ? Pourquoi est-ce au moment de partir qu’il nous dit : « Quel prix tu aimerais avoir pour qu’on fasse une vente aujourd’hui? » Pourquoi doit-on avoir l’air indifférente, voire bête, pour payer le juste prix pour une voiture? Pourquoi plus on magasine, plus les prix baissent? Et surtout, pourquoi, à peine une heure après qu’on est sortie de son bureau, le vendeur nous rappelle, trop heureux, en nous disant que son directeur des ventes nous a trouvé un SUUUPER deal? On jase, là, l’grand, mais il était où ce super deal quand mes fesses étaient assises dans ton bureau? Amis concessionnaires, pourquoi vous vous inspirez pas du concept de L’Aubainerie ou des épiceries : ÉCRIVEZ LES PRIX SUR VOS OSTIS DE CHARS, SIVOUPLAIT!!! C’faciiile, pis ça nous rendrait tellement plus heureux!!

Deuxième irritant, le vendeur de char. Pas le gentil qui t’accompagne dans ton magasinage, qui te donne l’heure juste sur le véhicule que tu veux acheter, qui répond clairement à tes questions, là. Non, pas lui. L’autre. Celui qui te voit arriver avec tes seins pis ton portefeuille, pis qui se met à te parler lentement pour que tu comprennes bien CE-QU’IL-T’EX-PLI-QUE. Celui qui te coupe la parole à tout moment et qui t’écoute pas quand tu parles. Celui qui veut toujours te faire essayer le modèle juste-un-peu-au-dessus-de-ce-que-tu-cherches pour pas grand-chose de plus par mois. Celui qui se plante, Alpha-Style, devant un char de 35 000 $ pis qui te lance, confiant en ses capacités de vendeur, la longue liste de caractéristiques dudit char :

1-      Le coffre loge beaucoup. Pratique pour les gros après-midis de magasinage de la madame, hein?!

2-      Y a des p’tits miroirs avec une p’tite lumière, pour les retouches de maquillage, dans les deux pare-soleils.

3-      Le bouchon du gaz se dévisse facilement.

4-      Le bluetooth se contrôle à partir du volant.

5-      La voiture est sécuritaire. T’sais, la vie de nos enfants n’a pas de prix.

6-      Ah, pis ça vient en plein de couleurs.

Si je voulais acheter la berline-décapotable de Barbie-fonde-une-famille, je serais au Toysrus avec un budget de soixante-quinze piasses; pas chez vous à suer ma vie au grand soleil dans un champ de chars neufs parkés su’l’asphalte! Je trouve ça vraiment cool d’avoir un bouchon de gaz facile à enlever, mais je trouverais ça encore plus cool d’avoir une consommation d’essence sous les deux-milles dollars par année et d’être capable de freiner quand j’arrive à un stop. Mais ça, c’est moi. J’ai toujours vu trop grand.

La fin du mois avance et j’ai toujours une voiture à acheter. J’hésite encore sur le modèle, le fabricant et, plus le temps avance, moins je prends plaisir à magasiner. Dans les deux dernières semaines, j’ai visité huit concessionnaires et essayé six voitures. À l’exception de l’essai routier d’un VUS (dont je tairai le nom), je n’ai apprécié aucune de ces minutes. Magasiner un char, surtout quand on est une femme, c’est comme se faire épiler la moustache passé quarante ans : un mal nécessaire et un moment désagréable. Souffrant. Vous avez des coups de cœur, des voitures parfaites à suggérer? Vous êtes magasineurs/neuses de voitures bénévole et vous êtes à la recherche de votre prochaine B.A. ou vous avez des amis vendeurs de voitures qui ont l’aura de Gandhi? S’il vous plaît, inscrivez votre/leur nom ici, moi j’abdique pis d’ici à ce que je trouve, je r’sors mon bicik!

Liza Harkiolakis

Toi, parent Taxi…

Après ta journée de travail, quand tu as vaincu le trafic, prépar

Après ta journée de travail, quand tu as vaincu le trafic, préparé le souper, géré les chicanes, terminé (enfin) les devoirs… quand tu aimerais tant t’écrouler sur ton canapé devant tes émissions préférées… tu dois repartir sur la route véhiculer ta progéniture à ses activités…

Tu passes toutes tes soirées dans l’auto, faisant des aller-retours… Tous les soirs, il faut ressortir pour du karaté, des scouts, de la danse, des cadets, du trampoline, de la musique…

Si tu as deux minutes de retard : tu te prends un char de marde par un ado frustré. Tsé, ce même ado qui baisse le son de TA radio, dans TON auto et insulte TON groupe de musique favori.

Hey! C’est mon char! C’est moi qui conduis! JE décide quel poste joue!

Garçon qui met finalement ses écouteurs et ne t’adresse pas un mot pendant le trajet.

Il te faudra insister pour obtenir un petit « merci » du bout des lèvres.

Tous les soirs…

Tu passes tes soirées seul dans ta voiture. Tu cumules les kilomètres. Parfois, tu te trompes : pas la bonne activité, pas le bon jour… Parfois, tu t’endors dans le stationnement… C’est là que le petit dernier t’appelle :

Tu rentres quand? T’es jamais là!

Parfois, il pleut, d’autres fois il neige, ça glisse, ça dérape, ça vente. Parfois, tes pensées prennent le dessus et tu passes tout droit au panneau d’arrêt…

STOP!

Tu aimerais te poser et te reposer. Tu penses à tes parents qui t’ont toujours reconduit quand tu étais enfant… C’est ta job. Être un Taxi…

Le samedi matin, au lieu de dormir : tu attrapes un café et tu sautes dans ta voiture avec l’équipement de sport… Te reprends la route… Tu relaxeras en après-midi, te dis-tu…

NO WAY!

Il faut les conduire chez les amis, chez les chums pis les blondes. Ils ont une vie sociale très développée ces enfants-là… et le grand ballet des va-et-vient se perpétue toute la fin de semaine…

Tu en as du courage, toi, parent Taxi. Je te lève mon chapeau. Tu fais en sorte que tes petits ont une vie intéressante, riche et passionnante. Tu n’hésites pas une seconde à te lever à trois heures du matin et à embarquer dans ton char pour ramasser ton jeune un peu trop éméché.

Tu montes le son de ta radio pour te garder alerte. Tu roules. Tu roules encore.

Tu mérites tous les honneurs… Souvent, tu chiales, mais tu finis toujours par faire le Taxi. Et regarde autour de toi, dans les véhicules à tes côtés… D’autres Taxis… D’autres parents… Dévoués…

Bravo chers Taxis. Et soyez prudents…

Ceux que la route a tués

20 novembre : Journée mondiale du souvenir des victimes d

20 novembre : Journée mondiale du souvenir des victimes des accidents de la route.

C’est moins connu que la journée mondiale des droits de l’Homme ou celle de la prévention du suicide. Mais entre vous et moi, on connaît tous une victime de la route. Une personne qu’on aimait et que la route a avalée ou handicapée à jamais. Par imprudence parfois, par malchance souvent.

Il y a quelques jours, près de chez moi, le véhicule transportant une famille de quatre enfants s’est renversé dans un fossé. La vie du papa s’est évaporée dans les jours qui ont suivi. L’enquête est en cours, peut-être un cas de rage au volant. Mais vous imaginez la rage au cœur de ceux qui restent? Combien de fois me suis-je imaginé l’accident qui laisserait nos quatre enfants orphelins ou qui les emporterait?

Je suis de la génération qui a vu ses oncles conduire avec une caisse de six entre les cuisses. Vous savez, cette génération qui ne s’attachait pas en auto. Je suis aussi de cette génération qui textait au volant jusqu’à l’avènement de la loi. Mais je viens aussi d’une famille où le papa policier arrêtait les conducteurs imprudents et maintenait les blessés en vie après une embardée. Une famille où la maman conduit à 99 km/h sur l’autoroute et où j’ai dû attendre mes dix-huit ans pour tenir un volant. J’ai appris la prudence, merci! Mais on ne sait jamais si le conducteur dans l’autre voie a consommé, s’il est en retard à un rendez-vous ou s’il transporte sa rage sur son siège.

Quand j’étais adolescente, mon frère m’amenait parfois en moto. Une fois, il a refusé parce qu’il pleuvait. « La pluie, en moto, ça peut être mortel. Avec une passagère, c’est pire. Je ne veux pas nous mettre en danger ». Ça a pris des années et de la maturité pour comprendre qu’il me disait « Je t’aime ». Éventuellement, il a vendu sa moto. « Je veux voir mon gars grandir ».

Je me souviens d’une sonnerie de téléphone. C’était l’heure des appels des nouvelles qu’on préférerait ne jamais entendre. Ma mère qui décroche. Sa sœur, son beau-frère et leur fille de vingt-cinq ans venaient de mourir. Les parents ramenaient leur fille à la maison après sa soirée de travail. Et puis, le choc, les bruits de ferraille qu’ils n’ont jamais eu le temps d’entendre. Leur voiture s’était encastrée sous un camion de transport caché dans un nuage de brouillard. Ma cousine avait été retrouvée plusieurs mètres plus loin. L’aînée de la famille n’a eu que les cheveux de sa mère et la montre de son père pour les identifier. Une montre arrêtée à l’heure exacte de la fin. Le reste était…

Je vois encore l’article de journal en noir et blanc. Les trois cercueils alignés dans un salon funéraire trop étroit pour contenir autant d’amour et de peine. La famille décimée, étêtée de ses parents et d’une grande sœur adorée. La sœur aînée a recueilli son frère mineur et l’a élevé. Mais a-t-elle pu remplacer le père, la mère et la sœur? Quatre frères et sœurs endeuillés, vivant la dévastation de façons différentes.

J’ai la chance de mon côté. Le seul accident que j’ai subi m’a laissée avec des ongles cassés et une voiture remorquée jusqu’au bord de la 40. Une tempête pendant le temps des Fêtes. J’aurais dû rester chez moi au lieu de narguer Dame Nature. Ça m’a servi de leçon. La vie avant tout.

Aujourd’hui, malgré les lois et les publicités, les routes feront encore des morts. Des ambulances quitteront les autoroutes et les routes de campagne avec à leur bord des blessés, des bientôt disparus, des conducteurs sous le choc, des parents endeuillés ou des enfants orphelins. Des téléphones sonneront pour annoncer le décès d’une personne aimée qui n’arrivera jamais au prochain souper ou au bout de la nuit.

Nous avons deux responsabilités :

  • Nous souvenir de toutes ces victimes des accidents de la route.
  • Tout faire pour éviter d’être victimes d’un accident de la route et de rendre des familles endeuillées.

Soyons prudents. Aimons la vie.

En voiture avec les enfants

Vous le savez comme nous, faire de la route avec les enfants n'est pas toujours évident. Ce n'est p

Vous le savez comme nous, faire de la route avec les enfants n’est pas toujours évident. Ce n’est pas différent pour notre famille! Voyez par vous-même..

En voiture avec papa : Oh non!

Cette semaine, Anna ne rit pas d'Étienne, mais elle ne se cache pas pour lui faire savoir qu'elle a

Cette semaine, Anna ne rit pas d’Étienne, mais elle ne se cache pas pour lui faire savoir qu’elle a hâte d’arriver à la maison! Pas toujours facile les enfants en auto…